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Les cadeaux de Dieu en la nuit de Noël

Les cadeaux de Dieu en la nuit de Noël

publié dans couvent saint-paul le 28 décembre 2009


Prédication du dimanche dans l’octave de Noël

Les cadeaux de Noël

MBCF,

 

Il est dit dans l’Evangile que notre Dame méditait toutes ces choses dans son cœur et que de cette méditation jaillissait un chant d’admiration : « Elle était dans l’admiration des choses qu’on disait de Lui », de son enfant, du Fils de Dieu fait homme.
Elle était comme l’enfant qui découvre, dans la nuit de Noël, les cadeaux de Noël. Les enfants sont fébriles de les découvrir. Ils sont admiratifs lorsqu’ils ont ouverts les paquets. Un sourire radieux illumine leur regard. Un chant d’action de grâces éclate dans leur cœur. Ils expriment leur admiration dans la joie et l’allégresse.

 

Ainsi de notre Dame. Mais pour un cadeau plus grand : le Fils de Dieu. Rien d’autre que le Fils de Dieu : « Mon âme exalte le Seigneur, en Dieu mon Sauveur… ». « Elle était dans l’admiration des choses qu’on disait de Lui »

 

Mais que disait-on de cet enfant ? de son enfant ?

 

C’est sans doute saint Paul qui le dit le mieux. Et ce n’est pas sans raison que l’Eglise a choisi en ce dimanche de l’Octave, ce merveilleux texte de l’Apôtre aux Galates : « Lorsque fut venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme, assujetti à la loi pour qu’Il rachetât ceux qui étaient sous la Loi -redimeret qui sub lege erant – pour que nous recevions l’adoption des fils -ut adoptionem filiorum receperemus – Et parce que vous êtes fils – quoniam estis filii – Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie : Abba , Père. Ainsi nul n’est plus esclave -itaque jam non est servus – mais fils -sed filius – et s’il est fils, il est aussi héritier par la grâce de Dieu ».

 

Oh, Bien chers fidèles de Rolleboise

Oh, bien chers fidèles de Dieu, retenez, vous aussi, comme Notre Dame, pour vous en émerveiller et chanter sa gloire – retenez ces merveilles de Dieu, ces merveilles de la Nativité, ces cadeaux de Dieu.
Voilà ce que nous apporte l’enfant de la crèche.

 

Tout d’abord, le rachat, le prix de notre libération, le prix de notre délivrance. Nous étions soumis à l’esclavage de Satan, Il nous apporte la liberté comme fruit de sa propre soumission à la volonté de son Père. « Je viens, o Dieu, faire votre sainte volonté ». Tombés par l’orgueil et la désobéissance d’Adam et par nos propres désobéissances, nous sommes relevés, rachetés par sa propre obéissance. Notre liberté, notre libération est le fruit de son obéissance volontaire. Il est le nouvel Adam.

 

Voilà ce qui est enseigné par l’Eglise. Voilà ce que l’Eglise enseigne comme premier fruit du mystère de l’Incarnation. Notre rachat.

 

Mais plus encore. Ce rachat, accepté, a pour conséquence notre filiation divine. Notre adoption de fils : « ut adoptionem filiorum receperemus ». Cette incarnation du Fils de Dieu – – « il a envoyé son Fils, formé d’une femme » – a pour fruit : que nous fassions partis de la famille de Dieu. Nous sommes de la famille de Dieu. Qui dit « famille » dit » amour », dit « affection », dit « respect », dit « justice », dit « esprit », « même esprit », dit « dignité » de cette famille, dit « estime ». Et pourquoi la famille de Dieu ne serait-elle pas telle. Dès lors ses membres se savent aimés, entourés d’affection, de respect, de justice. Ses membres ont même esprit « l’esprit de son Fils ». Ils ont même Père. Ils le reconnaissent, le confessent, l’adorent et le chantent. « Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie – clamantem – Abba ,Père » . « Clamare ». Ce mot veut dire : crier, proclamer, acclamer, appeler au secours, peut-être. Les membres de cette famille divine ont un Père, confessé, reconnu, acclamé. Ils ont un Père, qui est le principe de l’unité familiale. Unité en raison de ce principe unique : le Père. Unité en raison du même esprit, Celui du Fils. Même Père, Même Fils. Même Esprit. Etonnez-vous que la joie s’exprime entre ceux qui partagent la même filiation familiale et divine. Etonnez-vous alors de la joie…Alors que nous étions esclaves de Satan, dans le plus sombre esclavage, la plus sombre prison, réduits à néant, réduits à la plus sombre condition, sans avenir, sinon celui du feu éternel, sans lendemain heureux, sans joie….Sombres, Sombres…Nous voilà, – grâce à l’enfant de la crèche -, nous dit l’Eglise –c’est son enseignement, celui qu’elle tient de Dieu même, celui qu’elle a reçu de la bouche même de la Vérité éternelle – nous voilà membres de cette famille divine qui abolit tout esclavage, mais donne la propre filiation divine… « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, enfants qui ne sont pas nés du sang ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme mais de Dieu » (Jn 1 12). Grâce à cet enfant, nous voilà membres de cette famille divine, promis au plus bel héritage, un jour, demain, le temps passe tellement vite… « S’il est fils, il est aussi héritier ». « Héritier » – heres – « Héritier du Royaume de Dieu », héritier du ciel, héritier des biens éternels. Mais qui dit héritier dit être un jour en possession, entrer, un jour, en possession, dit posséder les biens éternels. Bien éternels, demain…Mais pas seulement demain…Aujourd’hui même puisque Jésus dira « qui mange mon corps et boit mon sang a la vie éternelle » C’est un présent.

 

Voilà, MBCF, les cadeaux de Dieu, nos cadeaux de la nuit de Noël. Nous sommes gâtés. Méditez dans votre cœur tout cela. Repasser dans votre mémoire tout cela comme Notre Dame. Pensez au rachat, libération. Pensez à l’adoption filiale qui nous fait membres de la famille de Dieu. Pensez à l’Esprit de Fils qui nous anime et nous permet de nous adresser à Dieu comme à un Père. « Nemo tam Pater quam Deus ». Il n’y a pas meilleur Père que Dieu. La paternité terrestre ne peut en être qu’un pâle reflet…Reflet tout de même….et qui nous permet d’être héritier et d’entrer un jour en possession du Ciel.

 

Je crois que nous ne pouvons être que dans l’admiration….Oui dans l’admiration. Car penser que tout cela nous est donné gratuitement « par la seule grâce de Dieu » . Ce n’est pas en raison de nos mérites. Loin de là. C’est en raison de la gracieuse bonté de notre Dieu qui nous aime….Comment ne pas vivre dans l’admiration. Comment ne pas vivre dans l’action de grâces, dans le remerciement perpétuel…Car ces cadeaux ne se fanent pas, ne passent pas, ne sont pas exposés à la ruse du monde, aux voleurs…

 

Souvenez-vous de l’enseignement de Saint Pierre, dans sa première Epître : « Beni soit Dieu le Père de notre Seigneur, Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une vivante espérance…pour un héritage incorruptible, qui ne saurait ni se souiller ni se flétrir ; héritage conservé dans le ciel pour vous que la puissance de Dieu garde… » (1 Pet 1 3).

 

Souvenez-vous de l’enseignement de saint Paul à Tite : « Mais lorsque la bonté de Dieu, notre Sauveur et son amour pour les hommes sont apparus, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par un bain de régénération et de renouvellement opéré par le Saint Esprit, qui a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que justifiés pas sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle » (Tit 3 4-7).

 

Alors vous comprenez ces acclamations de joie qui jaillissent du cœur de l’Eglise. Tout notre bréviaire de cet octave de Noël en est remplies.

 

Elle l’acclame comme le « Roi de la Paix ». « Rex pacificus » dont l’univers entier désire voir le visage. « Roi de la Paix parce qu’Il est notre rédemption. : « Levate capita vestra : ecce appropinquat redemptio vestra ». Elle l’appelle ce Jésus « le rédempteur de toutes choses ». Elle nous le fait acclamer : « Hodie nobis caelorum Rex de Virgine nasci dignatus est, ut
hominem perditum ad caelia regna revocaret : Gaudet exercitus Angelorum quia salus aeterna humano generi apparuit. Gloiria in excelsis Deo et in terra pax hominibus bonae voluntatis »

 

Ou encore « Hodie nobis de coelo pax vera descendit : Hodie per totum mundum melliflui facti sunt caeli. Hodie illuxit nobis dies redemptionis novae, reparationis antiquae, felicitatis aeternae ».

 

Et l’Eglise multipliera les chants à la louange de la miséricorde de Dieu « Misericordias Domini in aeternum cantabo » (Ps 88 1)
« Cantate Domino canticum novum quia mirabilia fecit » Ps 97 1)
« Notum fecit Dominus salutare suum »

Alors on comprend que l’Eglise ait choisi parmi les leçons de ce jour, en son bréviaire, le commentaire de saint Léon, merveilleux commentaire du mystère de la Nativité : « Salvator noster, dilectissimi, hodie natus est. Neque enim fas est locum esse tristitiae ubi natalis est vitae ».  » Mes biens aimés, Notre Sauveur est né aujourd’hui. Il n’y a pas de place à la tristesse où nait la vie« , la vie éternelle. Amen.

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