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Pie XII a-t-il abandonné les juifs lors de la dernière guerre

Pie XII a-t-il abandonné les juifs lors de la dernière guerre

publié dans nouvelles de chrétienté le 9 juin 2010


Pie XII a-t-il abandonné les juifs lors de la dernière guerre ?

Dans France Catholique, Olivier Bonnassies, converti au catholicisme, revient sur cette question, avec de nombreuses preuves.

1. Pie XII s’est rendu compte rapidement que ses dénonciations du nazisme entraînaient de très lourdes répercussions pour les populations et pouvaient se révéler contre-productives pour les Juifs,

2. Le Pape a alors mis en place une politique efficace d’actions secrètes, contribuant à sauver en Italie et dans le Monde entier des centaines de milliers de Juifs.

Cette politique d’actions secrètes s’inscrivait dans la continuité de son action personnelle dès ses débuts comme Prêtre, puis comme Nonce, et enfin Pape

3. Entre 1943 et 1945, à Rome, le Général Karl Wolff menaça à plusieurs reprises d’enlever le Pape, d’exterminer toute la curie, ou d’occuper le Vatican, tout en prétendant parallèlement à Hitler que le Pape coopérait. 4.Après la guerre, tous les juifs qui avaient vécu de près les événements célébraient avec admiration la politique d’action secrète du Pape en faveur des Juifs.

4. Ce n’est qu’en 1963, que la pièce de théâtre « Le Vicaire », écrite par 2 communistes avec l’aide et des documents du KGB pour nuire à l’Eglise, fait naitre une légende sur Pie XII, dépeint comme indifférent voire hostile à la cause des Juifs.

5. Tous les enquêteurs, y compris Juifs, ont depuis lors confirmé la vérité historique connue dès la fin de la guerre, conforté par d’innombrables témoignages et des centaines de documents. Les accusateurs de Pie XII n’ont pu identifier aucun document probant contre Pie XII

Continuer à diffuser la légende née en 1963, contre la vérité historique, constitue un mensonge et une diffamation. Ce n’est pas un service à rendre ni aux juifs, ni à la vérité, ni à l’Histoire.

Pie XII a fait tout ce qu’il a pu, de bien des manières, et il a risqué sa vie pour les juifs.

1. Nous avons toutes les preuves pour affirmer que Pie XII s’est rendu compte très tôt que ses protestations avaient de très graves conséquences pour les populations et entraînaient de lourdes répercussions.

– En Hollande, par exemple, lorsque l’évêque d’Utrecht a protesté contre le nazisme, la répression a été immédiate et terrible. Après la lettre des évêques des Pays-Bas condamnant “ le traitement injuste et sans merci réservé aux juifs”, lue dans les églises en juillet 1942, les nazis ont déporté des multitudes de juifs et de chrétiens, dont Edith Stein. La Hollande détient à cause de ces protestations le triste record de l’extermination de la communauté juive (85%).

– En Pologne, l’archevêque Sapiéha de Cracovie et deux autres évêques polonais demandaient au pape de ne pas publier de lettre sur ce qui se passe en Pologne, vu la férocité des représailles.

– Tous les Evêques allemands dissuadaient aussi le Pape de parler fort. Hitler surveillait l’Eglise de très près.

– Le Pape lui-même confia à ses émissaires chargé de parcourir l’Europe pour recueillir des informations sur les persécutions : « Dites-leur que le pape souffre avec eux, il souffre avec les persécutés (…) Si par moments il n’élève pas d’avantage la voix, c’est pour ne pas causer de pires maux » (cf. Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre Mondiale : 20 volumes rassemblés pendant 15 ans par 3 jésuites).

– Robert Kempner, magistrat juif d’origine allemande, procureur adjoint au procès de Nuremberg écrit à ce sujet en 1964 : « Toute prise de position à caractère propagandiste de l’Eglise contre le gouvernement de Hitler aurait non seulement été un suicide prémédité, mais elle aurait accéléré l’assassinat d’un nombre bien plus grand de juifs et de prêtres ».

– Survivant de l’Holocauste, le Grand rabbin du Danemark explique que « si le Pape avait été plus explicite, Hitler aurait sans doute massacré beaucoup plus que six millions de juifs et peut-être dix millions de catholiques ».

– De fait, une proportion très élevée du clergé européen a été tué dans des camps.

2. Mais le Pape a agit secrètement, constamment, activement, et de façon très continue dès ses débuts comme Prêtre, puis comme Nonce, et enfin en tant que Pape

– Dans sa jeunesse, un des grands amis du jeune Pacelli, Guido Mendez, était juif. Ils ont célébré Shabbat ensemble et Mendez a appris l’hébreu au futur pape. Pie XII l’a ensuite aidé à se sauver en Palestine au début de la guerre.

– En tant que Nonce apostolique en Allemagne de 1917 à 1929, d’abord à Munich puis à Berlin. Sur quarante-quatre discours prononcés pendant ces douze ans, quarante dénoncent un aspect ou un autre de l’idéologie nazie.

– En 1917, il intervient pour protéger les juifs de Palestine contre les Turcs Ottomans.

– En 1926, il aide le chef de l’Organisation sioniste mondiale à rencontrer les autorités du Vatican pour promouvoir un foyer juif en Palestine.

– En juillet 1933, il est l’acteur principal d’un concordat avec le Reich d’Hitler, pour sauvegarder un minimum d’institutions et de libertés en faveur des catholiques allemands, et pour donner une base juridique à d’éventuelles protestations. Il le signe malgré son dégoût pour le comportement inique du gouvernement allemand, qui fait pression en jetant en prison plus de quatre-vingt dix prêtres et en fermant neuf journaux catholiques.

– En mars 1935, dans une lettre ouverte à l’évêque de Cologne, il traite les nazis de “faux prophètes, orgueilleux tel Lucifer”. Toujours en 1935, devant des milliers de pèlerins à Lourdes, il accable les idéologies “possédées par la superstition de la race et du sang”. Des centaines de documents attestant de l’opposition de Mgr Pacelli au nazisme peuvent être vus sur le site www.pavethewayfoundation.org

– Il est ensuite Secrétaire d’Etat et travaille activement (on détient des brouillons de sa main) à l’écriture de la grande encyclique de condamnation du nazisme, « Mit brennender Sorge », qui est diffusée, cachée et lue par surprise, en allemand, le 14 mars 1937, dans toutes les églises d’Allemagne, car il n’existe déjà plus de liberté de la presse. (cf. extraits 1)

– Durant son mandat, le Secrétaire d’Etat proteste dans cinquante-cinq lettres officielles au gouvernement allemand. Ribbentrop et Steengracht, ministre et sous-secrétaire aux affaires étrangères du IIIe Reich, déclarent à Nuremberg : « Nous avions des tiroirs pleins des protestations du Vatican. »

– Devenu Pape le 2 mars 1939, il est le premier à parler, dans son Radio message de Noël 1942, des « centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive »

– Sa première encyclique en tant que Pape, « Summi pontificatus », de 1939, était si clairement anti-raciste que les avions alliés en lâchèrent des milliers de copies sur l’Allemagne.

– Lorsque le 20 septembre 1943 les allemands qui avaient investi Rome 10 jours plus tôt exigent des juifs de la ville 50 kg d’or sous peine d’être déportés, la communauté juive ne pouvant en réunir que 35 kg, le grand Rabbin de Rome, Zolli, fait appel à Pie XII qui sans hésiter fait fondre les vases sacrés des paroisses de Rome et apporte les 15 kg manquants.

– Des bateaux étaient spécialement affrétés par le Vatican pour évacuer des juifs deux fois chaque année, de 1939 à 1945, vers la République Dominicaine, le Canada, le Mexique et Cuba. Comme de nombreuses nations n’acceptaient pas les juifs, il leur était fournis à Rome de faux certificats de baptême.

– Le Pape stoppa personnellement la déportation de dizaine de milliers de Hongrois quand il en appela au Régent de Hongrie.

– Il arrêta personnellement la déportation de juifs romains le 16 octobre 1943. En un jour, le Vatican parvint à cacher, nourrir et soutenir plus de 7.000 juifs, malgré les fusils allemands sous ses fenêtres. La quasi totalité dés basiliques, églises, séminaires et couvents a hébergé et aidé les juifs. Sœur Pascalina Reynart, la secrétaire de Pie XII, amenait de la nourriture aux couvents qui cachaient les juifs de Rome, parfois dans des monastères de clôture, ce qui suppose forcément une dispense papale. En 1943, 3.500 juifs sont logés à Castel Gandolfo et 400 sont enrôlés dans la Garde Pontificale, soit près de la moitié de la communauté juive de Rome. 7.000 juifs de Rome environ ont été sauvés par l’Eglise. Pendant le procès Eichmann de 1961, le Pape a fait l’objet d’un jugement qu’il vaut la peine de relire, par Gideon Hausner, procureur général d’Etat à Jérusalem : « A Rome, le 16 octobre 1943, une grande rafle a été organisée dans le vieux quartier juif. Le clergé italien a participé à l’opération de sauvetage, les monastères ont ouvert leurs portes aux juifs, le Pape est intervenu personnellement en faveur des juifs arrêtés à Rome ».

– Lorsqu’on a remis au cardinal Palazzani la médaille des « justes » pour avoir sauvé des juifs au séminaire romain, il affirma : « le mérite en revient entièrement à Pie XII qui a ordonné de faire tout ce qui était possible pour sauver des juifs de la persécution »

– On sait aussi que Pie XII était régulièrement informé des tentatives d’assassinat d’Hitler entre 1939 et 1940. Sir d’Arcy Osborne, le chargé d’affaire britannique qui était en contact à ce sujet avec Pie XII note dans son carnet : « Jamais dans l’histoire un pape n’a été engagé d’une façon si délicate dans une conspiration tendant à renverser un tyran par la force. »

– Et après la guerre, c’est encore le Pape Pie XII qui décida l’abstention du Vatican qui permit la création de l’Etat d’Israël à l’ONU en 1948.

– Il est reconnu que l’action de l’Eglise a sauvé plus d’un demi-million de juifs et Pie XII a toujours encouragé cela. Il a, à lui seul, sauvé plus de juif que tous les autres leaders religieux du monde réunis.

3. A Rome, le Général Karl Wolff menaça continuellement Pie XII de l’enlever, d’exterminer toute la curie, ou d’occuper le Vatican, tout en assurant parallèlement Hitler de la coopération du Pape.

– Le Général en chef nazi à Rome a confirmé ces choses de nombreuses fois avant sa mort et une interview de lui est disponible sur le site de Gary Krupp. La déportation du Pape devait se faire au Lichtenstein mais le Général, pensant que ce serait un désastre pour l’Allemagne qui aurait risqué la désertion des soldats catholiques de l’armée, assurait sans cesse Hitler de la coopération du Pape. Ces rapports, qui font croire que le Pape penche parfois pour les positions allemandes, sont les seuls documents qui ont pu faire laisser penser une certaine compromission à certains, mais il faut bien analyser le contexte de leur rédaction.

– Pie XII, de son côté était en permanence tourmenté par l’alternative dramatique dans laquelle il se trouvait : agir le plus possible mais seulement en secret pour préserver les populations, au risque de paraître ne pas faire assez, ou hurler et passer pour un héros mais en déclenchant une répression terrible contre des multitudes d’innocents.

– Le Pape forma un gouvernement en exil pour se prémunir contre les menaces nazies et il fixa les dispositions du Conclave qui devait élire le nouveau Pape, dans un pays libre, s’il venait à être arrêté.

4. Avant 1963, tous les juifs et ceux qui avaient vécu les événements célébraient unanimement tous les efforts du Pape. Ce n’est qu’après la pièce de théâtre « Le Vicaire » de Rolf Hochhuth qu’est née la légende de l’indifférence de Pie XII. On sait maintenant qu’elle a été écrite par 2 communistes avec l’aide financière et les documents du KGB, pour nuire à l’Eglise, dans le cadre d’une opération baptisée « SEAT TWELVE ».

– Cette action du KGB était motivée parce que Pie XII était aussi un Pape anticommuniste.

– Depuis cette date, les pseudo-scandales se succèdent : l’ouvrage de John Cornwell, le film Amen de Costa-Gavras, la plaque contre Pie XII à Yad Vashem, etc. Les manipulations ont beau être dénoncées par des historiens sérieux, elles restent malheureusement inconnues du grand public …

– Mais avant 1963, tous les responsables d’Israël ont sans cesse remercié le Pape et célébré ses efforts :

– Après la guerre, par exemple, l’ancien Consul d’Israël à Milan Pinhas Lapide déclara : « L’Eglise catholique sous le Pontificat de Pie XII fut l’instrument qui sauva 700.000 mais probablement jusqu’à 860.000 juifs d’une mort certaine de la main des nazis. Ces chiffres dépassent de très loin ceux de toutes les autres églises, institutions religieuses et organisations de secours réunis » (Three Popes and the Jews, 1967)

– A la mort de Pie XII, Golda Meir, premier ministre d’Israël, déclara à l’ONU en 1958 : « Pendant les 10 années de la terreur nazie, quand notre peuple a souffert un martyr effroyable, la voix du Pape s’est élevée pour condamner les bourreaux et pour exprimer sa compassion envers les victimes. Nous perdons un grand Serviteur de la Paix »…

– Albert Einstein, cité par l’hebdomadaire Time en 1949 déclare qu’alors que toutes les institutions ou les Etats abandonnaient les juifs, l’Eglise Catholique a été « la seule » qui soit intervenue.

– Car effectivement, tous les autres ont été lâches ou hostiles : le grand Mufti de Jérusalem se déplaça à Berlin pour faire allégeance à Hitler et une légion musulmane combattra au service des nazis en Bosnie, aux côtés de l’armée allemande. Roosevelt, Churchill, de Gaulle, Staline ne firent jamais aucune déclaration en faveur des juifs. Les résistants qui faisaient sauter des trains à travers l’Europe n’entreprirent jamais d’arrêter ou de saboter les convois de déportés. Les Etats-Unis ne sauvèrent en les accueillant que 22.000 juifs au total alors qu’ils auraient pu faire bien plus. A la fin de la guerre, les autorités britanniques refoulèrent les juifs sortis des camps qui voulaient entrer en Palestine.

– De qui peut-on dire qu’il a fait pour les juifs quelque chose que le Pape n’ait pas fait ? Personne !

– Le Rabbin David Dalin, de New York, a fait en 2001 une précieuse étude historique qu’il conclut ainsi : “Pie XII ne fut pas le Pape de Hitler, loin de là. Il fut l’un des soutiens les plus fermes de la cause juive, à un moment où elle en avait le plus besoin…On peut lire dans le Talmud que ‘celui qui sauve une seule vie sauve l’humanité’. Pie XII, plus qu’aucun autre homme d’Etat du XXe siècle, a accompli cela à l’heure où le destin des Juifs européens était menacé. Aucun autre Pape n’avait été autant loué par les juifs avant lui, et ils ne se sont pas trompés. Leur gratitude ainsi que celle de tous les survivants de l’Holocauste prouve que Pie XII fut véritablement et profondément un Juste parmi les Nations ”.

– Des centaines d’autres témoignages équivalent sont disponibles (cf. extraits Lien 2 ou le reportage H2O news présentant les témoignages filmés de juifs sauvés dans les couvents et églises de Rome par Pie XII, qui clament qu’ils lui doivent la vie).

5. Après des années d’enquête, il n’y a finalement aucun document probant pour accuser Pie XII de quoi que ce soit contre les juifs, alors qu’il y a des centaines de documents et de témoignages pour dire tout ce qu’il a fait pour eux. Il faut comprendre que continuer à mentir et à diffamer Pie XII n’est pas un service à rendre ni aux juifs, ni à la vérité, ni à l’Histoire.

– La diffamation de Pie XII n’est pas juste et elle risque paradoxalement de renforcer les tentations négationnistes, parce que les gens découvriront tôt où tard la vérité, et le sentiment naturel de colère, d’autant plus forts que l’erreur aura été propagée plus fortement et plus longtemps, provoquera inévitablement des remises en cause qui pourraient viser injustement d’autres questions historiques beaucoup plus graves.

– C’est d’ailleurs pour cela que parmi les plus actifs défenseurs de l’héroïcité des vertus de Pie XII se trouvent de nombreux juifs (cf. par exemple le site de la Pave the Way Fondation de Gary Krupp).

– Les archives du Vatican ont été ouvertes jusqu’en 1939 et certaines sections jusqu’en 1947 comme le demandaient les détracteurs de Pie XII, mais aucun d’entre eux n’est venu consulter quoi que ce soit depuis 2 ans.

– Il est plus que temps de réhabiliter la grande figure de Pie XII, pour le bien de l’Eglise, des juifs, de leurs relations amicales et aussi, tout simplement au nom de la vérité historique.

Bibliographie :

Actu Apostolicae Sedis, XXXI-XXXVII (1939-1945), Libreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican, 1939-1945.
Documents pontificaux de Sa Sainteté Pie XII, Saint-Maurice, Saint-Augustin, 1939-1958, 20 vol.
Pierre Blet SJ, Robert A. Graham, Angelo Martini… (éds), Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre mondiale, Libreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican, 1965-1981, 12 vol.
Pierre Blet SJ., Pie XII et la Seconde Guerre mondiale d’après les archives du Vatican, Paris, Perrin, 1997.
Owen Chadwick, Britain and the Vatican during the second World War, Cambridge University Press, 1986.
Jean Chélini et Joël-Benoît d’Onorio, Pie XII et la Cité, Paris-Aix-Marseille, Téqui, 1988.
Jean Chélini, L’Eglise sous Pie XII, Paris, Fayard, 1983-1985, 2 vol.
Paul Duclos, Le Vatican et la Seconde Guerre mondiale, Pedone, 1955.
André-François Poncet, Au Palais Farnèse. Souvenir d’une ambassade à Rome (1939-1940), Paris, 1961.
Jean-Baptiste Duroselle, La Décadence, 1932-1939, Paris, Le Seuil, 1983.
Roger Maria, De l’Accord de Munich au Pacte germano-soviétique du 23 août 39, Paris, L’Harmattan, 1995.
Jean-Marie Mayeur (dir.), Histoire du christianisme, t. 12, Guerres mondiales et totalitarismes (1914-1958), Paris, desclée-Fayard, 1990.
Xavier de Montclos, Les Chrétiens face au nazisme et au stalinisme. L’épreuve totalitaire, Paris, Plon, 1983.
Jacques Nobécourt, « Silence de Pie XII », dans Philippe Levilain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, Paris, Fayard, 1994.
Charles Klein, Pie XII face aux nazis, Paris, S.O.S., 1975.
Saul Freidlander, Pie XII et le IIIe Reich. Documens, postface d’Alfred Grosser, Paris, Le Seuil, 1964.

– Le 29 novembre 1945, 80 délégués des réfugiés juifs viennent voir Pie XII et se déclarent « très honorés de pouvoir remercier personnellement le Saint Père pour la générosité qu’il leur a démontré pendant la terrible période du nazisme et du fascisme ».

Voir aussi l’évènement strasbourgeois du 10 janvier 2010 : La Shoah et son ombre

Notes

(1) : « Quiconque identifie, dans une confusion patnhéiste, Dieu et l’univers, abaissant Dieu aux dimensions du monde ou élevant le monde à celles de Dieu, n’est pas de ceux qui croient en Dieu.

Quiconque, suivant une prétendue conception des anciens Germains d’avant le Christ, met le sombre et impersonnel destin à la place du Dieu personnel, nie par le fait la Sagesse et la Providence de Dieu, nie « fortement et suavemet agit d’une extrêmité du monde à l’autre » (Sg 8, 1) et conduit toutes choses à une bonne fin : celui-là ne peut pas prétendre à être mis au nombre de ceux qui croient en Dieu. » (2. « Vraie foi en Dieu »). « Nous adressons un salut particulièrement cordial aux parents catholiques. Les droits et les devoirs des éducateurs à eux conférés par Dieu sont précisément dans le moment présent l’enjeu d’une lutte telle qu’on en peut à peine imaginer une qui soit plus lourde de conséquences. L’Eglise ne peut attendre pour commencer à gémir et à se plaindre que les autels soient dévastés, que des mains sacrilèges aient incedié les temples. Si l’on tente par une éducation ennemie du Christ, de profaner ce tabernacle qu’est l’âme de l’enfant consacrée par le baptême, si de ce temple vivant de Dieu on veut arracher la lampe éternelle de la foi du Christ pour lui substituer la lumière trompeuse d’une contrefaçon de la foi qui n’a plus rien à voir avec la foi de la Croix, alors la violation spirituelle du temple est proche… » ((11. « Aux fidèles du laïcat »). )

(2) : – Dès 1944, le grand rabbin de Jérusa­lem, Isaac Herzog, a déclaré : « Le peuple d’Israël n’oubliera jamais ce que Pie XII et ses éminents délégués, inspirés par les principes éternels de la religion qui forment la base d’une civilisation authentique, sont en train de faire pour nos malheureux frères et sœurs, au moment le plus tragique de notre histoire. Une preuve vivante de la divine providence dans ce monde ».

– La même année, le sergent-major Joseph Vancover a écrit : « Je voudrais vous parler de la Rome juive, d’un grand miracle : celui d’avoir trouvé des milliers de juifs à Rome. Les églises, les couvents, les religieux et les religieuses et surtout le Pape sont venus en aide aux juifs et les ont sauvés en les arrachant des griffes des nazis et des fascistes italiens qui collaboraient avec ces derniers. Cacher et nourrir les juifs pendant les mois de l’occupation allemande a nécessité de grands efforts non dénués de risques. Certains religieux ont payé de leur vie cette œuvre de sauvetage. Toute l’Eglise a été mobilisée à cet effet et elle a agi avec beaucoup de fidélité. Le Vatican a été le centre de toutes les opérations d’assistance et de sauvetage dans les conditions de la présence et de la domination nazies ».

– Voici maintenant une lettre envoyée depuis le front italien par le soldat Eliyahu Lubisky, membre du kibboutz socialiste Bet Alfa. Elle a été publiée dans l’hebdomadaire « Hashavua » le 4 août 1944 : « Tous les réfugiés évoquent l’aide louable du Vatican. Des prêtres ont mis leur propre vie en danger pour cacher et sauver des juifs. Le Pape lui-même a participé à l’opération de sauvetage des juifs ».

– Un autre document, du 15 octobre 1944, le rapport du commissaire extraordinaire des communautés juives de Rome, Silvio Ottolenghi : « Des milliers de nos frères ont été sauvés dans les couvents, les églises, les zones extraterritoriales. Le 23 juillet, on m’a donné l’ordre d’être reçu par Sa Sainteté, que j’ai remerciée au nom de la communauté de Rome pour l’assistance héroïque et bienveillante que nous avons reçue du clergé dans les couvents et les collèges… J’ai fait part à Sa Sainteté du désir de nos coreligionnaires de la capitale de venir le remercier en masse. Mais cette manifestation ne pourra avoir lieu que lorsque la guerre sera finie, pour ne pas nuire à tous ceux qui ont encore besoin de protection dans le nord ».

– En septembre 1945, le Secrétaire général du Congrès juif mondial remercie personnellement le Pape pour ses diverses interventions et fait un don aux œuvres du Vatican “en reconnaissance de l’aide apportée par le Saint-Siège aux juifs persécutés par le fascisme et le nazisme”.

– En 1955, l’Union des Communautés juives italiennes déclare que le 17 avril sera la “Journée de reconnaissance pour l’aide apportée par le Pape pendant la guerre”.

– Fait exceptionnel, le 26 mai 1955, l’Orchestre philharmonique d’Israël se rend au Vatican pour y interpréter la Septième Symphonie de Beethoven, et exprimer ainsi la reconnaissance d’Israël envers le Pape pour l’aide apportée aux juifs pendant l’Holocauste.

– Pinchas Lapide, diplomate et historien israélien, rapporta que beaucoup avaient proposé une forêt de 860.000 arbres dans les collines de Judée pour le souvenir de tous les juifs qu’il a aidé à sauver.

– Et William Zucker­mann, directeur de la revue « Jewish Newsletter », a écrit : « Tous les juifs d’Amérique lui rendent hommage et expriment leur tristesse parce qu’il n’y a probablement pas d’homme d’Etat de cette génération qui ait plus aidé les juifs à l’heure du drame. Plus que quiconque nous avons pu bénéficier, pendant les années de persécution et de terreur, de la grande et charitable bonté, de la magnanimité de ce Pape que nous regrettons ».

– Le 13 février 1945, le Grand Rabbin de Rome, Israël Zolli et son épouse reçoivent le baptême et prennent les prénoms d’Eugenio et d’Eugenia en témoignage de gratitude pour l’action de Pie XII pour les juifs.

– Le 21 septembre 1945, le Dr Léo Kubwtski, secrétaire du Congrès Mondial hébraïque vient remercier Pie XII à Rome.

Source : France catholique

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