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Entraide et Tradition

Le célibat sacerdotal

publié dans magistère de benoît XVI le 20 janvier 2020


Célibat sacerdotal : la cabale contre Benoit XVI

 

C’est un événement libérateur pour ceux, de plus en plus nombreux, qui s’inquiètent de l’orientation que François donne à son pontificat en s’éloignant de la tradition et de certaines doctrines morales.

 

Il y a une réaction et au plus haut niveau pour que les fidèles perplexes ne désespèrent pas de l’Eglise.

 

En effet, le pape émérite, Benoît XVI, a cosigné un ouvrage, Des profondeurs de nos cœurs (Ed.Fayard) avec le cardinal Sa-rah, préfet de la Congrégation du culte divin, pour défendre le célibat sacerdotal.

 

Sa publication intervient avant que le pape François ne signe l’exhortation apostolique consécutive au synode sur l’Amazonie au cours duquel les évêques synodaux ont demandé, entreautres, que puissent être ordonnés des hommes mariés, là où l’on manquait de prêtres. Mais ils proposaient également qu’à terme cet-te disposition fût « universelle », d’où la demande d’épiscopats européens d’en bénéficier. Pour que les conclusions du synode aient force de loi, il faut l’aval du pape.

 

Afin de l’éviter, le cardinal Sarah, à l’unisson de Benoît XVI, expose qu’il existe : « un lien ontologique et sacramentel entre le sacerdoce et le célibat.

 

Tout affaiblissement de ce lien remettrait en question le Magistère du Concile et des Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Je prie le Pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en opposant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région». Sinon, « Il s’ensuivrait « une catastrophe pastorale, une confusion ecclésiologique et un obscurcissement de la compréhension du sacerdoce».

 

 

Aussitôt, et en n’ayant lu du livre que les extraits publiés par Le Figaro, une cabale s’est déchaînée contre le pape émérite. La Croix assure qu’il «met en garde le pape » et même, ajoute son correspondant à Rome, qu’il s’agit « d’un méchant coup de cou-teau dans le dos du pape François. » Dans la Vie, on assure que l’ancien pape entend mettre en œuvre un « magistère parallèle », d’autres évoquent même l’époque très ancienne où il y avait deux papes qui se faisaient la guerre…

 

Or, il s’agit ni d’une mise en garde, ni d’un coup de couteau, mais d’une « supplique »dans laquelle ils se présentent comme deux évêques en «obéissance filiale au Pape François» qui «cherchent la vérité» dans un «esprit d’amour pour l’unité de l’Église.»

 

La réponse de Rome est plus subtile que ces grossières agressions calomnieuses. Notons d’emblée que la réplique est prompte, ce qui n’est pas dans les habitudes vaticanes. Ce fut dès le lendemain de la pu-blication des bonnes feuilles dans Le Figaro, cela atteste de la volonté du Vatican d’éteindre « l’incendie » au plus vite avant que les opposants au pape François ne se fédèrent autour des deux prélats.

 

Leur texte est présenté par le porte-parole du Vatican comme «Une contribution sur le célibat sacerdotal » pour le banaliser, de la même manière que les évêques du synode sur l’Amazonie ont rédigé eux aussi une contribution. Le pape ayant ces contribu-tions, l’une contre la mise en cause du célibat, l’autre pour son abolition, François tranchera.

 

Ainsi, il n’y a pas controverse mais la simple alimentation d’un débat dans l’Eglise. Il s’agit évidemment d’un parallélisme fallacieux mettant sur un plan d’égalité une pratique millénaire et une suggestion locale récente. Mais le porte-parole, Andrea Tornielli, vise à enfermer l’ancien successeur de Pierre dans une contradiction en rappelant au passage que, durant son pontificat, Benoît XVI a admis au sacerdoce des pasteurs anglicans mariés et convertis à l’Eglise catholi-que. Ce qu’il ne dit pas : c’est Pie XII qui, d’abord, a accepté cela, son successeur l’a seulement suivi dans cette voie. Il ne rappelle pas davantage que ces prêtres mariés n’ont généralement pas de responsabilités paroissiales étant affectés le plus souvent à des tâches internes dans l’Eglise tandis que les prêtres éventuellement mariés, en Amazonie, seront des curés comme les autres.

 

Enfin, il rappelle que François a déclaré : « Cette phrase de Saint Paul VI me vient à l’esprit: « Je préfère donner ma vie avant de changer la loi du célibat ». Cela m’est venu à l’esprit et je veux le dire, parce que c’est une phrase courageuse, à un moment plus difficile que celui-ci, 1968/1970… Personnellement, je pense que le célibat est un don pour l’Eglise… Je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel, non. » Très bien !

 

Mais il a aussi précisé qu’il y a « quelques possibilités d’aménagement du célibat pour des endroits très reculés »,comme les îles du Pacifique ou l’Amazonie, quand « il y a une nécessité pastorale. »

 

C’est un classique : ce que l’on refuse au nom de la doctrine on l’accepte au nom de la pastorale et comme le rappelle Mgr Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, « des exceptions… qui, hélas, comme en d’autres matières, sont rapidement uni-versalisées ! » Il appelle donc « ses frères évêques à rejoindre la supplique du cardinal Sarah, approuvée par Benoît XVI. » Nous examinerons la semaine prochaine l’autre accusation de ses détracteurs : Benoît XVI aurait été abusé, n’ayant pas ré-digé son texte en vue de sa publication. P.R. (Source: Le Bulletin d’André Noël).
PA

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