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Entraide et Tradition

Le MRJC, Mouvement rural de la jeunesse chrétienne et l’Avortement.

publié dans regards sur le monde le 3 février 2018


Le « droit fondamental » à l’avortement serait-il une « valeur chrétienne » ?

 

Nous devons vous l’avouer, nous étions persuadés, jusqu’ici, que le Mouvement rural de la jeunesse chrétienne (MRJC) avait disparu, où n’existait qu’à l’état résiduel comme d’autres mouvements d’Action catholique, ceux d’une époque hélas révolue quand la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) chantait « Nous referons chrétiens nos frères. » C’était avant qu’ils invitent Georges Marchais à leur congrès et entonnent en chœur l’Internationale avec lui… Quant au MRJC, la diminution du nombre d’agriculteurs et de jeunes chrétiens (que l’on trouve davantage dans les nouvelles communautés) nous n’en entendions plus parler. Jusqu’à la publication d’un scandaleux communiqué le vendredi précédant la Marche pour la vie (contre l’avortement, la PMA et la GPA) qui s’est déroulée le dimanche 21 janvier. Le MRJC n’y participait pas mais il a cru, en plus, devoir s’en désolidariser alors que nul ne lui demandait de se prononcer sur cette manifestation. Le texte commençait ainsi :

« En tant que mouvement chrétien, nous ne nous reconnaissons pas dans cet appel relayé par de nombreuses associations, fidèles et responsables catholiques. Nous dénonçons les messages de culpabilisation, d’intolérance et de haine portés lors de cette marche, sous couvert de valeurs chrétiennes. »

La marche n’avait pas encore eu lieu et pourtant ces chrétiens-là y discernaient déjà intolérance et haine, ce qui lui était… intolé- rable eu égard aux valeurs chrétiennes qu’ils professent.

Quelles valeurs ?

La suite nous éclaire :

« Nous défendons le droit fondamental pour les femmes et les couples d’avoir recours à l’IVG. (…) Nous sommes solidaires des combats pour l’émancipation personnelle et collective »

Voilà cette valeur chrétienne inattendue : c’est le « droit fondamental » à l’avortement !

 

Comment un mouvement d’action catholique, mandaté par l’épiscopat peut-il proférer des énormités aussi scandaleuses ? On imagine le tollé !

La Conférence des évêques de France a été obligé de réagir par la voix, il est vrai d’une personnalité subalterne, Vincent Neymon, secrétaire général adjoint et directeur de la communication, qui, après avoir constaté que les propos du MRJC sont « contraires à ce que dit l’Eglise », les a ensuite relativisés et minimisés :

« On ne peut que considérer qu’ils sont le résultat de l’erreur d’une personne et du dysfonctionnement d’une organisation qui n’a pas vérifié. Le MRJC ne peut s’extraire ainsi de l’Église. »

En somme, une personne s’est trompée, une autre n’a pas vérifié, simple dysfonctionnement quasi administratif. Et cela pour maintenir le MRJC dans l’Eglise car cette prise  de position ne saurait l’en exclure, même si le MRJC s’en « extrait ».

Notons aussi que des évêques ont été plus fermes et clairs que ce communiqué entortillé. C’est notamment le cas de l’évêque de Montauban, Mgr Bernard Ginoux, qui annonce dans une lettre au MRJC, transmise aux autres évêques, qu’il ne reconnaît plus le mouvement comme « catholique » et que son diocèse ne lui prêtera plus aucune aide financière et matérielle. En revanche, le vicaire général de la Mission de France, le père Arnaud Favart, défend le MRJC avec lyrisme. Pour lui, la déclaration du MRJC est « un cri jailli de la vie de femmes, d’hommes, de familles pris dans la tourmente ». Il rend hommage à « l’ardeur des jeunes du MRJC », en qui il dit reconnaître « quelque chose du rêve du pape François ».

Rappelons que ce dernier a toujours et avec constance condamné l’avortement ! Le père Favart croit devoir donner la liste des engagements de ces jeunes « pour l’agroécologie et le développement durable, pour la paix et le désarmement, pour l’éducation à l’initiative et à la responsabilité » ajoutant « Ils aiment le « C » de leur attache chrétienne, même s’ils n’en maîtrisent pas toutes les arcanes théologiques » pour expliquer la position du MRJC sur l’avortement.

Comme s’il fallait être docteur en théologie pour comprendre que l’avortement est un « crime abominable » comme disait saint Jean-Paul II !

Quand Mgr Ginoux indique que son diocèse n’accordera ni aide financière, ni matérielle au MRJC, il fait allusion à la coquette subvention que l’épiscopat accorde à ce mouvement : 574.553€.

 

Le MRJC a senti le danger de voir cette manne lui passer sous le nez désormais. Il a donc publié un second communiqué moins provocant dans lequel il demande, non sans toupet, « que la Marche pour la vie ne ferme pas le dialogue » ! Elle n’a jamais refusé de dialoguer avec le MRJC et ce dernier ne le lui a jamais proposé ! Bien plus : quelques jours avant la marche, le MRJC recevait le Planning familial et non pas les défenseurs de la vie à naître… « Plutôt que l’absence de débat, poursuit ce communiqué du MRJC, nous souhaitons qu’un espace de dialogue se rouvre au sein de l’Église sur l’IVG. »

 

Mais il n’y a pas débat à avoir, l’Eglise, s’appuyant sur la loi naturelle immuable, a tranché depuis longtemps : l’avortement est un crime ! Scandale dans le scandale : un militant du MRJC, Adrien Louandre, a été choisi par l’épiscopat français pour faire partie des trois jeunes qui représenteront la France au pré-synode sur la jeunesse au mois de mars, à Rome. Ce scandale-là les évêques peuvent y mettre fin immédiatement comme décider que la subvention au MRJC, prélevée sur le denier du culte abondé par les fidèles, ne sera pas renouvelée. P.R. (Source Bulletin d’André Noël)

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