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en Pologne

publié dans regards sur le monde le 11 juillet 2019


(Source:Correspondance européenne | 369, Pologne)

Pologne : tempête sur Ikea pour avoir licencié un employé non-lgbt

À l’occasion de la dernière Journée internationale contre l’homophobie, le 17 mai dernier, Ikea a publié sur ses réseaux sociaux une publicité pro-lgbtqia, 80 secondes avec neuf histoires “politiquement correctes”; ensuite son sac best-seller, Frakta, a été teint avec les couleurs arc-en-ciel; enfin, la décision d’offrir le mobilier pour un projet de cohabitation sociale destiné au premier abri conçu à Turin, en Italie, pour tous les lgbtqia, qui auraient été « chassés » de leur famille après avoir fait outing.

En Pologne, à la veille de la Journée internationale contre l’homophobie, Ikea a publié sur son intranet un avis dans lequel on demandait aux employés de se joindre aux célébrations et de sensibiliser le public à ce sujet, par exemple en demandant aux transsexuels avec quel pronom ils voulaient être définis. Cette invitation n’a pas plu à un des employés, Tomasz K., qui travaille depuis de nombreuses années à la succursale de Cracovie.

L’homme a jugé bon exprimer en ligne son refus, en précisant qu’il considérait l’appel lancé par l’entreprise comme inacceptable et, à son avis, cela ne représentait pas une obligation pour les travailleurs. Il a en plus précisé qu’accepter et promouvoir « l’homosexualité et d’autres déviations sont une source de scandale ». En bref, une affaire de conscience.

Pour clarifier sa pensée, Tomasz a ajouté deux passages de la Sainte Bible. Le premier de l’évangile de Matthieu: « Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer » (Mt 18,6). Et le deuxième passage tiré du Lévitique: « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux » (Lev 20, 13).

Les supérieurs de Tomasz n’ont pas apprécié le commentaire et ils lui ont promis des conséquences. En effet, quelques jours plus tard, l’homme a été viré et invité à ramasser rapidement ses affaires, à rendre le badge de l’entreprise et à partir. Ikea n’a pas aimé les références à l’Ancien Testament, mentionnées dans son article, sur le sort qui attend les sodomites.

Comme preuve du climat de terreur généré autour de ces questions, l’ex-employé, frappé par la foudre gay-friendly de son entreprise, a décidé de ne pas révéler son nom, de crainte que personne d’autre ne veuille l’embaucher: « J’ai été choqué – a-t-il commenté dans une interview à TVP Info –. Je suis catholique et ce sont mes valeurs. Je ne peux pas censurer Dieu ».

Cette fois-ci, cependant, le licenciement de façon permanente a suscité un vaste mécontentement, obtenant probablement le résultat opposé à celui espéré par Ikea. Dans un tweet, par exemple, Jerzy Kwaśniewski, président de l’institut Ordo Iuris, se demandait si citer un passage du Lévitique pouvait représenter une « incitation à la haine ». Et il a accusé la compagnie d’antisémitisme, de christianophobie et de vouloir « censurer les Saintes Écritures. Une citation de l’Ancien Testament est légalement acceptable et ne justifie pas le licenciement d’un employé ».

En bref, la décision d’Ikea pourrait être interprétée comme motivée par des préjugés à l’encontre des chrétiens. Pour cette raison, Ordo Iuris a poursuivi la multinationale suédoise devant le tribunal du district de Cracovie, lui demandant d’invalider le licenciement et d’indemniser Tomasz K. pour les dommages subis. Le syndicat Solidarność, à son tour, a offert de soutenir la cause de ce travailleur, bien qu’il ne soit pas membre de son propre parti: «Nous surveillons la situation – a déclaré Marek Lewandowski, porte-parole du syndicat –. Si nous pouvons être utiles, nous agirons ». Les représentants du gouvernement ont appelé à un boycott d’Ikea en réponse à la politique intimidante et irrespectueuse de l’entreprise vis-à-vis de ses employés.

L’actuel ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro, a chargé le procureur de vérifier si le géant de l’ameublement avait violé les droits des travailleurs et le code pénal lui-même, en définissant ce qui était arrivé « inacceptable » et « absolument scandaleux ». Le Médiateur, pour sa part, vérifie si ce licenciement peut être aussi considéré comme discrimination anti-religieuse.

Dans les mêmes jours, l’usine Volvo de Wroclaw avait déjà connu des tensions internes suite à la décision de l’entreprise de promouvoir la création d’une sorte de « communauté lgbtq+ » parmi ses employés. L’initiative a été accueillie avec malaise par les mêmes syndicats. Grzegorz Zachara, président de Solidarność, a expliqué aux médias qu’il n’était pas de la responsabilité d’un employeur de « promouvoir les minorités ou les majorités sexuelles, religieuses ou politiques ». Comme le dit Grzegorz Upper, rédacteur en chef du magazine catholique polonais Fronda, ce qui semble certain est la tentative faite par de nombreuses entreprises de promouvoir consciemment et de façon constante « l’idéologie extrême des militants homosexuels », créant ainsi un véritable climat d’intimidation parmi les travailleurs. La menace est claire: vous vous adaptez ou vous perdez l’emploi. (Mauro Faverzani)

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