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Entraide et Tradition

Bientôt des hommes mariés ordonnés prêtres

publié dans nouvelles de chrétienté le 11 juin 2018


Bientôt des hommes mariés ordonnés prêtres
Le pape François a mis à l’ordre du jour du synode des évêques en 2019, la question d’examiner la possibilité d’ordonner prêtres des hommes mariés dans certaines circonstances. Quand Fr ançois met un sujet à l’ordre du jour, le débat, certes, a lieu mais la conclusion est écrite d’avance
: c’est la sienne. On l’a bien vu lors de celui consacré à l’accès à la communion des divor- cés remariés : bien qu’une majorité d’évêques y fût opposée, c’est le choix du pape qui a prévalu. Nous ne contestons pas la primauté du successeur de saint Pierre sur les autres évêques mais, s’il décide tout de son propre chef, pourquoi feindre une cons ulta- tion de ses pairs en sachant qu’il ne tiendra pas compte de leur avis ? C’est du temps perdu pour un simulacre de concertation.
Il y aura donc des hommes mariés qui deviendront prêtres. Le 8 juin, le pape a publié un texte destiné à alimenter le débat pour un autre synode consacré à l’Amazonie. Il est question d’abord « d’ouvrir un ministère officiel » aux femmes, probablement le diaconat. Le Nouveau Testament
atteste de l’existence de « diaconesses » mais ne précise pas s’il s’agit d’un ministère équivalent à celui des diacres. Les seules que l’on connaisse actuellement ce sont des diaconesses protestantes qui constituent un ordre religieux actif et contemplatif. Mais ensuite, dans ce document, il est rappelé le projet d’autoriser des hom- mes mariés, en Amazonie, à accéder à la prêtrise.
Le cardinal Beniaminio Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé, a confir mé que la question de l’ordination sacerdotale d’hommes mariés est à l’étude au Vatican . Il a évoqué l’Amazonie ou certaines îles du Pacifique reculées, « mais pas seulement », parlant d’une véritable « urgence sacramentelle » soulevée lors du prochain synode. Les discussions porteront no-tamment sur les pouvoirs
qui seraient conférés à ces hommes – quels sacrements , ils pourraient célébrer, par exemple – qui continueraient de vivre en famille et d’avoir un travail professionnel par ailleurs. Le cardinal estime aussi qu’en Occident, il faut travailler davantage sur les vocations et rester à l’écoute pour voir « si l’Esprit suggère quelque chose ». On soupçonne que ce « quelque chose » serait l’ordination d’hommes mariés. Le prélat assure que les conditions habituelles d’accès à la prêtrise ne seraient pas modifiées pour le rite latin. Or, rien n’est moins sûr… On nous explique que ces laïcs
appelés à être revêtus de la dignité sacerdotale seraient triés sur le volet. Ce seront des hommes d’âge mûr, choisis pour leur « vertu éprouvée ».
On l’espère bien !
Certes, on l’a dit et redit, le célibat sacerdotal n’est pas une vérité révélée et n’est pas nécessaire, en soi, à l’é- vangélisation et au culte. Cela relève de la discipline ecclésiastique. La preuve en est, dit-on, que dans l’Eglise catholique d’Orient, les prêtres sont mariés. Ces Eglises-là ont toujours eu
un tel clergé (ni les moines, ni les évêques ne peu- vent être mariés) elles respectent leur tradition.
L’Eglise latine a une autre tradition qu’elle doit respecter. Chez les catholiques maronites du Liban , la moitié des prêtres est mariée. Le patriarche de cette Eglise a constaté que, lors de la guerre, face aux musulmans, ce sont les pr êtres célibataires qui ont le mieux résisté, le clergé marié mettant en priorité la protection de leur femme et de leurs enfants.
Pour l’instant, il n’est question que de l’Amazonie qui, en effet, est un désert sacerdotal. Mais, on le sait, l’excep- tion devient rapidement la règle quand le principe est abandonné. D’autant que le motif invoqué est le manque de prêtres et « l’urgence sacramentelle. » Or, en Europe, en France, nous manquons de prêtres. Certaines régions de notre pays sont également des déserts sacerdotaux, parfois pourvus par des prêtres africains qui, tôt ou tard, devraient retourner chez eux s’ils ne prenaient pas, pour nombre d’entre eux, le goût de rester chez nous où la vie est tout de même plus facile !
Ajoutez à cela le prurit égalitaire qui sévit dans l’Eglise et certains demanderont pourquoi ce qui est autorisé là- bas ne le serait pas ici.
Se poserait alors la question de la cohabitation  de deux clergés, l’un marié, l’autre célibataire, situation habituelle dans l’Eglise d’Orient mais déstabilisante ici, beaucoup de fidèles ne voulant s’adresser qu’à des cé-libataires et boycottant peut-être la messe célébrée par des cl ercs mariés. L’Eglise, en France et ailleurs, est assez divisée comme ça, elle n’a pas besoin d’un ferment de division supplémentaire…
La question des vocations, bien réelle, n’est pas liée au célibat. C’est une crise de l’engagement. Comme les jeunes s’engagent de moins en moins dans les liens du mariage, les citoyens dans les partis, etc. les jeunes gens hésitent à devenir mi-nistres du culte.
Car le problème se pose également chez les protestants dont les pasteurs, depuis toujours, peuvent se marier.
Et pour ce qui est de l’Amazonie qui dit qu’il y a aura des hommes volontaires pour être prêtres ? Cela se ferait au détriment de leur vie de famille. Sans compter qu’il faudrait les rémunérer davantage que leurs confrères n’ayant pas de charges familiales.
On suppose que tout ce que nous évoquons là sera dit par d es évêques lors du synode, l’année pro- chaine. Mais si le pape l’a déjà décidé, cela se fera, à
moins que la Providence n’en décide autrement avec un nouveau pape, l’actuel n’étant pas « éternel » en cette vie !…
P.R.

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