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Entraide et Tradition

La crise de l’Eglise!

publié dans couvent saint-paul le 4 mai 2020


 Vers quel désastre

              se dirige la Fille aînée de l’Eglise ?

 

par Henri de Germay qui fut un des artisans du maintien de la messe tridentine à Bordeaux

 

 

Sainte Thérèse d’Avila avait écrit : « Comment s’étonner des grands maux qui affligent l’Eglise, quand ceux qui devraient être pour les autres des modèles de vertu ont ruiné à ce point les travaux des saints des temps passés et la ferveur implantée par eux dans les ordres religieux.» Qu’écrirait-elle aujourd’hui ? Depuis le dernier Concile, le clergé français, fatigué de naviguer à contre courant, obtenu un aggiornamento, (une mise à jour de l’Eglise) aux normes du monde évidemment, alléguant que l’Eglise serait mieux acceptée si elle était débarrassée de certaines exigences ! Des accommodements ont donc été faits et l’Evangile n’est plus prêché avec la même Foi, la même rigueur et la même générosité qu’autrefois.

Saint Augustin avait rappelé que Dieu veut l’obéissance (Lib. 35 Moral. C, 10) : « car l’obéissance est la preuve d’amour par excellence, parce que l’obéissance est l’immolation de la volonté propre. […] Lorsque Dieu fait entendre sa voix, il faut obéir et non raisonner. » Qui s’en souvient ? Pie IX le rappelait aussi dans l’Encyclique Quæ in Patriarchatu« Il s’agit en effet, vénérables frères et bien-aimés fils, d’accorder ou de refuser obéissance au Siège Apostolique, […] non seulement quant à la foi, mais encore quant à la discipline. » Mais notre épiscopat a écouté Voltaire. (cf. Le Siècle de Louis XIV) « L’Assemblée de 1682 crut que le moment était venu d’établir en France une Eglise catholique, apostolique, mais qui ne serait pas romaine» La collégialité est devenue une réalité malgré l’avertissement de Pie VII : A force d’être Gallicans, vous cesserez d’être catholiques. C’est presque fait !

L’esprit du Concile a fait naître, chez les prêtres, un esprit d’insubordination qui se développe dangereusement. Mgr d’Aviau (1736-1826)archevêque de Bordeaux s’en était indigné avant l’heure : « Où en sommes-nous si chez nous on ne peut rendre nulle action des successeurs de Saint Pierre, sur qui Jésus-Christ a bâti son Eglise ? »

Paul VI s’était aussi inquiétait de ces nouveaux comportements «Un peu partout s’est répandue la mentalité du protestantisme et du modernisme, qui nie le besoin et l’existence légitime d’une autorité intermédiaire dans les rapports de l’âme avec Dieu. L’autorité dans l’Eglise, et par conséquent dans la religion, ne s’est pas constituée d’elle-même, mais a été institué par le Christ, c’est sa pensée, sa volonté, son œuvre. En conséquence, devant l’autorité de l’Eglise, nous devons nous sentir en présence du Christ.» (discours du 4. 11. 1964)

Alors, nous subissons ce que saint Basile écrivait. « Quand le diable vit que l’Eglise, ayant échappé aux persécutions des païens, croissait et florissait plus encore, il modifia son plan et mena la lutte, non pas ouvertement, mais nous préparant des obstacles secrets et dissimulant sa ruse sous le nom que vous portez, de sorte que nous subissons les mêmes souffrances qu’autrefois nos pères, mais que cela ne paraît pas être pour le Christ, car les persécuteurs portent aussi le nom de chrétiens.»(Cf. Mgr Graber. L’Eglise de notre temps p. 26) Ainsi en 1973 une Commission présidée par l’évêque d’Evreux, invitait les enseignants à réfléchir à leur mission en laissant de côté tout l’acquis de leur formation et de leur expérience !!! « Il faut renoncer à ses préjugés et à ses assurances, pour laisser parler l’esprit de dialogue et s’ouvrir à la recherche. Dehors la doctrine traditionnelle de l’Eglise !» (Revue A. F. S.  cf.  Le modernisme – p. 76)

C’est une évidence, l’Eglise de France est manipulée de l’intérieur par les modernistes et les libéraux, sans réaction de l’épiscopatPaul VI avait condamné cette faiblesse. « Au lieu d’affirmer ses idées en face de celles des autres, on prend celles des autres. On ne convertit pas, on se laisse convertir. […] On ne conquiert pas, on se rend. […] Les vieux amis qui sont restés sur la voie droite sont regardés comme des réactionnairesOn ne considère comme vrais catholiques que ceux qui sont capables de toutes les faiblesses et de toutes les compromissions. » Les clercs ont oublié saint Paul « Celui qui est enrôlé au service de Dieu ne s’embarrasse point dans les affaires du siècle. Il ne s’occupe qu’à satisfaire Celui qui l’a enrôlé. (2 Tim. 2, 4) » Qui s’en souvient ?

On sait aussi qu’il n’y a plus de fleurs dans les pots quand il n’y a que du sable dans les pots. La jeunesse sera donc endormie par un enseignement fade et équivoque, quand il n’est pas douteux ! En 1973 l’abbé Coache écrivait : « Les nouveaux catéchismes portent explicitement les enfants à l’erreur sur les grands mystères, sur Dieu Créateur, Rédempteur et Sanctificateur. Ils trompent les fidèles et donnent une image fausse de Jésus-Christ, de l’Eglise et de sa vie spirituelle (cf. Jésus trahi par les siens p. 181)

En juillet 1978, la revue Monde et Vie posait cette question : « le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique est-il une Officine subversive ? » et la revue A.F.S précisait : « Il est de notoriété publique que l’action de l’unapel, dont la défense de l’école catholique est la raison d’être, conduit à la collaboration avec les ennemis déclarés de l’enseignement catholique.» Du reste, le 6 octobre 1988 Mr. Cerisola Président de l’unapel, affirmait : « L’école catholique ne doit pas faire de prosélytisme.» Jésus est trahi par les siens ! Mr. Cerisola devenait le soutien du programme laïque républicain ! La direction de l’unapel, sans aucune opposition des évêques, ne cherche plus désormais, « qu’à faire des établissements catholiques, de simples auxiliaires du service public laïque. » (A. F. S. n° le modernisme – p. 37Et Mgr Panafieu, (archevêque d’Aix) ne craindra pas d’écrire : « L’éducateur chrétien n’est pas un croisé. » Heureusement, Saint Louis n’est plus là pour l’entendre.

Dans son livre (cf. L’Ecole catholique n’est plus confessionnelle), Remi Fontaine citait l’abbé Cloupet, qui fut le Secrétaire Gal de l’Enseignement catholique : « Les écoles catholiques ne sont pas faites pour engendrer des chrétiens ni pour préparer à des baptêmes !!! » Mais alors, pourquoi ont-elles était instituées ? Résultat, avec un enseignement fade il y a maintenant moins de 2% de pratiquants chez les jeunes et environ 70 ordinations par anDes chiffres dramatiquement faibles qui montrent que l’avenir de l’Eglise Gallicane est sérieusement compromis, si un redressement généreux n’est pas entrepris rapidement.

Le cardinal Eyt écrivait dans le bulletin diocésain de Bordeaux du 5. 12. 1997 : « Que la laïcité appartienne demain au bien commun de la nation ! […] Je crois cette laïcité inséparable de la générosité des engagements publics et individuels contre le chômage, la précarité, l’exclusion, le sous-développement, chez nous et ailleurs. Une telle laïcité est une condition nécessaire à la vie commune et à l’épanouissement des personnes et des familles !!! […]  Je compte fort et j’espèreje prie et j’agis pour que le XXIe siècle connaisse et développe la laïcité des sociétés. […] La laïcité promeut de soi la liberté religieuse. Elle cherche à mettre ‘loyalement’ en œuvre l’exercice de cette liberté.» Paroles d’évêque ou d’un laïc républicain ?

A Lyon le cardinal Barbarin, Primat des Gaules, a demandé à Mgr Gaillot de venir prêcher une retraite spirituelle pour les prêtres de son diocèse, alors que le Pape Jean-Paul II venait de lui retirer la charge du diocèse d’Evreux pour fautes graves ! Personne n’a compris cette invitation, qui était un affront vis-à-vis du Pape.

En janvier 2011 le cardinal Barbarin a prononcé une conférence dans la cathédrale de Versailles sur le thème : Un cardinal peut-il prononcé la Chahâda ?

*  En février 2013 le cardinal Barbarin est allé prier avec des Imans dans une mosquée !

Et en octobre 2015 le cardinal Barbarin a donné le sacrement de Confirmation avec la collaboration d’un hérétique ; une femme, évêque anglican !!!

Le cardinal Barbarin est vraiment œcuménique ! Mais qui peut croire qu’avec de telles actions, la Foi et la piété des fidèles seront renforcées ? Du reste, un prêtre du diocèse de Lyon a abandonné le sacerdoce pour se marier. Et ce prêtre a épousé une divorcée !!! On tremble à la pensée de la doctrine qui est enseignée dans ce diocèse !

Mgr Santier, évêque de Luçon, a fait un acte de repentance « parce que son diocèse avait été trop catholique autrefois et que l’Eglise avait occupé l’espace social ! » Que doivent penser les catholiques qui ont perdu des parents pendant le génocide Vendéen ?

Mgr di Falco, évêque de Gap, estime que « si on n’arrive pas à vivre la situation telle qu’il (le Pape) la propose on ne doit être ni criminel, ni suicidaire et on doit utiliser le préservatif. Il a encore précisé que, sur le terrain, (sic) les religieux incitent, si nécessaire, à utiliser le préservatif pour ne pas se mettre en danger ou mettre en danger des partenaires ! » Il ajoutait : « On n’a jamais dit autre chose depuis dix ans ! » Mgr di Falco est donc favorable au préservatif pour protéger les partenaires ! L’évêque d’Evry, Mgr Dubost, écrivait dans Le Parisien-Aujourd’hui en France : « Vouloir lutter contre le sida avec le seul préservatif, c’est aussi intelligent que penser éradiquer les accidents de moto en faisant campagne pour le port du casque. » La loi de Dieu est bafouée par des évêques !

Au Conseil d’Administration d’une société de Bordeaux où je siégeais, le délégué syndical de la CGT(c. à. d. du Parti communiste) était un prêtre du diocèse de Bordeaux qui avait l’accord de son évêque, Mgr Maziers ! L’usine a déposé son bilan.

Un curé des Pyrénées, assisté par des confrères et la presse, a osé s’opposer publiquement contre son évêque qui condamnait – à juste titre – les avortements ! (Si on ne touche pas au fœtus qui est dans le ventre de sa mère il sort vivant dans 99,99% des cas. Ainsi, tout avortement nécessite la mise à mort du fœtus !) Mais il n’est pas certain que tous nos évêques soient vraiment tous opposés à l’avortement ? Après l’adoption de la loi du 22 juin 1973 l’épiscopat a publié un communiqué ambigu qui entretient le doute : « Il n’est ni dans l’intention de l’épiscopat, ni dans son rôle de se substituer au législateur ou aux différentes instances politiques, médicales et sociales. Les uns et les autres exercent dans le corps de la nation, une fonction et une compétence où ils sont irremplaçables. » (Abbé Coache. Jésus trahi par les siens p.109) Si les évêques ne défendent pas les lois de Dieu, de qui sont-ils les serviteurs ?

 Une partie du clergé ressemble aux chiens muets d’Isaïe ! Les gardiens d’Israël sont tous aveugles, ils sont tous dans l’ignorance, des chiens qui ne sauraient aboyer, qui ne voient que de vains fantômes, qui dorment et se plaisent dans leurs songes. (Is. 56 10Une partie du clergé participe à la démolition de la Foi chrétienne. Le libre examen est devenu la règle. Moi je pense… et on pense, comme on peut Bossuet s’en était déjà étonné : « Je l’avais fait pour être spirituel dans sa chair, il est devenu charnel, même dans son esprit. »

Dans son livre de théologie morale (Des actes humains. page 14, 51) le cardinal Gousset, archevêque de Reims, (1850) écrivait : « Nos actions sont bonnes ou mauvaises, suivant qu’elles sont conformes ou contraires à la droite raison, à l’ordre moral, aux lois qui résultent des rapports de la créature avec le Créateur, de l’homme avec ses semblables, d’un inférieur avec ceux qui sont dépositaires du pouvoir ou de l’autorité. La moralité d’un acte consiste donc dans sa conformité à la loi qui en est la règle

Mais un prêtre n’est pas de cet avis. Il m’écrivait : « C’est une définition de la morale qu’on aurait pu trouver dans les manuels de morale d’il y a cinquante ans et qui a contribué au rejet actuel de la notion même de morale.» C’est évident, si certaines lois contraignantes sont ‘oubliées’ et si on n’enseigne plus les règles morales et liturgiques, la vie est plus facile. C’est ce qui se passe depuis 50 ans, et les consciences sont devenues élastiques. On craint plus de faire un excès de vitesse qu’un péché mortel ! Mais qui sait encore ce qu’est un péché mortel En mai 2014, dans l’école catholique saint Clément à Cudos en Gironde, une fille de 4ème a avorté !!! Le cardinal Pie l’avait écrit : « Partout où Jésus-Christ ne règne pas, il n’y a que désordre et décadence. »

Aristide Briand avait eu raison d’écrire : « L’Eglise (en France) est une citadelle endormie, ses remparts sont dégarnis de canons, ses arsenaux sont vides, ses armées dispersées, ses chefs assoupis. Si nous savons nous y prendre, nous tomberons à l’improviste sur cette citadelle sans défense et nous l’enlèverons sans combattre comme les soldats de Mahomet enlevèrent Byzance. » Jaurès précisait : « Nos adversaires nous ont-ils répondu ? Ont-ils opposé doctrine à doctrine, idéal à idéal ? Ont-ils eu le courage de dresser contre la pensée de la Révolution l’entière pensée catholique qui revendique pour Dieu ? […] Non, ils se sont dérobésIls ont chicané sur des détails. » Les prêtres ont oublié saint Augustin : « Malheur à ceux qui se taisent alors que l’impiété parle si haut. Le zèle est un effet de l’amourdonc celui qui n’a point de zèle n’a pas d’amour.» Saint Félix III avait précisé aussi : « L’erreur à laquelle vous ne vous opposez pas, vous l’approuvez ; la vérité que vous ne défendez pas, vous la tuez. »  

Pie XII avait stigmatisé les apprentis sorciers qui trompent les fidèles, « J’entends autour de moi des novateurs qui veulent démanteler la Chapelle Sacrée, détruire la flamme universelle de l’Eglise, rejeter ses ornements, lui donner le remord de son passé historique(Prophétisait-il les repentances actuelles ?) Eh bien ! J’ai la conviction que l’Eglise de Pierre doit assumer son passé ou alors, elle creusera sa tombe.» Malheureusement, plus rien n’émeut une grande partie du clergé français qui reste assis sur le bord des rivières à regarder le torrent libéral charrier les vraies valeurs de la religion catholique en matière de doctrine, de morale, de discipline et de liturgie. Je leur donnerai des lois, ils ne s’en occuperont pas, ils les regarderont comme étrangères(Osée 812Alors la France continue de décliner.

On connaît le jugement de Salomon vis-à-vis des deux femmes qui se disputaient un enfant vivant. C’était celui de la gentilité. La Synagogue a refusé l’enseignement de Notre Seigneur. Elle a laissé mourir la foi de son enfant et a voulu tuer l’enfant vivant. Aujourd’hui les modernistes et les libéraux, ont laissé mourir la foi du peuple et ils voudraient voir mourir cet enfant plein de vie qui est la Tradition. Cette dernière a choisi la voie difficile car elle est étouffée et rejetée. Et « ses persécuteurs sont ornés du nom de chrétiens. Car il n’y a qu’un crime qui soit puni avec véhémence, à savoir : la garde fidèle des traditions.» écrivait déjà saint Basile en 373.

Le Père Bozzo, théologien du cardinal Siri au Concile, écrivait dans L’Anticristo. « Ils (les prêtres) ont fait mourir la figure spirituelle du prêtre et lui ont assigné un rôle exclusivement social. Le prêtre est devenu un animateur laïc, orienté toujours plus vers la bienfaisance ou le tourisme religieux, c’est un expert en généralité. Ils ont vidé les paroisses de la vie spirituelle.» Plus grave, le Père Wenger, directeur du journal La Croixécrivait dans le n° du 16-17 février 1964 : (cf. R.P. Simon, Dieu existe, p. 105) « C’est une noble et honorable mission d’être athée et d’aider les gens à trouver la voie de la liberté spirituelle qui exige une grande dépense de temps et de forces spirituelles !!! » Un esprit destructeur a traversé la France et l’épiscopat français n’y répond que par le silence.

La messe est devenue une commémoration. La notion de sacrifice a disparu. La table a remplacé l’autel qui a été tournée vers le peuple. « Il s’agit simplement de faire mémoire de l’unique sacrificedéjà accompli» (Missel des dimanches de 1969 p. 332) Une formule condamnée par le Concile de Trente le 17.9.1562(Session 22, chapitre 3) Cette liturgie de la parole a détruit la piété. Les prie-Dieu ont été supprimés pour être sûr que les fidèles restent debout ! Et dans certaines églises (à Bétharram par exemple) on a scié les prie Dieu pour les détacher du banc !!! Dans les prières on a supprimé le vouvoiement, synonyme de respect en France, alors que le tutoiement pousse les gens vers le copinage. Et dans le Pater on a écrit : Ne nous soumets pas à la tentation. (Dieu ne peut tenter une personne au mal) Il permet que nous soyons tentés« Que nul, lorsqu’il est tenté, ne dise que c’est Dieu qui le tente ; car dieu ne tente pas pour le malet il ne tente lui-même personne(St Jacques 1, 13-15) »

Un dimanche de novembre 2006 à Arveyre, en Gironde, le prêtre, perdu dans son verbiage théâtral, a oublié de consacrer le pain et le vin !!! A quoi pensait-il ? Sûrement pas au Sacrifice du Christ qu’il devait offrir à Dieu. Croît-il à la Présence de Jésus dans l’Hostie ? On en doute ! Un couvent avait organisé une retraite. En entrant dans la chapelle le prédicateur va s’asseoir à la table et dit : « Vous avez vu, mes sœurs, je suis passé devant l’autel sans faire de génuflexion, car il faut le savoir, le Christ descend – peut-être – (?!) sur l’autel au moment de la Consécration, mais il ne reste pas dans l’hostie, qui n’est qu’un symbole ! » La Supérieure se lève et dit : « Mes sœurs, la retraite est terminée, nous allons réciter le chapelet dans le jardin. »  Deo Gratias ! Il y a encore des religieuses catholiques.

En décembre 1994 à Sorre dans les Landes, lors d’une messe d’enterrement que célébrait l’Archiprêtre Pierrot (ancien curé de St Macaire et j’en étais le servant de messe), le curé de la paroisse est venu, en civil, après la communion, prendre le ciboire qui était sur l’autel, encore presque plein d’hosties consacrées, pour le rapporter à la sacristie et le ranger dans un placard sur une étagère avec d’autres objets divers, sans une génuflexion, ni le moindre signe de respect ! La porte du placard n’était pas fermée et sous l’étagère il y avait des balais !!! Il y avait aussi plusieurs personnes qui causaient tranquillement. Le curé de cette paroisse croit-il à la Présence de Jésus dans l’hostie ? On peut en douter, car une dame du village est venue pour communier, sans doute par habitude, avec son petit chien dans les bras ! Elle n’a évidemment pas reçu la communion ce jour là.

Tradition vient de Tradere : transmettre. L’Eglise transmet son patrimoine doctrinal, moral et liturgique, comme les familles transmettent à leurs enfants, leur culture, leur religion et leurs biens. Que serions-nous sans la Tradition ? Saint Basile répond : « Si nous entreprenions de rejeter les traditions non écrites, nous porterions de mortelles atteintes à l’Evangile même, ou plutôt, nous en réduirions la prédication à des termes très souvent inintelligibles.» (Abbé Rivaux, Histoire Ecclésiastique, p. 386Mais le clergé, pourtant animé d’un esprit tolérant, repousse l’enseignement traditionnel de l’Eglise, et surtout, ceux qui y sont attachés. Ainsi les catholiques, fidèles aux enseignements de l’Eglise, sont vaguement tolérés ! Les premiers chrétiens ont subi le même sort jusqu’en 312mais c’était par les païens. Constantin les a délivrés. Prions Dieu qu’Il nous envoie une nouveau Constantin !

Dès son avènement, « Le protestantisme avait prêché le sacerdoce universel du peuple et mis au nombre des superstitions à renverser, des despotismes à proscrire, l’institution divine du sacerdoce. » (Mgr Ricard. La Mission de la France p. 170Aucune distinction ne devait exister entre clercs et laïcs car les pouvoirs sacerdotaux sont communs à tous les croyants. Et aujourd’hui on voit dans nos églises des laïcs distribuer la communion pendant que le prêtre reste assis ou anime la chorale ! On voit aussi des laïcs qui occupent des fonctions de lecteurs, animateurs, catéchistes, prédicateurs, aumôniers dans les hôpitaux! En Gironde une dame, divorcée remariée, enseignait le catéchisme ! Comment un prêtre pouvait-il lui confier l’enseignement du catéchisme ? On a vu aussi Madame l’Aumônier confesser ! « Mme X rencontre Mme Y devant l’hôpital St Jean à Bordeaux qu’elle dessert en qualité d’Aumônier ! Elle lui dit sans rire : je suis très fatiguée, j’ai confessé toute la matinée à l’hôpital ! » (Confidence de Mr l’Archiprêtre Pierrot du diocèse de Bordeaux,? en 2004.) L’avenir est inquiétant avec l’enseignement libéral actuel !

Saint Grégoire le Gd avait parlé « de ces chrétiens qui, à la fin des temps, obéissant à une fausse politique, seront lâches et timides dans la défense de la vérité, et par une coupable tolérance se tairont devant des violations des lois divines. » C’est ce qui se passeL’ignorance doctrinale se développe tellement chez les catholiques qu’un grand nombre sombre dans l’indifférentisme. Interrogez les fidèles sur la messe dominicale, la confession, le travail du dimanche, la contraception, l’avortement, le concubinage, le mariage et le divorce. C’est le vide spirituel avec une piété artificielle. La France apostasie lentementA Bordeaux le 15 août 2012 à Saint Bruno une dame est venue se mettre à côté de ma femme et lui dit : Je viens ici parce que dans ma paroisse, St Augustin, (notre ancienne paroisse) il n’y a pas de messe aujourd’hui ! Pas de messe pour la fête de l’Assomption de la Sainte Vierge, une fête d’obligation !!! Où était Mr le curé ?

On rencontre aussi des fidèles inquiets qui s’adressent à leur clergé. Mais celui-ci élude au nom de la tolérance ! «Il faut être tolérant, ne pas juger et vivre avec son temps,» disent-ils ! Mais du latin tolerare, ce mot « est un mot chrétien qu’il faut comprendre pour tolérer certaines personnes, sans accepter leurs erreurs, » écrivait saint Augustin.

On doit même les combattre car la Justice divine ne peut accepter l’erreur. Saint Jean-Baptiste n’a pas craint de reprocher à Hérode d’avoir répudié sa femme pour épouser Hérodiade. Qui oserait le faire aujourd’hui, même chez les catholiques ? Nous subissons donc une neutralité qui forme tant de fausses consciences, commentait Bourdaloue, elle n’aboutit qu’à des vertus dont l’enfer est rempli, ajoutait Bossuet. C’est clair. Nous retournons au paganisme après vingt siècles de christianisme, et on vit en paix. Mais c’est la paix dans le péché, précise saint Bernard. Quand nos évêques se réveilleront-ils ? Seuls quelques uns s’activent.

En 1925 Pie XI publiait l’Encyclique Quas Primas sur la royauté du Christ et la fête avait été fixée au dernier dimanche d’octobre. Cette fête a été repoussée au dernier dimanche de l’année liturgique pour montrer que le Royaume de Dieu n’est que dans l’au delà !!! Mais l’arbre se reconnaît à ses fruits(Luc 6, 44) Quand l’arbre ne produit que des feuilles, il devient sec(Mt. 21, 19C’est ce qui se passe. Il y avait environ 45% de pratiquants réguliers en 1950, ils sont 3% aujourd’hui et moins de 2% chez les jeunes. L’Eglise de France s’enfonce dans la nuit, car Dieu prend son parti de notre dérèglement, et pour nous punir, Il nous abandonne et le peuple chrétien perd la Foi. Mais qui sont les responsables, ceux qui écoutent, – ou ceux qui enseignent et les chefs qui se taisent ?

Quel enfant n’éprouverait pas une grande peine de voir sa mère malade ? Or la maladie de l’Eglise de France se trouve dans l’infidélité de ses fils. Des fidèles sont conscients de la situation, mais pour se rassurer, ils affirment qu’on rencontre des curés formidables, que le petit nombre des fidèles est d’une qualité exceptionnelle, qu’il existe des jeunes ménages extraordinaires, des groupes de prières très pieux et qu’il y a des communautés religieuses qui ont une charité remarquable. Tout cela est vrai et c’est normal, puisque l’Eglise a les paroles de la Vie éternelle et que les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle. Dieu se ménage ainsi des petits îlots de foi et de piété pour que la source d’eau vive ne tarisse pas. Et, quand la France aura retrouvé ses traditions, elle retrouvera, grâce à eux, sa Foi, sa Piété, ses Valeurs et son Energie. Ce sera un retour aux sources. Mais combien de morts spirituels, en attendant, et combien auront perdu la Foi ? 

Les clercs devraient se rappeler que l’Eglise, fondée par Jésus-Christ, est l’unique trésorière et l’unique distributrice, et seulement, sous l’autorité du Souverain Pontife. C’est Pierre – seul – qui a reçu le pouvoir d’ordre et de juridiction. A toi, Pierre, je donnerai les clefs du royaume des cieux. Tout ce que tu lieras sur la terre, sera lié aussi dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera aussi délié dans les cieux. (Mt.16, 19) « Pierre – seul – a été choisi, dit saint Léon, pour être le chef des apôtres et de tous les Pères de l’Eglise, afin que Pierre gouvernât tous ceux sur lesquels Jésus-Christ règne en souverain. » (Serm. III de Assumpt. ad Pontif.) C’est à Pierre seul, et par trois fois que Jésus a dit : Pais, mes agneaux, (Jn 21, 15-17) c’est-à-dire, enseigne, gouverne, commandeAinsi Pierre détient, à titre unique, la garde des moyens de la grâce et la garde de la Vérité révélée.

Par délégation, le Souverain Pontife confie les diocèses sous la responsabilité des évêques. Les prêtres sont donc tenus d’obéir aux évêques. Mais Mgr Vingt Trois, écrivait en octobre 2009. « Les rapports du Pape avec les évêques ne sont pas des rapports de patron à employés. Il (le Pape) n’est pas un PDG d’une multinationale qui vient visiter une succursale. Entre les évêques de France et le Pape il n’y a pas de rapports de subordination servile !»

Hors de l’Eglise point de salutDieu a donné aux prêtres la mission de conduire le troupeau vers son royaume. C’est pour cela que Saint Paul avait écrit : Malheur à moi si je ne prêche pas l’Evangile. (Cor. 9, 16Mais on cherche les prêtres. Beaucoup se camouflent avec des vêtements civils ? Certains ressemblent à des petits fonctionnaires de petites municipalités chargés de la voirie et les plus chics à des Hauts Fonctionnaires de Sous-Préfecture. Beaucoup de prêtres n’ont plus le courage et la fierté de montrer qu’ils sont au service de Jésus-Christ, sauf à Paris, dans quelques grandes villes et dans certains diocèses. Ils ne portent même pas la Croix de leur Sauveur. Pour qui travaillent-ils ? Qui accepterait de se faire verbaliser par un gendarme en tenue de jardinier ?

Les prêtres ont oublié l’avertissement de Jean-Paul II (à Rome le mardi de Pâques 1997, au témoignage d’un ami présent, Mr l’Archiprêtre Pierrot.) : Il n’est pas FIABLE le prêtre qui se cache dans l’anonymat d’un vêtement civil !!!… Du reste leur insoumission conduit au déclin. On manque de prêtres et à la campagne, de très nombreuses églises sont fermées. Le clergé français devrait aussi se souvenir des messages envoyés par le Ciel pour leur rappeler leur mission, notamment ceux, très importants, de la Sainte Vierge à la Salette.

Le mai 1996, le Pape Jean-Paul II adressait à Mgr Dufaux, Evêque de Grenoble, le message de la Vierge Marie à La Salette pour le 150ème anniversaire des apparitions.

En voici quelques extraits.

 

 

« Les prêtres, ministres de mon Fils, les prêtres, par leur mauvaise vie, par leurs irrévérences et leur impiété à célébrer les Saints Mystères, par l’amour de l’argent, l’amour de l’honneur et des plaisirs, les prêtres sont devenus des cloaques d’impureté.

 

 

« Oui, les prêtres demandent vengeance, et la vengeance est suspendue sur leurs têtes. Malheur aux prêtres et aux personnes consacrées à Dieu, lesquelles, par leurs infidélités et leur mauvaise vie, crucifient de nouveau mon Fils ! Les péchés des personnes consacrées à Dieu crient vers le Ciel et appellent vengeance, et voilà que la vengeance est à leurs portes.

« Dieu va frapper d’une manière sans exemple, et personne ne pourra se soustraire à tant de maux réunis. Les chefs, les conducteurs du peuple de Dieu ont négligé la prière et la pénitence, et le démon a obscurci leurs intelligences.

La société est à la veille des fléaux les plus terribles et des plus grands événements. On doit s’attendre à être gouverné par une verge de fer et à boire le calice de la colère de Dieu. Il y aura en tous lieux des prodiges extraordinaires, parce que la vraie foi s’est éteinte et que la fausse lumière éclaire le monde.

« Les gouvernants civils auront (ont) tous le même dessein qui sera d’abolir et de faire disparaître tout principe religieux, pour faire place au matérialisme, à l’athéisme, au spiritisme et à toutes sortes de vicesParis sera brûlé et Marseille englouti.

Que le Pape se tienne en garde contre les faiseurs de miracles, car le temps est venu que les prodiges les plus étonnants auront lieu sur la terre et dans les airs. Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’antéchrist. »

 

 

En attendant, pour garder la Foi, il nous faut trouver des pasteurs qui procurent la bonne fortune qui est arrivée un jour à La Bruyère : je viens d’entendre ce qu’il y a de plus nouveau au mondeun prêtre qui prêche l’Evangile(cf. Mgr Baunard. Un siècle de l’Eglise de France p. 394Mais aujourd’hui, à la campagne, trouver un prédicateur est difficile, et on cherche ces pasteurs. Heureusement, on rencontre ici ou là des prêtres en soutane qui ne craignent pas de s’afficher publiquement comme de vrais serviteurs de Jésus-Christ. Ils ont gardé les traditions de l’Eglise. Ils sont comme celui de La Bruyère qui avait écouté, et suivi l’enseignement de saint Augustin : Il n’y a pas d’amour sans sacrifices. Alors, sacrifions-nous pour Jésus-Christ. 

Et souvenons du Pape Léon XIII, qui écrivait : « A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines. » Rerum Novarum.

 

H. de G

Revue-Item.com

 

 

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