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Entraide et Tradition

Analyse de Mgr Vigano d’un récent discours de François.

publié dans magistère du pape François le 13 février 2021


Celui qui est devenu le leader de l’opposition (même si ce mot, dans ce contexte, peut choquer) intra-catholique à François lance une énième alerte en répondant vigoureusement aux paroles du Pape adressées au Bureau de la catéchèse de la CEI. Mgr Vigano constate avec amertume: tous sont nos frères, tous sont à accueillir à bras ouverts… sauf ceux qui osent mettre en doute le Concile et qui professent la seule foi catholique.

Source: www.aldomariavalli.it
4 février 2021
Ma traduction

Alors que les nations anciennement catholiques introduisent dans leurs lois l’avortement et l’euthanasie, la théorie gender et les mariages sodomites; alors qu’aux États-Unis un président légitimement élu se voit usurpé la Maison Blanche par un « président » corrompu, dépravé et avorteur, nommé par une gigantesque fraude, sous les applaudissements courtisans de Bergoglio et des évêques progressistes; alors que la population mondiale est l’otage de conjurés et de conspirateurs qui font de l’argent sur la psycho-pandémie et l’imposition de pseudo-vaccins inefficaces et dangereux, la sollicitude de François se concentre sur la catéchèse, dans un monologue mis en scène le 30 janvier pour le public sélectionné du Bureau national de la catéchèse de la CEI. Le spectacle a été offert à l’occasion du 60ème anniversaire de la fondation du Bureau Catéchétique, « un instrument indispensable pour le renouveau catéchétique après le Concile Vatican II ».

Dans ce monologue, vraisemblablement rédigé par quelque obscur fonctionnaire de la Conférence épiscopale italienne sous forme de brouillon et ensuite développé a braccio grâce à l’improvisation dans laquelle excelle l’Auguste orateur, tous les mots chers aux adeptes de l’église conciliaire reviennent ponctuellement, en premier lieu ce kerygma que tout bon moderniste ne peut jamais omettre dans ses homélies, bien qu’il ignore presque toujours le sens du terme grec, qu’il ne sait vraisemblablement même pas décliner sans trébucher sur les accents et les terminaisons. A l’évidence, l’ignorance de ceux qui répètent le refrain de Vatican II est instrumentum regni depuis que le clergé a été contraint de mettre de côté la doctrine catholique pour privilégier l’approche créative du nouveau cours. Bien sûr, utiliser le mot « annonce » au lieu de kerygma banaliserait les discours des initiés, tout en révélant l’intolérance méprisante de la caste envers la masse, obstinément accrochée au notionnisme (savoir superficiel) postridentin interdit.

Ce n’est pas un hasard si les novateurs détestent de toutes leurs forces le Catéchisme de Saint Pie X qui, par la brièveté et la clarté des questions et des réponses, ne laisse aucune place à l’inventivité du catéchiste. Le catéchiste doit être – et il ne l’est plus depuis soixante ans – celui qui transmet ce qu’il a reçu, et non un « mémorialiste » imaginaire de l’histoire du salut qui choisit à tour de rôle les vérités à transmettre et celles à laisser de côté pour ne pas contrarier ses interlocuteurs.

Dans la miséricordieuse église bergoglienne, héritière de l’église post-conciliaire (toutes deux déclinaisons d’un esprit qui n’a plus rien de catholique), il est licite de discuter, de contester, de rejeter chaque dogme, chaque vérité de la Foi, chaque document magistériel et chaque déclaration papale antérieurs à 1958. Car, selon les mots de François, on peut être « frères et sœurs de tous, indépendamment de la foi ». Tout croyant comprend bien les implications très graves du pseudo-magistère actuel, qui contredit sans vergogne l’enseignement constant de l’Écriture Sainte, de la Tradition divine et du Magistère apostolique. Cependant, la victime naïve de décennies de reprogrammation conciliaire des catholiques pourrait croire que dans cette Babel composite d’hérétiques, de protestataires et de pervers, il reste au moins une place aussi pour les orthodoxes, les sujets pieux du pontife romain et les vertueux.

Fratelli tutti, indépendamment de la foi? Ce principe d’accueil tolérant et indistinct ne connaît pas de limites, si ce n’est celle d’être catholique. Nous lisons en effet, dans le monologue de Bergoglio donné dans la salle Clémentine le 30 janvier:

C’est le magistère : le Concile est le magistère de l’Église. Soit vous êtes avec l’Église et donc vous suivez le Concile, et si vous ne suivez pas le Concile ou si vous l’interprétez à votre manière, comme vous le souhaitez, vous n’êtes pas avec l’Église. Nous devons être exigeants et stricts sur ce point. Le Concile ne doit pas être négocié, pour en avoir plus… Non, le Concile est comme ça. Et ce problème que nous connaissons, de sélectivité à l’égard du Concile s’est répété tout au long de l’histoire avec d’autres Conciles.

Que le lecteur ait la bonté de ne pas s’attarder sur la prose incertaine de Notre homme, qui dans son style improvisé « a braccio » joint le marasme doctrinal au massacre de la syntaxe. Le message du discours aux catéchistes précipite dans la contradiction les paroles miséricordieuses de Fratelli tutti, obligeant à une modification nécessaire du titre de la lettre « encyclique » en Fratelli tutti, a eccezione dei cattolici [Tous frères à l’exception des catholiques]. Et s’il est tout à fait vrai et acceptable que les Conciles de l’Église catholique font partie du Magistère, il n’en va pas de même pour le seul « Concile » de la nouvelle Église, qui – comme je l’ai affirmé à plusieurs reprises – représente la plus colossale tromperie qui ait été commise par les pasteurs envers le troupeau du Seigneur ; une tromperie – repetita juvant – qui a été accomplie lorsqu’une poignée de conjurés experts a décidé d’utiliser les instruments du gouvernement ecclésiastique – autorités, actes magistériels, discours papaux, documents des congrégations, textes de la liturgie – dans un but opposé à celui que le divin Fondateur a établi lorsqu’il a institué la Sainte Église. Ce faisant, les sujets ont été contraints d’adhérer à une nouvelle religion, de plus en plus ouvertement anti-catholique et finalement anti-christique, usurpant l’autorité sacrée de l’ancienne religion préconciliaire, méprisée et dépréciée.

Nous nous trouvons donc dans la situation grotesque d’entendre niés la Sainte Trinité, la divinité de Jésus-Christ, la doctrine des suffrages pour les défunts, les buts du Saint Sacrifice, la Transsubstantiation et la virginité perpétuelle de la Bienheureuse Vierge Marie sans encourir aucune sanction canonique (s’il n’en était pas ainsi, presque tous les consultants de Vatican II et de l’actuelle Curie romaine auraient déjà été excommuniés) ; mais « si vous ne suivez pas le Concile ou si vous l’interprétez à votre manière, comme vous le souhaitez, vous n’êtes pas avec l’Église ».

Le commentaire de Bergoglio à cette condamnation convaincue de toute critique du Concile laisse vraiment incrédule :

Pour moi, cela me fait beaucoup penser à un groupe d’évêques qui, après Vatican I, sont partis, un groupe de laïcs, des groupes, pour continuer la « vraie doctrine » qui n’était pas celle de Vatican I: « Nous sommes les vrais catholiques ». Aujourd’hui, ils ordonnent des femmes.

Il convient de noter qu’ « un groupe d’évêques, un groupe de laïcs, des groupes » qui refusèrent d’adhérer à la doctrine infailliblement définie par le premier Concile œcuménique du Vatican ont été immédiatement condamnés et excommuniés, alors qu’aujourd’hui ils seraient accueillis à bras ouverts « indépendamment de la foi » ; et que les papes qui condamnèrent alors les vétéro-catholiques, condamneraient aujourd’hui Vatican II, et seraient accusés par Bergoglio de « ne pas être avec l’Église ». D’autre part, les femmes lectrices et les acolytes de récente invention ne sont un prélude à rien d’autre qu’à ce « aujourd’hui ils ordonnent des femmes » auquel arrivent invariablement ceux qui abandonnent l’enseignement du Christ.

Curieusement, l’ouverture œcuménique, la voie synodale et la pachamama n’empêchent pas de se montrer intolérants envers les catholiques dont la seule faute est de ne pas vouloir apostasier la Foi. Et pourtant, lorsque Bergoglio refuse « toute concession à ceux qui cherchent à présenter une catéchèse qui n’est pas en accord avec le Magistère de l’Église », il se désavoue lui-même et il désavoue la présumée primauté de la pastorale sur la doctrine, théorisée dans Amoris lætitia comme l’œuvre de ceux qui construisent des ponts et non des murs, pour reprendre une expression chère aux courtisans de Santa Marta.

Nous pourrions donc désormais actualiser l’incipit du symbole athanasien (*): Quicumque vult salvus esse, ante omnia opus est, ut teneat Modernistarum hæresim » (quiconque veut être sauvé doit avant tout tenir l’hérésie modernisme)

(*) NDT
Quicumque vult salvus esse, ante omnia opus est ut teneat catholicam fidem
« Quiconque veut être sauvé doit avant tout tenir la foi catholique »
[Symbole de saint Athanase]

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