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Entraide et Tradition

Parlons de la Foi

publié dans un disciple le 12 novembre 2017


De la foi de l’Église

Je voudrais vous parler, en cette leçon,  de la foi de l’Eglise, plus précisément de son contenu.

Certes, l’acte de foi est un acte profondément personnel, elle marque un changement de direction de la personne,  une conversion. Autre l’athée, autre le croyant en Dieu, en Jésus-Christ. Toutefois cet acte de foi n’est pas le produit de ma réflexion solitaire. A Dieu ne plaise ! Ce serait la foi moderniste. Ce serait la foi protestant ! « La foi m’est donnée par Dieu à travers une communauté croyante qui est l’Église » nous rappelait, en son temps Benoit XVI. Croire est un acte ecclésial. La foi de l’Église précède, engendre et nourrit la foi personnelle. … Dès ses origines, l’Église est le lieu de la foi et de sa transmission, le lieu où le baptisé est immergé dans le Mystère pascal du Christ qui l’introduit dans la communion avec la Trinité et avec les autres frères et sœurs dans la foi ». La foi de Eglise est première. J’adhère à la foi de l’Eglise, à sa Tradition.

La foi du baptisé doit plonger ses racines, sa « confession » dans la Tradition. «  La Tradition de l’Église garantit aux baptisés de tous les âges que le contenu de leur foi est vrai,  i.e. est le message originel du Christ annoncé par les Apôtres. Ma foi est la foi des Apôtres, des Eglises apostoliques. A cette condition, à cette seule condition, je suis dans le vrai, dans la doctrine enseignée aux Apôtres par le Christ Seigneur.

En effet quel est le contenu de la foi ? Quelle est la foi de l’Eglise qui nourrit et précède mon acte de foi personnel?  Où trouver ce contenu certain de la foi ? Où trouver le vrai message du Christ, « le message originel du Christ »?

Nous répondons dans  l’enseignement des Apôtres.

Mais où trouvez avec certitude le vrai message des Apôtres ? Où trouvez cette Tradition de l’Eglise qui fonde ma foi ? Où trouver la Tradition de l’Église? Où trouver cette Tradition qui me  garantit  que le contenu de ma foi est  bien  le message originel du Christ annoncé par les Apôtres ?

La question est importante

Tertullien me permettra de répondre à cette importante question. Dans son ouvrage intitulé « de praescriptione haereticorum ». Donc avec Tertullien, je vous répondrai que je trouve le contenu de la foi dans les églises apostoliques et tout particulièrement dans l’Eglise de Rome fondée par Pierre, le Vicaire du Christ. « Tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise ». Voilà où trouver le contenu de ma foi.

Avec Rome, l’Eglise apostolique par excellence, j’affirme que :

« Nous croyons qu’il n’y a qu’un seul Dieu, auteur du monde qu’il a tiré du néant par son Verbe engendré avant toutes les créatures. Nous croyons que ce Verbe, qui est son Fils, est apparu plusieurs fois aux patriarches sous le nom de Dieu, qu’il a toujours parlé par les prophètes; qu’il est descendu, par l’opération de l’Esprit de Dieu le Père, dans le sein dela Vierge Marie, où il s’est fait chair; qu’il est né d’elle; que c’est notre Seigneur Jésus-Christ qui a prêché la loi nouvelle et la promesse nouvelle du royaume des cieux. Nous croyons qu’il a fait plusieurs miracles; qu’il a été crucifié; qu’il est ressuscité le troisième jour après sa mort; qu’il est monté aux cieux, où il est assis à la droite de son Père; qu’il a envoyé à sa place la vertu du Saint-Esprit, pour conduire ceux qui croient; enfin qu’il viendra avec un grand appareil, pour mettre les saints en possession de la vie éternelle et de la béatitude céleste, et pour condamner les méchants au feu éternel, après les avoir ressuscites les uns et les autres en leur rendant leur chair ».

Disons clairement que « la foi réside dans ce symbole », dans ce symbole romain, le Credo.

 

Très bien !

Mais « à qui appartient la foi, de qui est-elle  émanée, par qui, quand et à qui a été donnée la doctrine qui fait les Chrétiens?  Il faut, bien sûr, tourner nos regards vers NSJC, nous dit Tertullien :

 

« Jésus-Christ lui-même, tandis qu’il était sur la terre, soit dans ses discours au peuple, soit dans ses instructions particulières à ses disciples, a enseigné ce qu’il était, ce qu’il avait été, la volonté de son Père dont il était chargé, et ce qu’il exigeait des hommes. Parmi ses disciples, il en choisit douze disciples pour l’accompagner, et pour devenir dans la suite les docteurs des nations. L’un d’entre eux ayant été retranché de ce nombre, il commanda aux onze autres, lorsqu’il retourna à son Père après sa résurrection, d’aller enseigner toutes les nations, et de les baptiser au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Aussitôt après, les Apôtres (ce nom signifie Envoyés) ayant choisi Matthias, sur qui tomba le sort, pour remplacer le traître Judas, et ayant reçu avec le Saint-Esprit qui leur avait été promis, le don des langues et des miracles, ils prêchèrent la foi en Jésus-Christ, et ils établirent des Eglises d’abord dans la Judée; ensuite s’étant partagé l’univers, ils annoncèrent la même foi et la même doctrine aux nations, et fondèrent des Eglises dans les villes. C’est de ces Eglises que les autres ont emprunté la semence de la doctrine, et qu’elles l’empruntent encore tous les jours à mesure qu’elles se forment. Pour cette raison, on les compte aussi parmi les Eglises apostoliques, dont elles sont les filles. Tout se rapporte nécessairement à son origine: c’est pourquoi tant et de si nombreuses Eglises sont censées être la même Eglise, la première de toutes, fondée par les Apôtres, et la mère de toutes les autres: toutes sont apostoliques, toutes ensemble ne font qu’une seule Eglise par la communication de la paix, la dénomination de frères et les liens de l’hospitalité qui unissent tous les fidèles. Et rien autre chose ne protège ces liens, que la même tradition d’une même foi »

 

Et de cette constatation, Tertullien tire ce qu’il appelle une « prescription » : « Voici comme nous tirons de là un argument de prescription ».

 

« Si notre Seigneur Jésus-Christ a envoyé ses Apôtres pour prêcher, il ne faut donc pas recevoir d’autres prédicateurs que ceux qu’il a établis, parce que personne ne connaît le Père si ce n’est le Fils et ceux à qui le Fils l’a révélé, et parce que le Fils ne l’a révélé qu’aux Apôtres, envoyés pour prêcher ce qu’il leur a révélé. Mais qu’ont prêché lés Apôtres, c’est-à-dire, que leur a révélé Jésus-Christ? Je prétends, fondé sur la même prescription, qu’on ne peut le savoir que par les Eglises que les Apôtres ont fondées, et qu’ils ont instruites de vive voix, et ensuite par leurs lettres. Si cela est, il est incontestable que toute doctrine qui s’accorde avec la doctrine de ces Églises apostoliques et mères, aussi anciennes que la foi, est la véritable, puisque c’est celle que les Eglises ont reçue des Apôtres, les Apôtres de Jésus-Christ, Jésus-Christ de Dieu: et que toute autre doctrine, par conséquent, ne peut être que fausse, puisqu’elle est opposée à la vérité des Eglises, des Apôtres, de Jésus-Christ et de Dieu ».

 

Il ne nous reste qu’à démontrer que notre doctrine dont nous avons présenté plus haut le symbole, vient des Apôtres, et que, par une conséquence nécessaire, toutes les autres sont fausses. Nous communiquons avec les Eglises apostoliques, parce que notre doctrine ne diffère en rien de la leur: voilà notre démonstration. C’est bien le Credo des Apôtres auquel je crois qui me révèle l’enseignement de NSJC.

 

Voilà ce que je veux dire, avec Benoît XVI, lorsque je dis: « La Tradition de l’Église garantit aux baptisés de tous les âges que le contenu de leur foi est le message originel du Christ annoncé par les Apôtres ». L’enseignement de la Tradition me donne l’enseignement du Christ avec certitude.

 

Et c’est pourquoi je veux rester fidèles à ce « canon romain », que je récite tous les jours, en sa formulation latine et romaine, traditionnelle – non « boulversée » par des falsificateurs – car, comme le dit le saint Concile de Trente « il est composé, en effet, des paroles mêmes du Seigneur, des traditions des Apôtres et des pieuses instructions des saints pontifes » (Ch. 4 Con. de Trente). Voilà la Tradition !

Rien ne m’en fera dévier.

Mais vous pourriez me dire : mais que faite-vous de la réforme de Paul VI ? Je vous dis, avec Benoît XVI, elle disparaitra. Et quand cette œuvre de disparition sera faite,  alors la paix ecclésiale règnera ! N’est-ce pas, du reste, ce qui inspirait saint Pie V dans sa restauration liturgique suite au Concile de Trente et qu’il exprimait dans sa Bulle Quo primum tempore, lorsqu’il disait : « qu’il n’y ait dans l’Église de Dieu qu’un seul rite pour célébrer la Messe ». Ca aussi, c’est la Tradition.

Et Benoît XVI, alors cardinal, le répétait – mais c’est bien trop peu connu-  dans une lettre du 23 Juin 2003 au professeur allemand Barth à l’Université de Bonn,  qui s’engageait dans le combat de la messe. Il lui conseillait tout d’abord d’aller prudemment. Puis il lui livre sa propre pensée sur la restauration du rite ancestrale : « Je crois que dans l’avenir l’église romaine ne devra avoir qu’un seul rite ; l’existence de deux rites est difficilement “gérable” pour les évêques et les prêtres. Le rite romain de l’avenir devrait être un seul rite, célébré en latin ou en langue populaire, mais basée entièrement dans la tradition du rite ancien …Que la semence, que vous semez, grandisse et porte des fruits pour une nouvelle vie renouvelée de l’Eglise, dont la “source et le sommet”, son véritable cœur, est et sera cette liturgie (ancestrale). Je vous donne volontiers la bénédiction demandée par vous, cordialement Votre.  Josef Cardinal RATZINGER.

 

 

 

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