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Entraide et Tradition

La « minif pour tous » du dimanche 16 octobre 2016

publié dans regards sur le monde le 18 octobre 2016


 

 

Marion Maréchal et Jean-Frédéric Poisson étaient, sans conteste, les grandes stars de la journée.

Ecrivain, journaliste

Son blog

LMPT n’a rien lâché. Dimanche, entre 24.000 (selon la police) et 200.000 (selon les organisateurs) manifestants ont battu le pavé. Les médias eux-mêmes saluent ce succès : « La manif pour tous fait un retour gagnant » (La Croix« LMPT, un retour inattendu » (TF1).

Certains commentateurs font mine de tordre le nez : ce n’était pas la même mobilisation qu’en janvier 2013 ! Faut-il leur rappeler que ce chiffre de 24.000 annoncé par la police – quand on ne s’en tiendrait qu’à celui-là – est à peine moins élevé que celui de la première manif contre la loi Travail de mars dernier (27.000) et beaucoup plus que celui de l’ultime manif sur le même sujet, en septembre dernier (12.500)… alors que LMPT n’avait pas mobilisé depuis deux ans, et que la loi sur le mariage pour tous est passée depuis plus de trois ans, laissant évidemment penser à plus d’un que tout est plié.

Au début de LMPT, j’écrivais ici qu’il fallait se méfier de la France bien élevée et de son côté diesel : un peu longue à chauffer, mais lorsqu’elle était lancée, son moteur était increvable. Je n’en retire pas une ligne. Avec ses airs de ne pas y toucher, ses mines affables de bonne mère de famille, son impassibilité stoïque quand elle se fait conspuer (en rejoignant le cortège, de nombreux manifestants ont été abreuvés d’insultes ordurières, des collégiens pris à partie et menacés d’être « sodomisés », un père de famille a été molesté… sans parler des « appels à Daech » sur Twitter) ou brocarder par ceux qui ne lui sont pas hostiles mais répètent avec un gentil dédain que l’on ne fait pas de révolution avec de bons sentiments (sans réussir, eux-mêmes, à susciter de mobilisation significative), la locomotive LMPT ne s’est jamais arrêtée. Elle a remorqué (les politiques, le clergé), labouré, semé, essaimé, fait tomber des clôtures que l’on croyait infranchissables, des cordons sanitaires qui préservaient surtout la santé de la gauche, jusqu’à faire fleurir cette droite sans frontières des valeurs, cette droite du bon sens, cette droite… « droite » qui ne louvoie pas, que l’on a pu voir hier sur la tribune, du FN à LR, en passant par le PCD et DLF.

Et à présent, elle lui sert de tuteur et de conscience, la remettant dans l’axe quand elle est tentée de mettre les bouts. Guillaume Peltier a payé, hier, par des sifflets les revirements de son mentor Nicolas Sarkozy.

Valérie Boyer a aussi été chahutée en lieu et place de son candidat François Fillon.

LMPT avait prévenu qu’elle ne lâcherait rien. Jamais.

Marion Maréchal et Jean-Frédéric Poisson étaient, sans conteste, les grandes stars de la journée. Pour le rester, la première devra éviter de taquiner le bonsaï, le deuxième de nager en eaux troubles. Juppé, lundi matin, a réitéré sans ambiguïté son refus de revenir sur la loi Taubira. En participant à la primaire de la droite, Poisson s’est engagé à soutenir le vainqueur. Quid de son intégrité et du slogan « On ne lâchera jamais » s’il finit, mécaniquement, par rallier Juppé ?

Dans la grande débâcle qu’a été ce dernier quinquennat, le mariage pour tous serait la seule victoire. Une victoire à la Pyrrhus, dans ce cas, qui a amorcé l’unification de la droite – la « vraie » droite – en même temps que son réarmement intellectuel et psychologique. Maintenant que l’on se connaît, saura-t-on aborder de concert, avec le même bon sens et sans louvoyer, d’autres graves « dossiers », comme la crise migratoire ?

Au moins Hollande aura-t-il réussi ce vivre ensemble là.

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