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Entraide et Tradition
« Mon peuple, écoutez ma loi, prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche »

« Mon peuple, écoutez ma loi, prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche »

publié dans couvent saint-paul le 10 octobre 2009


Prédication pour le 19ème dimanche après la Pentecôte

 

Voilà quel sera le sujet de notre méditation dominicale : la loi de Dieu, l’attention à la loi de Dieu, l’obéissance à sa loi, l’importance de cette Loi et peut-être avant tout quelle est-elle cette Loi ? Voilà les quelques considérations que je vous propose.

Et tout d’abord quelle est cette Loi divine ?

Dès son introduction à la troisième partie du catéchisme consacrée au Décalogue, les auteurs nous le disent sous forme de synthèse s’inspirant de saint Augustin :

« Le Décalogue est le sommaire et l’abrégé de toutes les Lois… Dieu ne donne à Moïse que les deux tables de pierre, appelées les tables du témoignage, pour être déposées dans l’Arche sur lesquelles furent gravés les dix Commandements. Et ces dix Commandements dépendent eux-mêmes des deux préceptes de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain, dans lesquels sont renfermés la Loi et les Prophètes. (Mt 22 40) »

Ainsi donc les Commandements de Dieu se résument en ce Décalogue et ultimement en l’amour de Dieu et du prochain. Les Commandements de Dieu, c’est le Décalogue. Décalogue vient du grec : « deka », dix et « logos » la parole. Le Décalogue c’est les dix paroles de Dieu. Les dix Commandements de Dieu donnés à Moïse sur le Mont Sinaï à la sortie d’Egypte.

C’est donc Dieu qui est l’auteur du Décalogue.

C’est le premier motif, nous dit le catéchisme de Trente, qu’il faut nous rappeler pour « obtenir l’obéissance à cette Loi »

« Le Pasteur doit rechercher, tant pour lui-même que pour les autres, les motifs les plus propres à obtenir l’obéissance à cette Loi. Or, parmi ces motifs, le plus puissant pour déterminer le cœur humain à observer les prescriptions (divines) c’est la pensée que Dieu Lui-même en est l’Auteur ».

Mais pour le prouver, ne pensons pas d’abord et immédiatement à Moïse recevant la Loi sur le mont Sinaï, n’oublions pas la loi naturelle que Dieu a mise dans nos cœurs :

« Il n’est personne en effet qui ne sente au fond du cœur une Loi que Dieu Lui-même y a gravée, et qui lui fait discerner le bien du mal, le juste de l’injuste, l’honnête de ce qui ne l’est pas. Or la nature et la portée de cette Loi ne diffèrent en rien de la Loi écrite, par conséquent il est nécessaire que Dieu, Auteur de la seconde, soit en même temps l’Auteur de la première. » i.e. de la loi naturelle.

Et si donc Dieu est l’auteur de cette loi naturelle au cœur de tout homme, elle mérite notre respect et plus encore notre totale et absolue obéissance.
Le drame, aujourd’hui, veut que l’homme, oublieux de Dieu ou même prenant sa place, se fait législateur et se fait à lui-même sa propre loi et devient même capable de dire, comme l’autre, que « la loi civile est supérieure à la loi naturelle » et la domine. Il se fait le centre de tout, l’auteur de tout. C’est un drame. C’est d’un irréalisme fou. Notre siècle vit dans l’utopie, dans un idéalisme radical, un total subjectivisme. Il est urgent de revenir au réalisme de la pensée.

Mais cette loi naturelle, cette loi intérieure, l’œuvre de Dieu, « au moment où Dieu donna à Moïse la loi écrite, le Décalogue était obscurcie et presque éteinte dans tous les esprits par la corruption des mœurs, et par une dépravation invétérée ; on conçoit dès lors que Dieu ait voulu renouveler et faire revivre une Loi déjà existante plutôt que de porter une Loi nouvelle. C’est le Décalogue. Aussi devons nous, nous-mêmes, observer cette Loi, ces préceptes. Et si, par aventure, notre cœur s’était laissé influencer par l’esprit mondain, un coup d’œil jeté sur le Décalogue nous rappellerait nos devoirs et nous remettrait sur le bon chemin, nous rappellerait nos devoirs vis-à-vis de Dieu et nos devoirs vis-à-vis du prochain.

Ainsi dans ces périodes de troubles et de confusions, celle que nous vivons, il n’est pas inutile, il est même très utile, nous dit le catéchisme de Trente, « d’engager les Fidèles à se rappeler que Dieu Lui-même est l’Auteur de la Loi ». Et comment ?
« Trois jours avant la promulgation du Décalogue, sur l’ordre formel de Dieu, tous les Hébreux furent obligés de laver leurs vêtements et de garder la continence, afin d’être purs et plus prêts à recevoir la Loi du Seigneur. Quand les trois jours de préparation furent passés, ils vinrent tous au pied de la montagne, où Dieu avait résolu de leur donner sa Loi par l’intermédiaire de Moise. Moise en effet fut appelé seul sur la Montagne. Alors Dieu lui apparut dans tout l’éclat de sa Majesté. Il se mit à parler avec lui et lui donna les préceptes du Décalogue au milieu des tonnerres, des feux, des éclairs, et d’un nuage épais qui couvrit toute la Montagne. Or, que voulait la Sagesse divine par tous ces prodiges ? Sinon de montrer avec quelle pureté de cœur et quelle humilité nous devons accueillir sa Loi, et quels châtiments terribles sa justice nous réserve, si nous n’y faisons pas attention. »

Au milieu de tout ce « tremblement », la Loi était donnée, inscrite, cette fois, non plus sur nos cœurs, mais sur des tables de pierre.

Les trois premiers commandements sont relatifs à nos devoirs envers Dieu :
-tu n’auras pas d’autre Dieu que moi ;
-tu n’emploieras pas en vain le nom de Dieu ;
-rappelle-toi de sanctifier les fêtes.
Ce sont les trois préceptes de la première table. Notre Seigneur les résumera en disant : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toutes tes forces, de tout ton cœur, de toute ton âme ».
Puis viennent les sept autres préceptes. Ils sont tous relatifs à nos devoirs à l’égard du prochain :
-Honore ton père et ta mère ;
-Tu ne tueras pas ;
-tu ne feras pas d’impureté ;
-tu ne voleras pas ;
-tu ne diras pas de faux témoignage ;
-tu ne désireras pas la femme d’autrui ;
-tu ne désireras pas le bien d’autrui.
Nul doute, MBCF, que ces 10 commandements se résument parfaitement, comme nous l’avons dit plus haut, dans les deux préceptes que nous donne l’Evangile : le précepte de l’amour de Dieu pour les trois premiers commandements, le précepte de l’amour du prochain pour les 7 autres commandements. Oui ! comme le dit NSJC : « dans les dix commandements sont renfermés la loi et les prophètes » (Mt 22 10)

MBCF, tels sont les commandements de Dieu, telle est la Loi de Dieu. Tel est son Auteur : Dieu dans sa Majesté.

Il nous les faut pratiquer.
Rien de plus simple, nous dit saint Augustin : « Comment, dit-il, peut-il être impossible à l’homme d’aimer son Créateur qui le comble de tant de biens, d’aimer un père qui l’a tant aimé, d’aimer sa propre chair dans ses frères ? Or, celui qui aime accomplit la Loi. » C’est ce qui faisait dire à l’Apôtre Saint Jean: « Les Commandements de Dieu ne sont point pénibles. » N’oublions pas non plus qu’il n’y a rien de difficile pour celui qui aime.

Enfin il est nécessaire de garder les Commandements. Il s’agit là d’une « nécessité absolue » pour l’obtention du salut.

Le pasteur, nous dit le catéchisme de Trente « insistera d’autant plus sur ce point qu’aujourd’hui il ne manque pas d’hommes, qui ne craignent pas de soutenir, pour leur malheur, que cette Loi, facile ou difficile, n’est pas nécessaire au salut ».Que ne dirait-on aujourd’hui ? Pour réfuter cette doctrine impie et criminelle, invoquons l’autorité de saint Paul : « Il importe peu d’être circoncis, ou incirconcis, ce qui est absolument nécessaire, c’est l’observation des Commandements de Dieu. » Quand ensuite il nous dit que « La nouvelle créature en Jésus-Christ vaut seule quelque chose », il nous fait clairement entendre que par cette nouvelle créature en Jésus-Christ il veut signifier celui qui observe les Commandements de Dieu. Car avoir reçu les Commandements de Dieu et les observer, c’est L’aimer, d’après ce témoignage de Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même dans Saint Jean: « Celui qui M’aime gardera ma parole. »

Enfin, MBCF, combien de fruits ne retirons-nous pas de cette solide obligation ? Ils sont nombreux et consolants. Cette Loi élève et convertit les âmes à Dieu ; « c’est elle qui nous instruit de ses Voies, nous révèle sa très sainte Volonté, et nous fait marcher dans le chemin que Lui-même nous a tracé. ». Cette Loi « donne la sagesse aux petits. » Oui, « ceux qui l’observent fidèlement possèdent des joies pures, des consolations abondantes puisées dans la contemplation des divins Mystères, des récompenses infinies en cette vie et en l’autre ».
Et enfin le plus sublime des bienfaits de l’observance de la Loi de Dieu, c’est la vie éternelle. En effet, à ceux qui observent les commandements, Dieu leur propose encore « un immense trésor dans le ciel » Tels sont, en deux mots les immenses bienfaits que la miséricorde de Dieu réserve à ceux qui pratiquent les œuvres de justice et de piété. Les œuvres de piété à l’égard de Dieu. Les œuvres de justice à l’égard du prochain.
Qu’il en soit ainsi. Ame,

Revue-Item.com

 

 

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