Déclarations de Mgr Georg Bätzing et leur condanation par le Cardinal Brandmüller
publié dans nouvelles de chrétienté le 31 décembre 2020
(Source: le bog de jeanne Smits) Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, se qualifier de « conservateur » dans un entretien où il plaide à la fois pour le sacerdoce des femmes et pour la bénédiction des couples homosexuels et plus largement, ceux qui ne peuvent se marier à l’église. Signe de cette incapacité moderne si largement partagée à intégrer le principe de non contradiction – une chose ne peut être et ne pas être en même temps sous le même rapport – l’évêque du Limbourg affirme vouloir que l’Eglise change, en même temps qu’il annonce : « Je me qualifierais de conservateur parce que j’aime cette Eglise et que j’aime y consacrer ma vie et ma force. » A vouloir la vider de son sens et de son contenu, il appelle en réalité à sa démolition. Mgr Bätzing a accordé une longue interview au mensuel catholique allemand Herder Korrespondenz, répondant aux questions Stefan Orth et Volker Resing.
Georg Bätzing voudrait ainsi voir changer l’enseignement moral de l’Eglise quant à l’homosexualité, alors que le Catéchisme de l’Eglise catholique affirme que les actes homosexuels sont « intrinsèquement désordonnés ».
« Nous avons besoin de solutions pour ceux qui demandent la bénédiction de Dieu : des solutions qui ne soient pas seulement applicables en privé, mais qui soient également publiquement visibles – tout en montrant clairement qu’aucun mariage n’est célébré », a-t-il déclaré, faisant référence à la possibilité une forme de bénédiction publique pour tous les couples qui n’ont pas accès au mariage sacramentel.
Il a précisé être convaincu de ce que l’on puisse trouver à cette fin des formules liturgiques sans avoir à demander la permission de Rome. « Mais je crois que nous devrions modifier le catéchisme en ce sens », a-til ajouté.
Ce vœu inclut, bien sûr, les divorcés « remariés ». On voit clairement ici l’effet domino de la modification d’un élément de l’édifice doctrinal de l’Eglise (le changement opéré par Amoris laetitia qui rend possible la communion pour certains divorcés « remariés » après un parcours de « discernement ») : elle ouvre logiquement la voie à d’autres petits arrangements.
Pour ce qui est des femmes prêtres, Mgr Bätzing a confié à ses intervieweurs qu’il était de moins en moins opposé au sacerdoce féminin. « Pour être sincère, les arguments contre le sacerdoce des femmes sont toujours moins convaincants et je crois qu’il existe des arguments théologiques bien étayés pour que l’on donne aux femmes l’accès à l’Ordre sacerdotal », a-t-il affirmé.
Et même si Jean-Paul II a solennellement déclaré en 1994 que l’Eglise n’a pas autorité pour ordonner des femmes, même si ses successeurs ont déclaré que la question était close, pour Bätzing elle est en réalité « toujours sur la table ».
Le président de la conférence des évêques d’Allamegne a ajouté qu’il évoque souvent l’ordination des diacres comme étant la première étape avant l’ordination de prêtres et d’évêques féminins. Il considère qu’il existe une marge de manœuvre sur cette question, ajoutant qu’il était de toute façon favorable à une plus grande implication des femmes et des laïcs en général dans la messe, y compris pour l’homélie, ce qui demeure interdit.
Aujourd’hui, le cardinal allemand Walter Brandmüller a publiquement interpellé son confrère quant à ses déclarations qui contredisent l’enseignement de l’Eglise – alors qu’en tant qu’évêque, Mgr Bätzing a juré fidélité à celui-ci au moment de son sacre. Ci-dessous, ma traduction intégrale de la lettre du cardinal publiée par kath.net ce 30 décembre.
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Walter Cardinal Brandmüller
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