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Entraide et Tradition

La famille et les 10 commandements.

publié dans couvent saint-paul le 7 janvier 2012


Ier dimanche après l’Epiphanie
Fête de la Sainte Famille.

La famille et les 10 commandements.

Je profiterai de cette fête de la Sainte Famille pour réfléchir avec vous sur le thème suivant : la famille et les 10 commandements. Il me semble que la famille est le lieu le plus parfait pour apprendre aux enfants la pratique des 10 commandements, la pratique de la loi donnée par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï et qui vaut pour le peuple hébreu mais aussi pour le peuple de la Nouvelle Alliance puisque Jésus est venu l’accomplir et non l’abolir : « Je ne suis pas venu pour abolir la loi mais pour l’accomplir ». Il l’a accomplie de fait et au prix de quel sacrifice !

Ces dix commandements, vous le savez, se résument, selon NSJC lui-même, à deux : celui d’aimer Dieu et d’aimer son prochain. « Les Pharisiens, ayant appris que Jésus avait réduit au silence les Sadducéens, se rassemblèrent. Et l’un d’eux, docteur de la loi, lui demanda pour l’embarrasser :  » Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi?  » Il lui dit :  » Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’est là le plus grand et le premier commandement. Un second lui est égal : Tu aimeras ton proche comme toi-même. En ces deux commandements se résument toute la Loi, et les Prophètes. » (Mt 22 40)

Vous conviendrez avec moi que la famille, par ce qu’elle est, à savoir, l’enceinte de la charité, est vraiment le meilleur endroit pour apprendre à l’enfant à aimer Dieu et à aimer son prochain.

Ces dix commandements sont aussi le résumé des devoirs que nous devons envers Dieu et envers le prochain. Or la famille est encore le lieu parfaitement adaptée à l’apprentissage des devoirs puisqu’elle est « le lieu du devoir » accompli par l’exemple donné et par le père qui fait son devoir et par la mère qui accomplit son et ses devoirs. Ils en donnent l’un et l’autre l’exemple aux enfants.

Ces dix commandements ont Dieu pour auteur. Vous vous souvenez de la communication de la loi sur le haut de la montagne, le mont Sinaï, dans le desert au milieu des tonnerres, des feux et des éclairs et d’un nuage épais qui couvrait toute la montagne. Si donc Dieu est l’auteur de la loi, des commandements, tous nous devons à cette loi, respect et obéissance. Mais ne confesserez-vous pas avec moi, que la famille est encore merveilleusement adaptée pour faire aimer la loi de Dieu puisque la famille est le lieu d’apprentissage et de l’obéissance…aux parents et du respect…aux parents. Et ce que l’enfant apprend vis-à-vis des parents, il le fera spontanément vis-à-vis de Dieu qui est le meilleur des Pères. « Dieu est si bon que meilleur ne se peut… » disait, je crois, saint Louis.

La pratique des 10 commandements a l’avantage pour nous, non seulement d’assurer la gloire de Dieu, mais également d’assurer notre propre bien. En effet, comme le dit le prophète : « Dans l’accomplissement de la loi se trouvent d’abondantes récompenses » (Ps 18 12). Dieu, en effet, ne nous promet pas seulement les biens terrestres mais il propose encore « un immense trésor dans le ciel, une mesure pleine, pressée, entassée, coulant par-dessus les bords…Mais la famille est aussi le lieu de l’abondance, elle nous fait aimer l’abondance dans l’accomplissement des œuvres de justice et de piété. L’un ne va pas sans l’autre.

La famille et les trois premiers commandements : « Un seule Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement », « Dieu en vain tu ne jureras ni autre chose pareillement » « Les dimanches tu garderas en servant Dieu dévotement »

Comme vous le voyez la première des deux Tables de pierre renferme les Commandements qui ont Dieu pour objet. Dieu est digne d’amour, de respect et de soumission. C’est Lui qui nous a créés : c’est Lui qui nous conserve, qui nous nous nourrit dès le sein de notre mère, qui nous appelle à la Lumière, C’est Lui qui nous fournit toutes les choses nécessaire à notre vie et à notre entretien. C’est Lui le Père de l’abondance. C’est Lui qui, se faisant l’un des nôtres, nous élève à la dignité de fils de Dieu, nous fait enfants de Dieu, nous fait participants de sa nature divine. C’est Lui qui nous donne ainsi l’espérance sotériologique, l’espérance du salut, l’espérance eschatologique, l’espérance du Ciel ; c’est Lui qui nous donne la Vérité ; c’est lui alors qui nous donne le bonheur de l’intelligence. C’est Lui, vraiment, le Dieu de l’abondance…Mais la famille est analogiquement la même chose. C’est le lieu de la vie, de l’être, de la protection, de l’abondance, de la multiplicité des biens. C’est elle qui donne un nom. Nom que nous sommes fiers de porter et qui nous donne des obligations, des devoirs. Nous ne pouvons y déroger. Ce nom de famille est même notre bien. Il est la raison de notre amour. Oui, la famille est digne d’être aimé, respecté. Analogiquement, les raisons, qui nous font aimer notre famille, sont celles qui nous font aussi aimer Dieu. La différence est que Dieu est le bien infini, ce que n’est pas la famille, Il doit être aimé infiniment. Toutes ces raisons peuvent aider les parents à convaincre l’enfant à aimer Dieu infiniment, plus que père et mère…Plus que père et mère, parce ce qu’ils offrent, eux, ne sont que des biens finis…Mais participant de la bonté de Dieu, par la surabondance de biens qu’ils donnent, ils doivent être aimés. Ainsi du père et de la mère, ainsi de la famille. Ainsi de Dieu, Développer en vos enfants l’amour de la famille et de ses biens et vous développerez en leur cœur les raisons d’aimer infiniment le Bon Dieu. Les bienfaits que l’on peut tirer de la famille et quel enfant raisonnable ne les aimerait pas, peut être un exemple pour faire aimer les bienfaits de Dieu qui sont infinis. Mais il ne faut jamais oublier, dans ce raisonnement, lorsqu’il est fait et s’il est fait, la Transcendance divine. Dieu est par Lui-même, digne d’être aimé infiniment par et pour Lui-même. Nous nous ne sommes que des êtres par participation, dès lors, la famille, qui participe à la libéralité divine, doit être aimée.

Ainsi devons nous rendre à Dieu et à lui seul un culte saint et plein de respect.

Mais qui veut être honoré veut par la-même qu’on parle de lui avec une déférence parfaite. Il défend même le contraire. C’est ce que nous indique clairement le Seigneur dans Malachie : « Le fils doit honorer son père et le serviteur son maître ; si donc Je suis votre Père, où sont les honneurs qui me sont dus » (Mal. 1 6). Ainsi ce que la loi commande dans ce second commandement, c’est d’honorer le saint nom de Dieu et de ne jurer par ce nom qu’avec un religieux respect. Ce qu’elle défend, c’est que personne n’ose mépriser ce Nom sacré, ne le prenne en vain et ne juge à faux par Lui, témérairement ou sans motif…Mais dites-moi où ces notions de respect, d’honneur sont enseignées sinon dans la famille…Et si aujourd’hui ces notions de respect et d’honneur disparaissent, et si donc le nom de Dieu est invoqué en vain, c’est parce que la famille disparaît et ne joue plus son rôle d’éducatrice…On n’enseigne plus le respect du père et de la mère…Ils oublient même leur dignité…parfois. Comment voulez vous qu’ils enseignent alors l’éternelle Majesté de Dieu et sa Toute Puissance qu’exprime le saint Nom de Dieu ? Comment voulez vous que les enfants, alors, louent Dieu ? Oh quelles sont belles, au contraire, ces familles où les parents, le soir, endorment leurs enfants dans la louange du saint Nom de Dieu confessant qu’Il est notre Seigneur et notre Dieu, que Jésus est l’auteur de notre salut et le proclame hautement, célébrant ses louanges, lui rendant actions de grâces. « Mon âme bénis le Seigneur et n’oublie jamais les grâces que tu as reçu de lui »

Le troisième commandement a pour objet le culte extérieur que nous devons à Dieu. Et ce culte extérieur a mille avantages pour nos familles. Ce culte consolide la famille et l’unifie autour de l’autel. Il nous permet de jouir de la présence de Dieu et de converser avec Lui. De prier et contempler la Majesté de Dieu. Là, à l’Eglise, les dimanches nous nous entretenons réellement avec Dieu. Nous approfondissons les vérités religieuses. Dans le saint Sacrifice de la messe, nous adorons NSJC véritablement présent sur l’autel. Cette présence est la joie de nos âmes et la joie de la famille. Le dimanches, la famille vit à l’unisson. On est tous ensemble ! Ce dimanche nous fait comprendre aussi que nous appartenons à une communauté. Nous sommes de ce clocher, de celui de Rolleboise. Et ainsi vivons-nous des événements de la communauté rolleboisienne. Nul doute que les habitudes de la vie familiale et l’esprit de service qui y est développé auprès de tous, aident chacun à s’investir dans la vie paroissiale et à participer au bien commun.

Il est bien évident que les 7 autres commandements qui se résument à l’amour du prochain, nous dit NSJC, trouvent dans la vie familiale leur exercice et leur application.

En quelques mots, voyons la chose.

« Tes pères et mères honoreras afin de vivre longuement ». Où cet honneur peut-il se mieux vivre que dans la famille ? Là, les enfants sont appelés à la piété filiale. Ils se savent les débiteurs des parents. Jamais ils ne pourront donner autant qu’ils ont reçu. C’est pourquoi les parents sont dignes d’honneur, comme Dieu est digne d’honneur. Et ils doivent être aimés comme Dieu doit être aimé en raison de sa libéralité.

« Homicide point ne sera de fait ni volontairement » C’est affirmer tout également le respect de la vie des personnes. Mais où donc mieux qu’en famille se forme ce respect de la vie. La famille n’est-elle pas, par excellence, le lieu de la vie.

« Luxurieux point ne seras de corps ni de consentement ». C’est bien en famille que se trouve enseigné, de facto, la pureté, Les enfants voient l’amour chaste et enflammé de leurs parents. Ils aiment cela. Ils sont heureux du bonheur juste des parents. C’est leur bonheur! Ne vous laissez surtout pas ravir par l’Etat et l’Education nationale cette obligation de l’éducation de la pureté.

« Le bien d’autrui tu ne prendras ni retiendra en le sachant ». Le respect du bien d’autrui …Mais c’est en famille qu’il s’aiguise. Le frère sait faire respecter son bien. « C’est à moi ». Il faut que parfois parents s’en mêlent pour faire respecter le droit. Le bien de Gertrude !

« Faux témoignage ne diras ni mentiras aucunement ». Là aussi l’apprentissage du vrai se forme déjà en famille.

« L’œuvre de chair ne désirera qu’en mariage seulement ». Les ainés des familles chrétiennes qui sont sur le point de se marier, en portent témoignage. Ils sont modèles et en donnent l’exemple. Ce qui édifie les plus jeunes dans leur croissance et leur désir d’aimer.

« Biens d’autrui ne convoiteras pour les avoir injustement ». C’est autrement dit la justice. Or la justice est la vertu qui sait rendre à chacun son bien. Mais c’est d’abord entre frères et sœurs que ce nième commandement s’apprend.

Concluons : Voulez-vous trouver une civilisation qui vit les 10 commandements et les pratique concrètement, développez les familles, favorisez la vie familiale et ne l’étouffez aucunement.

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