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Entraide et Tradition

Hommage au fabuleux et saint Docteur DOR

publié dans regards sur le monde le 13 avril 2020


Le Docteur Xavier Dor nous manquera trop – Hommage de SOS Mamans (Unec)

Après le bel hommage que Mme Jeanne Smits a consacré au Dr Dor, 1 jour après son retour à Dieu (https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2020/04/dr-xavier-dor-rip-un-hommage.html), (lire en bas de cet article de l’UNEC) notre association SOS Mamans (UNEC) voudrait ajouter quelques petits mots.

Quatre hommes debout convainquent notre association de considérer la France comme le meilleur pays au monde: Mgr Lefèbvre, Serge de Beketch, le Dr Xavier Dor… et Jean-Marie Le Pen. Tous nous ont quittés maintenant, sauf le dernier. Que Dieu nous le préserve encore le plus longtemps possible ! Après, ce sera la nuit. Que Dieu préserve la France, Royaume impérissable de Notre Dame !

Le Dor nous manquera cruellement dans le combat pour la Vie ! Voici, en humble hommage à ce grand Chrétien, « alter Christus » qu’il fut à nos yeux, quelques simples anecdotes vécues avec lui, porteur de l’incroyable douceur des messages de l’Evangile face à un monde atroce qui n’hésite pas à tuer ses propres bébés par millions.

· Avortoir Paris 17e: « Ici on tue »…

Le Dr Dor nous amena à un avortoir à Paris 17e. Nous étions une quinzaine. Il fit déployer un grand drap (de lit ?) « ICI ON TUE DES BEBES» juste devant l’entrée de l’hôpital. Nous étions à genoux devant l’entrée, à droite et à gauche, priant le chapelet à voix basse, en laissant un accès libre à l’entrée. Terrible message devant un hôpital ! C’était comme un coup de pied dans une fourmilière. Un cirque incroyable se mit en route autour de nous : des infirmiers accouraient en blouse blanche, des médecins, des pompiers, et enfin des policiers. Questionné, le Dr Dor répond : « Nous prions pour les morts au 1er étage – les bébés avortés ici ». La situation se bloque. Pourparlers. Le Dr Dor est convoqué à rencontrer le médecin en chef, en bas de l’ascenseur. Nouveaux pourparlers. Finalement le Dr Dor lui dit : « Vous êtes médecin, comme moi, parlons en médecins. On se retirera si vous voulez bien accepter ceci : expliquez s.v.p. à chaque dame que vous avortez les différentes méthodes d’avortement, brûlage chimique, dépeçage vivant, ou aspiration morceau par morceau ». Le chef-médecin accepta en disant : « Au fond, je suis d’accord avec vous, je suis médecin pour la vie et non pas pour la mort, j’accepte votre proposition. », et le « blocus » fut levé.

· Allemagne. Un autre jour il voulait « faire quelque chose en Allemagne ». Nous l’avons amené à un grand avortoir à Stuttgart, ville où l’on fabrique les Mercedes. Mais en rentrant dans la clinique, tous nos amis pro-vie allemands, une douzaine, sont restés perplexes dehors, et seuls notre petit groupe français entra pour prier comme toujours à genoux le chapelet, dans le hall d’entrée. Cela s’est passé sans histoire, mais après, le Dr Dor, étonné, nous questionna pourquoi les Allemands ne soient pas venus prier avec nous à l’intérieur. Nous lui avons traduit leur réponse : « Nous sommes venus voir de nos yeux comment des Chrétiens peuvent oser transgresser la loi ! »… Ce jour quelques illusions du Dr Dor sur l’Allemagne tombèrent. Le lendemain nous sommes allés à Cologne, mais l’avortoir était fermé. Nous sommes donc allés prier devant la cathédrale, juste devant les trois grands portails, dans un vent glacial. Là nous étions une bonne vingtaine. Après un moment, le prévôt de la cathédrale, avec bâton et en grand ornât, sortit pour nous chasser. Face à lui le Dr Dor nous défendit en faisant traduire « Nous sommes catholiques, et nous prions devant notre cathédrale

catholique pour les bébés atrocement tués par l’avortement ». Mais le prévôt devint menaçant : « Si vous ne partez pas à l’instant, j’appellerai la police ». Nous le prenions doucement par le bras en lui disant : « Vous n’allez pas faire cela, entre Catholiques ?! » Il nous quitta brusquement et se glissa dans la cathédrale. Cinq minutes plus tard survinrent trois voitures de policiers, avec feux et klaxons: « Que faites-vous là ? ». Nous avons répondu la même chose qu’au prévôt. La réponse du policier fut cinglante pour le prévôt : « Mais c’est très bon, continuez comme cela ! » – et il fit partir ses voitures de police.

· Avortoir Paris 20e. Jamais nous oublierons cette manifestation priante devant un avortoir à Paris 20e, où des infirmières n’hésitaient pas, en haine du Dr Dor et de nous tous, de jeter non pas des œufs comme d’habitude, mais des préservatifs remplis d’urines du 3ème étage (avortoir) sur notre groupe. Elles sont même descendues et ont touché avec ces ballons abjects les visages de nos jeunes filles à genoux en prière… Jamais le Dr Dor répondait par la violence, toujours par la douceur de l’Evangile, plus forte que toutes les divisions de chars du monde. Il nous toujours a formé à l’Evangile.

· Rosaire devant le Grand Orient

Cette prière devant le Grand Orient reste également inoubliable. Les Francs-maçons avaient peur, ils avaient verrouillé toutes les portes d’entrée et les fenêtres, en dépit d’un cordon imposant de voitures de police venues protéger leurs Frères. La Préfecture a interdit ensuite ces « prières du Dr Dor devant le Grand Orient », en nous relayant 200 m plus loin, à la bouche du métro. Ceci n’empêchait pas le Dr Dor d’y revenir souvent, avec ses fidèles de « SOS Tout Petits ,» pour prier en public contre les meurtres initiés et octroyés par les Francs-maçons en France.

· Procès à Rennes

Une fois, lors du procès du Dr Dor à Rennes pour avoir prié devant un avortoir de la ville, le juge lui annonça la peine : 10.000 Euro d’amende ! Il répondit, devant tout

l’auditoire (et nous étions nombreux): « Ah, Monsieur le juge, malheureusement pour vous je n’ai pas un Centime, tous mes biens sont entre les mains de mon épouse. Mais tenez, j’ai encore mon vélo, je veux bien vous l’offrir, ça vous fait toujours ça ! », avec un sourire invincible. Le juge de la Mort fut furax.

. Autriche et Pologne

Le Dr Dor a participé à plusieurs de nos pèlerinages Unec à l’étranger : Allemagne, Pologne, Autriche… Même quand il fut presque aveugle il voulait encore y participer, avide de « voir » les merveilles de Dieu. Dans les églises baroques de Bavière, de Vienne, de Mariazell nous devions lui expliquer tout ce que nous admirions, mais ce qu’il ne pouvait pas distinguer lui-même, et il fut ravi. En Pologne il participait même à notre pèlerinage de 120 km à pied d’Auschwitz (cellule de St Maximilien Kolbe) à Czestochowa (icône de Notre Dame), de l’obscurité vers la lumière, de la mort vers la Vie, le long du « Chemin de croix de la Vie franco-polonais » installé par le Dr Villette. Il fut infatigable dans ses prières. Au retour nous passions à Radio-Maria à Korun où il a entretenu en direct les auditeurs pendant 3 heures, à l’aide d’une merveilleuse interprète, la sœur Ursula.

Pèlerinage avec le Dr Dor en Pologne

· « Premier bébé sauvé dans mes bras »

Une fois le Dr Dor nous a demandés de lui présenter un de nos bébés sauvés. Il l’a tenu dans ses bras en disant : « Je suis content, après tous ces combats pour les bébés, c’est la première fois que je puis en serrer un contre moi ! »

. Avec Serge de Beketch

Mémorable aussi ses interventions aux émissions de Serge de Beketch, presque tous les mois. Il ne cessait pas d’expliquer que le nombre d’avortements dépassait de loin le chiffre officiel des IVG, puisque la « pilule » faisait que des milliers d’œufs humains fécondés ne pouvaient pas trouver accès à l’utérus, ce qui équivaut à un avortement d’un être humain entier, sans même que la femme ne s’en rende compte. C’était le comble de l’horreur pour le Dr Dor : des femmes meurtrières sans le savoir… Il fut ainsi l’infatigable avocat des bébés en danger de mort avant leur naissance.

Avec le pape Jean-Paul II

Puis rappelons-nous de cette mémorable entrevue du Dr Dor avec Jean-Paul II : « Monsieur Dr Dor, vous faites le travail le plus important au monde ! »

. Dominique

Une fois le Dr Dor nous appela : « Lors d’une manifestation devant un avortoir parisien j’ai pu parler avec une femme voulant avorter, Dominique. Un an plus tard elle m’a téléphoné en disant ceci : « Dr Dor, l’autre fois, il y a un an, j’ai quand-même avorté. Mais là je suis de nouveau enceinte. J’étais au Planning Familial pour prendre rendez-vous, mais à un mètre du comptoir des inscriptions, je ne pouvais plus avancer, c’était comme une barre devant ma poitrine. Et ma conscience répétait sans cesse ce que vous m’aviez dit il y a un an : »C’est un meurtre, Madame ». Le Dr Dor nous a « filé » cette dame, et nous avons effectivement pu l’aider à avoir son bébé. C’était d’ailleurs le début de SOS Mamans. Voici la photo du baptême du bébé sauvé. Entre temps nous sommes à notre 1549e bébé sauvé de l’avortement. Merci Xavier !

. Palais de Justice : « IVG = Europe de la Mort »

A Bruxelles, devant le Palais de Justice au centre-ville, nous avions monté la garde en arborant une immense banderole, chacun portant une lettre : « IVG = EUROPE DE LA MORT ». Le Dr Dor était avec nous. Devant le succès de l’opération, nous l’avons répétée devant le Palais de Justice à Paris, Ile de la Cité.

. Incident devant Notre Dame :

Une fois, lors d’une prière pour la Vie devant les portes de N.D. à Paris, les prêtres de la cathédrale ont fait venir la police pour amener le Dor Dor et nous autres par la force au commissariat. Quelques touristes japonais filmaient la chose, en se posant sûrement des questions. Une autre fois, embarqués dans les paniers à salade avec lui, nous fûmes amenés au Commissariat de la Goutte d’Or à Paris. Arrivés là il n’y avait qu’un seul policier de garde. Il nous a enfermés dans les cellules de garde à vue. Mais le Dr Dor commença à chanter le chapelet, et bientôt tout le Commissariat résonnait fortement des chants sacrés. Ecœuré le policier de garde ouvra nos portes et nous laissa filer, sans même prendre nos coordonnées.

– Prison

Une autre fois, le Dr Dor fut effectivement emprisonné. Un grand groupe de défenseurs de la vie s’est rassemblé devant la prison, dans le sud de Paris. C’était un mercredi. Devant notre menace que nous organiserions le samedi suivant une grande manif à Paris sur l’esplanade de Notre Dame en invitant la presse du monde entier pour leur dire comment les défenseurs de la Vie sont traités en France, ils ont laissé partir le Dr Dor après 3 jours d’emprisonnement seulement. Il avait profité de ces 3 jours pour distribuer des médailles miraculeuses de Notre Dame aux co-prisonniers.

Encore une autre fois le Dr Dor fut condamné à 7000 Euro pour le délit d’avoir brandi, devant une dame se rendant à l’avortoir, un chausson de bébé. Cher le chausson ! A la suite nous lui avons fourni tout un paquet de chaussons en réserve, confectionnés par une de nos dames tricoteuses…

Et pour terminer, c’est comme une vision. Le Dr Dor arrive aux portes du Ciel. Jésus l’accueille, avec des milliers de petits enfants autour de Lui : « Ce que tu as fait au plus petit d’entre les Miens, c’est à Moi que tu l’as fait ! Entre dans le Royaume de Mon Père ! »

SOS Maman dit Au Revoir au fondateur de SOS TOUT PETITS. Autrement dit : les « Pompiers des bébés » disent AU REVOIR à l’incomparable Avocat des bébés. Cher Dr Dor, le travail que vous avez semé continue et portera fruit. VIVENT LES BEBES !

Signé :

W. Wuermeling, secr. gén. de SOS Mamans (UNEC), BP 70114, 95210 St-Gratien

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Dr Xavier Dor, R.I.P. Un hommage…

Le Dr Xavier Dor a été emporté ce samedi en tout début d’après-midi par le coronavirus. Cet immense défenseur de la vie, grand dévot de la Vierge Marie –offrant la Médaille miraculeuse à tous, amis comme ennemis – est mort à l’hôpital, ayant eu la grâce immense de recevoir mardi dernier, avant son hospitalisation, les derniers sacrements.

Il avait 91 ans.

Il faudra certainement raconter l’histoire de la vie de ce médecin embryologiste que les événements ont conduit à Cuba et en Afrique, dans les avortoirs et dans les tribunaux, et même en prison – puni pour avoir pris la défense des enfants à naître.

Mais pour l’heure, quelques souvenirs émus, qui donnent l’espérance de croire qu’il ne tardera pas à recevoir sa récompense éternelle, lui qui a défendu sans relâche les tout-petits, au nom des droits de Dieu ! Que Dieu l’accueille bien vite dans sa gloire, si ce n’est déjà fait.

Xavier Dor, c’était une foi lumineuse, une bonté qui enveloppait les bons comme les méchants, la pitié pour tous ceux qui étaient atteints par l’horreur de l’assassinat des enfants à naître, une innocence dans le regard, une candeur qui le rendait capable d’insister à temps et à contretemps pour que cesse le massacre des innocents, et ce sourire plein de douceur qui semble avoir plus que tout activé la haine des partisans de l’avortement.

Je me souviens de toutes ces fois où – j’étais encore à Présent – il nous avertissait d’une action ou d’une prière publique qu’il allait mener, me donnait un entretien, me demandait de déchiffrer un communiqué qu’il avait écrit à la main, on ne sait trop comment, car il était quasiment aveugle.
Je me souviens de ces heures passées au tribunal et devant la cour d’appel, où le Dr Dor était traîné devant la justice pour avoir averti les femmes qu’elles souffriraient abominablement d’avoir tué leur enfant. Je me rappelle l’avocat d’en face qui brandissait une petite paire de chaussons que le Dr Dor avait coutume de donner aux futures mamans tentées par l’« IVG », en dénonçant « la violence des chaussons ! »

Nous habitions le même quartier, à quelques rues, près du métro Ségur à Paris. Que de fois est-il passé à la maison pour parler, raconter une manifestation, présenter un initiative, et même faire le récit de son pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle à vélo, déjà bien âgé et sans rien y voir ou presque. S’excusant d’avoir utilisé ce moyen de locomotion bien confortable, lui qui aimait marcher ! Mais que l’on voyait circuler à vélo dans le dense trafic parisien en se disant que son ange gardien devait avoir suivi des entraînements de survie.

Mon mari l’a d’ailleurs un jour vu – le Dr Dor –, près de la maison, aider un aveugle à traverser. Cela nous faisait sourire. Mais c’était aussi le symbole, une manifestation de son grand cœur ; de sa volonté de secourir les plus faibles.

Que de fois sommes-nous passés chez lui, accueillis toujours avec la même bonté, la même hospitalité. C’est aussi – cela me revient – le Dr Dor qui m’a prescrit de la chloroquine à prendre préventivement avant de me rendre au Gabon pour un court séjour il y a quelques années…

Xavier Dor était un homme de science mais la foi assistait sa raison, et il avait cette certitude fondamentale : le crime contre les enfants à naître, un crime public et organisé par l’Etat, est un crime contre Dieu qui est le maître de la vie. C’est pourquoi il avait choisi la voie difficile du témoignage public et religieux, organisant sans relâche des prières devant les lieux où l’avortement légal est pratiqué. L’avortement est un drame, un péché et une tragédie personnels, mais il est bien plus que cela, une révolte de la société contre Dieu, qu’il s’agit aussi de réparer.

Prière et pénitence… Prière du chapelet, pénitence acceptée lorsqu’on lui lançait des insultes, alors qu’il témoignait pacifiquement avec un petit groupe de courageux, lorsqu’il était poursuivi et jugé, lorsqu’il passa plusieurs semaines en prison (il en profita pour distribuer des médailles miraculeuses à tout va) pour avoir « entravé l’IVG ». Je crois que le Malin ne supportait pas sa voix ni sa douceur.
Et encore des souvenirs… Ce jour où il me donna rendez-vous, sans autre explication, tel un agent secret, dans un café non loin de chez lui. M’embarquait dans un taxi avec un ami photographe, pour aller demander l’asile à la nonciature à Paris. Il y eut une longue attente dans le salon de la nonciature, des discussions, le refus d’accueillir le Dr Dor qui allait de fait se retrouver derrière les barreaux quelques jours plus tard. Les innocents paient toujours.

Xavier Dor était un homme émerveillé. Admiratif devant la beauté de la vie, la joie de la conversion, la splendeur du tout-petit et la majesté de Dieu.

C’était un homme d’un incroyable courage dans sa faiblesse, dénonçant sans relâche les transgressions qui sont le moteur de la franc-maçonnerie et allant jusqu’à organiser des manifestations près du Grand-Orient, où il entra même un jour de portes ouvertes pour voir et discuter lui-même avec ceux qui préparent des lois de mort.

La Providence a voulu que je puisse lui parler, mardi, au téléphone, peu avant son départ pour l’hôpital… et le ciel. Il n’avait pas changé d’un iota. Il était si heureux d’avoir pu recevoir la visite d’un prêtre, la veille, et de se confesser, de recevoir les derniers sacrements. Il parlait d’une voix  claire, paisible.

« Oh, que je suis heureux ! Oh, que je suis content… »

Ces mots, je les garde désormais précieusement dans ma mémoire, comme un A Dieu. Ils revenaient si volontiers dans sa bouche qu’ils semblaient dessiner un programme de vie. Et un engagement à ne pas abandonner le combat.

Prions pour le repos de son âme. Mais prions aussi pour que le bon Dr Dor plaide auprès du bon Dieu pour qu’Il écourte l’épreuve que nous vivons, celle de l’éclipse de l’Eglise, après celle du droit naturel et du bon sens.

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