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Entraide et Tradition

Semaine Sainte 2012: La Résurrection

publié dans couvent saint-paul le 7 avril 2012


Dimanche de Pâques.
La Résurrection

MBCF,
Nous sommes encore sous l’influence émouvante de ces trois journées que nous venons de vivre au milieu de nos beaux chants dans la mémoire de nos plus beaux mystères : l’institution de la Sainte Eucharistie, du sacerdoce, de la Passion de NSJC, de sa Résurrection. Que de beaux mystères ! Mystères d’un Dieu qui se fait chair pour nous racheter de nos péchés. En ces mots, peuvent-ils être tous résumés.

Nous avons suivi pas à pas tous ces mystères depuis le Cénacle avec cette relecture émouvante des paroles du Christ à ses apôtres leur révélant d’une manière si insistante son amour. Et là, nous l’avons prié la nuit….Nous l’avons suivi au Calvaire parcourant avec lui, toutes les stations de son chemin de Croix. Nous sommes restés au pied de la Croix avec la Très Sainte Vierge Marie, saint Jean, les Saintes femmes. Nous l’avons suivi, le vendredi, avec Joseph d’Arimathie, jusqu’à son tombeau. Puis nous nous sommes retirés…Et voilà qu’à l’aurore du dimanche matin, nous apprenons sa Résurrection : « Resurrexit sicut dixit ». « Il est ressuscité comme il l’a dit »

Mais fondamentalement, que signifie, MBCF, tous ces événements ? Quelle explication donner à cette présence de Dieu venant mourir et faisant de sa mort la source de Vie ? C’est bien cela : « faisant de sa mort la source de vie ?

Saint Paul nous donne le sens de tout cela. Aux Ephésiens, il résume toute l’œuvre de Dieu et donne la signification profonde de tous ces événements :

« Deus autem qui dives in misericordia (…) et cum essemus mortui peccatis : Dieu qui est riche en miséricorde, comme nous étions morts par le péché (…) propter nimiam caritatem suam qua dilexit nos : à cause de son immense charité par laquelle il nous a aimés (…) et conresuscitavit et condere fecit in coelestibus in Christo Jesu (Eph 2 6) : Il nous a fait participer à sa vie dans le Christ Jésus,. Il nous a fait ressusciter avec Lui spirituellement et Il nous a fait asseoir in coelestibus, dans le ciel avec Lui.

Voilà la grande réalité, MBCF. Voilà l’essence de notre foi, l’essence de la vie chrétienne, essentiellement un vie, une vie pour le ciel..
Nous connaissons la signification de tous ces mystères par les Apôtres, par Saint Paul plus particulièrement, comme nous venons de le dire en lisant l’Epître aux Ephésiens.
Mais aussi nous les connaissons par la liturgie et par la cérémonie de cette nuit pascale. Oui ! Cette veillée pascale nous a donné aussi la signification de tous ces événements.

Et d’abord le feu, le feu nouveau que nous avons béni, le feu de l’Esprit qui a ressuscité NSJC, l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu, puisque c’est par sa propre puissance divine qu’Il est sorti du tombeau. Par sa résurrection, il prouve amplement sa divinité.

Et puis la lumière, Lumière éclatante qui a terrassé les soldats qui entouraient le tombeau à sa garde. Lumière qui va se répandre dans le monde.
Et comment va-t-elle se répandre dans le monde ? Comme Dieu l’a voulu, comme l’a voulu NSJC lui-même : par le baptême. Et c’est pourquoi la cérémonie de cette nuit nous a si bien expliqué ce qu’était le baptême.

Et ce magnifique Exultet nous a montré le plan de Dieu, le plan divin sur les hommes pécheurs, sa signification : « Jésus Christ, c’est lui qui, pour nous, a payé au Père éternel la dette d’Adam et a effacé par son sang la rançon de l’antique péché…C’est cette nuit qui a extirpé les ténèbres des péchés par l’illumination de la colonne de feu. C’est cette nuit qui, dans tout le monde arrachant aux vices du siècle et aux ténèbres du péché, ceux qui croient au Christ, les a aujourd’hui rendu à la grâce », i.e à la vie. Alors avec l’Eglise, en ce chant, comment ne pas dire « O combien est admirable votre bonté envers nous ! O incompréhensible dilection de votre charité par laquelle vous avez livré votre Fils pour racheter l’esclave ! Et ce chant va même jusqu’à dire: « O felix culpa : O bien heureuse faute qui nous a valu une si grande Rédempteur » et une si grande richesse de grâces, le ciel.

Alors les Apôtres ont parcouru le monde, baptisant des milliers et des milliers de juifs. Saint Pierre le jour même de la Pentecôte. Saint Paul, lui, l’apôtre des gentils, baptisant les païens, les arrachant au culte des idoles, eux qui étaient soumis d’abord au culte de Satan.

Et cette prédication de la foi, c’est faite jusqu’aux extrémités du monde, mais au milieu des pires oppositions. Satan sentait son heure, la fin de son empire venue. Cette prédication déclencha et déclenche toujours sa colère. Alors suscita-t-il mille embuches, mille difficultés, même aujourd’hui encore. Tous les Apôtres sont morts martyrs. Mais le souffle divin a été plus fort, plus puissant, le souffle du Ressuscité a conquis les âmes, a conquis Rome, la Rome païenne puis les grandes familles romaines… Mais au milieu de combien de martyrs. Que l’on pense aux martyrs chrétiens sous Néron, aux martyrs de Saint Pierre et de saint Paul, aux martyrs de Lyon, sainte Blandine, aux martyrs de l’Asie, de saint Ignace d’Antioche, saint Polycarpe…

Et au bout de quatre siècles de persécutions, les Empereurs, comme Constantin, sont venus demander le baptême ainsi que les rois, les princes, les chefs d’Etat : tous sont venus demander le baptême. L’Europe est devenue catholique en définitive, jusqu’aux confins de l’immense Russie, et même les Indes avec la prédication de Saint Thomas, l’Apôtre. Le feu du Ressuscité !

Et les missionnaires sont à leur tour partis pour répandre partout, en Extrême Orient, en Afrique, en Amérique, pour répandre le même feu, partout le même Esprit Saint, partout le même baptême, partout la même foi, la même espérance, l’espérance de l’éternité, l’espérance du Ciel grâce à la foi en ce Ressuscité. Alors sous l’effet de cette espérance, les âmes se transformaient, en pensant qu’elles n’étaient pas seulement destinées à mourir misérablement sur cette terre, dans l’esclavage de Satan, sans le savoir peut-être, dans la haine, dans les divisions, da ns le seul attachement aux biens de ce monde qu’il faudrait bien pourtant quitter…La nuit de Pâques illuminait le monde : « la nuit sera illuminée comme le jour, la nuit sera illuminée pour éclairer mes délices. C’est pourquoi la sainteté de cette nuit efface les crimes, lave les fautes et rend l’innocence aux coupables, la joie aux affligés. Elle dissipe les haines, rétablit la concorde et assujettit les empires ». Et il en fut ainsi.

Espérance ! Espérance du ciel ! Voilà l’œuvre de Dieu. Voilà l’œuvre réalisée par le Ressuscité. Voilà le fruit du baptême. Alors le cœur humain retrouva la joie. Les familles chrétiennes se multiplièrent. La paix des ménages était une réalité. La femme, l’épouse, la mère de famille était respectée, illuminée par le profond rayonnement de Marie, Vierge et Mère. Les jeunes répondaient à l’appel de Dieu et se consacraient au sacerdoce pour à leur tour prêcher l’Evangile. Les institutions, les couvents, les écoles chrétiennes se multipliaient. Merveilles des merveilles ! Merveilles de la grâce de NSJC parce qu’il a triomphé de la mort en ce dimanche de Pâques.

Alors nous devons, nous aussi, garder cette foi profonde. Il y a une nécessité : nous devons nous attacher, comme nos pères, à NSJC, dans sa vie, dans sa mort pour avoir sa vie. Dans sa Croix, pour ressusciter avec Lui, abandonnant le péché et vivre d’une vie nouvelle, pour Dieu.

Mais nous savons que Satan est opposé à cette vie. Il lutte là contre. Il cherche à nous dévorer, comme le dit Saint Pierre. Alors qu’allons-nous faire ? Allons-nous pactiser avec lui ?

Non jamais ! Nous serons fidèles aux promesses de notre baptême : fidélité à Jésus-Christ pour toujours, pour l’éternité.

Et comment cela se manifestera-t-il pour vous, chers parents ? Par le maintien de la foi dans vos foyers, par un attachement aux écoles catholiques, primaires et secondaires, ici, l’école saint Benoît, là, l’école des dominicaines voulant pour vos petits et vos grands une éducation chrétienne et s’ils ne l’ont pas dans les écoles, qu’ils l’aient dans vos foyers, pour qu’ils gardent ce feu de l’Esprit Saint que nous avons contemplé au cours de cette nuit.

Que vivent tous les moyens, vos foyers d’abord, pour qu’ils gardent en eux cette charité de l’Esprit qui vivifie leur cœur et leur âme. Que vive la Sainte Messe de toujours avec un clergé vaillant. Allons-nous lâcher parce que beaucoup lâchent ? Allons-nous changer parce que les autres changent ? Allons-nous abandonner ces voies qui ont été celles que l’Eglise a employées des siècles durant pour convertir les peuples et qui ont fait les peuples chrétiens ? Allons-nous prendre un autre chemin ? Non ! Nous sommes bien décidés à garder ces traditions merveilleuses qui produisent les mêmes effets partout. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le Saint Esprit produit partout les mêmes effets. Nous retrouvons partout les mêmes vertus chrétiennes, en Europe, en Afrique, en Asie, aux Amériques. Je m’en suis aperçu encore récemment au Brésil et au séminaire international saint Vincent de Paul, au quatre nationalités. Richesse ! Partout il n’y a qu’une vert, la même: celle que produit NSJC. Nous nous retrouvons tous, en NSJC, dans la même foi. A ceux qui voudraient la quitter, s’en éloigner, la modifier, nous leur disons, comme saint Paul : « O Galates insensés, comment est-il possible qu’en si peu de temps vous ayez changé notre Evangile et que vous ayez suivi un autre évangile que celui que je vous ai prêché. Voilà ce que dit saint Paul aux Galates : « O insensati Galatae » (Gal 3 1). Et c’est alors qu’il prononce ces paroles extraordinaires : « Quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème » (Gal 1 8-9). Il le répète même deux fois.
Dans ce monde moderne hostile, gardons la foi aux mystères chrétiens enseignés par les Apôtres et par l’Eglise, sans en rien abandonner, sans en rien modifier, sans en rien changer. Gardons les sacrements, le baptême, la pénitence, l’Eucharistie, la messe de toujours. Gardons, dans un cœur pur, la foi en ce mystère de la Résurrection. Amen !

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