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Prier avec l’Eglise Tome 2 Les laudes du diamnche Psaume 148

publié dans couvent saint-paul le 9 janvier 2019


Prier avec l’Eglise

Tome 2

Chapitre 5

Les psaumes et les hymnes des laudes du dimanche du Bréviaire Romain

 

Psaume 148,

Voilà un nouveau psaume tout à la louange de Dieu. C’est même son objet exclusif : « Laudate Dominum de caelis, laudate eum in excelsis » « Louez le Seigneur du haut des cieux, louez le dans les hauteurs ». C’est un appel à toute la créature céleste et terrestre  à célébrer le Seigneur…Mais aussi un appel aux humains et surtout « aux enfants d’Israël » de « louer le nom du Seigneur ».

Il se compose dès lors de trois parties à peu près d’égale importance.

La première partie, du verset 1 à 6, commence par l’appel des créatures célestes. «  laudate Dominum de caelis, laudate eum in excelsis » « Louez le Seigneur du haut des cieux. Louez-le dans les hauteurs ». La seconde, du verset 7 à 14, appelle les créatures terrestres au  même œuvre. « Laudate Dominum de terra ».  Et enfin c’est l’appel aux humains à partir du verset 14 jusqu’à la fin : « Que les rois de la terre et tous les peuples…louent le Seigneur » « Que tous louent le nom de Seigneur ».

Et cela, parce que toutes ces créatures, célestes, terrestres et  humaines sont, à des titres divers, l’œuvre de ses mains et de sa puissance. « Il les a établies à jamais dans les siècles des siècles ».

Toutefois saint Bruno, dans son commentaire, nous suggère une autre raison pour les humains de louer Dieu: Dieu leur  propose son ciel, sa béatitude. Aussi en doivent-ils le louer. Voici ce qu’il écrit : « après avoir montré par la considération de toutes les créatures que Dieu doit être loué, le psalmiste montre aussi qu’il est digne de louange parce qu’il exaltera les siens dans le futur : non seulement, ô fidèles, louez le Seigneur par la considération des cieux, de la terre et des créatures qui sont en eux, mais ayez aussi une occasion de louer Dieu en ce que dans le futur, il « exaltera la corne de son peuple », « et exaltavit cornu populi sui » (les moines du Barroux expliquent en note que l’on trouve aussi « exaltabit » un futur)  i.e. il exaltera son peuple dans la béatitude éternelle à cause de sa « corne » « exaltavit cornu populi sui », i.e. à cause de la sublimité qu’il a ici-bas dans les mœurs et les vertus, laquelle est appelé « corne », car, dans l’animal, cette partie est tenue le plus haut ». (1134-1135)

Voici donc les raisons de la louange divine exprimées dans ce psaume: l’œuvre  créatrice et l’exaltation future du peuple de Dieu. C’est ce que dit saint Bruno : « le prophète exhorte tous les fidèles à louer Dieu au vu de toutes ses créatures et de la future exaltation de son peuple » (1131) Toute l’œuvre divine, et sa création et sa Rédemption, et le fruit de la Rédemption : le ciel, est raison de notre louange. C’est du reste pour manifester sa gloire que Dieu créa toute chose, et « les choses visibles et les choses invisibles » voulant donner à d’autres êtres que lui-même quelque chose de ce qu’il a infiniment en lui-même et cela par pure bonté. Son œuvre est donc une œuvre d’amour. Le propre de l’amour est de se donner. « Bonum diffusivum sui ». Pour tout cela, qu’Il soit loué éternellement !

Analysons strophe par strophe.
Et d’abord l’œuvre créatrice de Dieu. C’est l’œuvre de sa Toute Puissance.

«  laudate Dominum de caelis : laudate eum in excelsis » « louez le Seigneur du haut des cieux ; louez le dans les hauteurs »

C’est-à-dire louez le Seigneur tous les fidèles, en considération des cieux et de tout ce qu’ils contiennent. Tout cela est l’œuvre de ses mains, de sa puissance. Il a tout créé.

En effet la perfection qui Lui est le plus fréquemment attribuée dans l’Ecriture est celle de la Toute-Puissance. Parlant de Lui-même Dieu dit   « Je suis le Seigneur Tout-Puissant » (Gen 17 1). Et Jacob envoyant ses fils vers Joseph faisait cette prière: «  Puisse mon Dieu Tout-Puissant le fléchir à votre égard »! ( Gen 43 14) Il est écrit dans l’Apocalypse:  «  Le Seigneur Tout-Puissant qui est, qui était et qui doit venir. » (Apoc 4 8). Ailleurs: « Le grand jour est appelé le jour du Dieu Tout-Puisssant ». Nous entendons par là qu’il n’existe rien, que Dieu ne puisse réaliser, « en ayant grand soin, toutefois,  nous dit le catéchisme du Concile de Trente, d’écarter dans notre pensée tout ce qui ne serait pas en harmonie et en rapport avec la perfection suprême de sa nature ».

Comprenons que  Dieu n’a pas formé le monde avec une matière préexistante. Il l’a tiré du néant, sans nécessité ni contrainte, librement et de son plein gré. Le seul motif qui L’a déterminé à l’œuvre de la création, c’est sa bonté, qu’Il voulait répandre sur les êtres qu’Il allait produire. Car Dieu, souverainement heureux en Lui-même et par Lui-même, n’a besoin de rien, ni de personne, comme le proclame David en ces termes:   « J’ai dit à mon Seigneur, Vous êtes mon Dieu, et Vous n’avez pas besoin de mes biens ». En créant  Il n’a obéi qu’à sa bonté.

De même pour former l’univers, Il n’a pris ni modèle ni dessein qui ne fût en Lui. Son intelligence infinie possède en elle-même l’idée exemplaire de toutes choses. Et c’est en considérant au dedans de Lui cette idée exemplaire, c’est en la reproduisant pour ainsi dire, que l’Ouvrier par excellence, avec cette Sagesse et cette Puissance suprêmes qui Lui sont propres, a créé dès le commencement l’universalité des choses qui existent. « Il a dit, et tout a été fait ; il a ordonné, et tout a été créé ».
Dieu a ainsi créé « le ciel et la terre », c’est-à-dire tout ce que le ciel et la terre renferment. Car non seulement Dieu a formé les cieux dont le Prophète a dit qu’ils sont l’ouvrage « de ses doigts » nous l’avons vu, mais c’est Lui qui les a ornés de la clarté du soleil, de la lune et de tous les autres astres, pour les faire servir de signes, afin de distinguer les saisons, les jours et les années. C’est Lui aussi qui a donné à tous les globes célestes un cours si constant et si réglé, qu’on ne peut rien voir de plus rapide que leurs perpétuels mouvements, ni de plus régulier que ces mouvements eux-mêmes.
Dieu créa également de purs esprits et des Anges innombrables pour en faire ses serviteurs et ses ministres. Il les orna et les enrichit des dons de sa grâce et de sa puissance.

Le psalmiste expose en détail, dans la suite du psaume, les œuvres célestes créées par Dieu, sa toute-puissance et  sa bonté.

Laudate eum omnes angeli eius, laudate eum omnes virtutes eius » « Louez le tous, vous ses anges ; louez le toutes ses puissances ».

Dieu créa les Anges avec toutes leurs dignités. Et c’est pourquoi le psalmiste dit : « soyez pour les fidèles une matière de sa louange » (saint Bruno). C’est –à-dire « Louez Dieu, ô fidèles, par la considération des anges qu’il a créés si dignes », pur esprit et si nombreux, « des myriades de myriades », nous dit l’Apocalypse.

« laudate eum, sol et luna : laudate eum omnes stellae et lumen » « louez le, soleil et lune ; louez le toutes étoiles et lumière ».

Louez-le, vous, soleil, lune et étoiles admirablement créées par Dieu, « soyez pour les fidèles une matière de sa louange » (Saint Bruno). C’est-à-dire : soyez, ô fidèles, dans la louanges en considération du soleil, de la lune et des étoiles et de la lumière. En effet comment considérer tout cela sans glorifier le Seigneur. Nous ne gardons pas captive la vérité cachée dans notre cœur, indignes que nous serions! Non ! Nous chantons la gloire de Dieu en contemplant ces merveilles, du ciel, du soleil, de la lune …Nous comprenons que toute la marche du monde de la nature, soleil, lune, astres…avec tout l’ensemble de ces lois sont dans les mains de Dieu pour le bien des hommes. C’est en vue de la réalisation des conseils de Dieu et pour y servir, que chaque jour le soleil parait, que les jours alternent avec les nuits, et les saisons entre elles, et que se déroulent, dans un ordre que rien n’altère, les jours, les mois, les années les siècles. Que tout cela est admirable…adorable ! Et tout cela, j’y insiste,  en vue de l’homme et pour promouvoir son bien. Oui ses astres sont maintenus dans leur cours réguliers par ordre de la Divine Providence. Ainsi Dieu a-t-il ordonné tous les astres en vue de subvenir aux besoins de l’homme. Car l’homme est la créature royale de Dieu. Tout le soleil, la lune et les étoiles et la lumière,…tout concourt, tout est ordonné pour le bien de l’homme. Gloria in excelsis Deo !

« Laudate eum, caeli caelorum et aquae omnes quae super caelos sunt, laudent nomen Domini » « Louez-le, cieux des cieux et que toutes les eaux qui sont au-dessus des cieux louent le nom du Seigneur ».

Que non seulement les cieux louent le nom du Seigneur, mais encore que les eaux qui sont au-dessus des cieux louent le nom du Seigneur, c’est-à-dire soient cause de ce que le nom du Seigneur soit loués par les fidèles. Que le Seigneur soit loué par la considération de son grand nom : « Nomen Domine »: il est Seigneur  et Créateur. Il apparait très puissant et « admirable en ceci qu’il a créé, nous dit saint Bruno, des eaux, non seulement sous le firmament, mais aussi des eaux au-dessus du firmament selon ce qu’on lit dans la Genèse : « Dieu sépara les eaux qui sont au-dessus du firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament » (Gen 1 7). Et tout cela n’a pas été fait sans une très grande raison et utilité. Nous l’avons dit plus haut : pour le bien de l’homme et de ses besoins. Que Dieu soit loué à jamais !

« Quia ipse dixit et facta sunt ; ipse mandavit et crata sunt. Statuit ea in aeternum et in saeculum saeculi ; praeceptum posuit et non praeteribit » « Car il a parlé et ces choses ont été faites ; il a commandé et elles ont été créées. Il les a établies à jamais dans les siècles des siècles, il leur a prescrit une loi qui ne sera pas violée ».

Le psalmiste reprend ici la parole du Prologue de saint Jean. Quelle belle inspiration et unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament : C’est en effet par la parole de Dieu que les mondes céleste et terrestre ont  été fait. Comme le dit saint Jean : « Au commencement était le Verbe….Il était au commencement en Dieu. Tout par lui a été fait et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe. En Lui était la vie » (Jn 1 1-3). Dieu a établi toutes choses pour durer jusque dans les siècles des siècles, pour qu’elles soient durables, pour l’éternité. Il mit en elle un  précepte qui ne passera pas. Il ne sera pas aboli. Il sera toujours, ferme. Et comment craindre que le monde ne puisse pas un jour nourrir sa population in aeternum.

« Laudate Dominum de terra » « Louez le Seigneur de dessus la terre »

Ayant invité les fidèles à la louange de Dieu par la considération des cieux et des choses qui sont en eux, le psalmiste les invite à la même louange par la considération de la terre et des créatures qui sont en elle et qui sont l’œuvre de Dieu.

« Laudate Dominum de terra, dracones et omnes abyssi. Ignis, grando, nix, glacies, spiritus procellarum quae faciunt verbum eius » « Louez le Seigneur de dessus la terre ; dragons et vous tous abîmes. Feu, grêle, neige, glace, vents des tempêtes, qui exécutez ses paroles »

C’est-à-dire que toutes ces choses qu’il a puissamment et admirablement créées « soient, commente Saint Bruno, comme une matière pour laquelle Dieu soit loué par les fidèles » (p. 1133) car toutes ces créatures peuvent non seulement exécuter la justice de Dieu – ses paroles – en écrasant la malice des hommes, mais  aussi par leur beauté grandiose permettre à l’homme d’acclamer la toute- puissance de Dieu. Que peut-il y avoir de plus beau qu’un spectacle de montagnes enneigées, qu’une magnifique bourrasque sur les côtes bretonnes, qu’une mer de glace… Tout cela permet à l’homme de louer Dieu. Loin d’enfermer l’homme sur lui-même, la créature le tourne sur Dieu et lui donne un motif de l’acclamer. Nous retrouvons ici encore le principe thomiste de la louange divine : en raison de sa majesté.  La création la manifeste à l’évidence. Ce n’est pas en romantique, repliés sur nous-mêmes,  que nous  contemplons la création, mais en vrai fils de Dieu.

« Montes, et omnes colles : ligna fructifera et omnes cedri. Bestiae et universa pecora ; serpentes et volucres pennatae » « Montagnes, avec toutes les collines, arbres à fruits et tous les cèdres, Bêtes sauvages et tous les troupeaux, serpenst et oiseaux ailés » :

Que toutes ces créatures, les nuisibles comme les utiles louent le Seigneur, i.e. « soient une matière pour laquelle Dieu soit loué par les fidèles» (Saint Bruno).

« Reges terrae et omnes populi ; principes et omnes judices terrae. Juvenes et virgines ; senes cum junioribus laudent nomen Domini quia exaltatum est nomen eius solius » « Que les rois de la terre et tous les peuples, que les princes et tous les juges de la terre. Que les jeunes gens et les jeunes filles, les vieillards et les enfants louent le nom du Seigneur parce qu’il n’y a que lui dont le nom est élevé »

Oui ! Que tous ces  êtres humains louent le Seigneur, en raison de cette création précédemment admirée, mais aussi en raison de cette hiérarchie admirable  voulue par Dieu.

Mais surtout que tout ce monde loue Dieu en raison du «  nom de Seigneur » : « Qu’ils louent le nom du Seigneur parce qu’il n’y a que lui dont le nom est élevé ». Cette phrase me fait penser à la profession de foi de saint Paul aux Philippiens touchant Jésus Notre Seigneur. Il écrit: «  il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur. En ressuscitant Jésus et en le faisant asseoir à sa droite, Dieu lui a donné le Nom au-dessus de tout nom » (Ph 2 9-11). Il reviendra sur cette profession de foi dans son Epître aux Ephésiens. Preuve que cette affirmation est essentielle à la foi chrétienne : « Cette force, il (Dieu)  l’a déployée dans le Christ, lorsqu’il l’a ressuscité des morts et l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux, au-dessus de toute principauté, de toute autorité, de toute puissance, de toute domination et de tout ce qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds » (Eph 1 20)

Mais, sur ce sujet, comment ne pas invoquer la merveilleuse Epître aux Hébreux : « Après avoir, à plusieurs reprises et en diverses manières, parlé autrefois à nos pères par les Prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, et par lequel il a aussi créé le monde. Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire, l’empreinte de sa substance, et qui soutient toutes choses par sa puissante parole, après nous avoir purifiés de nos péchés, s’est assis à la droite de la majesté divine au plus haut des cieux, d’autant plus grand que les anges, que le nom qu’il possède est plus excellent que le leur. Auquel des anges en effet Dieu a-t-il jamais dit :  » Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré « ? Et encore  » Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un Fils « ? Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le Premier-né, il dit :  » Que tous les anges de Dieu l’adorent !  » De plus, tandis qu’il est dit des anges :  » Celui qui fait de ses anges des vents, et de ses
serviteurs une flamme de feu,  »  il dit au Fils :  » Ton trône, ô Dieu, est éternel; le sceptre de ta royauté est un sceptre de droiture. Tu as aimé la justice et haï l’iniquité; c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile
d’allégresse au-dessus de tous tes compagnons. « 
  Et encore :  » C’est toi, Seigneur, qui as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains; ils périront, mais tu demeures; ils vieilliront tous comme un vêtement; comme un manteau tu les rouleras, et ils seront changés; mais toi, tu restes le même, et tes années ne s’épuiseront point.  » Et auquel des anges a-t-il jamais dit :  » Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds « ? Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés comme serviteurs pour le bien de ceux qui doivent recevoir l’héritage du salut?(Hb 1 1-14)

Et l’Ancien Testament disait déjà : « Que les jeunes gens et les jeunes filles, les vieillards et les enfants louent le nom du Seigneur parce qu’il n’y a que lui dont le nom est élevé »

Sur ce sujet du « nom du Seigneur », on peut dire encore qu’il y a une belle harmonie entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Les motifs de la grandeur extrême du Seigneur  sont différents : dans l’Ancien Testament, le « nom du Seigneur » est dit être au-dessus de tout nom, en raison de la Création,  dans le Nouveau Testament, la Résurrection du Seigneur en sera la raison. Mais la première raison n’exclut pas la second. Mieux elle l’implique. La Résurrection est la preuve par excellence de la Puissance de Dieu, au-dessus de tout. . Pour ces deux raisons, puissance et résurrection, « le nom du seigneur est un nom élevé ».  «  Que les jeunes gens et les jeunes filles, les vieillards  et les enfants louent le nom du Seigneur parce qu’il n’y a que lui dont le nom est élevé ».

« Confessio eius super caelum et terram et exultavivit cornu populi sui. Hymnus omnibus sanctis euis ; filiis Israel, populo appropinquanti sibi » « Sa louange est au-dessus du ciel et de la terre ; il a élevé la puissance de son peuple. Qu’il soit loué par tous les saints, par les enfants d’Israël, le peuple qui s’approche de lui ».

Saint Bruno interprète merveilleusement cette strophe. Il écrit : « Après avoir montré par la considération de toutes les créatures que Dieu doit être loué, il montre aussi qu’il est digne de louange à l’occasion de ce qu’il exaltera les siens dans le futur ». Il insiste : «  non seulement, ô fidèles, louez le Seigneur par la considération des cieux, de la terre et des créatures qui sont en eux, mais ayez aussi une occasion de louer en ce que, dans le futur, « il exaltera la corne de son peuple » i.e. il exaltera son peuple dans la béatitude éternelle à cause de « sa corne » i.e. à cause de la sublimité qu’il a ici-bas dans les mœurs et les vertus, laquelle est appelée « corne » car dans l’animal, cette partie est tenue le plus haut. C’est-à-dire : par le mérite de la sublimité à la fois des vertus et des mœurs, que possède ici-bas le peuple des fidèles, il l’élèvera dans le futur par la gloire éternelle ».

« Qu’il soit loué par tous les saints, par les enfants d’Israël, le peuple qui s’approche de lui ».

« Le peuple qui s’approche de lui ». C’est sans doute une belle description de la vison de gloire promise à tous ceux qui louent, en ce temps, la gloire du Seigneur. En effet, en suivant saint Bernard, on peut dire que le temps présent est le temps de l’absence. Le temps de la gloire est le temps de la présence de Dieu. Le temps où « le peuple s’approchera de Lui » c’est-à-dire le possédera pour toujours. C’est le bien de l’âme parce que d’abord c’est le fruit du mystère de la Rédemption. C’est pourquoi la Rédemption peut être dite cause efficiente et cause finale du bien des fidèles. A méditer !

 

 

 

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