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la Syrie

publié dans regards sur le monde le 16 avril 2018


Syrie : Une guerre pour chasser Assad ?
Il y a un peu plus d’un mois encore, la menace de guerre planait, certains la disaient même imminente, entre les USA et la Corée du Nord, leurs chefs d’Etat respectifs tenant des propos belliqueux aggravant la montée des périls. La puissante Chine était prête à se ranger du côté de son voisin coréen, dont elle est le protecteur naturel, leur idéologie communiste commune renforçant leur unité. Et puis, en quelques semaines, non seulement c’est la désescalade, les deux chefs d’Etat étant prêts sinon à se réconcilier , du moins à se rencontrer. L’objet du contentieux s’est, semble-t-il estompé, c’est-à-dire les essais nucléaires de la Corée du Nord… jusqu’à la prochaine fois.
Mais voilà qu’une autre menace se profilerait , une guerre dont le théâtre et le motif seraient la Syrie soutenue par son allié russe. Là encore, tout pourrait arriver. A l’heure où nous écrivons nous ne savons évidemment pas ce qu’il en sera, n’étant pas prophète,
il est possible que la crise se dégonfle ou, au contraire, que la situation s’envenime, quoique les Américains, les Britanniques et les Français, en bombardant sans mandat de l’ONU certains sites en Syrie, un Etat souverain, aient pris un soin méticuleux à ne pas frapper les zones où les Russes se déploient, soucieux de ne pas offrir à Poutine un casus belli.
Ces frappes qui visent des sites qui abriteraient les armes chimiques ou les laboratoires les fabriquant auraient pour objectif de les détruire et d’empêcher Assad de les utiliser. Or, des documents officiels établis par des experts internationaux l’attestent , son arsenal chimique a été évacué du pays en 2014 et détruit sous le contrôle de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui a son siège à La Haye et son laboratoire à Rijswijk, aux Pays-Bas. Néanmoins, on a pu voir à la télévision, dans l’hôpital de Douma, des images d’enfants et de femmes en pleurs qui étaient aspergés d’eau pour chasser les produits chimiques, le chlore qui les auraient atteints à la suite de bombardements de l’armée syrienne. D’autres bambins aspirent de la Ventoline comme pour combattre une crise d’asthme.
Toutefois, à la télévision russe , on voit ces mêmes images mais avec un commentaire différent , accompagné du témoignage donnant une autre interpréta
tion, celle d’un infirmier : « Je travaille à l’hôpital central de Douma, aux urgences. Le 8 avril un immeuble a été bombardé en ville. Les étages supé- rieurs de ce bâtiment ont été détruits et un incendie s’est déclaré aux étages inférieurs . Les habitants des étages supérieurs présentaient
des signes d’asphyxie par les fumées de l’incendie . Nous avons apporté les premiers soins en nous basant sur les symptômes de l’asphyxie. Un homme est venu, je ne le connais pas. Il a dit que c’était une attaque avec des substances toxiques. On a eu peur, des proches des blessés se sont mis à se verser de l’eau les uns sur les autres. Ceux qui n’avaient pas de formation médicale ontcommencé à vaporiser dans la bouche des enfants un remède contre l’asthme.
Nous n’avons vu aucun patient présentant dessymptômes d’intoxication par des substances chimiques. »
Les Russes ont donc qualifiéde fausses les images de victimes de « la prétendue attaque chimique à Douma» publiéessur les réseaux sociaux par des « Casques blancs », des islamistes soigneusement sélectionnés. Moscou estime que l’objectif de ces informations mensongères est de protéger les opposants à Assad et de justifier d’éventuelles actions ultérieures.
Sans preuve , nous ne trancherons pas, pour notre part, entre ces deux lectures des événements, mais on doit rappeler l’une et l’autre alors que les media installés et conformistes, tout comme le gouvernement, n’en donnent qu’une seule. Nous croyons volontiers qu’Assad serait capable d’un tel crime mais nous pensons également que, pour l’éliminer, les Occidentaux peuvent aussi l’accuser de barbarie, comme Bush accusait naguère Saddam Hussein de posséder des «armes de destruction massive»
qui n’ont jamais existé , c’était ce que l’on appellerait aujourd’hui des « fake news». Pourtant, en ce temps-là aussi, les Etats-Unis pré- tendaient en détenir les preuves. La France, alors sous la présidence de Jacques Chirac, n’y a heureusement pas cru et a refusé d’entrer
dans le conflit, contrairem ent à Macron aujourd’hui.
Si la situation est ce qu’elle est en Syrie actuellement, elle est aussi due à l’illusion des Occidentaux , dont la France, qui, il y a bientôt dix ans, croyaient que, dans le sillage du « Printemps arabe » où tant de têtes sont tombées, en Egypte, en Tunisie et en Lybie, cel- le d’Assad allait choir incessamment. Il n’en a rien été car le président syrien jouissait d’un soutien populaire que les autres n’avaient pas, sinon il ne serait pas parvenu à rester longtemps à la tête du pays.
L’armée et la police, là comme ailleurs, auraient pris position contre lui pour le balayer. L’ opposition syrien ne, renforcée par les djihadistes n’a de force actuellement que par le soutien de l’étranger . Désormais, pour mettre fin à la guerre civile dans ce pays, plus personne ne pose en préalable le départ de son actuel dirigeant. Surtout ce qui reste de chrétiens dans ce malheureux pays qui
continuent de voir en Assad le protecteur de leur minorité. Pour le contraindre à quitter le pouvoir, les occidentaux souhaitent son arrestation pour crime contre l’humanité, consécutive à une utilisation d’armes chimiques qui reste à prouver . Alors que la guerre est presque terminée, pourquoi Assad se me ttrait-il à dos le monde entier par l’utilisation d’armes « chimiques ». En tout cas, les mauvaises langues remarquent qu’il est plus facile à notre « Ju piter » de canonner à grand bruit médiatique derrière ses « lignes rouges » avec des missiles hors de prix que de
faire régner l’ordre chez nous, dans les banlieues, dans les facs ou à Notre-Dames-des-Landes.
(Source le Bulletin d’André Noël)
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