La résurrection de NSJC : « un fait historique, réel, témoigné et documenté » (Benoît XVI)
publié dans couvent saint-paul le 9 avril 2010
Prédication pour le dimanche in « albis »
La résurrection de NSJC : « un fait historique, réel, témoigné et documenté » (Benoît XVI)
Le Pape Benoît XVI, lors de l’audience générale de mercredi de la Semaine Pascale a proclamé ces paroles très fortes devant plus de 21 000 fidèles sur la place saint Pierre:
« La Pâque du Christ est l’acte suprême et insurpassable de la puissance de Dieu. C’est un évènement absolument extraordinaire, le fruit le plus beau et mûr du mystère de Dieu… Et il est aussi, cependant, un fait historique, réel, témoigné et documenté. Il est l’évènement fondateur de notre foi. Il est le contenu central auquel nous croyons et le motif principal pour lequel nous croyons ».
Voilà qui est bien dit.
La résurrection, « un fait historique, réel, témoigné et document » !
Ainsi Benoît XVI renouvelle-t-il la condamnation portée par Saint Pie X dans le décret Lamentabili du 3 juillet 1907 de la proposition moderniste XXXVI qui dit :
« – La résurrection du Sauveur n’est pas proprement un fait d’ordre historique, mais un fait d’ordre purement surnaturel, ni démontré ni démontrable, que la conscience chrétienne a peu à peu déduit d’autres faits. »
Il répète également, par ces mêmes paroles, la condamnation de la proposition moderniste XXXVII qui dit que : « – La foi en la résurrection du Christ, à l’origine, porte moins sur le fait même de la résurrection que sur la vie immortelle du Christ auprès de Dieu ».
Non ! La résurrection, répète Benoît XVI, est un fait historique, réel, témoigné et documenté. Sur ce fait, repose nécessairement notre foi : cet événement est bien l’évènement fondateur de notre foi. Il est le contenu central auquel nous croyons. Il est le motif principal pour lequel nous croyons. S‘il en est ainsi, vous comprenez l’importance de ce fait, sa vérité, son historicité.
Cherchons à en prouver l’historicité avec Saint Thomas.
Saint Thomas parle de cette question dans les articles 5 et 6 de la question 55 de la Tertia Pars de la Somme.
Il fonde sa démonstration sur l’affirmation des actes des Apôtres qui dit « Le Christ apparut à ses disciples durant quarante jours, leur donnant beaucoup de preuves et leur parlant du royaume de Dieu. » (Ac 1, 3). Durant ces quarante jours, Il a donné, de fait, des « signes sensibles » « pour manifester la vérité de la résurrection. »
Le Christ a manifesté sa résurrection d’une double manière: par des témoignages et par des preuves ou signes. Et chacune de ces manifestations a été suffisante en son genre.
En effet, pour prouver sa résurrection à ses disciples, le Christ a usé de deux sortes de témoignages, dont aucun ne peut être rejeté.
– Le premier est le témoignage des anges qui ont annoncé aux femmes la résurrection, ce qu’on voit chez tous les évangélistes.
– L’autre est le témoignage des Écritures que lui-même a proposées pour prouver sa résurrection. C’est tout le merveilleux récit de l’apparition de NSJC aux disciples d’Emmaüs : (Lc 24, 25-44).
Les preuves aussi furent suffisantes pour établir que sa résurrection était réelle, et glorieuse.
Qu’elle soit réelle, il le montra, en ce qui concerne son corps, sous trois aspects.
Il montre, en effet:
– 1° que c’était un corps réel et résistant, et non pas un corps imaginaire ou éthéré comme l’air. C’est pourquoi il donna son corps à toucher en disant: « Touchez et voyez; un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai »;
– 2° que c’était un corps humain; le Christ présenta à ses disciples son visage véritable, qu’ils pouvaient voir de leurs yeux;
– 3° que c’était aussi le même corps individuel qu’il avait auparavant; car il leur fit constater les cicatrices de ses blessures; aussi leur dit-il « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi ». (Lc 24, 38):
Que sa résurrection soit réelle, il le montra d’autre part, en ce qui concerne l’âme qu’il a de nouveau unie à son corps, par des actions de chacune des trois vies; 1° la vie végétative, en mangeant et en buvant avec ses disciples (Lc 24, 30. 43); – 2° la vie sensitive, en répondant aux questions de ses disciples et en saluant ceux qui étaient présents; – 3° la vie intellectuelle, en conversant avec les disciples et en expliquant les Écritures.
Et, pour que rien ne manque à cette manifestation, il révéla aussi qu’il possédait la nature divine, en faisant un miracle, celui de la pêche, et plus tard en montant au ciel sous leurs yeux; car il est dit « Personne ne monte au ciel si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jn 3, 13):
Quant à la gloire de sa résurrection, le Christ la montra à ses disciples en entrant auprès d’eux, « portes fermées »; d’après S. Grégoire, « le Seigneur offrit à toucher la chair qu’il avait introduite, portes fermées, afin de prouver qu’après la résurrection son corps avait une autre gloire, tout en gardant la même nature ». De même, c’était une propriété de la gloire « de disparaître subitement à leurs yeux » (Lc 24, 31). Il montrait par là qu’il avait le pouvoir d’être vu ou non; ce qui est l’une des prérogatives du corps glorieux.
Et pourquoi toutes ces preuves, tous ces signes ?
Ces signes de la résurrection, le Christ les a montrés à ses disciples pour deux motifs:
-1° Parce que leur coeur n’était pas disposé à accepter facilement la foi en la résurrection; aussi leur dit-il lui-même « Ô insensés et lents à croire ! ». Et encore : « Il leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur ».(Lc 24, 25):
– 2° Afin qu’à la suite de ces signes, leur témoignage soit rendu plus efficace, selon cette parole de S. Jean « Ce que nous avons vu, ce que nous avons entendu, ce que nous avons touché, voilà ce dont nous sommes témoins ». (1 Jn 1, 1):
Vraiment « La Pâque du Christ est l’acte suprême et insurpassable de la puissance de Dieu. C’est un évènement absolument extraordinaire, le fruit le plus beau et mûr du mystère de Dieu… Et il est aussi, cependant, un fait historique, réel, témoigné et documenté. Il est l’évènement fondateur de notre foi. Il est le contenu central auquel nous croyons et le motif principal pour lequel nous croyons »