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Entraide et Tradition

Un jugement de Benoît XVI

publié dans magistère de benoît XVI le 29 avril 2019


Pédophilie : le juste diagnostic de Benoît XVI
Benoit XVI s’était engagé à demeurer silencieux après avoir renoncé à la charge de Pierre et ce pour ne pas gêner son
successeur ; il est vrai que la coexistence de deux papes légitimement élus est rare. Nous ne sommes plus en Avignon ! Néanmoins, la crise que vit l’Eglise fait sortir Benoît XVI de son silence avec, assure-t-on, l’assentiment de François.
C’est évidemment la pédophilie qui justifie l’intervention du pape émérite sous forme d’un texte de douze pages, publié l’autre semaine dans le mensuel allemand Klerusblatt et le quotidien italien Corriere della serra . C’est pour saisir, dénoncer et expliquer le mal dans sa racine que Benoît XVI a pris la plume, mais aussi parce qu’il a été mis injustement en cause pour sa prétendue passivité  alors qu’il a été on ne peut plus actif pour sanctionner les prêtres fautifs et les évêques qui n’ont pas réagi comme il eût fallu. L’analyse qu’il donne rompt avec ce qu’on en dit dans l’Eglise en général et au Vatican en particulier. Après la litanie des mea culpa et la promesse que l’on sera plus vigilant dans les paroisses et impitoyable avec les prêtres fautifs, on s’arrête-là. Bien entendu, vigilance et sanctions sont nécessaires mais, pour endiguer le mal, il faut aussi le pren dre à sa racine en posant un juste diagnostic. C’est ce que fait Benoît XVI dans ce document où il ne s’embarrasse pas de circonlocutions et autres euphémismes. A son âge et après avoir ré gné sur le troupeau du Christ, il n’a que faire des critiques et du terrorisme du politiquement correct.
Que dit-il ?
Dans les années 60 – celles du Concile ! – il constate l’affadissement de la théologie morale dans l’Eglise qui est elle-même la conséquence de la liberté de mœurs qui devait s’épanouir en mai 68. « La pédophilie était diagnostiquée comme permise et convenable», rappelle-t-il. Il évoque la chute des entrées aux séminaires et « l’énorme nombre de dé- parts du sacerdoce» qu’il considère comme des «conséquences» de cette libération sexuelle. Mais il attaque particulièrement ses confrères théologiens qu’il juge responsables de la « désagrégation de la théologie morale», dont le jésuite Bruno Schüller qui voulait refonder la morale catholique non plus sur la «loi naturelle» mais sur les
seules paroles de la Bible, à la manière protestante, sans la tradition et le magistère de l’Eglise. Ce fut catastrophique dans les séminaires :«Après le concile Vatican II», on connut dans l’Eglise des « clubs homo-sexuels dans différents séminaires», la sélection et la nomination d’évêques choisis pour leur esprit «conciliaire», c’est-à-dire en faveur du concile Vatican II, et donc « critiques et négatifs vis-à-vis de la tradition».
Autres faits scandaleux dénoncés par le pape émérite : certains évêques allaient jusqu’à «projeter des films pornographiques» à leurs séminaristes pour leur apprendre… à résister à la tentation !
Et pourtant, c’étaient Michel de Saint-Pierre et son livre les Nouveaux prêtres qui étaient dénoncés par les feuilles pro-
gressistes et les évêques ! Et l’écrivain ne soupçonnait sans doute pas que ça allaitjusque-là.
Grâce soit rendue à Mgr Lefebvre qui a sauvé des vocations sacerdotales en leur ouvrant son séminaire pour les faire échapper à ce cloaque postconciliaire.
Benoît XVI va jusqu’à la racine du mal. Il se réfère pour cela à Jean-Paul II et à l’encyclique Veritatis splendor (dont
le cardinal Ratzinger fut l’inspirateur) dans laquelle il rappelle cette vérité fondamentale en théologie morale : il y a «
des actes qui ne peuvent jamais être considérés comme bons», insistant, dans cette encyclique, sur l’objectivité du bien et du mal. L’abandon de ce principe aboutit au relativisme moral, à la morale de situation et, en définitive, à qualifier de bien ce qui est mal, c’est-à-dire plus de morale du tout.
François, dit-on, a approuvé ce texte. Or, permettre à un homme ou une femme, sacramentellement marié, de divorcer
et de prendre un autre conjoint participe de ce relativisme, même sous « certaines conditions» puisque cela fait partie de ces « actes qui ne peuvent jamais être considérés comme bons. » Benoît XVI ne pouvait ignorer, en publiant son texte, qu’il manifestait implicitement sa désapprobation de l’encyclique Amoris laetitia.
P.R
(Source Le bulletin d’André Noêl) (A soutenir. mgr Lefebvre appréciait beaucoup ce bulletin qu’il lisait bien régulièrement)

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