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Entraide et Tradition

Sur le blog du Père Viot

publié dans regards sur le monde le 17 novembre 2015


 

STATUE DE JEANNE D ARC OFFERTE A L EGLISE SAINT SATURNIN DE BLOIS VIENNE</p><br /><br />
<p>LE PRETRE MICHEL VIOT

Père Viot : “La Croix” doit présenter des excuses

Sous le titre « La Guerre », le Père Michel Viot a publié hier sur son blogue une analyse lucide de la situation dramatique que nous vivons. Après des attendus, il y souligne, notamment, les contorsions de certains catholiques, en particulier une journaliste de La Croix. Si nous sommes en guerre, alors des catholiques, évêques, prêtres, journalistes, etc., devraient y réfléchir à deux fois. Quand on se trouve en “état de guerre”, les “cinquièmes colonnes”, d’où qu’elles viennent et quelles qu’elles soient, ne sauraient être tolérées.

La Guerre.

À juste titre ce mot fait peur ! Aujourd’hui, en ce dimanche 15 novembre 2015, j’ose dire qu’il soulage, parce qu’il exprime la vérité, trop longtemps camouflée, et que sa prononciation par des voix officielles et autorisées va permettre enfin une mobilisation générale contre un ennemi clairement désigné samedi 14 novembre par le chef de l’État : Daech !

Volontairement, je ne veux pas revenir sur le passé en ce qui concerne nos autorités politiques. Elles ont pour elles la légalité et ont tenu ces deux derniers jours un discours de rassemblement de tous les Français pour le présent et l’avenir ! Je rejoins l’avis du professeur Joël Hautebert exprimé dans le journal L’Homme Nouveau (lien). Le Président de la République, sans renier ses principes personnels, a su trouver pour une fois les mots justes et vrais qui pouvaient rassembler une grande majorité de Français ! Références à la patrie, aux valeurs de respect de l’homme, caractéristiques de la France (à cause de sa civilisation judéo chrétienne, ce que n’a pas dit le Président, mais en l’occurrence je ne le lui reproche pas pour l’instant présent), désignation de l’ennemi enfin en parlant de Daech, et du djihadisme (référence donc à l’Islam, j’y reviendrai). Il a clairement exprimé que nous étions en guerre et que la France serait « impitoyable » ! Ces justes propos doivent se traduire en actes ! Sinon, il vaudrait mieux ne pas les avoir tenus ! Cela implique des changements dans notre politique étrangère, dans notre tactique militaire à l’extérieur, une écoute plus attentive de nos “services” de sécurité intérieure, des moyens plus adaptés à la menace ! Je n’entre pas dans les détails, cela ne me regarde pas de prime abord comme prêtre, d’autant plus que les autorités responsables semblent prêtes à agir.

Je ne resterai donc que sur le terrain religieux et moral ! Je salue le fait qu’on ait parlé de guerre. Personnellement je le fais depuis que le Pape François a déclaré que la IIIe Guerre mondiale était commencée ! […] J’en appelle aux anciens combattants qui m’ont entendu, comme aux paroissiens des différentes églises du doyenné de Saint-Germain-en-Laye, pour qui je célèbre la messe. Notre environnement a changé et nous ne pouvons, comme prêtres annonçant Jésus-Christ la Vérité même, que dire la vérité ! Dire que nous sommes en guerre c’est préparer à vivre et à mourir autrement, comme le prêchait celui qui présidait la messe concélébrée ce matin.

C’est aussi exhorter l’autorité politique à se montrer impitoyable vis à vis des criminels terroristes et à aller peut-être plus loin que l’état d’urgence ! Il est à craindre en effet qu’il faille établir la loi martiale avec le risque de la peine de mort pour les terroristes et leurs complices ! Le Catéchisme de l’Église catholique de 1992 prévoit ces situations exceptionnelles ! En fait il s’agit de savoir qui doit bénéficier de notre pitié dans de telles situations ! Car pour un chrétien celle-ci doit avoir une place. Mais pour qu’elle l’ait, il faut faire un choix ! S’y refuser c’est exclure complètement la miséricorde !

Personnellement je choisis les victimes et leurs familles, en songeant aussi aux futures victimes ! Si l’on ne veut pas voir arriver une guerre civile en France avec des commandos de la mort, il faut que l’État se donne les moyens d’anéantir définitivement les auteurs de crimes contre l’humanité ! Et l’Église doit veiller alors à ce qu’elle dit comme aussi à ce qu’écrivent certains ! Je me place dans le lot ! J’accepte par avance le jugement théologique de mes supérieurs, et j’userai alors selon les normes du droit de la possibilité de faire appel. Cela dit, il faut que cesse dans les journaux au label catholique certains propos ! En temps de guerre, et nous y sommes depuis plusieurs années, il n’y a plus d’idiots utiles. Compte tenu des circonstances, ils sont tous inutiles voire nuisibles !

Un exemple ? Dans le journal La Croix du 19 octobre 2015, Mme Marie Boeton, dans un article « Questions autour de l’exécution de djihadistes français », manifestait son « émotion » et suggérait l’enlèvement de ces criminels par nos soldats pour les faire juger en France ! Comment pouvait-on, déjà à cette date, imaginer qu’un djihadiste puisse se laisser enlever ou prendre vivant sans commettre auparavant le maximum de dégâts en vies humaines pour finalement se faire abattre ou se faire exploser ? J’espère que Mme Boeton a maintenant compris, après ce qui s’est passé vendredi soir dernier à Paris, que son propos était stupide et à la limite criminel.

Je ne sais si ces exécutions sont réelles ! Mais si elles l’étaient, je les approuve au nom de la raison d’État et de la protection de la population, car les djihadistes que Daech laisse revenir, ont l’obligation de commettre des attentats en France. Nous manquons de soldats et il serait criminel de leur faire risquer leur vie pour arrêter des criminels contre l’humanité, qui, quel que soit leur âge, n’ont plus de place parmi nous en France ! Persister à leur manifester de la pitié aux dépens de ceux qui la méritent vraiment (les victimes) amène à douter des sentiments du journaliste, voir du journal. Serait-ce une réapparition du démon anti-français qui dès les années 1954 et suivantes suscitait la sympathie pour les « porteurs de valise du FLN » et accablait de mépris nos anciens combattants d’Indochine ? En temps de guerre, j’accepte le « à tout péché miséricorde » comme prêtre uniquement. Mais cela implique reconnaissance de la faute !

Présentement cela signifie les excuses de la journaliste, et du journal La Croix à l’État et aussi à l’Armée ! Sinon il donnerait raison à M. le ministre Peillon qui a écrit que le catholicisme n’avait pas sa place dans la République ! Mais peut-être que ce journal est l’allié objectif de monsieur le M. Peillon ? Penserait-il comme lui que La Révolution française n’est pas terminée (titre du livre écrit par lui en 2008 où il tient ses propos) ?

Sans excuses claires concernant cet article qui se fait complice du terrorisme, il conviendrait que tout catholique patriote et attaché aux valeurs que la France défend se désabonnât de ce journal ou ne l’achète plus ! Le temps de guerre oblige à des positions fermes et tranchées contre tout ce qui peut porter atteinte au moral de l’armée et à l’autorité de l’État qui remplit son rôle de défenseur de la patrie.

Il est plus que temps enfin que toutes les autorités religieuses musulmanes de France fassent entendre clairement leur position sur le djihâd et sur quelques autres questions incontournables pour que cette religion puisse continuer à être tolérée en France : que veut dire naître musulman, a-t-on la liberté de changer de religion, qu’est-ce que le djihâd, quel est le statut des femmes… etc. Et il y a d’autres questions, je n’évoque ici que le plus urgent.

En bref il faut que l’État prenne en compte la réalité religieuse de l’islam. Il existe de nombreux spécialistes de cette question ! Même exigence pour certaines voix catholiques d’une nullité affligeante sur cette question. Et en ce moment l’affligeant devient criminel. Puisse donc la guerre ne pas faire que des victimes ! Qu’elle aille au delà d’une approche de la vérité en la plaçant devant nos yeux. Que cette vérité nous rende encore plus libres comme l’a dit Jésus. Donc aussi plus proche de Dieu par l’amour et la soif de justice

 

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Rédigé par Joël Hautebert le  dans l‘Homme Nouveau

Attentat : quelle portée pour le discours de François Hollande ?

Éditorialiste à L’Homme Nouveau et Professeur en Histoire du droit, Joël Hautebert a écouté ce samedi 14 novembre, au matin, le discours du Président de la République, François Hollande. Il en propose ici une première analyse.

 

La déclaration de François Hollande prononcée ce matin à l’Elysée démontre une évolution sensible du discours présidentiel. Nous retenons trois points, les deux premiers ayant été abondement repris et commentés, à l’inverse du dernier.

Reconnaisance de la guerre en cours

Tout d’abord, François Hollande parle ouvertement d’actes de guerre, menée contre nous par une « armée ». Les conséquences juridiques et politiques du constat tardif de cette situation de guerre, devront être tirées au cours des prochaines semaines.

Un ennemi désigné

Ensuite, puisque nous sommes en guerre, il convient de désigner clairement l’ennemi, dont l’identité se diluait jusqu’à présent dans le moule bien commode du terrorisme. Le progrès est cette fois-ci notable, puisque François Hollande dénonce explicitement « une armée terroriste, Daesh, une armée djihadiste (…) avec des complicités intérieures ». La nouveauté réside ici dans la modification du statut du terrorisme qui tend à redevenir moyen d’action, au service d’une puissance politique (Daesh) et d’une cause (Djihad). Certes, le Président préfère évoquer Daesh plutôt que l’Etat Islamique, et parler du Djihad plutôt que de l’islamisme, mais l’on ne peut envisager de djihad sans le référent islamique.

La France avant la République

Enfin, le discours présidentiel a évolué au sujet de ce que nous sommes, c’est-à-dire de ce qui doit nous unir (« j’en appelle à l’unité, au rassemblement »). Nous sommes hélas habitués à l’effacement de la France derrière la République. Cette fois-ci, il n’en est rien. La République n’est mentionnée qu’à la fin du discours, dans la formule habituelle « vive la République, vive la France ». Dans le corps du discours, il est surtout question de la France, mais aussi du pays, un peu de la nation (aux sens variables) et même de la patrie, ce dernier terme pourtant si fort, étant généralement absent. Toutes les allusions aux valeurs portées par la France restent volontairement vagues. Ainsi, dit-il, cet acte a été perpétré contre « les valeurs que nous défendons et ce que nous sommes : un pays libre ». Les allusions aux valeurs d’humanité, supérieures à la patrie, restent également vagues. Tout le monde peut s’y retrouver, l’ensemble des « familles spirituelles », comme on dit aujourd’hui. On est loin, pour l’instant, de la suprématie affichée des « valeurs de la République », absentes du discours. C’est suffisamment rare pour mériter d’être souligné. Il en va de même pour le triptyque « liberté, égalité, fraternité », cité par Barak Obama mais pas par François Hollande.

Une déclaration habile

De ce point de vue, cette déclaration, très habile, nous instruit beaucoup sur les véritables ressorts d’une authentique défense. Quand l’extrême gravité de la situation exige un vrai sursaut unitaire, c’est vers la France que nous sommes invités à rechercher notre « commun »et non vers la République (dans son acception idéologique) qui, pour l’occasion, reste en retrait.

Certes, ce n’est qu’un discours, peut-être sans lendemain. Mais qu’il soit l’œuvre d’un rédacteur particulièrement adroit, ou qu’il s’agisse d’un réflexe spontané après une longue nuit d’épreuves pour le pays, ce discours nous dit quelque chose sur le seul fondement communautaire politique susceptible de galvaniser les énergies dans notre pays.

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