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Semaine Sainte 2010. Le Vendredi Saint. Le Chemin de Croix

Semaine Sainte 2010. Le Vendredi Saint. Le Chemin de Croix

publié dans couvent saint-paul le 1 avril 2010


 

Le Vendredi Saint. Le Chemin de Croix.

 

Cette année, en ce Vendredi Saint 2010, nous ferons  notre chemin de Croix, nous nous unirons aux souffrances de NSJC,  en utilisant les méditations que le Cardinal Ratzinger, juste avant son élection au Souverain Pontificat, proposa  à la Chrétienté en 2005.

Nous nous unirons ainsi à cette très heureuse initiative de fidèles, appelant à prier pour le Pape tant bafoué et humilié, actuellement,  par les médias, en cette année sacerdotale. Il ne serait pas contraire à la vérité de voir là une vengeance du pouvoir politique contre celui qui maintient droitement  et fièrement la morale chrétienne, la défense de la vie s’opposant si fortement à « toute culture de mort ».

« Et Jésus se taisait »

« Jesus autem tacebat »

Et pourtant que de souffrances en son cœur humilié. Nous pouvons les imaginer aussi un peu en le cœur du pape. Que nos prières le soutiennent comme les prières de la chrétienté primitive soutinrent Pierre alors qu’il fut mis  en prison par le roi Hérode pour qu’il soit « maltraité » et pour qu’il « comparaisse » après la Pâque devant le peuple. « Pendant que Pierre était ainsi gardé dans la prison, l’Eglise ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu » (Act 12 5)

 

CHEMIN DE CROIX AU COLISÉE

VENDREDI SAINT 2005

Méditations du cardinal Ratzinger 

1ère Station : Jésus est condamné à mort

Seigneur, tu as été condamné à mort car la peur du regard des autres a étouffé la voix de la conscience. Tout au long de l’histoire, il en a toujours été ainsi, des innocents ont été maltraités, condamnés et tués. Combien de fois n’avons-nous pas, nous aussi, préféré le succès à la vérité, notre réputation à la justice ! Donne force, dans notre vie, à la voix ténue de la conscience, à ta voix. Regarde-moi comme tu as regardé Pierre après le reniement. Fais en sorte que ton regard pénètre nos âmes et indique à notre vie la direction. A ceux qui ont vociféré contre toi le Vendredi saint, tu as donné l’émotion du cœur et la conversion au jour de la Pentecôte. Et ainsi, tu nous as donné à tous l’espérance. Donne-nous aussi, toujours de nouveau, la grâce de la conversion.

2e Station : Jésus est chargé de la Croix

Seigneur, tu t’es laissé tourner en dérision et outrager. Aide-nous à ne pas nous joindre à ceux qui se moquent de celui qui souffre et de celui qui est faible. Aide-nous à reconnaître ton visage en ceux qui sont humiliés et mis à l’écart. Aide-nous à ne pas nous décourager devant les moqueries du monde, quand l’obéissance à ta volonté est tournée en dérision. Tu as porté la croix et tu nous as invités à te suivre sur ce chemin (cf. Mt 10,38). Aide-nous à accepter la croix, à ne pas la fuir, à ne pas nous lamenter et à ne pas laisser nos cœurs être abattus devant les peines de la vie. Aide-nous à parcourir le chemin de l’amour et, obéissant à ses exigences, à atteindre la vraie joie.

3e Station : Jésus tombe pour la première fois

 Seigneur Jésus, le poids de la croix t’a fait tomber à terre. Le poids de notre péché, le poids de notre orgueil t’a terrassé. Mais ta chute n’est pas le signe d’un destin hostile, elle n’est pas la pure et simple faiblesse de celui qui est outragé. Tu as voulu venir à nous, nous qui, en raison de notre orgueil, gisons à terre. L’orgueil qui nous fait penser que nous avons la capacité de produire l’homme a contribué à ce que les hommes soient devenus une sorte de marchandise, pouvant s’acheter et se vendre, tel un réservoir de matériaux pour nos expérimentations, grâce auxquelles nous espérons vaincre la mort par nous-mêmes, alors qu’en vérité, nous ne faisons rien d’autre qu’humilier toujours plus profondément la dignité de l’homme. Seigneur, aide-nous parce que nous sommes tombés. Aide-nous à abandonner notre orgueil destructeur, en apprenant, par ton humilité, à nous relever de nouveau.

4e Station : Jésus rencontre sa Mère

Sainte Marie, Mère du Seigneur, tu es restée fidèle quand les disciples se sont enfuis. De même que tu as cru quand l’ange t’a annoncé l’incroyable – que tu allais devenir la mère du Très-Haut -, de même, tu as cru à l’heure de sa plus grande humiliation. Ainsi, à l’heure de la croix, à l’heure de la nuit la plus sombre du monde, tu es devenue Mère des croyants, Mère de l’Église. Nous te prions : apprends-nous à croire et aide-nous afin que notre foi devienne courage de servir et geste d’un amour qui vient en aide et qui sait partager la souffrance.

5e Station : Jésus est aidé par le Cyrénéen à porter sa croix

Seigneur, tu as ouvert les yeux et le cœur de Simon de Cyrène, lui donnant, par le partage de ta croix, la grâce de la foi. Aide-nous à venir en aide à notre prochain qui souffre, même si cet appel est contraire à nos projets et à nos penchants. Donne-nous de reconnaître que partager la croix des autres, et faire l’expérience qu’ainsi nous marchons avec toi, est une grâce. Donne-nous de reconnaître avec joie que c’est précisément en partageant ta souffrance et les souffrances de ce monde que nous devenons serviteurs du salut, et qu’ainsi nous pouvons contribuer à construire ton corps, l’Église.

6e Station : Véronique essuie le visage de Jésus

 Seigneur, donne-nous l’inquiétude du cœur qui cherche ton visage. Protège-nous de l’obscurcissement du cœur qui ne voit que l’apparence des choses. Donne-nous la sincérité et la pureté qui nous rendent capables de voir ta présence dans le monde. Quand nous n’avons pas la capacité de faire de grandes choses, donne-nous le courage d’une humble bonté. Imprime ton visage dans nos cœurs, afin que nous puissions te rencontrer et montrer au monde ton image.

7e Station : Jésus tombe pour la deuxième fois

Seigneur Jésus Christ, tu as porté notre poids et tu continues à nous porter. C’est notre poids qui te fait tomber. Mais que ce soit toi qui nous relèves, car seuls nous n’arrivons pas à nous lever de la cendre ! Libère-nous de la puissance de la concupiscence. A la place d’un cœur de pierre, donne-nous à nouveau un cœur de chair, un cœur capable de voir. Détruis le pouvoir des idéologies, afin que les hommes reconnaissent qu’elles sont tissées de mensonges. Ne permets pas que le mur du matérialisme devienne insurmontable. Fais-nous percevoir à nouveau ta présence. Rends-nous sobres et attentifs pour pouvoir résister aux forces du mal et aide-nous à reconnaître les besoins intérieurs et extérieurs des autres, à les soutenir. Relève-nous, afin que nous puissions relever les autres. Donne-nous l’espérance au milieu de toute obscurité, afin que nous puissions devenir porteurs d’espérance pour le monde.

8e Station : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent sur lui

Aux femmes qui pleurent, tu as parlé, Seigneur, de la pénitence, du jour du Jugement, lorsque nous nous trouverons en présence de ta face, la face du Juge du monde. Tu nous appelles à sortir de la banalisation du mal dans laquelle nous nous complaisons, de manière à pouvoir continuer notre vie tranquille. Tu nous montres la gravité de notre responsabilité, le danger d’être trouvés coupables et stériles au jour du Jugement. Aide-nous à ne pas nous contenter de marcher à côté de toi, ou d’offrir seulement des paroles de compassion. Convertis-nous et donne-nous une vie nouvelle ; ne permets pas que, en définitive, nous restions là comme un arbre sec, mais fais que nous devenions des sarments vivants en toi, la vraie vigne, et que nous portions du fruit pour la vie éternelle (cf. Jn 15,1-10).

9e Station : Jésus tombe pour la troisième fois

Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église : en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous te traînons à terre, et Satan s’en réjouit, parce qu’il espère que tu ne pourras plus te relever de cette chute ; il espère que toi, ayant été entraîné dans la chute de ton Église, tu resteras à terre, vaincu. Mais toi, tu te relèveras. Tu t’es relevé, tu es ressuscité et tu peux aussi nous relever. Sauve ton Église et sanctifie-la. Sauve-nous tous et sanctifie-nous.

10e Station : Jésus est dépouillé de ses vêtements

Seigneur Jésus, tu as été dépouillé de tes vêtements, exposé au déshonneur, exclu de la société. Tu t’es chargé du déshonneur d’Adam, et tu l’as guéri. Tu t’es chargé des souffrances et des besoins des pauvres, ceux qui sont exclus du monde. Mais c’est ainsi que s’accomplit la parole des prophètes. C’est ainsi que tu donne sens à ce qui semble privé de sens. C’est ainsi que tu nous fais reconnaître que ton Père te tient dans ses mains, comme nous-mêmes et le monde. Donne-nous un profond respect de l’homme à tous les stades de son existence et dans toutes les situations ou nous le rencontrons. Donne-nous le vêtement de lumière de ta grâce.

11e Station : Jésus est cloué sur la Croix

Seigneur Jésus Christ, tu t’es fait clouer sur la croix, acceptant la terrible cruauté de cette souffrance, la destruction de ton corps et de ta dignité. Tu t’es fait clouer, tu as souffert sans fuir et sans accepter de compromis. Aide-nous à ne pas fuir devant ce que nous sommes appelés à accomplir. Aide-nous à nous laisser lier étroitement à toi. Aide-nous à démasquer la fausse liberté qui veut nous éloigner de toi. Aide-nous à accepter ta liberté liée et à trouver, dans ce lien étroit avec toi, la vraie liberté.

12e Station : Jésus meurt sur la Croix

Seigneur Jésus Christ, à l’heure de ta mort, le soleil s’éclipsa. Sans cesse, tu es à nouveau cloué sur la croix. En cette heure de l’histoire précisément, nous vivons dans l’obscurité de Dieu. A cause de l’immense souffrance et de la méchanceté des hommes, le visage de Dieu, ton visage, apparaît obscurci, méconnaissable. Mais c’est justement sur la croix que tu t’es fait reconnaître. Précisément parce que tu es celui qui souffre et qui aime, tu es celui qui est élevé. C’est de là que tu as triomphé. En cette heure d’obscurité et de trouble, aide-nous à reconnaître ton visage. Aide-nous à croire en toi et à te suivre spécialement dans les heures d’obscurité et de détresse. En cette heure, montre-toi encore au monde. Fais que ton salut lui soit manifesté.

13e Station : Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère

Seigneur, tu es descendu dans l’obscurité de la mort. Mais ton corps a été recueilli par de bonnes mains, il a été enveloppé dans un linceul immaculé (Mt 27,59). La foi n’est pas complètement morte, le soleil n’est pas complètement obscurci. Comme il nous semble souvent que tu dors ! Et comme nous pouvons facilement nous éloigner, nous les hommes, et nous dire à nous-mêmes : Dieu est mort. Permets que, à l’heure de l’obscurité, nous soyons capables de reconnaître que toi tu es là. Ne nous abandonne pas quand nous sommes tentés de perdre courage. Aide-nous à ne pas te laisser seul. Donne-nous une fidélité qui résiste au désarroi et un amour qui sache t’accueillir dans les moments de détresse extrême, comme le fit ta Mère, qui te reçut à nouveau entre ses bras. Aide-nous, aide les pauvres et les riches, les simples et les savants, à regarder au-delà des peurs et des préjugés. Rend-nous capables de t’offrir nos aptitudes, notre cœur, notre temps, pour préparer ainsi le jardin où peut advenir la résurrection.

14e Station : Jésus est mis au tombeau

Seigneur Jésus Christ, par ta mise au tombeau, tu as fais tienne la mort du grain de blé, tu es devenu le grain de blé mort qui donne beaucoup de fruit tout au long des temps, jusqu’à l’éternité. Du tombeau, resplendit pour tous les temps la promesse du grain de blé, d’oj provient la manne véritable, le pain de vie par lequel tu t’offres toi-même à nous. Par l’Incarnation et la mort, la Parole éternelle est devenue la Parole proche : tu te mets entre nos mains et dans nos cœurs pour que ta Parole croisse en nous et donne du fruit. Tu te donnes toi-même à travers la mort du grain de blé, pour que, à notre tour, nous ayons le courage de perdre notre vie pour la trouver et que, nous aussi, nous ayons confiance en la promesse du grain de blé. Aide-nous à aimer toujours davantage ton mystère eucharistique et à le vénérer, à vivre vraiment de Toi, Pain du ciel. Aide-nous à devenir ta « bonne odeur », à rendre perceptibles les traces de ta vie en ce monde. De même que le grain de blé se relève de terre, forme une tige puis un épi, de même, tu ne pouvais rester dans le tombeau : le tombeau est vide, parce que lui – le Père – ne t’a pas « abandonné à la mort, et ta chair n’a pas connu la corruption » (cf. Ac 2,31 ; Ps 15, 10 LXX). Non, tu n’as pas connu la corruption. Tu es ressuscité et, à la chair transformée, tu as ouvert un espace dans le cœur de Dieu. Fais que nous puissions nous réjouir de cette espérance et que nous puissions la porter joyeusement au monde, fais de nous des témoins de ta résurrection.

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