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Quel est le vrai titre du Pape?

publié dans nouvelles de chrétienté le 1 juin 2020


Le Pape n’est-il plus le Vicaire du Christ ?

 

Nous avons déjà souligné que, dès le premier jour de son élection, le pape François ne s’est désigné que comme « l’évêque de Rome », ce qu’il est assurément.

 

Cette formule unique a pour objectif de se rapprocher des orthodoxes qui veulent bien reconnaître au successeur de Pierre une primauté d’honneur mais non de juridiction, c’est-à-dire un pouvoir im-médiat sur tous les fidèles et la nomination des évêques. Il ne semble pas que, au-delà des mondanités œcuméniques, cela ait convaincu les Eglises orthodoxes de renoncer au schisme en se mettant sous l’autorité de l’évêque de Rome…

 

Est-ce pour cela qu’il est allé encore plus loin pour minimiser son éminente fonction dans l’Eglise ? En effet, dans l’édi-tion 2020 de l’Annuaire pontifical, il a fait retirer son titre de « Vicaire du Christ » le reléguant dans une note de bas de pa-ge, le qualifiant de « titre historique. »Les annuaires précédents mentionnaient le titre de «Vicaire du Christ » et le nom du pape régnant sous ce titre, le réper-toire annuel de cette année ne fait que mentionner le nom de « Jorge Mario Bergoglio », le nom de l’homme devenu pape.

 

Le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, n’a pas mâché ses mots, ils sont sévères ; il a qualifié cette mutation de «barbarie théologique ».

 

Certains pourraient même aller plus loin et parler d’hérésie. Car il ne s’agit pas ici de protocole ou de donner des ti-tres ronflants mais d’une donnée qui appartient à la révélation. Pierre et ses successeurs sont les vicaires du Christ, ainsi insti-tués par le Seigneur quand il a dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, tout ce que tu lieras sur la Terre se-ra lié dans les cieux (…) Pais mes brebis, pais mes agneaux. »

 

Le Concile Vatican II, pourtant soucieux d’exalter la collégialité pour pondérer l’autorité papale, a néanmoins dû rappe-ler dans la constitution dogmatique Lumen gentium : les «évêques, successeurs des Apôtres, avec le successeur de Pierre, vi-caire du Christ, et chef visible de toute l’Eglise, ont charge de diriger la maison du Dieu vivant.»

 

Ce n’est pas un « titre historique » mais dogmatique ! Le cardinal Müller explique que même la désignation « évêque de Rome » n’a pas de signification dogmatique. Jésus n’a pas nommé Simon-Pierre évêque de Rome, mais a fait de lui le chef des apôtres. C’est parce qu’il a ensuite subi le martyre à Rome que sa primauté a été transféré à l’Eglise de Rome, c’est pour-quoi l’évêque de l’Eglise de Rome est également le successeur de saint Pierre, vicaire du Christ, comme ce dernier.

 

En revanche, le titre de « chef de l’Etat du Vatican » est purement historique et n’appartient pas à la constitution di-vine de l’Eglise : la papauté a existé avant qu’elle possédât un Etat et elle subsistera après, même si le pape est réfugié dans des catacombes exotiques.

 

Réduire une vérité révélée à la dimension d’un titre historique est un nouveau et inquiétant signe de la volonté d’affaiblir l’autorité du pontife romain par celui-là même qui devrait en être le plus vigilant gardien. Comment ne pas en être triste et ne point prier pour celui qui est sur le trône de Pierre ? P.R.

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