Certains pensent que les miracles sont démodés, tout juste réservés à quelques bigots cherchant à se persuader de l’existence de Dieu : de jolies histoires surannées que l’on nous raconte pour nous rassurer… Vous n’êtes pas obligés d’y croire, mais voici une affaire extraordinaire.

Saumur, le 30 novembre 2016, des travaux de restauration sont en cours sur le toit de la chapelle de l’institution Saint-Louis. Un jeune charpentier de 21 ans monte sur la voûte, mais celle-ci cède sous ses pas. Nous sommes à la veille du centième anniversaire de la mort de  (prêtre tué d’une balle, le 1er décembre 1916, dans son ermitage au Sahara). Ce charpentier est baptisé, mais pas pratiquant. Il fait une chute de 15 mètres de haut et se fracasse sur un banc d’église. Le montant du dossier du banc a percé l’abdomen et traversé la cage thoracique sous le cœur. L’artisan se relève, marche 50 mètres en sortant de la chapelle et croise le personnel de l’établissement qui appelle immédiatement les secours. Le SAMU juge qu’il faut un hélicoptère pour le transporter au plus vite, mais las, pas moyen de monter le blessé à bord parce que la pièce de bois, restée coincée dans son abdomen, gêne la largeur de la porte… Ambiance ! Finalement, une ambulance l’emmène au CHU d’Angers où il est opéré. Huit jours après, il commence à se lever et à s’ennuyer dans sa chambre ; deux mois plus tard, il retourne au travail. Aucun organe vital n’a été touché.

« Au moment de l’accident, témoigne son employeur, qui est catholique, toute la paroisse s’est mise à prier pour lui. Une communauté religieuse a même conseillé d’invoquer Charles de Foucauld, puisque c’était le 100e anniversaire de sa mort. » Le directeur de la menuiserie se rend à l’hôpital au chevet de son apprenti. Ce dernier lui raconte : « J’ai voulu aller plus vite, je suis montée sur la voûte et je l’ai sentie céder. Je connaissais la hauteur, je me suis dit que j’étais cuit. Je ne voulais pas tomber sur les jambes. Je ne voulais pas tomber sur la tête. Je me suis allongé, j’ai mis ma tête entre mes mains et je me suis abandonné. » Une parole qui n’est pas sans rappeler cette prière du père Charles de Foucauld : « Seigneur entre tes mains je remets mon esprit, je m’abandonne à toi. » L’employeur poursuit : « Il faut savoir que notre paroisse de Saumur s’appelle Charles-de-Foucauld, que plusieurs fois, les paroissiens sont partis en pèlerinage sur les pas du bienheureux. Et cette semaine-là, il y avait une neuvaine portée par la paroisse pour prier pour la canonisation de Charles de Foucauld. » Cerise sur le gâteau (cela ne s’invente pas), le jeune charpentier s’appelle Charle.

« Je n’ai pas la foi mais j’ai eu trop de chance pour que ce ne soit pas un  », reconnaît-il. Aussi, très simplement, il accepte d’ouvrir son dossier médical à l’enquête menée par l’Église,« si ça peut l’aider à devenir saint, alors pourquoi pas ? » S’ensuit un procès réglementé par le droit canon, les témoins sont auditionnés et le dossier est envoyé à Rome à la Consulta Medica. Il s’agit de sept médecins devant émettre un avis. Sans unanimité, la procédure s’arrête net. En parallèle et sans se consulter, ces sept médecins ont conclu que le résultat n’était absolument pas celui qui aurait dû être, compte tenu de la chute qu’a subie Charle. A minima, il aurait dû avoir des séquelles irréversibles, or, il n’en a pas, et la plus grande probabilité, c’était la mort. À partir du moment où, médicalement, ils ne peuvent pas l’expliquer, c’est un miracle.

Ce miracle reconnu par l’Église permettra à Charles de Foucauld d’être canonisé. Un saint pour notre époque tant marquée par les conflits multiculturalistes. L’ancien libertin converti et devenu ermite disait de ses amis musulmans : « Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui. D’une manière générale, non. […] d’une façon générale, sauf exception, tant qu’ils seront musulmans, ils ne seront pas français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Mehdi, en lequel ils soumettront la . » S’étant installé parmi eux, il apprenait le lexique touareg, recevait les pauvres et passait des heures au pied du tabernacle à prier pour leur conversion…

Photo : Ermitage du père de Foucauld dans le désert d’

(Source BV)