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Le Comité consultatif d’éthique (CCNE) vient de se prononcer sur la PMA: finalement favorable Sur vos gardes!

publié dans regards sur le monde le 3 juillet 2017


« PMA pour toutes » : Macron veut passer en force

 

Il aura fallu attendre quatre ans pour que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) donne enfin son avis sur l’accès des lesbiennes et des femmes célibataires à la procréation médicalement assistée (PMA.)

Que dis-je, non pas pour donner son avis mais pour en changer !

En effet, consulté une première fois en 2005, le CCNE rejetait la demande en ces termes :

« L’ouverture de la PMA à l’homoparentalité ou aux personnes seules ouvrirait de fait ce recours à toute personne qui en exprimerait le dé- sir et constituerait peut-être alors un excès de l’intérêt individuel sur l’intérêt collectif. »

Ludivine de la Rochère, de « La Manif pour tous », juge donc que le nouvel avis du CCNE « va à l’encontre des commentaires et des avis que le CCNE avait lui-même publiés ces dernières années sur le sujet. » Et de préciser : « En 2011, ne soulignait-il pas que l’enfant ainsi conçu serait privé de père, ce qui constitue la privation d’un bien élémentaire pour un enfant ? Le CCNE a fait ce constat à maintes reprises. Or l’enfant n’a pas soudainement changé, en quelques années, au point de faire apparaître le besoin d’un père comme quelque chose d’accessoire ! »

Rien n’a changé, en effet, depuis ; l’état de la question est le même ; simplement le lobby homosexuel se fait chaque jour plus pressant, assuré d

Notons que, lorsque François Bayrou, alors garde des Sceaux éclair, était intervenu auprès des journalistes de France-Info enquêtant sur les attachés parlementaires du MoDem, il avait expliqué, lui aussi, que c’était « à titre personnel ». Le premier ministre lui avait alors répondu, avant de le limoger : « Quand on est ministre, on ne peut plus réagir comme quand on est un simple citoyen. »

Mais, lorsqu’on est président de la République, le peut-on ?

Revenons à la PMA et la GPA (grossesse pour autrui.) Pour cette dernière, le CCNE se déclare toujours hostile, certes, mais pour combien de temps ? Jusqu’à ce que le chef de l’Etat qui n’y est pas favorable aujourd’hui soit finalement « pour » demain ? Pour ce qui est de la PMA, tous les membres du Comité n’ont pas changé d’avis, un tiers d’entre eux maintient l’interdiction ; leur position a été publiée comme un avis minoritaire.

Mais qu’est-ce donc que cette éthique à géométrie variable, qui évolue selon les temps et les circonstances ? Une éthique se fonde sur des principes qui, à défaut pour des laïcs d’être transcendants, devraient avoir quelque permanence ! Et en quoi les membres de ce comité auraient-ils un poids ou une compétence morale plus élevés que les autres citoyens qui les autoriserait à dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas ? La seule éthique immuable est celle de la loi naturelle qui se confond avec les dix commandements ; c’est à la lumière de cette loi inscrite profondément dans la nature humaine qu’il faut traiter des problèmes moraux contemporains.

D’ailleurs, quand on la bafoue, la nature rappelle ceux qui la violent à la réalité. C’est ainsi que la législation actuelle limite à 43 ans l’âge limite pour bénéficier d’une insémination artificielle, simplement parce qu’au-delà de cet âge – c’est un fait de nature – les femmes, jusqu’ici, ne pouvaient plus avoir d’enfants. Mais nos apprentis-sorciers sont passés par là et sont parvenus à inséminer des femmes bien au-delà de cet âge, ce qui s’est notamment produit en Italie où un médecin procède à des PMA sur des femmes de 60 ans, voire plus. En France, c’est interdit. Un enfant né d’une telle fécondation serait rapidement orphelin. C’est antinaturel. I Il y a un âge pour tout, y compris pour avoir un bébé. Mais si on suit dans leur logique les partisans de la « PMA pour toutes » le refus s’analyserait comme une discrimination par l’âge puisque cela devient techniquement possible ; il faudrait donc combattre cette « discrimination » comme le serait une « discrimination » en raison de l’orientation sexuelle des femmes lesbiennes ! On n’en est pas encore là ? Certes, mais on y sera un jour tant les esprits sont faussés et les revendications individualistes exacerbées depuis que le droit à l’enfant a été substitué aux droits de l’enfant.

Le premier droit de celui-là, pour son équilibre et sa croissance psychique, c’est avoir un père et une mère, un homme et une femme. C’est un malheur que d’être privé d’un père, mais cela arrive, soit qu’il parte lâchement quand la future mère est enceinte, soit que la mort l’emporte trop tôt. C’est toujours un drame dont l’enfant, même longtemps après, se remet difficilement. Et voilà que la loi instituerait délibérément la naissance sans père, via un donneur inconnu. Et l’on nous explique qu’il sera aussi heureux avec deux mamans ! On se moque de nous et l’on bafoue le simple bon sens pour satisfaire un lobby.

Que va faire le chef de l’Etat ? Dans un courrier du 16 avril 2017 adressé aux associations LGBT (lesbiennes, gays bi, trans), il indiquait qu’il attendrait que « le comité consultatif national d’éthique ait rendu son avis » sur la question pour « pouvoir construire un consensus le plus large possible », ajoutant : « Je regarderai aussi l’état de la société et des débats qui s’y jouent pour agir de manière apaisée. »

En fait de consensus, d’attente, de regard pour apaiser le débat, le porte-parole du gouvernement a déclaré quarante-huit heures après l’avis du CCNE : « On peut dé- sormais envisager une évolution de la législation » sur la PMA. Il précise : « Notre objectif est bien de traduire d’un point de vue législatif l’avis. »

Autrement dit, à cause d’une majorité parlementaire à sa botte, Macron passera en force. La leçon du « mariage pour tous » ne lui a pas servi. Comme Hollande, il fait fi de ceux qui s’opposent et prend le risque de diviser une nouvelle fois ces Français qu’il prétendait rassembler. Nous aurons l’occasion d’y revenir bientôt.

(Source Le Bulletin d’André Noël n° 2524)

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