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Entraide et Tradition

Une reflexion sur le livre de Peter Seewald sur Benoît XVI

publié dans regards sur le monde le 23 mai 2020


Le chemin vers Dieu de Benoît XVI

Une réflexion sur le livre de Peter Seewald : « Benedikt XVI. Ein Leben »

Thorsten Paprotny
16 mai 2020
de.catholicnewsagency.com
Traduction d’Isabelle

 

Celui qui, en ces temps particuliers, voudrait se familiariser avec la vie du pape émérite doit prendre en main le livre de Seewald. Avec un charme tout particulier sont racontées les années d’enfance :

« L’histoire ne dit pas s’il a, un jour, participé à une bagarre ou à un combat de boules de neige. Pas non plus aux chamailleries, lorsque les autres, pendant la pause, couraient jusqu’au ruisseau pour y observer les poissons, à plat ventre sur la berge. »

L’émouvante histoire de l’ours en peluche que le jeune Joseph voulut avoir à tout prix et qui l’a accompagné partout, conduit au Vatican :

« Il a fini par atterrir à Rome. Sur une chaise dans la chambre à coucher de l’appartement pontifical. »

Aujourd’hui encore, sûrement, l’ours, qui a tout juste 90 ans, est assis dans le fauteuil de repos de son père Benoît. Dans son enfance déjà, le plus jeune des enfants Ratzinger menait une vie assez cachée – autrement qu’aujourd’hui, il est vrai :

« Il n’a pratiquement pas de camarades de jeu. Après l’école, les fils de fermiers sont souvent occupés aux travaux de la ferme et des champs. Mais Joseph se plaît à donner libre cours, sans être dérangé, à sa fibre romantique. Il aime surtout cueillir des fleurs, écrire des poésies sur la nature ou sur Noël, s’amuser avec les animaux… »

L’étude ne lui demandait pas beaucoup d’effort ; en revanche il n’aimait pas trop la contrainte imposée par l’école. Il vivait l’heure de gymnastique comme une horrible torture ; tout ce qui est militaire lui resta toujours étranger. À la maison il s’adonnait volontiers à la lecture. Il avait une prédilection pour les romans, surtout ceux de Hermann Hesse. Il s’enthousiasma pour Augustin. Joseph Ratzinger menait une vie très discrète, dans la maison familiale, à Pentling, et ailleurs. Lorsque, à peine élu pape à une forte majorité, il se montre aux catholiques depuis le balcon de la loggia de Saint-Pierre, son vieux pull-over est bien visible sous la soutane neuve. Seewald raconte encore qu’à la Lufthansa on racontait en riant que la valise usée du cardinal Ratzinger « nuisait à son image de marque ». Anciens étudiants et collègues rapportent que le professeur de théologie, mis au courant des difficultés financières d’un étudiant ou d’un collaborateur, disait doucement : « Ecrivez-moi votre numéro de compte sur ce papier ».

L’amour de l’Eglise, dit Seewald, semblait vraiment « inné » chez lui. De cet amour témoignait aussi le jeune professeur au Domberg (Grand séminaire de Freising, ndt) : « Avec le jeune théologien, une musique nouvelle apparaissait dans le monde, à tout le moins dans le monde de Freising ». « Il a apporté des choses que l’on n’avait jamais entendues », raconte son étudiant Frantz Niegel : « A l’époque cela sentait le renfermé, et voici que quelqu’un arrive qui est capable de vous dire le message d’une manière nouvelle. Nous avons écouté ce qu’il disait. Pour nous, c’est une nouvelle porte qui s’est ouverte. Jusqu’alors, il n’y avait qu’une manière de voir très traditionnelle. Et il a pu éclairer les choses d’une lumière nouvelle ».

Théologiquement, il passait pour un « catholique de gauche ». Il ne prenait pas des airs de professeur et était un auditeur très attentif lorsque des étudiants venaient le trouver ou lorsque des compagnons, dans la pensée ou dans la foi, l’importunaient avec des questions envoyées par la poste. Cela a continué lorsqu’il était cardinal, puis pape, comme j’ai pu moi-même en faire de nombreuses fois l’expérience, ce dont je lui suis très reconnaissant. Combien Joseph Ratzinger eût souhaité disposer dans sa vieillesse de plus de temps pour ses études théologiques ! Mais le Seigneur avait besoin de lui comme pape de l’Eglise universelle. Aujourd’hui, il nous porte tous dans sa prière. Et nous, nous prions pour le Saint Père Benoît au Vatican.

Avec son livre très riche, important à tous égards, Peter Seewald nous a offert le cadeau précieux de découvrir la vie de Joseph Ratzinger. Nous devons lui en être reconnaissants et rester reliés à l’Eglise du Seigneur, dans la fidélité des enfants de Dieu, comme l’a fait jusqu’ici Benoît XVI. C’est ainsi que sommes-nous frères et sœurs les uns des autres dans la foi, abrités dans la grande famille de Dieu qui unit tous les lieux et toutes les époques et relie le ciel et la terre. Comme il est indiciblement beau d’être catholique romain !

Revue-Item.com

 

 

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