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Entraide et Tradition

L’apostolat de la Fraternité

publié dans nouvelles de chrétienté le 11 mars 2015


L’apostolat de la Fraternité Saint-Pie X

 

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Le district des Etats-Unis a interrogé Mgr Bernard Fellay sur le développement de l’apostolat de la Fraternité Saint-Pie X. DICI vous propose la traduction française de cet entretien.

En tant que Supérieur général de la Fraternité, vous visitez régulièrement nos six séminaires et différents pays à travers le monde lors des confirmations. La Fraternité avec ses prêtres, séminaires, prieurés et missions, est-elle en bonne santé ?

Mgr Bernard Fellay : Nous connaissons tous les problèmes normaux de la vie, bien sûr. A l’heure actuelle, je dirais que la Fraternité est en bonne santé, en croissance partout. Nous avons passé le flambeau à la génération suivante. Nous existons depuis plus de 40 ans, nous ne sommes donc plus si jeunes. Avec satisfaction, nous voyons que la Tradition a été transmise. La Tradition se poursuit et se transmet dans la foi et la vie catholiques.

Cette année, si Dieu veut, nous dépasserons pour la première fois les 600 prêtres. Cela dit, nous avons encore besoin de bien plus de prêtres ! Nous devons demander au Bon Dieu plus de vocations ; il y a plusieurs pays que nous ne pouvons pas desservir comme il faudrait. Même des pays comme la France ont besoin de plus de prêtres. Nous desservons près de 70 pays, et nous sommes établis dans presque 35.

Pourriez-vous nous donner des nouvelles du séminaire en construction aux Etats-Unis ?

Le projet est en cours. C’est un énorme projet, vraiment colossal. C’est le plus grand projet de construction dans l’histoire de la Fraternité. J’ai été très impressionné par l’action de la Divine Providence et de saint Joseph. La générosité des fidèles a été très impressionnante. Néanmoins, nous n’avons pas encore fini. La prochaine étape, c’est le toit, suivie des aménagements intérieurs. Nous ne sommes pas encore sûrs, mais nous espérons emménager dans le nouveau séminaire l’année prochaine.

Dans votre dernière Lettre aux amis et bienfaiteurs, vous déplorez les attaques contre la famille. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?

Ce sujet à lui seul pourrait donner lieu à tout un entretien ! La famille est la cellule naturelle, élémentaire de la société humaine. Nous vivons dans un temps très perverti où les ennemis de l’Eglise, les ennemis de la nature humaine travaillent à démolir et à corrompre cette cellule. Et ils le font à plusieurs niveaux, celui de l’union de l’homme et de la femme, qui est une question de nature humaine. Et ils attaquent également la stabilité du mariage et les fruits de cette union : les enfants. La diffusion de la contraception dissocie le plaisir et les responsabilités à l’égard des enfants.
Puis il y a les péchés qui crient vengeance contre le Ciel, comme l’avortement : le meurtre d’innocents dans le sein maternel. C’est au delà de toute description.

Il y a d’autres abominations comme la soi-disant « union » des individus de même sexe, et aussi les théories du genre et de la possibilité de changer de sexe.

Enfin, il y a les tentations habituelles contre la pureté et toutes les vertus, ce qui n’est pas nouveau ou spécial à notre temps. Mais tout cela corrompt le cœur de l’homme au plus profond. Bien sûr, il y a toujours eu des perversions. Mais maintenant, nous les trouvons encouragées par l’Etat, établies dans le droit ! C’est le suicide direct de la société humaine, révoltée contre Dieu.

En face de ces attaques, vous avez mentionné dans votre Lettre notamment deux moyens par lesquels la Fraternité se propose d’aider les familles : nos écoles et les retraites spirituelles. Quelle est l’importance des écoles catholiques ?

De toute évidence, le père et la mère d’un enfant ont la première responsabilité. Pourtant, il y a une autre autorité, qui est aussi père et mère, c’est l’Eglise. Une fois les âmes baptisées, l’Eglise a le devoir et le droit de s’occuper de la formation correcte et de l’éducation de ses enfants qui sont des enfants de Dieu.

C’est dans cette perspective qu’il faut considérer l’école. L’école est une aide apportée aux parents qui ont les premiers droits et devoirs. Les parents ne sont pas en mesure, en général, de s’acquitter entièrement de cette obligation par eux-mêmes. C’est pourquoi la société humaine intervient pour leur fournir la possibilité de l’éducation, et avec l’Eglise l’éducation au plan surnaturel.

Bien sûr, si l’Eglise fait son travail correctement, elle remplit les deux obligations naturelles et surnaturelles de l’éducation, ce qui rend les écoles publiques inutiles. Ceci à condition que le travail soit bien fait ! Mais depuis 50 ans ou plus, l’ensemble du système de l’enseignement catholique a été démoli. Que cela fut l’œuvre de l’Eglise elle-même est presque impensable ; cela est venu des ennemis de l’Eglise, ils ont utilisé le système interne de l’Eglise pour réaliser en partie ce travail.

Nous voyons là, concrètement, la diminution de l’influence de l’Eglise sur la vie humaine naturelle. C’est un signe de la crise, et combien effrayant ! De ce point de vue, nous ne comprenons pas comment certaines autorités ecclésiastiques ne veulent plus que les autorités civiles chrétiennes soumettent l’éducation aux lois de Notre Seigneur, par une sorte de laïcisme pratique. On a l’impression qu’elles ont tout simplement capitulé devant la situation actuelle.

Les écoles de la Fraternité sont donc une partie essentielle de son apostolat ?

Elles le sont, oui, même si elles ne sont pas notre première priorité. La première priorité est la formation des prêtres. Mais comment allons-nous avoir des prêtres si nous n’avons pas éduqué les enfants capables d’accéder à la prêtrise ?

Quelle est l’importance des efforts de la Fraternité en faveur de l’éducation des enfants ?

Nous avons des écoles partout et nous savons que les écoles exigent énormément d’énergie, de moyens humains et financiers. Nous comprenons que les familles nombreuses, en raison de la situation actuelle, aient du mal à fournir les ressources nécessaires au fonctionnement des écoles. Cependant les écoles sont l’un des principaux efforts que fournit la Fraternité, et je peux vous dire que plus de la moitié de nos ressources y sont consacrées.

Que dire des retraites prêchées par nos prêtres ? Comment aident-elles les familles à rester catholiques ?

Les retraites mettent les fidèles devant leurs obligations face à Dieu. Par conséquent, lorsqu’elles sont bien faites, tout rentre dans l’ordre. Dieu merci, ces Exercices spirituels dispensent les grâces nécessaires pour obtenir cette compréhension des choses.

Quel serait votre message aujourd’hui pour les familles ?

Courage ! Vous avez la grâce nécessaire pour faire votre devoir. Dieu est présent. Il vous donnera sa grâce. La croix est lourde, mais elle vient avec la grâce nécessaire pour la porter.

Voyez-vous souvent des exemples édifiants de familles catholiques lors de vos voyages ?

Partout ! Elles sont notre couronne, ces belles familles catholiques ! C’est très encourageant et c’est l’une des meilleures preuves concrètes que la vie catholique est possible aujourd’hui.

La réunion annuelle des prêtres du district des Etats-Unis est consacrée au thème du mariage cette année. Que recommanderiez-vous à ceux qui ont l’intention de se marier ?

Faites usage de la vertu de prudence et ne suivez pas l’aveuglement d’une passion amoureuse. Considérez tous les actes de la vertu de prudence : rechercher les conseils, s’éprouver l’un l’autre, en particulier en ce qui concerne la fidélité et la pureté. Cette question de la chasteté a été comprise et enseignée par les saints comme la garantie de la fidélité dans le mariage. Garder la chasteté avant le mariage est l’une des meilleures garanties, mais elle est souvent oubliée. Il y a une bénédiction spéciale de Dieu pour ceux qui la gardent.

Pour maintenir l’esprit des croisades du Rosaire passées, une statue pèlerine va voyager dans tout le district des Etats-Unis à compter du 25 mars. Pouvez-vous encourager et bénir un tel projet ?

Bien sûr, de tout cœur ! Allez à la Sainte Vierge Marie ; elle est notre Mère. L’avoir plus près de nous ne peut faire que beaucoup de bien.

Quelle partie du message de Fatima, recommanderiez-vous plus particulièrement aujourd’hui ?

La dévotion à son Cœur Immaculé. C’est la clé du message de Fatima. Dieu veut que les fidèles entrent pleinement dans la dévotion au Cœur Immaculé et Douloureux de Marie. Alors faisons-le !

Un dernier mot, Monseigneur ?

Béni soit Dieu ! Rendons grâce à Dieu pour les merveilles qu’Il accomplit !

(Source : FSSPX/USA – Traduit de l’anglais DICI du 09/03/15)

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