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Les Psaumes

publié dans couvent saint-paul le 15 avril 2010


Les Psaumes

Psaume 1

« 1 Heureux l’homme qui ne marche pas dans le conseil des impies,
qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs
et qui ne s’assied pas dans la compagnie des moqueurs,
2 mais qui a son plaisir dans la loi du Seigneur
et qui la médite jour et nuit.
3 Il est comme un arbre planté près d’un cours d’eau,
qui donne son fruit en son temps,
et dont le feuillage ne se flétrit pas :
tout ce qu’il fait réussit.
4 Il n’en est pas ainsi des impies :
ils sont comme la paille que chasse le vent.
5 Aussi les impies ne resteront-ils pas debout au jour du jugement,
ni les pécheurs dans l’assemblée des justes.
6 Car le Seigneur connaît la voie du juste,
mais la voie des pécheurs mène à la ruine. »

Voici la traduction latine de la Vulagte

« 1 Beatus vir qui non abiit in consilio impiorum et in via peccatorum non stetit,
et in cathedra pestilentiae non sedit :
2 sed in lege Domini voluntas eius
et in lege eius meditabitur die ac nocte
3 et erit tamquam lignum
Quod plantatum est secus decursus aquarum
quod fructum suum dabit in tempore suo :
et folium eius non defluet
et omnia quaecumque feciet prosperabuntur.
4 Non sic impii non sic ;
sed tamquam pulvis
quem proicit ventus a facie terrae.
5 ideo non resurgent impii in iudicio
neque peccatores in concilio iustorum.
6 Quoniam novit Dominus viam iustorum et iter impiorum peribit »

 

Ce psaume parle à la fois du juste et de l’impie et de leur sort respectif.

« Beatus vir », « Heureux l’homme » : c’est une exclamation. « Qu’il est heureux, le juste ». Cette exclamation affirmative nous fait penser aux béatitudes du sermon sur la Montagne de NSJC. Le juste jouit de toutes les félicités véritables. Rien ne manque à son bonheur. N’oublions pas que le bonheur, dit Aristote en l’Ethique à Nicomaque, c’est l’agir vertueux. Ainsi sera le juste.

En effet quel est ce juste ?
C’est celui qui s’éloigne du mal, qui ne va pas dans les réunions des impies, qui ne marche pas dans la voie du péché, enfin qui ne prend pas place parmi ceux qui tournent en dérision la loi divine et la fidélité au devoir. Tout ceci est traduit par le mot latin: « cathédra pestilentiae ». Voilà deux mots qui pourraient être utilisés pour caractériser le monde moderne, la modernité

Mais positivement le juste trouve ses affections dans « la loi du Seigneur », il y attache sa pensée jour et nuit. La contemplation de la Loi est au cœur du juste. Cette Loi est la source où son âme s’abreuve, « tel qu’un arbre planté sur le bord des eaux ; elle lui permet de produire son fruit en son temps et de tenir bon lors de l’adversité. Quand viendra le temps de la sécheresse, son « feuillage » ne se flétrira pas et son ombre alors sera toujours appréciée. Voilà une claire allusion au rôle sociale du juste. Le juste rayonne autour de lui bonté et fraîcheur.
Voilà pour le juste.

Mais que nous dit ce psaume de l’impie, quel est son sort ?

Son sort est comme la poussière soulevée par le vent, ( la Vulgate) ou comme la paille : il est comme la paille détachée du bon grain par l’effort du vanneur et emportée par le vent qui souffle sur le haut de la colline. « poussière » ou « paille » : l’idée est la même. C’est la même métaphore. L’image de paille est peut-être meilleure : elle est mieux en harmonie avec celle de l’arbre planté sur le bord des eaux, elle se retrouve aussi dans la prédication de saint Jean Baptiste montrant Jésus « le van à la main, nettoyant son aire d’où il amassera le blé dans son grenier, mais brûlera la paille dans le feu qui ne s’éteint pas » (Mat 3 12). Quoi qu’il en soit le sort réservé à l’impie, c’est l’enfer : « Iter impiorum peribit » alors que le Seigneur contemple avec bonheur la voie suivie par le juste. L’enseignement est clair : les justes sont les amis que Dieu reconnaîtra tandis que aux pécheurs, Il dira le « nescio vos « de l’Evangile, « je ne vous connais pas », nous n’avons rien de commun, « discedite a me », « rester loin de moi » après la mort comme vous avez voulu l’être votre vie durant.

Saint Augustin applique ce Psaume I à NSJC : il est, de fait l’homme juste ; Il est cet arbre fécond : « Cette bénédiction doit s’appliquer à Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui est l’homme divin » « Bienheureux l’homme qui ne s’est point laissé aller au conseil des impies », comme l’Adam terrestre, qui écouta sa femme séduite par le serpent, et méprisa le précepte du Seigneur (Gen. III, 6 ). « Et qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs ». A la vérité, Jésus-Christ est venu dans la voie du péché, puisqu’il est né comme les pécheurs, mais il ne s’y est pas arrêté, car il ne s’est pas épris des attraits du monde. « Et ne s’est point assis dans la chaire de pestilence ». Car il ne voulut point avoir sur la terre un trône fastueux, et voilà ce qui est justement appelé trône pestilentiel »…
Notre Seigneur, de plus, est aussi cet arbre dont parle le psalmiste. L’arbre, dit encore Saint Augustin, « c’est Notre-Seigneur, qui prend les eaux courantes, ou les peuples pécheurs, et se les assimile par les racines de son enseignement; » il « donnera du fruit », c’est-à-dire établira des églises, « en son temps », quand il aura été glorifié en ressuscitant et en montant au ciel. Ayant alors envoyé l’Esprit-Saint aux Apôtres, qu’il confirma dans la confiance en lui-même, et dispersa parmi les peuples, il recueillit pour fruits les églises. « Et son feuillage ne tombera point », car sa parole ne sera point inutile : « Toute chair, en effet; n’est qu’une herbe, toute beauté de l’homme est comme la fleur des champs; l’herbe s’est fanée, la fleur est tombée, mais la parole de Dieu demeure éternellement(Isa. XI, 6-8 ) ».

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