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L’Eglise en Chine: suite.

publié dans nouvelles de chrétienté le 20 avril 2019


Un évêque chinois empêché par le régime de célébrer la messe chrismale
En reconnaissant les évêques illégitimes de l’Eglise « catholique » officielle, le pape a voulu, dit-il,« réconcilier » ceux qui ont
été fidèles à Rome, avec l’Eglise clandestine, et ceux qui ont obéi au gouvernement communiste. Les persécutés étant priés de faire cause commune avec les complices de leurs persécuteurs. C’était aussi la volonté du pape de se réconcilier avec le régime de Pékin en pensant que cette soumission serait bénéfique à l’Eglise et à sa liberté. Bien sûr, il n’en est rien ! Ce qu’il y a de commun entre les communistes et les islamistes est qu’après une concession, ils en exigent ou en imposent une autre, jusqu’à la résipiscence complète.
Le dernier exemple en date concerne Mgr Vincent Guo Xijin, 60 ans, ancien évêque clandestinde Mindong. Il vient de se voir contraint par Pékin d’adhérer à la Conférence des évêques catholiques de Chine – c’est-à-dire l’Eglise officielle pro communiste – s’il veut pouvoir concélébrer la messe chrismale durant la Semaine sainte 2019, messe au cours de laquelle les
prêtres se réunissent autour de l’évêque.
Mgr Vincent Guo Xijin, a été ordonné en 1984 pour le diocèse de Mindong qui compte environ 90.000 catholiques, pratiquant très majoritairement dans les structures clandestines de l’Eglise chinoise. Il a été consacré évêque coadjuteur de Mindong en décembre 2008, puis a succédé à Mgr Vincent Huang Shoucheng à la mort de cel ui-ci, en juillet 2016.
Evêque légitime du diocèse désigné par le pape, il n’a évidemment pas été reconnu par les autorités communistes chinoises,
qui désignèrent un de leurs affidés, Mgr Zhan Silu, ordonné en 2000 en dehors de la communion avec Rome. Après avoir longtemps refusé de devenir l’évêque auxiliaire de Mgr Zhan Silu, Mgr Guo Xijin fut emmené par la police (en même temps que son vicaire général et son chancelier) et dut assister à des « sessions d’études » durant une vingtaine de jours, juste avant la Semaine sainte. Il s’a-git, on l’aura compris, de séances de lavage de cerveau , de menaces, de tortures morales.
Néanmoins, en 2018, Mgr Guo Xijin, pour obéir aux ordres du pape, avait accepté, la mort dans l’âme, que l’Eglise clandesti-
ne et l’église officielle du diocèse fusionnent. Ce fut pour lui un sacrifice qui manifestait sa bonne volonté. Mais cela n’a pas satisfait les communistes ! Le gouvernement voulut à nouveau l’empêcher de célébrer la messe chrismale de 2018 mais, face à l’opposition et à la résistance des prêtres diocésains, un compromis fut trouvé permettant à Mgr Guo de participer à la messe chrismale si aucune photo de lui célébrant le Saint-Sacrifice ne figurait dans les media. Mais, à la veille de la
Semaine sainte 2019, il a continué à être harcelé par les autorités . Ainsi, l’évêque a déclaré à l’agence Ucanews qu’il n’était pas certain de pouvoir concélébrer la messe chrismale.
« Les représentants du gouvernement ont dit clairement qu’ils ne me reconnaissaient pas comme un évêque », a-t-il expliqué. Ces représentants lui ont dit : « Vous n’êtes pas assez sincère et, par conséquent, nous ne pouvons pas reconnaître votre identité. » Selon l’évêque , il ne pourra être reconnu que s’il pose sa candidature à la Conférence des évêques catholiques de Chine – organe de l’Église officielle – et à son Bureau provincial des affaires religieuses. « Cela suppose d’accepter la politique d’une Eglise indépendante ( de Rome) et autonome », a-t-il encore déclaré. Avant d’ajouter qu’
il n’envisageait pas de faire ce que les sbires de Pékin lui demandent.
Quant à Mgr Zhan Silu , l’évêque officiel à la solde des communistes , il considère que cette co ncélébration de la messe
chrismale dépend de Mgr Guo, mais que le gouverne ment seul prend les décisions et non pas lui. « Lorsque Mgr Guo mettra de l’ordre dans ses relations avec le gouverne ment, il n’y aura plus de problème », a-t-il déclaré. Ponce Pilate n’aurait pas dit autre chose! Et le pape ? Il n’a pas réagi à l’heure où nous écrivons. Lui aussi s’en laverait-il les mains ?
P.R (Source Le Bulletin d’André Noël)

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