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Non à la taxe carbone (2)

Non à la taxe carbone (2)

publié dans regards sur le monde le 7 août 2009


Hypocrisies

On nous promet donc une « taxe carbone », pour inciter les Français à avoir des comportements plus « vertueux », plus « verts ». Il faudra payer, payer encore, taxer encore plus lourdement les carburants déjà si lourdement surtaxés…

Mais si l’on regardait un peu la réalité ? Sommes-nous si coupables de faire 8 ou 20 kilomètres en voiture pour acheminer une bonne poignée de gamins vers la bonne école la plus proche ? Est-ce scandaleux de préférer la « cathomobile » pour partir en vacances, là où le train s’avère ruineux ? Ne faut-il plus accepter les emplois à plus de 50 km de chez soi, sous peine d’être rayé des listes du chômage et déchu de ses indemnités, parce que le privilège du déplacement devient décidément trop cher ?

Hypocrites ! Car les vrais comportements aberrants qui empoisonnent nos vies en même temps – éventuellement – que celle de la planète, sont promus, justifiés, favorisés à la fois par l’Etat et par l’imposition mondiale du libre-échangisme obligatoire.

Je veux bien, voyez-vous, qu’on mette une taxe « verte » sur les produits qui, sans raison, arrivent chez moi depuis l’autre bout du monde. Le liquide pour bulles de savon par exemple. Le pot que j’ai acheté l’autre jour pour les enfants – une fortune ! deux euros – avait traversé les océans depuis la Chine. De vous à moi, le savon à bulles chinois n’est pas franchement plus efficace que celui qu’on fabriquait autrefois en France : les bulles éclatent plus vite qu’au temps où j’avais cinq ans. La seule différence, c’est qu’il se fait dans un pays dont les « émissions carbone » crèvent le plafond (tiens, la solution, peutêtre, contre l’effet de serre ?), où les pauvres sont pauvres et malheureux surtout quand ils ont un travail, et dont l’éloignement n’est pas petit.

Autre « plus » : il voyage en containers sur des bateaux qui consomment quelque énergie (le transport maritime mondial consomme davantage que toutes les voitures de la planète, ai-je lu quelque part). Je ne sais pas encore s’il donne des boutons. Une bonne petite taxe carbone là-dessus, et les fabricants européens et français pourraient retrouver les charmes de la bulle irisée de leur enfance, made in UE.
Il fut un temps (il n’y a pas dix ans) où l’on pouvait acheter ses jouets, ses vêtements, ses chaussures, ses billes pour pistolets à billes, ses crayons de couleur et son dentifrice en étant à peu près sûr qu’ils avaient été fabriqués en France, ou en Europe. Ce temps est révolu. Tout ou presque nous vient d’ailleurs. Et les yeux de nos enfants qui brillent comme aux Noëls ou anniversaires de naguère sont plus tôt qu’alors remplis de larmes lorsque le joli pistolet s’enraye au bout de deux jours, que la poupée doit retourner au magasin pour cause de composition dangereuse. Les boutons se décousent, les doublures des sacs en cuir se déchirent en moins de six mois, nos poubelles se remplissent de produits qui ne tiennent plus le coup.

Mais rassurez-vous, nos grenelleux de l’environnement sauront trouver la solution. Elle n’est pas loin d’être mise en place aux Pays-Bas où l’on envisage de taxer les poubelles des ménages au poids. Indépendamment, bien sûr, de la taille de la famille : il ne manquerait plus que les consommateurs de couches-culottes soient avantagés !

Jeanne SMITS
Présent du 5 août 2009

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