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Entraide et Tradition

20ème dimanche après la Pentecôte. L’action de grâce et ses raisons

publié dans couvent saint-paul le 17 octobre 2020


20ème dimanche après la Pentecôte

L’action de grâce

Ses raisons

 

« Rendons grâce sans cesse pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de NSJC »

MBCF, aimons, comme nous y invite en ce dimanche Saint Paul, aimons rendre grâce à Dieu sans cesse pour toutes choses. Saint Paul précise que cette action de grâce doit être incessante : gratias agere semper, qu’elle doit se faire au nom de NSJC : « in nomine Domini nostri Jesu Christi » et en enfin qu’elle doit se faire pour toutes choses, « pro omnibus ». Il n’y a pas de limite, il n’y a pas de restriction dans notre action de grâce. Tout est objet d’action de grâce.

Ceci dit je voudrais surtout en ce dimanche préciser quelques raisons plus particulières de rendre grâce à Dieu.

Nous devons rendre grâce à Dieu en raison de la création, de la beauté de la création. Elle est l’œuvre de Dieu. Quant à cette œuvre souvenons nous de l’enseignement de notre catéchisme : Dieu n’a pas formé le monde avec une matière préexistante, Il l’a tiré du néant, sans nécessité ni contrainte, librement et de son plein gré. Le seul motif qui L’a déterminé à l’œuvre de la création, c’est sa bonté, qu’Il voulait répandre sur les êtres qu’Il allait produire. Car Dieu, souverainement heureux en Lui-même et par Lui-même, n’a besoin de rien, ni de personne, comme le proclame David en ces termes: J’ai dit à mon Seigneur, Vous êtes mon Dieu, et Vous n’avez pas besoin de mes biens. Et comme il n’a obéi qu’à sa bonté, quand Il a fait tout ce qu’Il a voulu, de même pour former l’univers, Il n’a pris ni modèle ni dessein qui ne fût en Lui. Son intelligence infinie possède en elle-même l’idée exemplaire de toutes choses. Et c’est en considérant au dedans de Lui cette idée exemplaire, c’est en la reproduisant pour ainsi dire, que l’Ouvrier par excellence, avec cette Sagesse et cette Puissance suprêmes qui Lui sont propres, a créé dès le commencement l’universalité des choses qui existent. Il a dit, et tout a été fait ; il a ordonné, et tout a été créé.

Il a créé « le ciel et la terre », c’est-à-dire tout ce que le ciel et la terre renferment. Car non seulement Dieu a formé les cieux dont le Prophète a dit qu’ils sont l’ouvrage de ses mains, mais c’est Lui qui les a ornés de la clarté du soleil, de la lune et de tous les autres astres, pour les faire servir de signes, afin de distinguer les saisons, les jours et les années. C’est Lui aussi qui a donné à tous les globes célestes un cours si constant et si réglé, qu’on ne peut rien voir de plus rapide que leurs perpétuels mouvements, ni de plus régulier que ces mouvements eux-mêmes.

De tout cela je dois rendre grâce à Dieu.

Je rends grâce à Dieu car Il forma le corps de l’homme du limon de la terre et, par un pur effet de sa bonté, Il lui accorda le don de l’immortalité et de l’impassibilité, qui n’était pas essentiellement attaché à sa nature. Quant à l’âme, Il la fit à son image et à sa ressemblance, la doua du libre arbitre, et régla si bien tous les mouvements et tous les désirs du cœur, qu’ils devaient toujours être soumis à l’autorité de la raison. A cela Il voulut joindre le don admirable de la justice originelle, et enfin Il lui soumit tous les animaux. David nous dit : « Les cieux sont à Vous, et la terre Vous appartient. C’est Vous qui avez formé le globe de la terre et tout ce qui le remplit. », les choses visibles et invisibles.

De tout cela Seigneur, nous rendons grâce.

Ain si cette foi en la toute puissance de Dieu a l’immense avantage de me former « à la modestie et à l’humilité de l’âme », selon cette parole du Prince des Apôtres: « Humiliez-vous sous la main puissante de Dieu ».

De cette humilité confessée, je rends grâce à Dieu.

Ainsi qui pourrait croire à la toute-puissance de Dieu, et en même temps être assez ingrat pour ne pas s’écrier souvent: « Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses, Saint est son nom ».

Mais si nous devons rendre grâce à Dieu pour la création et ses merveilles, c’est surtout en raison de sa Passion que je dois rendre grâce à Dieu. Cette œuvre est une œuvre rédemptrice, régénératrice, une œuvre de restauration, comme nous le disons merveilleusement dans cette prière de l’offertoire : « O Dieu, qui avait merveilleusement créé la dignité de la nature humaine – ce que nous avons dit plus haut – et qui l’avez réformée plus merveilleusement encore, accordez nous…etc »… « mirabilius reformasti » par votre œuvre rédemptrice.

Considérons tout d’abord l’auteur de cette rédemption, nous considérerons ensuite ses fruits :

L’auteur et sa dignité:

Celui qui a enduré toutes les souffrances de la Passion, c’est Celui dont la dignité n’est rien d’autre que celle du Verbe qui était en Dieu, Celui, dont saint Paul a établi ce merveilleux éloge : « c’est Celui qui a été établi de Dieu héritier de toutes choses, que les siècles ont été faits par Lui ; qui est la splendeur et la gloire et le caractère de la substance du Père ». Et pour tout dire en un mot, Celui qui a souffert pour nous, c’est Jésus-Christ, Dieu et homme tout ensemble. Oui c’est le Créateur qui souffre pour ses créatures. C’est le Maitre de tout. C’est Celui qui a créé les Anges, les hommes, le ciel et tous les éléments, enfin Celui en qui et par qui et de qui toutes ces choses subsistent. Lorsqu’une âme contemple cela – c’est-à-dire l’auteur de notre rédemption et sa dignité , ne croyez vous pas qu’il est bon et juste qu’elle rende grâce à Dieu. « Vere dignum et justum est aequum et salutare, nos tibi semper et ubique gratias agere… »

Le motif de sa mort :

Et si nous cherchons quelle est la raison principale de la Passion de NSJC, nous serons obligé de confesser que c’est en raison de nos péché . Le motif qui porta le Fils de Dieu a subir une si douloureuse passion, on trouvera que ce furent, outre la faute héréditaire de nos premiers parents, les péchés et les crimes que les hommes ont commis depuis le commencement du monde jusqu’à ce jour, ceux qu’ils commettront encore jusqu’à la consommation de siècles. Oui le Fils de Dieu, notre Sauveur, eut pour but dans sa Passion et dans sa mort de racheter et d’effacer les péchés de tous les temps et d’offrir à son Père pour ces péchés une satisfaction abondante et complète.

N’est-ce pas suffisant pour rendre grâce à Dieu.

Et même cette action de grâce sera d’autant plus grande si nous considérons que ce sont nos crimes qui ont fait subir à NSJC le supplice de la croix. Comme le dit Saint Paul nous crucifions de nouveau dans nos cœurs autant qu’il est en nous, le Fils de Dieu par nos péchés et le couvrons de confusion. Et il faut le reconnaître, notre crime à nous est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’apôtre, s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne l’auraient jamais crucifié. Nous, au contraire, nous faisons profession de le connaître. Et lorsque nous le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains déicides. Il nous le pardonne. N’est-ce pas un motif de plus d’action de grâce.

Et maintenant si je considère d’un coup d’œil les fruits de la mort du Christ, les motifs d’action de grâce sont encore multipliés par cent :

Par ses souffrances en sa Passion, NSJC nous a aimés et il nous a lavés de nos péchés dans son sang. Comme le dit Saint Paul : « Il nous a fait revivre en Lui, nous remettant tous nos péchés, effaçant l’arrêt de condamnation écrit et porté contre nous, l’abolissant et l’attachant à la Croix » (Col 2 13-14). Oh Mille actions de grâce !
Il nous a arrachés à la tyrannie du démon. Il a payé la peine qui était due pour nos péchés. Il nous a réconciliés avec son Père, Il l’a apaisé et nous l’a rendu favorable. Enfin, en enlevant nos péchés, il nous a ouvert les portes du Ciel que le péché commun à tous les hommes avait fermé. C’est ce que dit Sain t Paul : « Nous avons la confiance d’entrer dans le Sanctuaire par le

Pour tout cela et pour bien d’autres choses, peut-être plus personnelles, je rends grâce à Dieu toujours et partout. Amen !

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