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Mise au point du cardinal Sarah sur le prochain Synode

publié dans regards sur le monde le 8 juin 2015


Mise au point du cardinal Sarah sur le prochain synode

 

4-cardinal-SarahLe 20 mai 2015, le cardinal Robert Sarah (sur la photo), préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, est intervenu à l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, lors de la présentation d’une collection d’ouvrages intitulée Famiglia, lavori in corso (Famille, travaux en cours), et publiée par la maison d’édition Cantagalli, en vue du prochain synode. Cette collection aborde tous les sujets qui sont au cœur du débat actuel : homosexualité, sexualité, divorce, procréation assistée, euthanasie, célibat. Trois volumes sont déjà publiés : Eucaristia e divorzio : cambia la dottrina ? (Eucharistie et divorce : la doctrine change-t-elle ?) de José Granados Famiglie diverse : espressioni imperfette dello stesso ideale ? (Familles différentes : expressions imparfaites du même idéal ?) de Stephan Kampowski Cosa ne pensa Gesù dei divorziati risposati ? (Que pense Jésus des divorcés remariés ?) de Luis Sanchez Navarro.

L’agence romaine I.Media et le journaliste italien d’Il FoglioMatteo Matzuzzi, sur son blog L’Altro Mondo, relatent le 21 mai les propos du cardinal Sarah lors de cette présentation. Répondant à plusieurs questions posées par le public, le prélat guinéen a déclaré que « beaucoup de gens parlent dans le sens du vent ». Pourtant, a-t-il insisté, « celui que nous devons tous suivre, c’est le Christ. Pape et évêques, c’est le Christ que nous devons suivre ». Et d’espérer que le prochain synode saura « retrouver une unité pour réaffirmer ce que l’Eglise a toujours affirmé (…) On ne peut pas changer l’Evangile. Oui, Jésus est miséricordieux, mais Il a dit que rompre un mariage, c’était un adultère, un péché. Et le pécheur, sans pénitence, ne peut recevoir le Christ (…) Si des évêques et des prêtres le font, ils insultent le Christ, ils profanent son corps ! (…) Un péché d’autant plus grand » qu’ils ont « conscience » de ce qu’ils font. Le cardinal pointe alors du doigt « la perte de foi » de certains clercs face au sacrement de l’eucharistie. « Si un évêque ne considère pas l’eucharistie comme le corps du Christ, s’il dit que personne ne doit être exclu », a-t-il estimé, c’est qu’il voit l’hostie comme « un simple repas à partager », et alors, « on perd le sens du Mystère ».

« L’Occident, a affirmé le cardinal africain, s’adapte à ses propres illusions ». Le problème de tout, a-t-il souligné à plusieurs reprises, est dans la foi. « Si on pense que même dans le rite du baptême, on ne mentionne plus le mot ‘foi’ lorsque les parents sont invités à dire ce qu’on demande pour l’enfant à l’Eglise de Dieu, on peut comprendre l’ampleur du problème », a ajouté le haut prélat qui a également blâmé le sens qui est donné aujourd’hui au catéchisme : « Les enfants font des dessins et n’apprennent rien, ils ne vont pas à la messe ».

Après le synode d’octobre dernier, a observé le cardinal Sarah, « il était clair que le cœur réel du problème n’était pas et n’est pas seulement la question des divorcés remariés », mais de savoir « si la doctrine de l’Eglise doit être considérée comme un idéal inaccessible, irréalisable et donc nécessitant une révision à la baisse pour pouvoir être proposée à la société d’aujourd’hui. Si tel est le cas, il faut nécessairement se demander en clair si l’Evangile est une bonne nouvelle pour l’homme ou un fardeau inutile qui n’est plus envisageable ». La richesse du catholicisme, a-t-il ajouté, « ne peut pas être dévoyée par des considérations dictées par un certain pragmatisme et l’opinion commune. La Révélation indique à l’humanité la voie de la plénitude et de la félicité. Ignorer ce fait signifierait affirmer la nécessité de repenser les fondements mêmes de l’action salvifique de l’Eglise qui se réalise à travers les sacrements ».

Le problème vient aussi de ces « prêtres et évêques » qui contribuent par leurs propos à « contredire la parole du Christ ». Et cela, a dit le cardinal, est « très grave ». Permettre au niveau de diocèses spécifiques ce qui n’a pas encore été approuvé par le synode (il faisait là référence à la pratique suivie dans de nombreux diocèses d’Europe centrale et septentrionale) signifie « profaner le Christ ». Invoquer lamiséricorde ne vaut pas grand chose : « Nous trompons les gens en parlant de miséricorde, sans savoir ce que signifie le mot. Le Seigneur pardonne les péchés, mais si nous nous repentons ».

Les divisions qui ont été visibles en octobre dernier, « sont toutes occidentales. En Afrique, nous sommes fermes, parce que dans ce continent, il y a beaucoup de gens qui, pour leur foi, ont perdu la vie ».

Le cardinal Sarah a lancé un appel contre ceux qui – membres du clergé – utilisent un langage incorrect : « C’est une erreur pour l’Eglise d’utiliser le vocabulaire de l’ONU, nous avons notre propre vocabulaire ». Il a également voulu faire une mise au point sur une des maximes à la mode depuis 2013, en l’occurrence « aller dans les périphéries » : « Il est facile d’aller dans les périphéries, mais cela dépend si l’on y apporte le Christ. Aujourd’hui, il est plus courageux d’être avec le Christ, sur la Croix, par le martyre. Notre devoir est d’aller à contre-courant » par rapport aux modes du moment et à « ce que dit le monde ».

(Sources : apic/imedia/il timone/trad. benoitetmoi – DICI n°316 du 05/06/15)

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