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Entraide et Tradition

« le dossier » de Thiberville

publié dans flash infos le 11 janvier 2010


document n° 5 : le disocurs que devait prononcer Mgr Nourrichart, le dimanche 3 janvier, devant les fidèles de Thiberville, venant annoncer la destitution du cure, M l’abbé Michel.

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EPIPHANIE 2010

L’Epiphanie : quelle fête magnifique pour les chrétiens du monde entier ! Dieu luimême annonce que le don qu’il fait de son propre Fils n’est pas réservé à un peuple particulier mais que ce don est destiné à l’humanité entière. Non seulement Dieu vient à notre rencontre mais plus encore il guide les hommes pour que ceux-ci puissent le rejoindre et le connaître. C’est ce qu’Il réalise à l’intention des Mages grâce à l’étoile.
Comme le déclare Saint Paul aux chrétiens d’Ephèse : « Les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile. »

Jésus, le Fils de Dieu incarné est bien de race juive. Il est pleinement solidaire de son peuple. Il exprime d’ailleurs sa profonde tristesse en pleurant sur Jérusalem. Il constate le refus de la population d’accepter sa Personne et son Message. Il utilise l’image de la poule qui veut rassembler ses petits sous ses ailes.

Dans cette même perspective, Saint Jean dans le prologue de son évangile affirme au sujet de Jésus : « Il est venu chez les siens et les siens ne l’on pas reçu. »

Si Jésus est solidaire de son peuple, il n’en est pas pour autant l’otage. Il vient pour les hommes de tous les temps, de toutes les races et les cultures. Il n’accepte pas de se laisser accaparer par quiconque. Il demeure libre. Il va, Il vient, Il est sans cesse en mouvement.

Pour Lui, il n’est jamais question de regarder en arrière.

La fête de l’Epiphanie nous engage à faire éclater nos barrières ; à nous ouvrir davantage à l’amour de Dieu qui est universel ; à ne jamais nous replier sur nous-mêmes.

Cette attitude est d’ailleurs constante chez les serviteurs de Dieu. Que ce soit dans l’Ancien Testament : Nous connaissons la mobilité d’Abraham, de Moïse, de David : Cette mobilité n’est pas seulement physique, elle est aussi spirituelle à travers différents cheminements.

Que ce soit encore dans le Nouveau Testament avec les apôtres, Jésus dit à Pierre que plus tard on lui passera la ceinture autour des reins pour l’emmener là où il ne voudrait pas aller de lui-même. Nous avons tous également en tête l’exemple de l’apôtre Saint Paul.

Il est vrai que c’est la condition essentielle pour être et demeurer le serviteur de Dieu.

Nous devons toujours méditer la vocation du juif Samuel, dans sa réponse à l’appel de Dieu : « Parle, car ton serviteur écoute. »

Aujourd’hui comme hier, dans l’Eglise de Jésus-Christ, personne ne se donne à soimême sa mission. Sinon c’est l’homme qui utilise Dieu pour le mettre à son service en fonction de ses intérêts personnels et les intérêts d’un groupe particulier.

 

Dans cette belle fête de l’Epiphanie ne craignons pas de dire que l’esprit du mal, le « Malin », pour reprendre une expression du Saint Curé d’Ars est aussi dénoncé. Cet esprit malin s’exprime dans le refus dur et violent d’Hérode. Sous des apparences chaleureuses se cache en réalité un désir meurtrier. « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Ce même esprit du mal, on le retrouve plus tard agissant en Judas qui le soir du Jeudi Saint embrasse Jésus pour le faire arrêter en vue de sa condamnation.

Ce jour de fête ne nous fait pas oublier que notre humanité est toujours la même.

En permanence l’Amour de Dieu nous est offert. En permanence nous sommes libres de l’accueillir, de le refuser voire de le combattre. C’est ce que nous vivons quotidiennement.

Evêque, j’ai tenu à venir moi-même avec le Père Jean-Pierre DECRAENE, le Chancelier de notre diocèse présenter votre nouvelle situation.

Après avoir entendu l’avis du Conseil diocésain des paroisses, après avoir recueilli l’accord du Conseil presbytéral, prévu par le Droit canonique, j’ai décidé avec le Conseil épiscopal de poursuivre l’application du réaménagement pastoral prévu dans le cadre du projet « Paroisse 2000. »

Le Groupement Inter-paroissial de Thiberville n’existe plus. Il fait place à une communauté locale de la paroisse « Notre Dame de Charentonne. » J’en confie la responsabilité au Père Jean VIVIEN. Ce dernier est aussi membre du Conseil épiscopal.

Comme moi-même au plan de l’Eglise de France, il est membre du Conseil des associations de fidèles laïcs.

C’est une étape importante mais non définitive car il y aura peut-être à revoir telle ou telle modification territoriale pour certaines communes. Ce qui est constaté ici, l’est également dans telle ou telle autre nouvelle paroisse. Nous prendrons soin d’apporter les modifications qui s’imposent.

L’abbé Francis MICHEL n’est donc plus curé. Il faut savoir que tout mariage qu’il célèbrerait est nul aux yeux de l’Eglise.

Depuis plus de deux ans que nous nous rencontrons, il a refusé les diverses propositions qui lui ont été faites, malgré l’engagement pris et qu’il avait signé de quitter cette paroisse en septembre 2009.

Il faut que vous sachiez qu’en tout cela, il n’est pas question de sensibilité liturgique.

La messe célébrée selon la forme extraordinaire le dimanche soir est maintenue. D’autre part, il n’y a aucune animosité entre nos deux personnes. Le 4 décembre dernier, veille de mon départ pour le diocèse de Boma en R.D.C., l’abbé Francis MICHEL a participé à la réunion des prêtres de secteur. En réponse à une question qui m’était posée, sa situation a été exposée en présence de tous les prêtres. L’abbé MICHEL qui avait toute possibilité de 

s’exprimer n’a dit aucun mot. Mieux encore, il est venu de lui-même s’installer en face de moi pour le déjeuner qui s’est déroulé sans histoire.Je continue de prier pour lui chaque jour. Qu’en cette année sacerdotale, suscitée par le Saint Père Benoît XVI, le Saint Curé d’Ars aide l’abbé à accepter qu’on ne puisse demeurer prêtre en refusant d’obéir à son Evêque. Car refuser l’autorité de l’Evêque en communion avec Rome c’est renier l’engagement de son ordination sacerdotale.

Que l’étoile qui a guidé les Mages nous guide dans la vérité et la fidélité à Dieu !

Amen.

Dimanche 3 janvier 2010

 

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