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Prédication pour le 9ème dimanche après la Pentecôte

Prédication pour le 9ème dimanche après la Pentecôte

publié dans couvent saint-paul le 7 août 2009


Le Christ, son Sacrifice et la Paix

« Si tu connaissais toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, ce qui te procurerait la paix ».

Telles sont quelques unes des paroles que NSJC prononça alors qu’Il contemplait la Ville Sainte, la Ville de Jérusalem, la Ville qui se ferma à la Révélation de la Bonne Nouvelle. « Il est venu parmi les siens et le siens ne l’ont pas reçu ». C’est surtout vrai pour Jérusalem.

Il est manifeste que NSJC se désigne ici comme le principe de la paix, la raison de la paix, de la paix de Jérusalem.

Elargissons le débat.  Il est la paix de nos âmes.

Ah ! Comme j’aimerais que vous ayez une paix inébranlable, une paix « durable », « la paix de l’âme »….C’est la plus belle des grâces pour soi et pour autrui….Celui qui a la paix en lui, rayonne autour de lui cette paix, cette tranquillité intérieure ?

Mais comment avoir cette paix de l’âme ?

Comment ne pas se laisser ballotter par les événements de la vie, les tristesses, les peines, les malheurs ? Comment ne pas connaître les « tempêtes de l’âme » ? Comment ne pas être agité par les contrariétés de la vie ? Comment être « immuable » au milieu de la tempête ? Est-ce en fermant son cœur aux événements au risque de passer pour « un sans cœur », pour un « insensible » ? Est-ce en étant « étranger », en se faisant « étranger » aux circonstances de la vie… « Il plane ». C’est un « planeur »

Non point.

Je garde la paix de l’âme en considérant principalement le fondement de la paix avec Dieu, en considérant ce sur quoi est fondée la paix avec Dieu.

La paix de mon âme est fondée nullement sur ma force intérieure, nullement sur des éléments subjectifs, mais sur des éléments objectifs, extérieurs à moi-même. Elle est fondée sur Dieu et son Christ. Saint Paul est formel. Lisez l’épître aux Romains: « Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par NSJC » (Rm 5 1) .
Le Christ et son œuvre rédemptrice est le seul fondement de la paix de mon âme avec Dieu.
En cette matière si importante, on ne peut pas ne pas citer l’enseignement de Saint Paul aux Ephésiens. Retenons ce texte, le chapitre 2 :

« 11 C’est pourquoi souvenez-vous qu’autrefois, vous païens dans la chair, traités d’incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis, et qui le sont en la chair par la main de l’homme, 12 souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, en dehors de la société d’Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. 13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous êtes rapprochés par le sang du Christ.
14 Car c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un : il a renversé le mur de séparation, l’inimitié, 15 ayant abrogé par l’immolation de sa chair la loi des ordonnances avec ses rigoureuses prescriptions, afin de fondre en lui-même les deux dans un seul homme nouveau, en faisant la paix, 16 et de les réconcilier, l’un et l’autre unis en un seul corps avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié.
17 Et il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient proches; 18 car par lui nous avons accès les uns et les autres auprès du Père, dans un seul et même Esprit. 19 Ainsi donc vous n’êtes plus des étrangers, ni des hôtes de passage; mais vous êtes concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu, 20 édifiés que vous êtes sur le fondement des apôtres et des prophètes, dont Jésus-Christ lui-même est la pierre angulaire. 21 C’est en lui que tout l’édifice bien ordonné s’élève, pour former un temple saint dans le Seigneur; 22 c’est en lui que, vous aussi, vous êtes édifiés, pour être par l’Esprit-Saint, une demeure où
Dieu habite. »

Ainsi le fondement de la paix, c’est Jésus-Christ. Saint Paul déclare que quiconque croit que le Christ est venu en grâce et a pleinement pourvu au salut du pécheur, en son sang, par la croix, est par là même justifié et étant justifié, devient possesseur de la paix qui a été faite par la mort du Christ.
Ainsi est-il évident que le seul fondement de la paix avec Dieu réside dans le sacrifice de NSJC. Cette vérité est sans cesse répétée dans l’Ecriture. Nous sommes « justifiés par son sang » (Rm 5 9) : « Ayant fait la paix par le sang de la Croix » (Col 1 20). C’est donc le Christ qui est principe de la paix avec Dieu et cette paix, il l’a faite par sa mort expiatoire, par son sacrifice. Ce sacrifice qui satisfaisait chacune des justes exigences de Dieu à l’égard de l’homme pécheur et qui glorifiait Dieu dans tous ses attributs par la soumission, par l’obéissance du Verbe fait chair. De sorte que Dieu peut maintenant inviter le pécheur à vivre « en amitié », « en paix » avec Lui étant réconcilié avec Dieu en le Christ. C’est ce que dit encore saint Paul aux Corinthiens (2 Cor 5 21): « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. »

De cette explication, il ressort que la seule question pour l’âme est celle-ci : Ai-je la foi en la volonté de Dieu voulant se réconcilier le monde avec Lui « en son Christ » ? Est-ce que je crois à l’œuvre rédemptrice que le Fils a accomplie de par la volonté de son Père ?
Si j’hésite à répondre clairement à ces questions, la paix en mon âme sera « fragile » et exposée. Un test simple nous aidera à découvrir où nous en sommes. Sur quoi nous appuyons-nous pour être accepté de Dieu, pour être réconciliés avec Dieu, être en paix avec Dieu ? Est-ce sur nous-mêmes, sur nos actes, sur nos propres mérites ? S’il en est ainsi, attention ! Nous ne nous reposons pas sur l’œuvre du Christ. Mais si nous reconnaissons que, par nature, par nous-mêmes, nous sommes désespérément incapables de plaire à Dieu et perdus et si nous confessons que nous n’avons aucune espérance de plaire à Dieu en dehors du Christ et de ce qu’Il a accompli, alors nous pourrons connaître la vraie paix parce que nous confesserons le vrai principe de la paix. La paix c’est le Christ Jésus et nul autre.
Si vous pouvez dire cela, soyez assuré que vous aurez la paix avec Dieu. Rien ne pourra jamais vous en priver, aucun changement, aucune sorte d’expérience, aucun drame. Cette paix sera votre bien, votre propriété. Personne ne pourra jamais vous en ravir le principe. L’Ecriture est formel : « Etant justifiés par la foi…-en l’œuvre rédemptrice accomplie par le Christ – ce que refusa Jérusalem – nous avons la paix avec Dieu par NSJC ». La foi nous permet de devenir « justice de Dieu en le Christ » (2 Cor 5 21) Etant justifié par le Christ et son œuvre, nous avons la paix avec Dieu, non la paix en nous-même, en raison de nos œuvres, mais la paix par NSJC. La paix qui nous appartient maintenant est la paix avec Dieu que le Christ a faite par son sacrifice expiatoire.
Et puisque c’est la paix que NSJC a faite, par son sacrifice, elle est en dehors de nous, elle n’a pas en nous son principe, – ce qui lui donnerait toute sa fragilité – elle ne peut être altérée, ni subir de variations. C’est celle de NSJC, celle faite par la Croix du Christ. Or ce qu’Il a fait ne peut être défait. En conséquence, cette paix est immuable et éternelle. Elle est la « paix de chaque baptisé ».
Ainsi vous le voyez, si vous me demandez : « Comment un croyant peut jouir d’une paix constante », je vous répondrai : « c’est pas la foi au Christ ». La foi qui ouvre mon âme à la rédemption du Christ engendre en même temps la paix. « La Paix est mienne par la foi au Seigneur Jésus, « prince de la paix ». Si vous croyez que la paix est faite par le sacrifice du Christ aucun sentiment d’abattement, aucune conviction d’indignité, aucune circonstance ne sera capable de troubler votre paix parce qu’elle est l’œuvre du Christ.
La cause de tant d’incertitudes vient généralement du fait que l’on regarde trop au-dedans de soi au lieu de regarder le Christ et son sacrifice, au lieu de regarder le précieux sang du Christ, c’est-à-dire le sacrifice de la Croix. Ainsi on peut dire que la messe, renouvellement du sacrifice du Christ, engendre la paix dans la chrétienté. Elle est donc au principe de l’ordre, la paix étant, d’après saint Augustin, « la tranquillité dans l’ordre ».
Quel drame pour la cité de se passer de la foi ! C’est ce que Benoît XVI affirme, entre beaucoup d’ autres choses, dans sa dernière Encyclique.

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