« de la déconstruction et de la tribalisation de l’Europe » sous le regard « incompétent » de nos évêques…
publié dans regards sur le monde le 31 octobre 2016
De l’invasion migratoire à la guerre civile
Il existe un plan organisé pour déstabiliser l’Europe via l’invasion migratoire. Voici le dernier article (sombre) de Roberto de Mattei dont l’intérêt est réhaussé par les qualités de l’auteur.
En effet, Roberto De Mattei est italien, auteur et professeur d’université spécialisé en histoire moderne et en histoire du christianisme. Actuellement professeur à l’université européenne de Rome, il est également consulteur régulier au Conseil Pontifical des Sciences Historiques. Le Saint-
Roberto de Mattei
5/10/2016
Source et traduction: Benoit et moi
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Désormais, même les plus réticents commencent à ouvrir les yeux. Il existe un plan organisé pour déstabiliser l’Europe via l’invasion migratoire. Ce projet vient de loin. Depuis les années 80, dans le livre De l’utopie du progrès au règne du chaos (L’Age d’Homme, Lausanne, 1993), je décrivais ce projet à travers les mots de certains de ses «apôtres», comme l’écrivain Umberto Eco et le cardinal Carlo Maria Martini.
Eco écrivait: «Aujourd’hui, en Europe nous ne sommes pas face à un phénomène d’immigration. Nous sommes confrontés à un phénomène migratoire (…) et comme toutes les grandes migrations, il aura comme résultat final une réorganisation ethnique des terres de destinations, un changement inexorable des moeurs, une hybridation imparable qui changera statistiquement la couleur de la peau, des cheveux, des yeux, des populations».
Le cardinal Martini, pour sa part, estimait nécessaire «un choix prophétique» pour comprendre que «le processus migratoire en cours depuis le Sud de plus en plus pauvre vers le Nord de plus en plus riche est une grande opportunité éthique et civile pour un renouveau, pour inverser le cours de la décadence du consumérisme en cours en Europe occidentale».
Dans cette perspective de «destruction créatrice», je commentais: «ce ne serait pas les immigrés qui devraient s’intégrer dans la civilisation européenne, mais ce serait au contraire l’Europe qui devrait se dés-
Le plan était, et reste, celui de détruire les Etats-
Les années ont passé et l’utopie du chaos s’est transformée dans le cauchemar que nous vivons. Le projet de désintégration de l’Europe, décrit par Alberto Carosa et Guido Vignelli dans leur étude documentée L’invasione silenziosa. L’“immigrazionismo”: risorsa o complotto? (Rome 2002) , est devenu un phénomène historique. Ceux qui dénonçaient ce projet étaient qualifiés de «prophète de malheur» Aujourd’hui, nous nous entendons dire que c’est un processus irréversible, qui doit être «gouverné», mais qui ne peut pas être freiné. On disait la même chose du communisme dans les années soixante-
Les centaines de milliers d’immigrés qui arrivent sur nos côtes ne fuient ni les conflits, ni la misère. Ce sont des jeunes hommes en excellente santé, d’apparence soignée, sans aucun signe de blessure ou de malnutrition, comme cela arrive à ceux qui viennent de zones de guerre ou de faim. Le coordinateur de l’anti-
Qui sont les responsable de cette situation? Il faudrait les chercher à plusieurs niveaux. Il y a bien sûr la classe dirigeante postcommuniste et soixanthuitarde, qui a pris en main les rênes de la politique européenne; il y a des intellectuels qui ont élaboré des théories déformées dans les domaines de physique, de la biologie, de la sociologie, de la politique; il y a les lobbies, la franc-
On connaît, par exemple, le rôle du financier George Soros et sa fondation internationale Open Society. A la suite d’une attaque de hacker, plus de 2500 courriels ont été volés au serveur du magnat américano-
Entre George Soros et le Pape François, une convergence stratégique objective apparaît. La politique de l’accueil, présentée comme la «religion des ponts» par opposition à la «religion des murs», est devenue le leitmotiv du pontificat de François, au point que certains se demandent si son élection n’a pas été favorisée justement dans le but d’offrir aux artisans de l’invasion migratoire l’«endorsment» moral dont ils ont besoin. Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui, la confusion dans l’Eglise et celle dans la société vont de pair. Le chaos politique prépare la guerre civile, le chaos religieux ouvre la voie aux schismes, qui sont une sorte de guerre civile religieuse.
L’Esprit Saint, auquel les cardinaux ne correspondent pas toujours dans le conclave, ne cesse pourtant pas d’oeuvrer, et alimente désormais le sensus fidei de ceux qui s’opposent aux projets de démolition de l’Eglise et de la société. La Divine Providence ne les abandonnera pas.
Roberto de Mattei