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Entraide et Tradition

La constitution liturgique du Concile Vatican II

publié dans regards sur le monde le 15 avril 2013


Sur le blogue du Mesnil-Marie, on pouvait lire en date du 19 septembre 2012:

Mercredi des Quatre-Temps d’automne, 19 septembre 2012.
Anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de La Salette.

Notre-Dame pleurait sur les irrévérences des prêtres et leur impiété à célébrer les saints mystères.

Apparition de Notre-Dame de La Salette
Vitrail de la chapelle de l’hôpital Sainte-Marie – le Puy-en-Velay.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Cet anniversaire de l’apparition de la Très Sainte Mère de Dieu sur la montagne de La Salette revient chaque année nous inviter à relire et à méditer le grave message et les secrets qu’elle confia aux deux jeunes bergers (ces textes ont été publiés ici > www).

Les paroles de Notre-Dame sont en effet d’une profondeur incommensurables ; leur richesse et leur portée sont inépuisables ; leur vérité n’est pas à démontrer car, depuis 1846 – et spécialement dans la seconde moitié du XXe siècle -, les faits sont venus, irrécusables, confirmer les annonces prophétiques de notre Mère céleste…

Je m’attache aujourd’hui au fait que la Très Sainte Vierge Marie a dénoncé les « irrévérences » des prêtres et « leur impiété à célébrer les saints mystères ».
Qui – en lisant ces quelques mots – ne pense spontanément à ce déchaînement effrayant de « fantaisies liturgiques », de désobéissance aux règles de célébration pourtant maintes fois rappelées par le Saint-Siège, et d’irrespect envers les rites les plus sacrés, dont une prétendue application du second concile du Vatican a été l’occasion?
Disons-le tout de go : que de monstruosités n’a-t-on pas commises et ne continue-t-on pas à commettre « au nom du concile » !
Car – malheureusement! – point n’est besoin de remonter fort loin dans le temps pour en récolter des témoignages ; nulle nécessité d’aller fouiller dans les archives documentaires des années 70 des diocèses ou des paroisses.
Je possède une petite collection de photos récentes d’évêques et de prêtres qui ne portent pas les ornements prescrits pour la messe (ne revêtant par exemple qu’une espèce de chemise de nuit informe sur laquelle ils posent – de préférence de manière asymétrique – une espèce de longue écharpe, parfois multicolore), qui célèbrent avec un mazagran et une assiette en grès sur une table de salle de réunion, qui ne se conforment pas à l’ordonnancement strictement codifié des rites et se livrent à de pitoyables improvisations et innovations… etc.

Tout au long de l’histoire de l’Eglise, les exemples des saints nous montrent au contraire un attachement quasi scrupuleux aux prescriptions liturgiques et une stricte volonté de s’y conformer.
Je me souviens en particulier d’avoir lu, dans les oeuvres de Sainte Thérèse d’Avila, un passage dans lequel elle écrivait qu’elle avait tant d’amour pour la sainte liturgie qu’elle préfèrerait se faire mettre en pièces plutôt que d’enfreindre la moindre des rubriques.
Ce profond et minutieux respect des règles liturgiques n’est rien d’autre qu’une conséquence absolument logique de l’amour que l’on porte à Dieu ; il découle d’une véritable compréhension de ce qu’est la sainte liturgie, qui n’est pas une oeuvre humaine, mais un mystère divin confié à l’homme. L’homme n’en est pas le propriétaire, mais l’exécutant ; l’homme n’a aucun droit à la modifier ; s’il prétend le faire, il se rend coupable de vol, puisqu’il s’attribue un pouvoir et une propriété qui ne lui appartiennent pas.

Alors que certains continuent à se prévaloir de Vatican II pour justifier les pratiques liturgiques les plus déviantes et qu’ils prétendent, avec une assurance qui confine à la plus arrogante des outrecuidances, célébrer « la messe du concile », il ne me paraît pas inutile de citer ci-dessous quelques extraits de la constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium (promulguée le 4 décembre 1963).
Bien sûr, on pourra me reprocher de ne faire que des citations tirées de leur paragraphe d’origine, mais il reste loisible à chacun de se reporter à la totalité du texte de cette constitution.
Pour ce qui me concerne il me semble que les mots employés ne nécessitent pas de grandes explications pour être compris : ils sont clairs… et ils mettent clairement en évidence que l’abandon du latin et du chant grégorien (auquel ont été substituées des musiquettes cucul la praline apparentées aux rengaines à la mode), la vente des vases sacrés – remplacés par des poteries -, la liquidation des statues et des reliques, la démolition des anciens maîtres-autels et le démontage des magnifiques chaires sculptées, la mise sous le boisseau de la pratique de la pénitence, ainsi que tous les bidouillages par lesquels les équipes liturgiques « exercent leur créativité et expérimentent de nouvelles manières de dire leur foi », sont absolument contraires à « l’esprit du concile » !

Ainsi (et je me permets de mettre en caractères gras ou de souligner certains passages) :

– au paragraphe 22 :
« §1. Le droit de régler l’organisation de la liturgie revient uniquement à l’autorité de l’Eglise : celle-ci appartient au Siège Apostolique et, selon les règles du droit, à l’évêque. (…)
§3. C’est pourquoi, absolument personne d’autre, fût-ce un prêtre, n’ajoutera, n’enlèvera, ou ne changera rien, de sa propre initiative, dans la liturgie. »

– au paragraphe 36 :
« §1. L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera maintenu dans les rites latins. »

– au paragraphe 54 :
« … On veillera à ce que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble en langue latine aussi les parties de l’ordinaire de la messe qui leur reviennent… »

– au paragraphe 101 :
« §1. Selon la tradition séculaire du rite latin dans l’office divin, les clercs doivent garder la langue latine ; toutefois, pouvoir est donné à l’Ordinaire de concéder l’emploi d’une traduction en langue du pays (…), pour des cas individuels, aux clercs chez qui l’emploi de la langue latine est un empêchement grave à acquitter l’office divin comme il faut. »

– au paragraphe 109 :
(à propos du carême) « … on inculquera aux esprits des fidèles, en même temps que les conséquences sociales du péché, cette nature propre de la pénitence, qui déteste le péché en tant qu’il est une offense à Dieu ; on ne passera pas sous silence le rôle de l’Eglise dans l’action pénitentielle, et on insistera sur la prière pour les pécheurs. »

– au paragraphe 110 :
« La pénitence du temps de carême ne doit pas être seulement intérieure et individuelle, mais aussi extérieure et sociale. La pratique de la pénitence (…) sera favorisée et (…) recommandée.
Cependant le jeûne pascal, le vendredi de la Passion et de la mort du Seigneur, sera sacré ; il devra être partout observé et, selon l’opportunité, être même étendu au samedi saint pour que l’on parvienne avec un coeur élevé et libéré aux joies de la résurrection du Seigneur. »

– au paragraphe 111 :
« Selon la Tradition, les saints sont l’objet d’un culte dans l’Eglise, et l’on y vénère leurs reliques authentiques et leurs images… »

– au paragraphe 116 :
« L’eglise reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c’est donc lui qui, dans les actions liturgiques (…), doit occuper la première place.
Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu’ils s’accordent avec l’esprit de l’action liturgique (…) »

– au paragraphe 125 :
« On maintiendra fermement la pratique de proposer dans les églises des images sacrées à la vénération des fidèles ; mais elles seront exposées en nombre restreint et dans une juste disposition, pour ne pas éveiller l’étonnement du peuple chrétien et ne pas favoriser une dévotion mal réglée. »

– au paragraphe 126 :
(…) « Les Ordinaires veilleront avec zèle à ce que le mobilier sacré ou les oeuvres de prix, en tant qu’ornements de la maison de Dieu, ne soient pas aliénés ou détruits. »

Aujourd’hui, en relisant les paroles de la Vierge en pleurs sur la sainte montagne de La Salette, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il y avait des larmes de Notre-Dame qui concernaient spécifiquement ce qu’on a voulu nous présenter comme « l’application du concile » et qui s’est en réalité concrétisé par un effrayant déferlement d’impiété, de profanations et de sacrilèges!
J’en suis convaincu : Notre-Dame, qui pleurait sur les irrévérences des prêtres et leur impiété à célébrer les saints mystères, ne le faisait pas uniquement en constatant les manques de respect qui existaient au milieu du XIXe siècle, mais aussi en voyant à l’avance les abominations des âges futurs, parmi lesquelles celles de la fausse réforme liturgique prétendument issue de Vatican II ne sont pas les moindres!
De la même manière que « ce ne sont pas tous ceux qui disent : Seigneur! Seigneur! qui entreront dans le Royaume des Cieux » (Matth. VII, 21), ce ne sont pas ceux qui se réclament le plus bruyamment du concile Vatican II qui lui sont le plus fidèles.

Lully

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