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Entraide et Tradition

La Vierge Marie : modèle de la foi obéissante

publié dans couvent saint-paul le 20 décembre 2012


Quatrième dimanche de l’Avent

La Vierge Marie : modèle de la foi obéissante

 La Vierg eMarie est le modèle de la foi obéissante, nous dit le pape.

Tel sera le sujet de notre homélie de ce dimanche. Tel fut en effet le thème de l’homélie du Pape, mercredi dernier, dans le cadre de l’année de la foi.

 Le sujet est à-propos puisque nous arrivons aux fêtes dela Nativitéoù toute notre attention sera portée sur « la Vierge Marieet l’enfant-Dieu ». Or sila Nativitédu Fils de Dieu fut possible en ce jour, c’est parce que préalablement Marie, dans le Mystère de l’Annonciation, donna sa foi à la parole de l’Ange. Le Mystère de l’Annonciation, le Mystère dela Nativitésont, bien sur,  intimement liés.

Aussi le pape porte-t-il son attention sur le Mystère de l’Annonciation. « Aujourd’hui, je voudrais réfléchir brièvement avec vous sur la foi de Marie à partir du grand mystère de l’Annonciation »

 Il retiendra deux qualités de la foi de Marie : une foi absolue même au milieu de l’obscurité du mystère proposé

 1- Une foi absolue, comme celle d’le d’Abraham, le père de croyants

 « Ave , gratia plena, Dominus tecum » Telles sont les paroles de l’Ange Gabriel à Notre Dame. « Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ». Le pape commente le texte grec : « Chaîre » que Saint Jérôme dans la Vulgate traduit par « Ave ». « Je vous salue ». Le Pape reconnait que c’est une salutation, mais il précise que cette salutation est une annonce de joie. «  Chaîre » : C’est le sens qu’il a dans l’AT. Il y parait quatre fois, dit-il, « toujours comme une annonce de joie pour la venue du Messie ».  Et il en conclut : « Le salut de l’ange à Marie est donc une invitation à la joie, à une joie profonde », car avec ce mystère de l’Incarnation, la bonté va succéder à la méchanceté, la Lumière aux ténèbres,. « Chaîre » c’est donc « l’ annonce de la fin de la tristesse ».  C’est l’annonce de la charité de Dieu apparaissant…. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». « Chaîre » : « C’est un salut qui marque le début de l’Évangile, de la Bonne Nouvelle ».

C’est donc par l’annonce de la joie que commence notre Evangile. « Le salut de l’ange à Marie est donc une invitation à la joie ».

 Mais pourquoi cette invitation à la joie ?

 La raison en est que « le Seigneur est avec elle» « Dominus tecum ». « En elle s’accomplit l’attente des Nations » En elle, va s’opérer « la venue définitive de Dieu », « en elle, habite le Dieu vivant ». « Dominus tecum ». Celui qui fut annoncé jadis par les prophètes est enfin là. « Dominus tecum ». Peut-on imaginer plus merveilleuse annonce, plus joyeuse annonce. Elle y donne sa foi.

 Mais pourquoi cette salutation à la joie ?

 Parce que  Marie est appelée « pleine de grâce ». Oui ! La plénitude de grâce est pour Marie la source de sa joie. N’oublions pas que « la joie provient de la grâce ». « Elle provient de la communion avec Dieu ». Or « Marie  vit entièrement de la et dans la relation avec le Seigneur ; elle est dans une attitude d’écoute ; elle est insérée dans une histoire de foi et d’espérance dans les promesses de Dieu, qui constitue le tissu de son existence. Et elle se soumet librement à la parole reçue, à la volonté divine dans l’obéissance de la foi ».

Elle  répond : « Qu’il me soit fait selon votre parole ». Et c’est pourquoi, elle est le modèle de la foi, comme jadis le fut le grand patriarche Abraham, s’en remettant totalement à la parole de Dieu : « quitte ton pays et va au pays que je te montrerai ».

 2- Une foi absolue,  même au milieu de l’obscurité du mystère proposé

 Mais cet abandon à la parole de Dieu n’exclut pas, dans l’âme fidèle, l’obscurité. Bien au contraire, nous dit le Pape, elle l’inclut. La distance entre Dieu et la créature est telle que « les décrets divins sont insondables et ses voies incompréhensibles ! » (Rm 11, 33). Mais justement celui qui — comme Marie — est plein de foi,  parvient à accepter le vouloir divin, même s’il est mystérieux, même si souvent il ne correspond pas à notre propre volonté.  Même si souvent « il  est comme une épée qui transperce l’âme, comme le dira bientôt le  vieux Siméon à Marie, au moment où Jésus est présenté au Temple (cf. Lc 2, 35).

 Voyez aussi le cas d’Abraham. Quelle épreuve subit-il ! Devant quel mystère, il se trouva lorsque Dieu l’obligea au sacrifice d’Isaac sur le mont Moriah. Dieu lui demande de sacrifier le fils qu’il vient de lui donner, objet de toutes les promesses. Et Abraham s’exécuta. Ainsi de notre Dame. Elle vit de la joie de l’Annonciation et pourtant le Golgotha n’est pas loin. Vraiment « les décrets divins sont insondables et ses voies incompréhensibles ! » (Rm 11, 33).

 Voyez également le cas du pèlerinage à Jérusalem. Jésus a 12 ans. Avec les gens de Nazareth, la sainte famille monte au Temple de Jérusalem. Leurs dévotions faites, tout le monde s’en retourne. L’Enfant Jésus reste, n’en prévient ni  Marie, ni  Joseph. Ne le trouvant pas dans la caravane, ils s’en retournent inquiets à Jérusalem ; Trois jours durant, ils le cherchent, le trouvent enfin au Temple «  en train de discuter parmi les docteurs ». Aux paroles pleines d’inquiétude de Marie et Joseph : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois ! Ton père et moi, nous te cherchons, angoissés », Il répond mystérieusement : « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être « in his quae Patris mei sunt »? « que je dois être aux affaires de mon Père » (Lc 2, 48-49).

 Paroles oh combien mystérieuses. Marie ne se révolte pas. Mais Elle « renouvèle la foi profonde avec laquelle elle a dit « oui » lors de l’Annonciation ; elle doit accepter que la priorité soit donnée au Père véritable et propre de Jésus ; elle doit savoir laisser libre ce Fils qu’elle a engendré pour qu’il suive sa mission ». Elle ne s’arrête pas aux droits de son cœur de Mère ? 

 « Et le « oui » de Marie à la volonté de Dieu, dans l’obéissance de la foi, se répète tout au long de sa vie, jusqu’au moment le plus difficile, celui de la Croix».  Elle est vraiment un modèle.

 Elle reste immuable dans la foi quel que soit le mystère profond de la Révélationqui lui est proposé. Elle est vraiment un modèle pour nous.

 Mais « comment Marie, se demande le pape,  a-t-elle pu vivre ce chemin aux côtés de son Fils avec une foi aussi solide, même dans l’obscurité, sans perdre la pleine confiance dans l’action de Dieu » ?

 A cette question, il répond, « dans  la médiation ». C’est ce que nous révèle son « biographe », saint Luc. Au moment de la naissance de Jésus, après l’adoration des bergers, saint Luc  affirme que Marie « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2, 19)

 « Marie entre dans un dialogue intime avec la Parole de Dieu qui lui a été annoncée, elle ne la considère pas superficiellement, mais elle s’arrête, elle la laisse pénétrer dans son esprit et dans son cœur pour comprendre ce que le Seigneur veut d’elle, le sens de l’annonce ».

 Marie ne s’arrête pas à la contradiction apparente, mais elle sait regarder en profondeur, elle se laisse interpeller par les événements, elle les élabore, elle les discerne et acquiert cette compréhension que seule la foi peut garantir. « C’est l’humilité profonde de la foi obéissante de Marie, qui accueille en elle également ce qu’elle ne comprend pas dans l’action de Dieu, en laissant Dieu ouvrir son esprit et son cœur ».

 On comprend alors cette exclamation de sa cousine Elizabeth : « « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Lc 1, 44). Toutes les générations l’appelleront bienheureuse. Qu’il en soit ainsi de nous dans cette petite église de Rolleboise.

 

 

 

 

 

 

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