Impiété et sectarisme

C’est d’abord un acte d’impiété, une offense faite à un défunt, que de l’exhumer, non seulement sans l’autori-sation de sa famille mais contre la volonté de celle-là. C’est pourtant ce que le gouvernement socialiste espa-gnol a décidé pour l’ancien chef d’Etat, le général Franco, à l’indignation également de ceux qui conser-vent sa mémoire en retenant au moins qu’il a mis fin à la guerre civile Or, c’est rouvrir les plaies de cette guer-re civile que de prendre une telle décision ; la tombe de Franco ne gênait personne, si ce n’est ceux qui le pour-suivent de leur haine 44 ans après sa mort. Le très sec-taire premier ministre espagnol ne veut plus que ses admirateurs viennent se recueillir dans la vallée de Los Caïdos où il repose. Le lieu a pourtant été conçu pour réconcilier les Espagnols car y sont enterrés des combattants nationalistes et des républicains. La fa-mille du caudillo souhaite que, puisqu’il en est ainsi, leur aïeul soit enterré comme le sont d’autres membres de la famille dans la cathédrale de Madrid. Le gouver-nement s’y refuse. Et l’Eglise ? On croyait qu’elle avait plus qu’un socialiste le respect des défunts. Or, le Vati-can a assuré qu’il « ne s’opposera pas » à l’exhumation de Franco. Pour ce qui est de la cathédrale, le porte-parole du Saint-Siège a déclaré que face à la « préoccupation » concernant le lieu d’inhumation, il a trouvé « opportune » la solution « d’explorer d’autres al-ternatives, également à travers le dialogue avec la famil-le. » Mais pas de feu vert pour la cathédrale… G.B