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Entraide et Tradition

De la joie (II)

publié dans couvent saint-paul le 27 avril 2013


4ème Dimanche après Pâques.
De la joie (II)

« Chantez au Seigneur un cantique nouveau … Alléluia, Alléluia, Alléluia »
« Cantate Domino canticum novum, alléluia».
Je vous le disais, dimanche dernier : l’esprit du temps pascal est un esprit de joie. Cette joie naît dans l’âme, de la contemplation des mystères divins et plus particulièrement de la contemplation de l’Incarnation, de la Rédemption mais aussi et surtout de la Résurrection. L’âme se réjouit de la glorification de son Seigneur et Maître : Justice lui est rendue par son exaltation à la droite du Père,. Il est assis à la droite du Père.
Il en est de même de ce dimanche. C’est encore la joie qui est l’objet de cette messe
De fait, vous remarquerez que le premier mot de cette messe est un mot de joie, un verbe: « Cantate Dominum, canticum novum. Alléluia », Et pourquoi « chanter » ? Pourquoi être dans l’allégresse ? Parce que le Seigneur a fait des merveilles « Quia mirabilia fecit Dominum, Alléluia ». L’âme chrétienne, qui goûte les choses de Dieu, sait se réjouir des « mirabilia Dei »
Mais, dans cette messe du 4ème dimanche après Pâques, l’Eglise va nous donner un autre motif de joie. Elle va nous parler du don de la grâce qu’ est  l’ « inhabitation de Dieu dans notre âme ».
C’est le sens du chant de l’Offertoire : « Jubilate Deo – C’est encore un verbe de joie – « Venez, écoutez,…, tout ce que le Seigneur a fait pour mon âme ». « Quanta fecit Dominus animae meae ».
Et qu’a-t-il fait ? De mon âme, il a fait son Temple, son habitation. Voilà la merveille : cette grâce vient du Père, par son Fils Jésus-Christ, c’est le don du Saint Esprit. C’est l’enseignement de l’Evangile. : « Il vous est bon que je m’en aille. Car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra point à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai….Quand le Consolateur, l’Esprit de Vérité sera venu, il vous guidera dans toute la vérité ». C’est l’habitation du Saint Esprit qui est ici annoncée.
Il n’est peut-être pas de vérité plus fréquemment rappelée dans l’Evangile et dans les Epîtres de Saint Paul que cette inhabitation des personnes divines dans les âmes justes.
Il faut reprendre le texte de ce jour : « Je vous dis la vérité, il vous est bon que je m’en aille, car si je m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas à vous, mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jn 16 7). Et il s’en est allé…
Ou encore, dans Saint Jean, toujours : « Quand sera venu le paraclet que je vous enverrai du Père, L’Esprit de Vérité qui procède du Père, Il vous rendra témoignage de moi et vous aussi vous me rendrez témoignage car vous êtes avec moi dès le commencement « (Jn 15 26-27)
Il leur disait aussi : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements et, à ma prière, le Père vous donnera un autre Paraclet, pour qu’Il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaissez parce qu’il sera en vous et y fixera son séjour. Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous » Jn 14 15-18)
Ce nouveau consolateur que Jésus-Christ promet ici n ‘est autre que le Saint Esprit, l’Esprit de Vérité, comme il l’appelle, c’est-à-dire l’esprit du Fils qui est lui-même la vérité substantielle : « Ego sum veritas ».
Tant qu’Il était au milieu des disciples, le Maître consolait lui-même ses disciples. Mais son départ devant les laisser exposés à de nombreuses tribulations, il leur promet un autre Consolateur, l’Esprit-Saint, qu’il leur enverra d’auprès de son Père.
Et attention !
Ce n’est pas l’apanage des seuls apôtres de Notre Seigneur Jésus-Christ. Non ! C’est le don promis à tous ceux qui, par la grâce, deviennent enfants de Dieu.
En effet Saint Paul est formel. Ce don de l’inhabitation de Dieu en notre âme, vaut pour tout enfant de Dieu. Aux Galates, Saint Paul écrit : « Parce que vous êtes ses enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie : Père » (Gal 4 6)
Ou encore aux Romains, Saint Paul écrit : « En effet, vous n’avez pas reçu un Esprit de servitude pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, en qui nous crions : Abba ! Père ? Cette esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Rm 8 15)
Ou encore : « La charité de Dieu a été répandue dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné ».
Voilà la réalité merveilleuse. Voilà les « mirabilia Dei ». Et voilà pourquoi, au chant de l’Offertoire, l’Eglise, nous fait chanter : « Jubilate Deo, universa terra. Psalmum dicite nomini eius. Venite et audite …quanta fecit Dominus animae meae. Alleluia ».
Et ce n’est pas seulement l’Esprit Saint qui nous est envoyé et donné par la grâce du Seigneur et avec la grâce, c’est la Trinité toute entière. Elle vient habiter notre âme et y faire sa demeure. Notre Seigneur le dit formellement dans l’Evangile de Saint Jean : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui et nous établirons en lui notre demeure. » (Jn 14 23). Parole de Vérité !
Dès lors nous sommes le Temple de Dieu.
« Ne savez vous pas que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit Saint habite en vous. Si quelqu’un viole ce Temple, Dieu le perdra car le Temple de Dieu est saint et c’est vous même qui êtes ce Temple » (1 Cor 3 16-17)
Voilà la réalité surnaturelle, plus belle que toute autre réalité.
Voilà ce que Dieu a fait pour nous.
Il veut être en nous dans un rapport nouveau, dans un rapport d’appartenance et de possession. Il devient notre bien, notre ami, , l’objet de connaissance et d’amour. C’est ce qu’on appelle l’ « inhabitation de Dieu en l’âme juste ».
Avec quel amour, reconnaissance, admiration, nous devons embrasser cette consolante et précieuse vérité. Avec quelle foi, nous devons la confesser, y penser, la respecter. Oui ! Avec quelle joie, nous pouvons la méditer.
Car elle inaugure en nous la vie de la gloire, la vie éternelle qui consiste dans la connaissance du seul Dieu véritable et de son envoyé, Jésus-Christ. « Haec est vita aeterna ut cognoscant te solum Deum verum et quem misisti Jesum-Christum. ».
Nous possédons déjà en germe, d’une façon initiale ce qui constituera un jour notre béatitude. Comment cette certitude connue n’engendrerait-elle pas la joie en notre âme ?

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