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Entraide et Tradition

La crèche de la Place Saint Pierre

publié dans magistère du pape François le 19 décembre 2020


Le hiatus énorme entre cette représentation moderniste hideuse, et la lette apostolique ADMIRABILE SIGNUM signée le 1er décembre 2020 par François pour « que soit maintenue vivante la belle tradition de la crèche » (Vatican News) peut apparaître comme un symptôme inquiétant de schizophrénie. Ou alors un leurre à l’intention des fidèles, pour faire passer la volonté à peine subliminale de nier l’Incarnation, c’est-à-dire la Nativité comme évènement humain avec des hommes de chair et de sang, pour la réduire à sa dimension symbolique, « qui ne sert qu’à construire, avec les autres religions et tous les hommes de bonne volonté, le monde parfait sur cette terre ».

Une crèche familiale
(Photo ACB)

Nous avons déjà eu l’occasion de parler de ce qu’on nous a présenté comme une crèche (franchement, on n’aurait pas cru…). Voir: A propos de la crèche de la Place Saint-Pierre
Voici ce qu’en a dit AM Valli, qui l’a vue « en vrai » il y a quelques jours:

UN CAUCHEMAR? NON, LA CRÈCHE DE LA PLACE SAINT-PIERRE

.
Un conseil : si vous vous trouvez à proximité de la place Saint-Pierre, surtout la nuit, évitez de vous approcher de la crèche. Si vous avez un enfant avec vous, empêchez-le de la regarder. Il pourrait être marqué. Cette année, la crèche n’est pas seulement laide : elle est effrayante.
*

Duc in Altum , 12 décembre

Vatican ou Saturne ? Nous avons même la crèche alien

Marco Lepore
La NBQ
16 décembre 2020
Ma traduction

L’affreuse et douteuse crèche du Vatican : le message est clair, explicite, intentionnel. Ce n’est plus la représentation sacrée d’un événement qui a eu lieu, mais le prétexte pour dire d’autres choses qui sont urgentes pour le monde – en particulier pour le courant culturel – et la société d’aujourd’hui.

Ce qui se passe autour de la crèche de la place Saint-Pierre est à la fois intéressant et emblématique. Le monde entier en parle, mais pas vraiment en termes enthousiastes. L’inauguration a eu lieu le vendredi 11 décembre dans l’après-midi, et ceux qui la visitent sont choqués, surpris, voire confondus, parce que ce devrait être la plus belle crèche du monde. Cette année, pourtant, a le record d’être la plus laide.

Au total, elle se compose de 54 grandes statues, parmi lesquelles un homme musulman, un rabbin juif, un astronaute et même un bourreau (en référence à la peine de mort), mais seules quelques figures sont exposées Place Saint-Pierre. Au moins cela, heureusement,…

Sec et amer, le commentaire de Vittorio Sgarbi, à qui l’on peut reprocher de nombreuses intempérances, mais qui, en tant que critique d’art, a certainement de grandes compétences :

« N’allez pas la voir. La crèche du Vatican … n’a rien à voir avec la religion catholique. Les personnages ressemblent à des astronautes… Comment le Pape les a-t-il regardés ? Peut-être qu’il n’en savait rien. Mais ne rien savoir ne justifie pas cette obscénité. Elle ne justifie pas l’humiliation du catholicisme ».

Sur le blog de Marco Tosatti, « Stilum Curiae« , on trouve une pétition, ou plutôt une « supplique au Pontife régnant pour qu’il veuille gracieusement mettre un terme à l’indescriptible caricature de crèche qui afflige la place Saint-Pierre et ceux qui la visitent ».
Signer est presque une obligation, mais nous savons déjà qu’elle ne sera presque certainement d’aucune utilité. La raison est simple : la crèche de cette année est la synthèse et l’emblème de la « nouvelle Église » que l’on cherche à consolider.

Les statues ne seront pas enlevées, et les suppliques tomberont dans l’oreille d’un sourd (comme tant d’autres, du reste…), parce qu’elles représentent au mieux ce qu’est le modernisme: une profonde remise en question du message chrétien à la lumière des exigences de la société contemporaine, dans laquelle se mêlent des choses de la Tradition et des choses nouvelles, propres à la société actuelle et même à des années-lumière de la foi. N’est-ce pas ce que ces horribles statues représentent? En même temps, ne disent-elles pas tout aussi clairement que l’événement chrétien n’est pas, tout compte fait, un événement historique, composé de personnes en chair et en os, avec des visages précis, mais avant tout un concentré de symbolisme et d’interprétation? Pourquoi alors devrions-nous représenter la scène de la Nativité de manière réaliste?

Le message est clair, explicite, intentionnel. Voici donc que Jésus, Marie, Joseph, les bergers, et avec eux tous les autres personnages de la crèche, doivent s’effacer au point de presque disparaître, étant eux, mais étant aussi autre chose. Surtout autre chose. La Nativité n’est plus la représentation sacrée d’un événement qui a eu lieu, comme Saint François a voulu le faire initialement à Greccio:

Saint François appela un homme du pays, nommé Jean, et lui demanda de l’aider à réaliser un désir: « Je voudrais représenter l’enfant né à Bethléem, et en quelque sorte voir avec les yeux du corps les épreuves dans lesquelles il s’est trouvé par manque des choses nécessaires à un nourrisson, comment il a été couché dans une crèche et comment il s’est couché sur le foin entre le bœuf et l’âne »…Les gens qui se sont précipités ont manifesté une joie indicible jamais goûté auparavant, devant la scène de Noël

*

Pape François, Lettre Apostolique « Admirabile signum »

mais le prétexte pour dire d’autres choses qui sont urgentes pour le monde – surtout le courant culturel – et pour la société d’aujourd’hui.

Le texte de la pétition affirme que « la crèche de la place Saint-Pierre cette année est incompréhensible pour de nombreux hommes et femmes de tous âges et de toutes catégories, pour beaucoup de papas et de mamans, surtout pour leurs enfants, qui aimeraient voir Jésus, Marie et Joseph tels qu’ils étaient vraiment, sans représentations indéchiffrables ». Mais le but, c’est précisément cela! Il faut que ces bienheureux chrétiens d’antan, aujourd’hui dépassés – et d’abord leurs enfants, les nouvelles générations – comprennent une fois pour toutes que le christianisme est vraiment une représentation indéchiffrable (« il n’y avait pas d’enregistreurs », et encore moins de caméras …), et que nous comprenions enfin qu’il ne sert qu’à construire, avec les autres religions et tous les hommes de bonne volonté, le monde parfait sur cette terre !

Attendons donc, en réponse aux nombreuses plaintes et plaidoyers, la réponse des promoteurs de cette nouvelle Église, qui nous diront que nous ne comprenons rien à l’art, ou que nous sommes rétrogrades, obtus, ouvertement traditionalistes, pleins de préjugés et toujours prêts à critiquer, et donc incapables de saisir le beau, le positif, le bon message de fraternité universelle qu’ils expriment. Non, les statues ne seront pas enlevées, car le projet doit continuer. Nous pouvons seulement prier pour que le temps de l’épreuve soit abrégé.

Revue-Item.com

 

 

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