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Entraide et Tradition

La décision principale et révolutionnaire du Synode sur l »Amazonie

publié dans nouvelles de chrétienté, regards sur le monde le 3 novembre 2019


Bientôt des prêtres mariéset pas seulement en Amazonie admet Rome.

Comme nous vous l’annoncions (Bulletin 2625)le synode sur l’Amazonie qui s’est achevé la semaine dernière s’est prononcé pour l’accès au sacerdoce de fidèles mariés. Il a été conçu par le pape pour cela, lequel avait sélection-né des participants acquis à cette cause, avec quelques opposants pour la figuration et feindre un débat déjà tranché. Bien que le sujet aurait mérité un synode général, réunissant une délégation des évêques du monde entier, le souve-rain pontife, sachant que dans ce cas, il rencontrerait une forte opposition, a préféré le circonscrire à l’Amazonie au motif officiel que l’immensité de ce territoire empêche les fidèles d’avoir des messes régulièrement.

Au début de son pontificat, le pape s’est lui-même qualifié d’homme « rusé », parfois « autoritaire », sa « ruse » étant au service de son autoritarisme pour imposer ce qu’il souhaite, nous en avons là une nouvelle illustration. Connaissant le désir de François, les pères syno-daux ont fait sauter un double « verrou » annoncé, celui des viri probati (des hommes mûrs) et celui de l’Amazonie.

La proposition 111, qui porte sur l’ordination des hommes mariés, n’évoque plus les viri probati, ce qui signifie que le sacerdoce sera ouvert à tous les hommes mariés. Ce même texte souhaite pour ces ordinations « une approche universelle » c’est-à-dire une extension à toute l’Eglise et non plus, comme annoncé primitivement pour désarmer les opposants, aux « endroits les plus reculés de l’Amazonie » ce à quoi, pour notre part, nous n’avons jamais cru.

Pour que ces propositions deviennent lois de l’Eglise, il faudra attendre l’exhortation apostolique du pape prévue d’ici à la fin de l’année. Bien entendu, il ratifiera. D’ailleurs, dès la clôture du synode, la Vatican a annoncé une consultation de tous les épiscopats nationaux en vue d’étendre la réforme à tous les pays. Si le pape tient à l’accès au sacerdoce des hommes mariés dans l’Eglise universelle, ce n’est pas par manque de vocations, laquelle pénurie serait due à l’obligation du célibat. Le phénomène ne touchant que le Vieux Continent car ni l’Afrique ni l’Asie ne manquent de vocations, les séminaires sont pleins. Au demeurant, les protestants connaissent aussi cette raréfaction des vocations pastorales alors que depuis tou-jours les ministres de leur culte peuvent se marier… et divorcer.

Le souci de François est que son œuvre réformatrice perdure au-delà de son pontificat et qu’un successeur ne re-vienne pas sur ce qu’il a décidé. C’est pour cela qu’il a entrepris d’évincer la plupart des éléments traditionalistes de la curie, de mettre au pas l’Institut Jean-Paul II en éliminant les professeurs nommés par ses prédécesseurs au profit de progressistes, et, surtout, de nommer des cardinaux, électeurs du pape, qui partagent ses vues.

Mais il se heurte au fait que, quoi qu’il fasse, les prêtres d’aujourd’hui seront les évêques et les cardinaux de demain. Or, actuellement, les vocations sacerdotales proviennent principalement des milieux traditionalistes ou, à tout le moins, de sensibilité traditionnelle, en Afrique, en Europe, notamment en France avec la communauté Saint Martin, entre autres, ou l’Emmanuel, cette dernière quoique « charismatique » professant une théologie traditionnelle.

Or ceux qui veulent devenir prêtres n’ambitionnent pas de se muer en animateur socio-culturel ou en agitateur social comme dans les années 60-80, mais se soucient d’apporter aux fidèles la foi catholique dans son intégrité. Ce n’est pas par-mi eux que l’on recrutera un clergé marié, d’où l’initiative actuelle afin de promouvoir des prêtres ayant femme et enfants.

Cette volonté d’écarter les traditionalistes et de « noyer » les prêtres de cette sensibilité au sein d’un clergé marié n’est pas contradictoire avec le rapprochement opéré par le pape François vis-à-vis de la Fraternité S.Pie X, notamment en rendant licite l’administration des sacrements par ses prêtres.

Au contraire !

Rappelons encore une fois que François est « rusé » ! Les jeunes gens qui veulent se destiner au sacerdoce et souhaitent célébrer selon le rite dit « extraordinaire » ne re-joignent pas, actuellement, la Fraternité, encore jugée schismatique par Rome, mais si ceux que l’on appelle les « lefeb-vristes » étaient « réintégrés » dans l’Eglise (quoiqu’ils n’aient jamais voulu la quitter !) cela changerait. Ils pourraient exercer dans les paroisses de la Fraternité S.Pie X et seraient ainsi « neutralisés », laissant le champ libre aux « réformateurs » de François dans les paroisses et les évêchés.

C’est ce qui se raconte à Rome en s’appuyant sur un projet auquel songe le pape à propos de la messe tridentine, François n’ayant jamais approuvé sa libéralisation totale par Benoît XVI. Il a réduit la décision de son prédécesseur à « un geste juste et magnanime pour aller à la rencontre d’une certaine mentalité de quelques groupes et personnes nos-talgiques qui s’étaient éloignées.» Le pape souhaite enfermer ces « nostalgiques » dans un « ghetto » en attendant la disparition de ces « dinosaures » de l’ère préconciliaire. Il est question non pas d’abroger complètement le motu proprioSummorum Pontificum mais de limiter l’autorisation à la seule Fraternité S.Pie X qui, dans ce cas, serait bénéficiaire d’une prélature personnelle en étant en règle avec l’institution romaine. Mais, selon le théologien et ami de François, Andrea Grillo, le pape n’abrogera pas partiellement Summorum Pontificum « tant que Benoît XVI sera en vie. » P.R.

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