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Désormais le christianisme ne serait plus le même!(II)

publié dans nouvelles de chrétienté le 28 juin 2011


Voici le deuxième article:

Désormais le christianisme ne serait plus le même!

Le deuxième article annoncé de Jean Madiran sur la déclaration du cardinal de Venise (Présent du samedi

 Relisons ensemble l’extraordinaire profession de foi de l’actuel patriarche de Venise que j’ai citée hier. On peut supposer, c’est tellement énorme, qu’il n’avait pas pleinement conscience du sens et
de la portée de ce qu’il disait, mais enfin il l’a dit, il l’affirme, il l’enseigne:

« Désormais, le christianisme ne sera plus un fait de naissance, mais le résultat d’un choix conscient. »

La rupture post-conciliaire a bien eu lieu, c’était bien une rupture.
Nous en tenons là un aspect saisissant ; un aspect décisif : l’affirmation effrontée que « désormais » la religion chrétienne « ne
sera plus » ce qu’elle était ; elle change de nature. Telle est, clairement énoncée, l’assurance idéologique qui a envahi une grande partie du clergé catholique et de sa hiérarchie. La plupart, semble-til,
ne savent pas ce qu’ils disent. Mais ils le disent.

Ils méconnaissent la nature de la vie humaine, qui commence pour
chaque personne par un héritage temporel et spirituel qu’elle n’a
pas choisi, et la première démarche de sa conscience sera d’en être émerveillée et d’en éprouver une profonde, une souveraine gratitude.
On naît débiteur. On reçoit la vie, une famille, une nation et son langage, une civilisation, une religion. La « conscience », c’est
commencer par comprendre cela, puis y rester fidèle. C’est la piété
filiale du quatrième commandement, qui préside la seconde table
du Décalogue et la vie en société.

 Les idéologies subversives, la culture de mort nous ont tellement
aveuglés qu’il nous faut maintenant le secours laborieux de la philosophie chrétienne pour retrouver les évidences du plus sûr bon
sens. Ecoutons donc le philosophe Charles De Koninck : « Nous n’avons pas choisi de naître ; nous sommes venus au monde sans nous. On ne nous a pas donné non plus d’opter pour le type ou la combinaison de gênes qui fixèrent la sorte d’individus que nous sommes (…). Nous n’avons choisi ni le lieu de notre naissance, ni la race ni la nation de nos parents ; ni leur état social ni leur religion. Nous n’avons pu exercer de contrôle sur notre première
formation, à l’âge où les opinions et les préjugés prenaient un
caractère d’indiscutable évidence (…). Et ce que je pense de tout cela
peut dépendre à son tour d’un enseignement que j’ai reçu sans le
choisir. » (Le scandale de la médiation, Nouvelles Editions Latines 1962, p.12-13.) La famille où nous sommes nés peut donc nous dire :
— Ce n’est pas vous qui m’avez choisie. Et notre nation peut nous le
répéter :
— Ce n’est pas vous qui m’avez choisie.

Tel est l’ordre naturel. Tel est aussi l’ordre surnaturel. Jésus nous dit :
— Ce n’est pas vous qui m’avez choisi : c’est moi qui vous ai choisis.
(Jn 15, 16.)

 Il ne s’agit donc pas, cardinal Scola, d’installer à la place d’un
« fait de naissance » votre imaginaire « choix conscient » qui par
définition supprimerait le baptême des enfants. Il ne s’agit pas, Michel Kubler, de « passer d’une foi héritée à une foi choisie », ce mépris de l’héritage surnaturel est l’impiété fondamentale de la religion post-conciliaire. Il ne s’agit pas, évêque Dubost, de « respecter » les dogmes, il s’agit de les « enseigner ».

JEAN MADIRAN

P.S. – A l’instant, Sandro Magister annonce comme « imminente » la nomination du cardinal Ange Scola à l’archevêché de Milan, son diocèse natal, « le plus grand et le plus prestigieux du monde ». – J.M.
Désormais le christianisme ne serait plus le même !

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