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Entraide et Tradition

De la PMA à l’euthanasie

publié dans regards sur le monde le 25 septembre 2017


De la PMA à l’euthanasie, ce qui se prépare

 (Source Bulletin d’André Noël n° 2531)

Nous évoquions la semaine dernière l’annonce par le Secrétaire à l’égalité des femmes et des hommes, Marlène Schiappa, de la mise en œuvre de la PMA. Or quelques heures plus tard, le ministre de l’Intérieur déclarait : « Nous ne sommes pas en train de débattre, dans nos réunions, dans nos conseils de ministres, pour l’instant de la PMA. La PMA, ce n’est pas notre actualité, ce sera au moment des Etats généraux de la bioéthique. » Du côté de l’Elysée, on semblait désavouer Mme Schiappa, en confiant aux journalistes que la gestion d’une telle réforme ne saurait être l’œuvre d’un membre subalterne du gouvernement.

On aurait tort d’être rassuré pour autant !

C’est une méthode classique pour une réforme délicate, de lancer un ballon d’essai confié à quelqu’un que l’on peut désavouer facilement pour « tâter la terrain » et la résistance des opposants. Voyant que les réactions ont été vives le pouvoir a amorcé un mouvement de recul, ne voulant pas prendre le risque que l’opposition de la « Manif pour tous » s’ajoute, dans la rue, à celle des adversaires de la réforme du Code du travail. Si, en revanche, l’annonce avait été reçue dans l’indifférence, la réforme se fut imposée rapidement.

Il en va de même pour l’euthanasie ! Régulièrement, le débat resurgit et une proposition de loi est déposée ; là encore on teste les réactions et l’on s’y achemine par glissements successifs. L’auteur de cette proposition de loi aujourd’hui est Jean-Louis Touraine, député LREM, dont on doute qu’il en ait pris seul l’initiative, tant les élus sont sous la haute surveillance du président du groupe, Serge Ferrand, qui prend ses ordres directement à l’Elysée. Le prétexte de l’ouverture du débat, c’est toujours un cas individuel monté en épingle par les media et censé émouvoir les populations. Il s’agit cette fois de celui d’Anne Bert, souffrant de la maladie de Charcot qui a décidé de se rendre en Belgique pour obtenir un suicide médicalement assisté. Le ministre de la Santé, Agnès Buzyn a déclaré qu’une loi nouvelle n’était pas à l’ordre du jour…pour l’instant : « Il ne faut pas aller trop vite. Tant qu’il n’y aura pas eu d’é- valuation de cette loi (Léonetti), je ne souhaite pas ouvrir le débat vers autre chose. » Elle était moins prudente quand, alors présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), elle faisait part de « son sentiment favorable à la dépénalisation de l’euthanasie en vigueur en Belgique. Je suis en faveur de l’espace de liberté belge » lors d’un colloque intitulé « La fin de vie des enfants », organisé… par le Grand Orient de France, le 3 octobre 2015. Derrière toutes ces lois, effectives ou en gestation sur la contraception, l’avortement, la PMA, la GPA, l’euthanasie, on trouve toujours l’action des frères trois points.

Rappelons ce qu’est cet « espace de liberté » outre-Quiévrain : c’est le suicide assisté pour les grands malades, certes, comme Mme Bert, mais aussi pour ceux qui souffrent de maux psychiques qu’ils jugent insupportables, pour les handicapés et les enfants ! Pour acclimater les esprits à ces scandales, cela a commencé par les malades dits incurables et les personnes en fin de vie puis cela s’est étendu à tous ceux que nous évoquions plus haut. C’est quasiment à la demande ! Selon la Commission d’Évaluation et de contrôle de l’euthanasie en Belgique, les euthanasies sont en hausse de 41% sur les quatre dernières années. C’est à cela donc que notre ministre est favorable ! Toutes les réformes dites sociétales, contraires à la loi naturelle, sont justifiées aux yeux de leurs défenseurs par le souci de la « justice sociale », laquelle remplacerait toute la morale.

Cela se résume ainsi : seules les femmes riches, disait-on hier, peuvent se faire avorter à l’étranger ; il faut que la loi l’autorise en France pour mettre fin à cette « iniquité ». Même raisonnement aujourd’hui dans la bouche de Marlène Schiappa en faveur de la PMA et, bientôt, pour la GPA. On ne voit pas pourquoi il n’en serait pas de même pour l’euthanasie et le suicide assisté : ceux qui en ont les moyens peuvent se rendre en Belgique ou en Suisse ; les « pauvres », eux, ne le peuvent pas, ils doivent user de moyens de fortune, dans la clandestinité et dans de mauvaises conditions.

On va donc nous dire un jour que, au nom de la justice, il faut qu’ils puissent se faire euthanasier en France. Pour ce qui est de la PMA, à l’étranger, on ne pratique pas seulement une simple PMA : avant d’y procéder on peut faire son marché, choisir le bébé sur catalogue par la sélection des gamètes.

C’est ainsi qu’au Danemark la banque de sperme Cryos permet de trier en fonction des caractéristiques du donneur, la taille, la couleur des yeux, celles des cheveux, son sexe, l’origine ethnique, et même voir s’il risque une dégénérescence maculaire liée à l’âge ou certains types de cancers ! La société américaine 23 and M est parvenue à faire breveter la méthode.

Là encore, on va expliquer qu’il n’est pas conforme à la justice que les riches puissent, pour leur PMA, choisir le sexe, la couleur des yeux de leur enfant ou qu’il soit génétiquement impeccable et que les « moins favorisés » ne le puissent pas. L’Eglise, dans sa sagesse, a, dès le début, refusé quelque PMA que ce soit, considérant qu’en dissociant la procréation de l’acte sexuel, on ouvrait la voie à toutes les dérives, la semence humaine, sperme et ovocytes, étant considé- rée comme un simple matériau à fabriquer des bébés, déshumanisant l’acte le plus humain qui soit. Nous y sommes

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