Le premier martyr de l’islam
publié dans regards sur le monde le 29 juillet 2016
Correspondance européenne | 321, France
France: le premier martyr de l’Islam en terre d’Europe
Le premier martyr de l’Islam en terre d’Europe a désormais un nom. Il s’agit du père Jacques Hamel, assassiné alors qu’il célébrait la sainte Messe le 26 juillet dans l’église paroissiale de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Normandie. Deux musulmans qui exaltaient l’Islam ont fait irruption dans l’Eglise et, après avoir pris en otage les quelques fidèles, blessant gravement l’un d’entre eux, ont égorgé le célébrant. Il n’y a pas de doute sur l’identité des agresseurs et la haine antichrétienne qui les a poussés à agir. Par son agence de presse Amaq, l’Etat islamique a appelé les deux assaillants «nos soldats».
Le nom de Jacques Hamel vient s’ajouter à ceux des milliers de chrétiens qui sont chaque jour brûlés, crucifiés, décapités en haine de leur foi. Mais le massacre du 26 juillet marque un tournant car c’est la première fois que cela arrive en Europe, projetant ainsi une ombre de peur et d’effroi sur les chrétiens de notre continent.
Il n’est certes pas possible de défendre 50 000 édifices religieux en France et tout autant d’églises, de paroisses, de sanctuaires en Italie et dans d’autres pays. Tout prêtre est objet d’attaques potentielles, qui sont destinées à se multiplier, du fait également de l’effet d’émulation de tels délits.
«Combien de morts pour que les gouvernements européens comprennent la situation où l’Occident se trouve ? Combien de têtes décapitées ?» s’est demandé le cardinal Robert Sarah. Que doit-il arriver, ajouterons-nous, pour que les confrères du cardinal Sarah du collège cardinalice, à commencer par leur chef suprême, le Pape, comprennent l’effrayante situation dans laquelle se trouve aujourd’hui non seulement l’Occident, mais l’Eglise universelle toute entière ? Ce qui rend terrible cette situation, c’est la politique d’angélisme et de fausse miséricorde envers l’Islam et tous les ennemis de l’Eglise.
Certes, les catholiques doivent prier pour leurs ennemis, mais il doivent aussi être conscients qu’ils en ont, et ne doivent pas se limiter à prier pour eux : ils ont aussi le devoir de les combattre. C’est le catéchisme de l’Eglise Catholique qui l’enseigne au n° 2265 quand il dit que la légitime défense peut être un devoir grave pour qui est responsable de la vie des autres. «La défense du bien commun exige que l’on mette l’injuste agresseur hors d’état de nuire».
Le pape François s’est dit «particulièrement bouleversé par cet acte de violence qui s’est déroulé dans une église au cours d’une messe, action liturgique qui implore de Dieu sa paix pour le monde». Il a renoncé une nouvelle fois à appeler les assassins par leur nom. Le silence du pape Bergoglio fait écho à celui des musulmans du monde entier qui ne dénoncent pas, d’une voix forte et à l’unisson, les délits commis au nom d’Allah par leurs correligionnaires. Et pourtant, même le président de la République François Hollande, dans son discours à la nation de ce mardi soir, a parlé d’une guerre ouverte de la France contre Daesh.
Durant son pontificat, le Pape a béatifié par des procédures extrêmement rapides quelques personnalités du XXème siècle, comme Oscar Arnulfo Romero et don Pino Puglisi, qui ne furent certes pas tués en haine de la foi catholique. Mais le 12 mai 2013, il a aussi canonisé place saint Pierre les huit cent martyrs d’Otrante, massacrés par les Turcs le 11 août 1480 pour avoir refusé de renier leur foi.
Si le pape François annonçait l’ouverture d’un processus de béatification du père Hamel, il donnerait au monde un signal pacifique, mais fort et éloquent, de la volonté de l’Eglise de défendre son identité. Si au contraire il continue à s’illusionner sur la possibilité d’un accord oecuménique avec l’Islam, il ne fera que réitérer les erreurs de cette politique malheureuse qui sacrifia les victimes de la persécution communiste sur les autels de l’Ostpolitik. Mais l’autel de la politique n’est pas la table sacrée sur laquelle est célébré le sacrifice non sanglant du Christ, sacrifice auquel le père Jacques Hamel a eu la grâce de s’unir en ce 26 juillet, offrant son propre sang. (Roberto de Mattei)