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L’EUTHANASIE, LE SÉNAT ET LA FRANC-MAÇONNERIE

publié dans flash infos le 24 janvier 2011


Lu sur le Bulletin d’André Noël  N° 2221:

L’EUTHANASIE, LE SÉNAT ET LA FRANC-MAÇONNERIE

Il est piquant de constater qu’un texte légalisant l’euthanasie a été adopté par la commission des affaires sociales du Sénat au moment même où le gouvernement élabore une loi sur la dépendance, afin que les gens âgés demeurent en vie le plus longtemps possible et dans les moins mauvaises conditions. Car les victimes de l’euthanasie, ce seront non seulement nos anciens, très âgés, malades ou dépendants, mais aussi de plus jeunes, souffrant d’un lourd handicap. S’il y a heureusement des enfants et des proches qui continueraient à s’occuper de leurs vieux parents jusqu’au terme de leur vie avec amour, courage, voire héroïsme, il en est d’autres, malheureusement, qui saisiraient la loi nouvelle pour abréger leurs jours et la charge qu’ils représentent, sous prétexte de mettre fin à leurs souffrances. Ce que nous disons-la se vérifie déjà, hélas ! dans les pays qui ont adopté une telle législation mortifère et que l’on ose nous donner en exemple, sans jamais nous en livrer le bilan, et pour cause !

En Belgique, en Hollande, comme dans la proposition de loi française, on a multiplié les « précautions », les verrous, pour rendre l’euthanasie exceptionnelle. On sait bien par avance, en France, que toutes ces prétendues « précautions » voleraient rapidement en éclats, comme ce fut le cas chez nous avec la loi Veil dépénalisant l’avortement. Selon la loi belge, il faut l’accord de deux médecins pour cette mise à mort mais un cas sur deux n’est pas déclaré et l’accord des médecins est parfois donné par téléphone, sans avoir examiné la personne malade pour se rendre compte de son état ou vérifier son consentement. Les drogues létales sont quasiment en vente libre !

On comprend pourquoi, dans ces pays « avancés », le nombre des euthanasies a augmenté de 250% en cinq ans ; or, bien entendu, il n’y a certainement pas eu une telle explosion de situations dramatiques. La législation belge ne se borne pas à n’évoquer que les cas prétendument « incurables » médicalement ; elle admet que la dépression, le « mal de vivre », peut être un motif légitime d’euthanasie qui, alors, n’est plus qu’un « suicide assisté ». Dans le texte voté par la commission sénatoriale française, l’euthanasie pourrait être pratiquée sur une personne souffrant d’une affection « grave, accidentelle ou pathologique, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable ».

On le voit, cela peut donc s’appliquer à une dépression nerveuse (« souffrance psychique ») qui peut être transitoire et curable mais il suffirait que le dépressif la « juge insupportable » à un certain moment pour qu’on ne puisse lui refuser la mort ! Cette notion de « souffrance psychique » est l’équivalent de la « situation de détresse » dans la loi Veil qui a entraîné, de fait, par glissements successifs, l’avortement pour simple convenance personnelle.

La situation aux Pays-Bas – pays « pionnier » en la matière ! – est aussi grave, si ce n’est plus qu’elle ne l’est en Belgique.

Au point que l’ordre des médecins allemand s’est ému du nombre sans cesse croissant de personnes âgées de ce pays qui viennent se faire hospitaliser ou qui s’installent dans des maisons de retraite allemandes à proximité de la frontière. Elles craignent que leur entourage ne profite de leur vulnérabilité pour abréger leurs jours ; elles savent qu’en Allemagne, il n’y a pas de loi autorisant l’euthanasie.

Revenons à la France. La proposition de loi criminelle est cosignée par trois sénateurs, Jean-Pierre Godefroy (PS),

Guy Fisher (PC) et Alain Fouché (UMP), chacun d’entre eux, à l’origine, ayant son propre texte. Ces textes, ils ont fini par les fusionner par souci d’efficacité. Bel exemple d’oecuménisme politique dont on aimerait qu’il s’appliquât à autre chose qu’à oeuvre de mort. Mais c’est la règle ! Depuis quelques décennies, sur de tels sujets, les clivages partisans s’atténuent avant de disparaître ; ce fut le cas pour la loi Neuwirth sur la contraception en 1967, la loi Veil sur l’avortement en 1975 Et où se niche un tel consensus idéologique qui ne recoupe pas les frontières des partis ? Dans la franc-maçonnerie, bien entendu !

De fait, c’est une vérité historique que les deux lois que nous évoquons ont été élaborées dans les loges maçonniques avant d’être adoptées par le Parlement. Neuwirth était franc-maçon, tandis que le véritable rédacteur de la loi Veil n’est autre que

Pierre Simon, qui fut longtemps le grand Maître du Grand-Orient.

Dans son livre De la vie avant toute chose ( éd. Mazarine, 1979), il explique le fondement philosophique de ces combats-là : « La bataille de la contraception fut beaucoup plus longue et pénible que la lutte pour l’avortement. Une fois la contraception entrée dans les moeurs et reconnue par la loi Neuwirth, l’avortement fut examiné en son temps. L’avenir nous donna raison. Pour inverser une formule célèbre : nous avions gagné la guerre, il ne nous restait plus qu’à livrerune bataille » (p. 98). Ce combat n’est pas seulement technique, mais philosophique. La vie comme matériau, tel est le principe de la lutte. La révision du concept de vie par la contraception transformera la société dans son intégralité […]. Ce n’est pas la mère seule, c’est la collectivité tout entière qui porte l’enfant en son sein. C’est elle qui décide s’il doit être engendré, s’il doit vivre ou mourir » (p. 13) « La médecine doit façonner tous les jours un peu plus le visage et le destin des sociétés modernes. Cette intervention des médecins est rendue toujours plus nécessaire […], les médecins, comme les autres scientifiques, doivent participer très concrètement au pouvoir » (p. 15). Le diable en personne !

C’est évidemment effrayant, cette conception d’une vie qui ne serait qu’un simple « matériau », la société ayant droit de vie et de mort sur la personne humaine. Même les nazis n’auraient jamais osé proclamer ouvertement un tel dogme ! L’euthanasie est la dernière pierre apportée à cet édifice cruel et criminel.

Ce n’est pas un hasard si la proposition de loi a été votée par la commission sénatoriale quelques semaines après que Xavier Bertrand a été nommé ministre de la santé. A-t-il seulement jamais caché son appartenance au Grand-Orient ?

P.R.

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