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Entraide et Tradition

Mgr Schneider et la communion dans la main. Analyse de son livre « Corpus Christi ».

publié dans la doctrine catholique le 27 novembre 2017


 

Mgr Athanasius Schneider défend le rite de la communion sur la langue.

 

Analyse de son livre « Corpus Christi »

Je crois que l’on peut résumer la pensée de Mgr Schneider sur ce sujet de cette façon: il faut restaurer le mode ancien de  la distribution de la Communion, la communion sur les lèvres, parce que, sous les apparences du pain et du vin, se trouvent le Corps et le Sang de Notre Seigneur. C’est le Seigneur et Maître de l’univers que  que nous recevons. A lui est du la plus grande  gloire et le plus grand des respects. Ce que manifeste évidemment l’ancienne  manière de faire. Il développe un ensemble d’arguments forts probants Il ne ménage pas ses efforts pour convaincre.

Je voudrais vous présenter ce petit livre de Mgr Schneider sur la Sainte Eucharistie, plus exactement sur  la communion dans la main, intitulé  « Corpus Christi » et en sous-titre : « la communion dans la main au cœur de la crise de l’Eglise ».

 

Ce livre est petit par la taille. Il fait à peine 108 pages. Il est préfacé par le cardinal Burke, préface qui fait à elle seule, déjà 17 pages… Mais s’il est petit par la taille, il est  un chef d’œuvre de foi, un chef d’œuvre  de combativité fondée sur la foi en l’Eucharistie. Ce livre est un appel solennel au respect dû à l’Eucharistie. Notre prélat veut, il voudrait l’abandon par la hiérarchie de l’Eglise de la distribution de la communion dans la main. Il voudrait, il veut le retour dans l’Eglise de  la distribution traditionnelle de la communion dans la bouche par le prêtre lui-même.

 

C’est la thèse qu’il soutient, qu’il défend.

 

Il multiplie les raisons théologiques. Ces raisons sont développées dans les quatre premiers chapitres. Il multiplie ensuite les raisons pastorales pour justifier ce retour à la mode ancienne. C’est le chapitre 5. Il conclut enfin en faisant entendre la voix du Magistère, le Concile de Trente. Il fait aussi entendre de merveilleux passages de saint Françoise d’Assise. Les textes que l’évêque a trouvés sont tout simplement merveilleux. Ecoutez en un qui vous donnera le désir  de le lire et de le faire connaitre à votre entourage.

 

Voici un petit passage de saint François d’Assise sur le respect que l’on doit à la Sainte Eucharistie. Il écrit aux custodes de ses monastères : « Je vous en prie donc instamment, vous tous mes frères en vous baisant les pieds et avec tout l’amour dont je suis capable : témoignez tout le respect et tout l’honneur que vous pouvez au Corps et au Sang très saint de notre Seigneur Jésus-Christ, en qui tout ce qu’il y a dans le ciel et tout ce qu’il y a sur la terre a été pacifié et réconcilié au Dieu tout puissant »… « Je vous en prie, et avec d’autant plus d’insistance que la consigne ne vient pas de moi : lorsque vous le jugerez opportun et raisonnable, suppliez humblement les clercs de vénérer par-dessus tout le Corps et le Sang très saints de Notre Seigneur Jésus-Christ, ainsi que les manuscrits contenant Ses saints noms et les paroles par lesquelles on consacre Son corps. Les calices, les corporaux, ornements d’autel et tout ce qui sert au saint sacrifice, qu’ils les traitent aussi comme des objets très précieux. Si le très Saint Corps du Seigneur se trouve quelque part misérablement logé, les clercs doivent, selon le commandement de l’Eglise, le mettre et le tenir sous clef en place d’honneur ; ils doivent le porter avec grand respect et l’administrer aux autres avec discernement. (…) Dans toutes vos prédications, enseignez au peuple qu’il doit faire pénitence, et que nul ne peut être sauvé s’il ne reçoit le Corps et le Sang très saints du Seigneur. Lorsque le prêtre le consacre sur l’autel, ou lorsqu’il le transporte que tout le monde se mette à genoux pour rendre louange, gloire et honneur au Seigneur Dieu, vivant et vrai. » (François d’Assise, Lettre aux custodes)

 

Quant à Renaissance Catholique qui a édité la traduction française de ce livre, la direction – M Maugendre –  a décidé, quant à elle, d’envoyer ce livre à 3000 prêtres français de moins de 60 ans et de l’envoyer aux 100 évêques de France. Belle diffusion.

 

Parcourons, si vous le voulez bien ce livre pour en tirer tout l’enseignement très précieux.

 

Chapitre 1 :

 

Peter  ( 1967-1973), un enfant eucharistique au temps des persécutions

 

C’est un chapitre émouvant qui raconte la vie d’un enfant dans sa dévotion à la sainte Eucharistie.

 

Chapitre 2 :

 

La Sainte Messe, notre divin trésor.

 

Ce chapitre 2 est consacré à la beauté de la messe et à sa grandeur. Il a cette phrase magnifique qui résume  toute notre foi sur la sainte Messe : « La sainte Messe coïncide en substance avec le saint Sacrifice du Golgotha. Nous nous y retrouvons devant la même œuvre accomplie par le Christ sur la Croix et devant ce que Lui, éternel et souverain prêtre, accomplit en ce moment et pour toujours dans les cieux, en présence de la Sainte Trinité » (p. 33)  De cette œuvre, notre auteur en précise les finalités essentielles ; d’abord sa finalité latreutique « c’est le sacrifice de la nouvelle et éternelle alliance, sacrifice de la suprême glorification et adoration de Dieu, un et Trine » ; puis sa finalité rédemptrice, satisfactoire : « Pour cette raison, la sainte messe est aussi l’unique sacrifice efficient pour la rédemption du genre humain et la sanctification de toute la Création ».

 

C’est, de fait, en cela que consiste essentiellement la sainte Messe.

 

Plus pastoralement, il dit : chaque fois que nous assistons à la messe, « nous nous  transportons au Golgotha »

 

C’est pourquoi il est juste de dire que la Messe est le grand trésor de l’Eglise.

 

Et c’est parce que la Messe est ce grand trésor, qu’elle fut toujours entouré d’estime, d’adoration.

Il cite l’exemple des Irlandais à l’époque où la messe était interdite chez eux comme elle le fut interdite en France pendant la Révolution : avec quelle dévotion, révérence et amour, les paysans y assistaient.

 

Il cite le livre du RP Augustine OFM : p 35

 

Il conclut cet exemple en disant : de tels exemples d’amour, de révérence et de dévotion envers la sainte messe aux temps de la persécution ne peuvent que vous aidez puissamment à réveiller nos âmes et les  embraser d’un amour et d’un respect renouvelés pour l’Eucharistie » (p. 35)

 

Le Père Augustine, dans son livre, cite le comte de Montalembert : p 36

 

Il cite également le cardinal Newman.

 

Nous devons donc imiter ce respect que nos anciens manifestaient à l’égard du Christ. Il écrit : « chaque fidèle, quand il s’approche du corps divin du Christ au moment de la communion doit Lui manifester non seulement la pureté intérieur de son âme mais aussi l’adoration extérieure de son corps et le saluer en s’agenouillant, en signe d’humilité, mais aussi d’enfance spirituelle, en ouvrant la bouche et en se laissant nourrir du Christ de la main du prêtre qui, lors de la messe, agit in persona Christi. La vraie grandeur se révèle lorsqu’on s’incline » p. 38) D’aucuns disent : « l’homme n’est grand qu’à genou ».

 

Pour justifier cette attitude, notre auteur cite également saint Pierre Julien Eymard qui développe la même idée, l’adoration due à l’Eucharistie, Corps du Christ : p. 39

 

Il conclut ce chapitre par ces mots : « Recevons le Seigneur eucharistique avec amour et pureté de cœur, en un geste d’adoration, en nous agenouillant. Recevons le Seigneur eucharistique en un geste d’humilité, de modestie, en ouvrant la bouche et en accueillant ainsi le Saint des Saints, le Roi de l’univers, caché  dans la petite et sainte hostie. O Seigneur, par Ta présence dans l’Eucharistie nous possédons tout et rien ne nous fera défaut » (p. 40-41)

 

Chapitre 3 :

 

la sainte communion. La majesté cachée du Divin Amour.

 

Ce chapitre est un vrai plaidoyer pour manifester à la sainte Eucharistie l’adoration qui lui est due. Il en multiplie les raisons en 11 considérations.

 

Ière considération : C’est un signe de vitalité de l’Eglise lorsque la piété  à l’égard de l’Eucharistie est intense. Il  écrit : « l’Eglise a connu ses périodes les plus fructueuses lorsqu’elle a rendu une profonde vénération et adoration à la Très Sainte Eucharistie » (p. 43)

 

A contrario, il faut dire que « l’irrespect » à l’égard de l’Eucharistie est un signe de décadence et de crise dans l’Eglise. Notre auteur ne cessera de le dire tout au long de son livre.

 

2ème considération : « Le culte authentique de l’Eglise doit être conforme au modèle de la prière du Christ » (p. 44), pleine de révérence et d’adoration de son Père. C’est ce culte que Dieu apprécie comme l’exprime la Lettre aux Hébreux : « Rendons à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte (cum metu et reverentia) car notre Dieu est aussi un feu dévorant ».

 

Voilà pourquoi la liturgie de l’Eglise doit être célébrée aussi avec  crainte et révérence. Cela vaut tout particulièrement pour la réception de la Sainte Eucharistie.

 

3ème considération : le renouveau liturgique prévu par le Concile Vatican II et son document Sacrosanctum concilium veut aller dans ce sens : d’une toujours plus grande révérence dans les actes liturgique. Notre auteur résume les trois grands principes qui ont animés la pensée des pères conciliaires :

 

De fait, le Concile Vatican II a consacré son premier document à la sainte liturgie. Trois principes émergent parmi tous ceux ayant guidé le renouveau de la liturgie :

 

1. Les rites doivent exprimer plus clairement leur orientation vers Dieu, vers le Ciel, vers la contemplation (SSC, n° 2 et 8)

 

2. La sainteté des textes et des rituels doit être plus clairement exprimée (SSC n° 21)

 

3. Nulle innovation ne doit être introduit qui ne soit organiquement liée aux formes déjà existantes et ne porte à une véritable utilité spirituelle (SSC n°23)

 

Le saint Concile, en liturgie, ne voulait nullement un « aggiornamento » qui change tout et bouleverse tout.

 

En résumant la pensée du Concile dans son œuvre liturgique et en rappelant tout particulièrement ces trois principes, notre auteur, habilement, prépare sa défense et expose déjà les principes qui vont guider sa « critique » du nouveau processus de la distribution de la communion qui ne favorise en rien, bien au contraire l’utilité spirituelle des fidèles, ni leur adoration ni leur contemplation.

 

Il a une belle phrase en conclusion de cette considération : « La liturgie ne véhicule une authentique utilité spirituelle que lorsqu’elle est conforme à la Saint Ecriture et à l’exemple des premiers chrétiens, lorsque l’effet de la présence du feu dévorant qu’est l’esprit-Saint est le plus fort, Lui qui inspire le saint amour qui porte en lui la crainte de Dieu ». (p. 45)

 

4ème considération : Moins il y a de manifestation, de geste  de crainte et de respect dans la liturgie dans la messe et ses différents actes, moins il y aura dans l’Eglise de « progrès spirituel ». « Il y aura au contraire, «une régression dans la foi et dans la piété chrétienne ». p. 46). Il écrit aussi : « La façon dont les fidèles reçoivent la sainte communion révèle si celle-ci est pour eux non seulement la réalité la plus sacrée mais aussi, et avant tout, la personne la plus aimée et sainte » (p. 46)

 

« La réception du corps de Christ dans l’humble hostie exige tout à la fois une foi profonde, un cœur pur et des gestes d’adoration sans équivoque. Cela a été la caractéristique constante des catholiques de toutes les époques, depuis les premiers chrétiens, les contemporains des Pères de l’Eglise, jusqu’à nos parents et grands-parents » (p. 46)

 

Cela est nécessaire. Est-ce cela que favorise la nouvelle manière de distribuer la sainte communion ? Il va conclure que « non ».

 

Mais il pose les fondements de sa conclusion.

 

Il reconnait que la manière de distribuer la communion dans la main a existé dans l’Eglise primitive. Mais elle ne s’est pas maintenue : « depuis le 6ème siècle, dans l’Eglise de Rome, la Sainte Hostie était déposée directement dans la bouche comme en témoigne une œuvre du Pape Grégoire le Grand racontant un miracle de saint Agapet (Dialogues, livre 3). Au Moyen-Âge, les fidèles commencèrent à recevoir le corps du Christ à genoux, dans une expression encore plus évidente d’adoration » (p° 46-47). Il cite saint Colomba : Regula coenobialis, 9

 

Très habilement, il reconnait que cette nouvelle manière de distribuer la sainte hostie dès le Moyen-Age, représente un véritable aggionamento. Il en donna préalablement la définition en l’empruntant à Mgr Ballaguer : p. 45 : « Pour moi, dit-il, aggiornamento signifie avant tout fidélité(…) cette fidélité opérante, délicate et constante est la meilleure défense de la personne contre le vieillissement de l’esprit, l’aridité du cœur et la sclérose mentale (….) Il serait pour le moins superficiel de penser que l’aggionamento consiste d’abord à changer » (Entretien avec Mgr Escriva, Le laurier, Paris, 1987).

 

5ème  Considération : Fort de ces considérations et à leurs lumières, Mgr Schneider est fondé de dire que la communion dans la main est « une plaie profonde » dans le Corps Mystique de l’Eglise. Il écrit : « cette pratique moderne est la plus profonde des lacérations du corps mystique de l’Eglise du Christ car elle entraîne les quatre conséquences suivantes :

 

-elle minimalise les gestes d’adoration due à l’Eucharistie. Cette pratique ne s’accompagne généralement de quasiment aucun  geste d’adoration visible. (p. 47), alors que, nous l’avons dit, les actes d’adorations doivent être rendus : c’est le Christ que nous recevons.

 

-ce geste est celui réservé à la nourriture commune. Cette pratique alors provoque nécessairement cher l’enfant et l’adolescent la croyance que « dans la Sainte Hostie n’est pas présente la personne divine du Christ mais seulement un symbole religieux dans la mesure où elle peut se traiter comme la nourriture commune » (p. 47-48)…Or devraient-être multipliés, là encore, les gestes d’adoration.

 

-ce geste permet des pertes importantes de parcelles qui tombent en terre et sont profanés…Même involontairement.

 

-enfin le vol d’hosties consacrées est aujourd’hui une réalité. Ce vol est facilité par ce geste de la communion dans la main.

 

Or, comme il a été dit plus haut, « il n’y a rien de plus sacré, de plus divin, de plus vivant et personnel que la sainte Communion parce que la communion est le Seigneur eucharistique en personne. Et c’est le Seigneur en personne qui est victime de ces quatre attitudes déplorables »(p. 48)

 

Mgr Schneider fait remarquer de plus que cette manière de faire n’a jamais été en usage dans l’Eglise sous cette forme.

 

Toutes ces raisons montrent la gravité de la situation dans l’Eglise….Aussi se pose-t-il la question : « Il est incompréhensible que tant de personnes dans l’Eglise ne reconnaissent pas cette plaie, considèrent l’argument comme accessoire et arrivent même à s’étonner que quelqu’un puisse s’en préoccuper » (p. 48)

 

Mieux encore : « Il est encore plus incompréhensible qu’il se trouve dans l’Eglise des personnes pour défendre et même diffuser une telle pratique » (p. 48)

 

6ème considération : S’inspirant de saint John Fisher, Mgr Schneider  constate que la dégénérescence ou la ferveur dans l’Eglise  est toujours en raison de la foi en l’Eucharistie. C’est inversement proportionnel. Il reprend l’idée qu’il avait exposée en la Ière considération.

 

Dès lors si l’on veut accroître la ferveur dans l’Eglise et « favoriser un épanouissement de la vie spirituelle de l’Eglise », but qu’a recherché particulièrement Jean XXXIII en convoquant le Concile, il faut multiplier et non pas faire l’inverse, les actes de dévotions à l’égard de la sainte Eucharistie.

 

Mgr Schneider écrit très justement : « Le temps d’une nouvelle floraison spirituelle de l’Eglise exige nécessairement une foi plus profonde et des expressions de vénération de la sainte Eucharistie plus riches et pieuses »

 

Et non pas le contraire. Ce serait rater la finalité désirée par Jean XXIII et le Concile

En effet, il écrit très habilement se mettant dans les pas de Jean XXIII : « Si la foi dans l’Eucharistie diminue et si les rites eucharistiques, spécialement au moment de la Sainte Communion, souffrent de moindre signes d’adoration, la vie de l’Eglise ne pourra en aucun cas s’épanouir et les attentes de Jean XXIII seront alors déçues ». (p. 50)

 

7ème considération : C’est une très belle considération. Mgr Schneider va chercher les fondements scripturaires, théologiques, magistériels de l’adoration de la Saint Eucharistie.

 

Les fondements scripturaires. Il s’inspire de l’étude du Benoît XVI dans son livre « l’Esprit liturgique » lorsqu’il parle de l’agenouillement qui est « l’adoration dû exclusivement à Dieu». L’Ecriture utilise sans cesse le verbe grec : proskynesis. C’est ce que fait aussi remarquer Mgr Schneider. Il écrit : « dans la Bible, l’acte d’adoration de Dieu consistait extérieurement à s’agenouiller puis à se pencher front contre terre, en un geste de prostration » (p. 50)

 

C’est de la sorte qu’est vénéré le corps du Christ dans sa vie publique : par les Mages (Mtt 2 11) ; par ceux qui sont guéris par Jésus : Mtt 8 2 ; 9 18 ; 15 25) ; ensuite par les femmes qui virent Jésus ressuscité le matin de Pâques (Mtt 28 9) ; enfin par les Apôtres lors de l’Ascension du corps de NSJC (Mtt 28 17), le corps du Christ au ciel, (Apoc 5 8)

 

Le Magistère est aussi très clair : Concile de Trente : session 13 ch 5, il le cite.

 

Enfin l’histoire de l’Eglise est claire : plus la foi en la présence du Christ dans l’Eucharistie devenait instante, plus les actes d’adoration se sont multipliés au moment de la distribution de la communion, pour arriver, enfin, dès le 8ème siècle à la distribution de la communion par le prêtre, représentant le Christ, déposant la saint Communion dans la bouche du fidèle.

De ce geste, il en donne la signification spirituelle. Elle est très belle : « A partir du 8ème siècle, le prêtre prit l’habitude de déposer directement l’hostie dans la bouche des fidèles. Ce geste signifie que c’est le Christ dans la personne du prêtre qui nourrit les fidèles. En outre ce geste entend nous rappeler à l’attitude d’humilité et à l’esprit d’enfance spirituelle que Jésus Lui-même exige de ceux qui veulent entrer dans le royaume de Dieu (Mt 18 3). Pendant la sainte Communion, la sainte Hostie est réellement le Royaume céleste car en Elle se trouve le Christ qui abrite en son corps la plénitude de la divinité » (p. 51-52)

 

« En conséquence, l’attitude la plus appropriée pour entrer dans le Royaume de Dieu, comme un enfant, est celle-ci : se faire tout petit, s’agenouiller et se laisser nourrir comme un petit enfant, en ouvrant la bouche » (p. 52)

 

Il conclut, revenant à son idée majeure : s’il en est ainsi de la signification profonde de ce geste eucharistique, il est claire que la suppression de la communion dans la bouche avec l’agenouillement en la table de communion, « ne peut aucunement contribuer à un épanouissement de la foi et de la dévotion eucharistique » (p. 52) Bien au contraire.

 

8ème considération : Il rappelle, en s’appuyant essentiellement sur saint Paul et le Concile de Trente, la nécessaire pureté pour s’approcher dignement de la sainte Eucharistie. N’oubliez pas, nous dit saint Paul, que c’est le Corps du Christ que vous recevez. Si vous le mangez indignement, c’est votre propre condamnation que vous prononçait.   Il cite 1 Cor 11 27-28 ; ainsi que le Concile de Trente dans sa session 13, chapitre 7.

 

9ème considération :  Et cette indignité peut être intérieur et extérieur, dit Mgr Schneider. Elle sera intérieure si vous la recevez en état de péché mortel.

 

Elle sera extérieure, il énumère quelques  cas : en cas de vol sacrilège des hosties consacrées ; quand la sainte Hostie est reçue sans aucun geste extérieur d’adoration ; quand elle est reçue sans souci des parcelles dispersées ; quand elle est distribuée avec empressement, comme s’il s’agissait d’une distribution de bonbons dans une cour d’école ».

 

Il pose un principe valable toujours : « si l’on croit à la présence réelle du Christ dans le pain consacré, alors il demeure nécessaire de manifester explicitement son respect » (p. 55)

 

10ème considération : Cette considération est des plus importantes. Il rappelle la foi de l’Eglise en la présence réelle mais aussi et surtout en la transsubstantiation du pain et de vin au corps et au sang du Christ. Il conclut sur ce point (de la foi) : «  La sainte Hostie c’est le  Christ Lui-même, Vivant en son humanité et Son infinie majesté divine ». En conséquence « nous devons montrer la plus grande révérence envers la sainte communion » (p. 58), « le plus grand respect intérieur et extérieur, indéniable et explicite, comme Dieu seul le mérite ». Ce sont les mots de notre auteur.

 

En conséquence, les catholiques doivent traiter le saint Sacrement selon l’axiome thomiste : « ose donner au Christ autant de respect que tu en es capable » (le quantum potes, tantum aude de saint Thomas dans la Séquence Lauda Sion).

 

Dès lors, conclut Mgr Schneider : au moment de la communion, « il est demandé non pas un minimum mais un maximum de dévotion et d’adoration intérieures et extérieures » (p. 58)

 

C’est le Christ Roi qui est présent dans l’hostie quelle  que soit la petitesse de l’Hostie consacrée. Il a une phrase merveilleuse qui fait penser au docteur Dor qui s’est battu toute sa vie pour la vie, contre les avortements, les plus petits et plus faibles de la société : « Le fait que la Sainte Hostie soit si petite n’autorise personne à la traiter avec légèreté. L’Etre le plus petit, le plus fragile, le plus sans défense aujourd’hui dans l’Eglise, c’est le Seigneur sous les espèces eucharistiques au moment de la sainte communion » (p. 58)

 

Aucune raison personnelle, aucun droit personnel, aucune raison pastorale ne peut être invoquée en faveur de la poursuite de la pratique de la communion debout et dans la main car le maximum d’adoration lui est dû.

 

Que n’entendons-nous pas  souvent invoqué « le droit des fidèles », qu’ils ne sont plus des enfants…

 

L’évêque affirme péremptoirement : « De tels droits violent les droits du Christ, le seul Saint, le Roi des Rois : Lui a le droit de recevoir l’excellence des honneurs divins, y compris dans la petite et sainte hostie. Voici quel est le droit du plus faible dans l’Eglise. Toutes les raisons possibles en faveur de la poursuite de la pratique de la communion debout et dans la main perdent toute consistance face à la gravité de l’évidente situation de respect et de sacralité réduits au minimum ; face au peu de souci pour les parcelles eucharistiques tombées par terre, et face au phénomène croissant du vol des hosties consacrées » (p. 59)

 

« Surtout, toute raison imaginable en faveur de la poursuite de la pratique de la communion dans la main perd tout fondement en considération de la diminution, si ce n’est de la disparition, de l’intégrité de la foi catholique dans la présence réelle et dans la transsubstantiation. Une telle pratique moderne qui n’a jamais existé dans l’Eglise sous cette forme extérieure concrète, finit incontestablement par affaiblir la plénitude de la foi catholique en l’Eucharistie.

 

Cette pratique de la distribution de la communion dans la main va non seulement contre la foi et le dogme en la présence réelle, mais va aussi contre la vraie pastorale. Qu’est-ce que la pastorale sinon de faire vivre les fidèles de la foi au Christ. Mgr Schneider écrit sur ce sujet : « Poursuivre cette pratique moderne de la communion se révèle toujours plus comme un choix non pastoral. Parce que lorsque quelque décision vient amoindrir l’intégrité de la foi, compromettre le respect et les gestes d’adoration, lorsqu’elle lèse les droits divin du Seigneur eucharistique, alors cette décision ne peut être à tous égards qu’être non pastorale » (p. 60)

 

11ème considération : Il est claire qu’il y a aujourd’hui dans l’Eglise, en raison de ce mode de distribution de la Sainte Eucharistie, « un état objectif minimal de vénération eucharistique » (p. 60), les parcelles eucharistiques sont profanées, les vols d’hosties consacrées multipliés.

 

Une telle situation :

 

– « impose (premièrement) objectivement, au minimum, un abandon graduel de la pratique de la communion dans la main » ;

 

-secondement, « des actes d’expiation et de réparation envers le Seigneur Eucharistique, qui a été déjà bien trop offensé dans le sacrement de son amour » (p. 61)

 

Et de citer alors le merveilleux exemple de l’ange de Fatima : cf p. 61

 

12ème considération : Dans cette 12ème considération, qui est tout à fait en prolongation avec la précédente, l’exemple de l’ange de Fatima, Mgr Schneider souhaite que l’Eglise crée « une journée de réparation annuelle des crimes contre la sainte Eucharistie ».

 

Il suggère qu’elle soit instituée dans l’octave de la Fête-Dieu.

 

Il se fait alors prophète : « L’Esprit Saint concédera des grâces spéciales pour le renouveau de l’Eglise de notre temps lorsque le corps eucharistique du Christ, sera adoré avec tous les honneurs dus à sa Divinité, quand il sera aimé, soigné, défendu réellement en tant que très Saint. Saint Thomas écrit dans l’hymne Sacris solemniis : « Comme vous nous visitez ainsi nous vous honorons » (sic nos tu vista, sicut Te colimus »). Nous pouvons sans hésiter affirmer : Seigneur, vous visiterez votre Eglise avec des grâces spéciales pour son renouveau, dans la mesure où la pratique de la communion dans la main aura été réduite et où nous vous offrirons des actes de réparations et d’amour.

 

Un jour viendra où les fidèles recevront dans toutes les églises catholiques le Seigneur eucharistique, voilé sous les apparences de la petite hostie consacrée, dans le geste biblique de l’adoration (proskynesis), à genoux et en ouvrant la bouche  comme un enfant qui se laisse nourrir du Christ par la main des prêtres, en esprit d’humilité et avec pureté de cœur. Ce jour donnera sans aucun doute lieu à un authentique aggiornamento, un véritable renouveau de l’Eglise tellement souhaité par les papes Jean XXIII et Jean Paul II. (p 62)

 

Chapitre 4 :

 

raisons théologico-liturgiques pour la communion sur les lèvres et à genoux

 

Pour justifier son vif désir de voir l’Eglise revenir à la communion sur les lèvres et à genoux, Mgr Schneider poursuit, dans ce chapitre 4 un ensemble d’arguments qu’il expose en 12 points.

 

1ère considération : C’est une reprise de l’argument théologique fondamental rappelé tout au long de ce petit chef d’œuvre de foi, à savoir la présence réelle de NSJC sous les apparences eucharistiques. Il en tire, bien légitimement deux conséquences : il faut lui « prêter » le plus grand soin dans son administration afin qu’aucunes parcelles ne se perdent et également lui assurer le plus grand des honneurs.

 

Sur l’attention qu’il convient d’avoir,  il écrit bien clairement : « L’hostie consacrée est le bien le plus sacré et le plus grand de cette terre en ce qu’elle est le Seigneur Lui-même. Par conséquent il est nécessaire de prêter le plus grand soin à la façon dont la sainte communion est administrée afin qu’il n’y ait pas de perte de parcelles et que soit conjuré le risque de vol des hosties » (p. 65)

 

Sur le deuxième point, il écrit de la même manière : « « Le rite de communion doit exprimer de la manière la plus évidente possible son aspect sacré et sublime et donc se distinguer clairement du geste d’absorption d’une nourriture profane. Une telle exigence est parfaitement exprimée par la réception de la sainte Hostie à genoux et le fait de se laisser nourrir par le prêtre, en le laissant déposer l’hostie sur les lèvres » (p. 65) Ce qui n’est pas le cas dans l’autre manière de faire qui est plutôt utilisée dans les réceptions ou les lunch.

 

2ème considération : Notre auteur rappelle une thèse thomiste relative à la vertu de religion, du culte (II II 81). Le culte divin implique à la fois des actes intérieurs, comme la dévotion et la prière, mais aussi des actes extérieurs, comme les actes d’adoration et les  sacrifices. Les actes intérieurs ne suffisent pas. Il y faut nécessairement joindre les actes extérieurs. C’est la loi tiré du Mystère de l’Incarnation ainsi que de la nature de l’homme, corps et âme. C’est selon toute sa nature que l’homme doit rendre un culte à Dieu, son adoration à Dieu.

 

On sent que dans cette 2ème considération, Mgr Schneider répond à une objection. Ne lui aurait-on pas objecté un jour dans une conversation : « mais vous vous agitez pour bien peu, étant donné que le plus important pour nous dans les affaires cultuelles, c’est le culte intérieur ». Non !  Non !  , répond-il, le culte  divin implique cette double dimension, intérieure et extérieure.

 

3ème considération : Là aussi notre auteur semble répondre à une objection : « mais la main est tout de même plus digne que la langue » ! Il répond d’une manière très surnaturelle : détrompez-vous : « Le corps humain tout entier et en chacune de ses parties est le temple de l’Esprit-Saint » (p.66)

 

4ème considération : Voici une autre objection contre sa thèse : on pèche plus par la langue que par la main. Ergo. Il répond : ce n’est pas la langue ou la main qui pèche, c’est la personne. Le péché trouve son origine nullement dans le membre mais  dans la volonté : « la langue est innocente parce que c’est la personne qui pèche en faisant mauvais usage de ses facultés d’intelligence et de volonté » (p. 67)

 

5ème considération : si l’on fait attention à la « symbolique » de la bouche, la bouche convient bien à la réception de la sainte Eucharistie : le baiser ne représente-t-il pas l’acte d’amour intérieur et spirituel. C’est la signification du « baiser liturgique » ;

 

6ème considération : On a dû faire remarquer à Mgr Schneider : « Mais la formule utilisée par NSJC lors de l’institution de l’Eucharistie fut bien : « Accipite et manducate » traduisible littéralement par « prenez et manger ». Ergo.

 

Mgr Schnierder répond que cette formule a été utilisée, de fait, par le Christ, à l’endroit des seuls Apôtres et non à l’ensemble des fidèles » (p. 67).

Il ajoute également que le verbe « accipite » ne signifie pas « toucher avec la main » mais bien au contraire : «l’action de  recevoir ». C’est le sens de Jn 14 17 ; de Jn 20 22.

 

7ème considération : C’est encore une insistance qui va dans le même sens que précédemment: toucher le Christ, historiquement fut réservé aux seules apôtres : « Le Seigneur ressuscité mit en garde quiconque aurait voulu toucher Son Corps glorieux : « Noli Me tangere » dit-il à Marie Madeleine alors qu’il permit à l’Apôtre Thomas, l’un des prêtres de la Nouvelle Alliance, de toucher son corps glorieux et, pourrait-on dire eucharistique » (p. 68)

 

8ème considération : Là aussi on a du objecter à Mgr Schneider une considération hygiénique. Il la réfute purement et simplement : avec ce mode de distribution de la communion sur la langue, « il n’a jamais été rencontré de cas avéré de propagation de maladies contagieuses » (p. 69)

 

9ème considération : Mgr Schneider a expliqué qu’en raison de la présence réelle, l’Eucharistie a droit à toutes les marques de respect. C’est ce que manifeste le mode traditionnel de distribuer la communion. Ce que l’on réserve aux chefs, au président et roi de la terre, ne le manifesterions nous pas au Roi du Ciel… : « Quand on s’apprête à Le recevoir sous les espèces de l’hostie, ne devrait-on pas être encore plus attentif et scrupuleux à sa personne qu’on le serait avec celle d’un président et d’un roi » (p. 69)

 

10ème considération : il répond là aussi manifestement à une objection : mais même dans la nouvelle manière de distribuer la communion, « le fidèle dispose lui-même l’hostie consacrée, il s’agit donc bien aussi d’une communion dans la bouche ». Alors pourquoi faire tant de difficultés ?

 

Ce n’est pas la même chose: « car dans le cas de la communion sur les lèvres, c’est le prêtre agissant in persona Christi qui dépose la Sainte Hostie sur la langue des fidèles. Alors que dans le cas de la communion dans la main, c’est le simple fidèle qui agit. Le symbolisme est radicalement différent.

 

11ème considération : C’est précisément sur ce symbolisme que revient Mgr Schneider dans sa 11 ème considération. C’est très beau : « Le geste de déposer l’hostie sur la langue avec sa propre main souligne moins la dimension de la réception que si l’on permet à la main d’autrui de le faire. Cette dernière attitude exprime de façon très suggestive le comportement d’un enfant devant la grandeur de Dieu présent dans la Sainte Hostie et répond parfaitement à la vérité évangélique : « si vous ne changez et ne devenez comme des enfants…. » (Mt 18 3) On pourrait même dire « comme de petits enfants, voire «  comme des nourrissons ». Ne lit-on pas dans la Sainte Ecriture : « Comme des enfants nouvellement nés, désirez ardemment le pur lait spirituel, afin qu’il vous fasse grandir pour le salut, si « vous avez gouté que le Seigneur est bon » (1 Pet 2 2-3). Au fond ce lait spirituel, c’est le Christ, Lui-même et, de façon particulière, le Christ eucharistique. Les enfants reçoivent le lait du sein de leur mère seulement par la bouche ; l’adulte, en revanche, porte les aliments à sa bouche avec les mains ». (p. 70)

 

12ème considération : C’est l’ultime argument, argument tiré de la pensée de saint Thomas, à savoir qu’il faut entourer l’eucharistie de la plus grande marque d’adoration tant intérieure qu’extérieure. C’est ce qui exprime dans le Lauda Sion : « Quantum potes, tantum aude » : « ose de tout ton pouvoir » ; « C’est donc, dit Mgr Schneider, au respect maximum et non minimum que nous sommes appelés aussi bien intérieurement qu’extérieurement. Le fait que la sainte hostie soit si petite ne légitime pas de la traiter avec un minimum de gestes d’adoration et de sacralité au moment culminant de la sainte Communion » (p. 71)

 

Chapitre 5 :

 

Raisons pastorales pour un retour général à la communion sur la langue et à genoux.

 

C’est en 15 considérations également que Mgr  Schnieder énonce ses raisons pastorales.

 

1ère considération : cette nouvelle manière de distribuer la communion dans la main ne respecte pas l’être historique de l’Eglise : « une telle manière en effet n’a jamais été pratiquée dans l’Eglise » (p. 73) Par contre, elle fut utilisée chez les  calvinistes.

 

2ème considération : Dans cette considération, Mgr Schneider décrit précisément le rite antique : p. 73. L’hostie était bien déposée dans la main, dans la main droite, et le fidèle, suite à une profonde inclination, prenait l’hostie avec sa langue, pouvant ainsi recueillir toutes parcelles.

 

3ème considération : ce qui n’est pas ce qui se fait dans le rite actuel. Il en rappelle le processus et conclut : « un tel rite ressemble plus à une forme d’auto-communion et à la façon de consommer de la nature profane ». (p. 74) Pour ces deux raisons, il ne convient pas de garder ce rite moderne.

 

4ème considération : Il rappelle l’instruction « Memoriale Domini » du 29 mai 1969 et son aspect contradictoire : la coutume traditionnelle est maintenue mais aussi acceptée la mode nouvelle. Sur ce sujet, il faut voir l’analyse de jean Madiran et son étude : « le processus de la communion dans la main »

Mgr Schneider rappelle l’enseignement de Paul VI dans Mysterium fidei en 1965 maintenant la loi en vigueur ainsi que l’enseignement de Pie XII dans Mediator Dei : p.75-76.

 

5ème considération : dans cette considération, Mgr Schneider rappelle précisément les raisons qui sont présentées et rappelées par le pape Paul VI dans son instruction  Memoriale Domini :

 

Cette manière de faire manifeste  un plus grand respect même extérieure à la Saint Eucharistie ; elle nourrit le sentiment d’humilité de celui qui communie ; elle respecte la tradition multiséculaire ; elle permet une distribution plus respectueuse, elle permet que soit écarté tout danger de profanation des espèces eucharistiques ; elle permet un plus grand respect des parcelles afin d’éviter toute profanation possible.

 

6ème considération : Et de fait, avec cette nouvelle manière de faire, un moindre respect de l’auguste sacrement a pu être remarquée, de même que les profanations ont augmenté et s’est altérée la foi en la présence réelle.

 

7ème  considération : Certes, le pape a concédé la nouvelle manière mais les conditions qu’il y mettait ne furent nullement respectées : à savoir le grand respect que l’on doit à l’Eucharistie et une foi intègre au mystère eucharistique. Que de manifestations, au contraire, d’irrespect et de baisse de foi en la présence réelle…

 

8ème considération : et de fait, ce rite nouveau n’a nullement contribué à augmenter foi et respect. Bien au contraire.

 

9ème considération : Il insiste, sans le dire, sur la contradiction de ce document Memoriale Domini. Il autorise cette nouvelle manière sans l’autoriser vraiment.

 

10ème considération : C’est une proposition conclusive. Mgr Schneider reprend ce constat d’échec en disant : ce rite nouveau « a provoqué et continue de provoquer un dommage aux proportions préoccupantes ; un dommage à la vrai foi eucharistique, au respect et à l’attention dus aux parcelles eucharistiques » (p. 79)

 

11ème considération : Voilà quelle est la crise de l’Eglise : elle est eucharistique. Elle entoure l’Eucharistie. Et cette crise est d’autant plus grave qu’importante pour l’Eglise est l’Eucharistie. L’Eucharistie, selon le Concile Vatican II, lui-même, est le sommet et la source de la vie de l’Eglise, l’Eglise vit de l’Eucharistie. Mgr Schneider a cette très belle phrase : « La vraie crise de l’Eglise d’aujourd’hui se révèle dans la façon dont cette source et ce cœur sont traités concrètement » (p. 79)

 

12ème considération : et puis donc que la crise de l’Eglise est au fond une crise eucharistique et qu’elle est causée par ce mode nouveau de donner la communion, elle ne cessera pas tant que demeurera cette nouvelle manière irrespectueuse de donner la communion, engendrant irrespect et perte de la foi dans le mystère. Tant que cette manière de faire sera maintenue, vaines seront tous efforts de restauration dans l’Eglise. Cette considération est particulièrement forte et impressionnante.

 

13ème considération : Pour cette raison, exposée dans le paragraphe antérieure, il serait urgent de revenir dans l’Eglise au rite traditionnel de distribue la communion. Ce serait plus « cohérent » avec la foi, avec l’amour à Jésus-Eucharistie. Il faut revenir à ce rite plus sacré et plus sûr afin de défendre ce qui est à la fois le plus « fragile » et à la fois « le plus saint ».

 

14ème considération : on invoque « le droit des fidèles au libre choix »…Mgr Schneider s’enflamme ici d’une sainte colère : mais ce prétendu droit « lèse le droit qui revient à Jésus présent dans le pain consacré d’être traité avec le plus grand respect et la plus grande sacralité » (p. 81) Alors que vaut le soi-disant droit du fidèle ? Il écrit : « quelle que soit l’argumentation que l’on développe en faveur de la communion dans la main, celle-ci perd toute consistance face à la gravité de la situation qu’elle engendre : moindre respect et moindre sacralité, risque évident de manque d’attention et de perte des parcelles eucharistiques, menace toujours plus répandue de vol du pain consacré »

 

Ainsi cette pratique « se révèle finalement comme toujours plus comme non pastoral dans la mesure où cette pratique est préjudiciable à la foi et à la piété des fidèles ainsi que aux droits du Seigneur eucharistique » (p. 82)

 

15ème considération : Et puisque le culte eucharistique est au cœur de la vie de l’Eglise, plus ce culte est digne, plus l’Eglise est vivante et plus elle est rayonnante. Mgr Schneider conclut ce chapitre par cette phrase merveilleuse : « le progrès spirituel de l’Eglise se mesure au respect et à la dévotion envers le sacrement de l’autel » (p. 82)

 

Chapitre 6 :

 

La voix du Magistère de l’Eglise

 

Dans ce chapitre, Mgr Schneider cite essentiellement deux encycliques : Mysterium fidei de Paul VI et Mediator Dei de Pie XII et il attire notre attention sur  ces encycliques sur quatre points principaux :

 

-la transsubstantiation

 

-le culte latreutique dû au sacrement eucharistique

 

-l’Eucharistie, le vrai cœur de l’Eglise

 

-Les fruits de la sainte Communion.

 

Chapitre 7 :

 

Prières

 

Ce chapitre est composé de quelques belles prières en l’honneur de la sainte Eucharistie, une belle prière du cardinal Merry del Val ; une belle supplique à Jésus Eucharistie, la belle prière de l’Ange de Fatima ; une litanie à Jésus-Hostie.

 

Conclusion :

 

l’amour préférentiel pour l’Etre le plus pauvre et le plus démuni

 

1ère considération : cette première considération est magnifique, Mgr Schneider démontre que Jésus-Eucharistie est vraiment, dans l’Eglise, « l’Etre le plus pauvre, le plus faible et le plus démuni » ; « dans la sainte Hostie, Jésus a révélé et réalisé de manière indépassable cette vérité : « Pour vous, Il s’est fait pauvre, de riche qu’Il était » (2 Cor 8 9) Et c’est en raison de cette pauvreté qu’Il s’est fait l’Etre le plus impuissant de toute l’Eglise et de ce monde. Dans son état eucharistique, le Fils de Dieu révèle et réalise son auto-dépouillement le plus complet » (p. 100)

 

2ème considération : c’est la conclusion de la thèse de Mgr Schneider : la communion dans la main et debout est vraiment la plaie la plus profonde infligée au corps mystique du Christ dans la mesure où l’on a totalement oublié le droit du plus pauvre, du plus faible et du plus démuni des êtres au sein de l’Eglise » (p. 100)

 

3ème considération : On se préoccupe beaucoup aujourd’hui dans l’Eglise des droits des pauvres, mais on oublie le droit du plus pauvre : le Christ.

 

4ème considération : Ce n’est pas parce qu’il se fait le plus faible dans l’Eglise qu’il faudrait moins l’adorer. Bien au contraire. « la foi nous enseigne que plus Il se fait petit, faible et sans défense, plus il mérite adoration et extrême révérence ! » (p. 101)

 

5ème considération : Pour prouver cette adoration que l’on doit dans l’Eglise aux saintes espèces eucharistiques, il cite un magnifique texte de Saint François d’assise. : p. 102-103

 

6ème considération : Cette voix suppliante de saint François n’est pas aujourd’hui entendue par l’establishment ecclésiastique. Ce livre voudrait lui faire écho.

 

7ème  considération : Aussi Mgr Schneider lance-t-il solennellement un appel à l’Eglise de revenir à la pratique ancienne : Jésus devrait être reçu à genoux par les fidèles adorateurs qui se laisseraient nourrir en ouvrant la bouche, comme des enfants, évitant ainsi au maximum la perte de parcelles eucharistiques et le vol des hosties consacrées. Une telle mesure pratique représenterait l’un des actes les plus importants et en même temps le plus concret de réparation, au sens des paroles adressées par le Christ à saint François : « François va et répare mon Eglise ».

 

8ème considération : le retour à cette pratique millénaire, plus sûre, plus sacrée, plus adorante serait incontestablement « une nouvelle étoile pour l’évangélisation ». (Voir mon étude sur ce thème : Nouvelle évangélisation et liturgie)

 

9ème considération : Cette reprise de la pratique ancienne troublerait certainement bien « des scribes et des membres du clergé d’aujourd’hui »…pas plus que ou autant que l’étoile des Mages a surpris les grands prêtres et le roi Hérode.

 

10ème considération : Une seule chose devrait préoccuper les pasteurs de l’Eglise : l’honneur dû au Christ eucharistique. C’est l’enseignement de saint François d’Assise qu’il cite dans une merveilleuse phrase : p 106

 

11ème considération : avec une telle phrase, on peut imaginer les reproches que ferait Saint François d’Assise aux fidèles de communier comme ils le font et aux pasteurs de laisser faire une telle chose.

 

13ème considération : Il est temps de restaurer la manière antique de communier sur la langue. Certes, défendre une telle chose, ne déclenchera pas les éloges et les applaudissements du monde  mais bien ceux des saints et certainement de saint François et une pluie abondante de grâces.

 

Il conclut : « Le rétablissement de l’honneur visible du corps eucharistique du Christ sera l’un des moyens les plus efficaces pour renouveler Son corps mystique ».

 

Il implore que les pasteurs de l’Eglise entendent cet appel du Poverello qu’il reprend : « Je vous en supplie donc instamment, vous tous mes frères en vous baisant les pieds et avec tout l’amour dont je suis capable : témoignez tout le respect et tout l’honneur que vous pourrez au Corps et au Sang très saints de Notre Seigneur Jésus-Christ ».

 

N’oubliez pas que la Sainte Hostie n’est rien d’autre que la personne la plus élevée en dignité qui existe car il s’agit du Seigneur Lui-même : « Corpus Christi enim Dominus est »

Revue-Item.com

 

 

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