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Entraide et Tradition

Une belle méditation de Mgr Williamson

publié dans nouvelles de chrétienté le 26 octobre 2010


SOURCE – Mgr Williamson, fsspx – Commentaire Eleison – 16 octobre 2010

Une belle méditation de Mgr Williamson. C’est celui-là qu’on aime et qui justifie amplement son sacre par Mgr Lefebvre.

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Qu’il est absurde de séparer la grâce d’avec la nature ! Elles sont créées l’une pour l’autre ! Et combien plus absurde de concevoir la grâce comme si elle devait faire la guerre à la nature ! Elle fait la guerre à la déchéance (le caractère déchu de la nature humaine, suivant le péché originel) de notre nature déchue, mais pas à cette nature qui vient de Dieu et qui est sous-jacente à la déchéance. Au contraire, la grâce existe pour guérir de sa déchéance et de ses chutes cette nature sous-jacente, et pour l’élever à des hauteurs divines, où elle doit participer à la nature même de Dieu (II Pet. I,4).
Or la nature sans la grâce mène sans doute à la Révolution, mais la grâce conçue comme méprisant la nature mène à une fausse « spiritualité », par exemple au jansénisme, qui mène également à la Révolution. Cette erreur, cousine proche du protestantisme, qui oppose la grâce à la nature, au lieu de l’opposer au péché, m’a été rappelée à l’esprit par un voyage de sept jours en Italie qui a inclu la visite de quatre lieux en montagne, où quatre grands Saints médiévaux, tous dans le Missel et le Bréviaire, se sont réfugiés pour s’approcher de Dieu – dans la Nature. En ordre chronologique ce sont St Benoît à Subiaco (Fête le 22 mars), St Romuald à Camaldoli (7 février), St Jean Gualberti à Vallombrosa (12 juillet) et St François d’Assise à la Verna (4 oct.).

De Camaldoli et Vallombrosa, dans les montagnes qui entourent Florence, deux Ordres monastiques ont pris leur nom et leur origine au 11ème siècle. A la Verna, située dans les hauteurs des Apennines toscanes, St François a reçu les stigmates en 1224. On atteint assez facilement aujourd’hui tous ces trois lieux avec le bus ou l’auto, mais ils sont encore entourés de forêts sauvages, et dans ces hauteurs-là l’hiver doit être toujours assez rude. Voilà où se sont rendus ces Saints pour communier avec Dieu, loin du confort des villes, « loin de la foule déchaînée » même dans les villes bien plus petites de ces temps éloignés. Mais peut-être que le site qui m’a frappé le plus, c’est Subiaco, où le jeune St Benoît a passé trois ans dans une grotte, nichée dans une falaise de montagne. Né en 580 A.D., comme jeune étudiant il a fui la corruption de la ville de Rome pour s’éloigner dans les collines à l’âge de 20 ans, et certains disent même à l4 ans ! Si cela est vrai, imaginez quel sacré « teenager » ! A partir de 1200 A.D. un véritable monastère commença à s’accrocher à la falaise autour de l’endroit rendu sacré par ce jeune homme, mais encore aujourd’hui on peut deviner ce qu’il y a trouvé dans sa poursuite de Dieu : au-dessus, les nuages et le ciel bleu ; loin en dessous, le torrent ruisselant dans la vallée étroite ; en face, seulement le bois sauvage de la falaise opposée ; et, pour lui tenir compagnie, les oiseaux qui planent avec une aisance totale parmi les versants à pic, par ailleurs si dangereux. Seul avec la Nature… la Nature de Dieu… seul avec Dieu !

Trois ans, seul avec Dieu… trois ans qui ont donné à un jeune catholique, avec le Christ, dans la Nature, une telle possession de son âme, que sa célèbre Règle de St Benoît a permis à l’empire romain, sombrant dans la décadence, de reprendre vie et vigueur comme la chrétienté, laquelle sombre maintenant à son tour sous le titre de la « civilisation occidentale ». Mais où sont les jeunes catholiques d’aujourd’hui, qui en regagnant, avec le Christ, leur nature, et en reprenant par là la possession de leurs âmes, sauveront la chrétienté

Mère de Dieu, inspirez nos jeunes hommes!

Kyrie eleison.

Revue-Item.com

 

 

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