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Entraide et Tradition

Jeudi de la Semaine Sainte: Le sacerdoce

publié dans la doctrine catholique le 9 avril 2020


2020 Prédication pour le Jeudi Saint.

La Semaine Sainte

Le sacerdoce.

 

« Jésus, la nuit où Il était livré, prit du pain et après avoir rendu grâces, le rompit et dit : Prenez et manger, ceci est mon corps, qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. Il prit, de même le calice après avoir soupé, en disant : Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce calice vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne ».

« Faites ceci en mémoire de moi ». Par ces paroles prononcées le Jeudi saint  le Christ Jésus instituait le sacerdoce. Il indiquait ainsi que la raison du prêtre, c’est le renouvellement du sacrifice de la Croix , le saint Sacrifice de la messe.

C’est ce que rappelle le saint Concile de Tente.

La raison du sacerdoce est de consacrer, d’offrir, d’administrer l’eucharistie, « de consacrer le Corps et le Sang de NSJC pour le salut des âmes et de le donner aux âmes.

Lorsque le prêtre prononce les paroles de la consécration, le prêtre fait descendre sur l’autel NSJC, le Fils de Dieu. Pauvre créature, chétive et misérable, le prêtre a le pouvoir, par ces paroles, de faire descendre Celui qui est le Créateur de toutes choses, le Rédempteur de l’Univers, NSJC.

Comme la Très Sainte Vierge Marie, par son Fiat, a pu faire descendre dans son sein le Fils de Dieu, ainsi le prêtre, chaque fois qu’il prononce les paroles de la consécration, fait descendre sur nos autels, NSJC lui-même dans son corps, son sang, son âme, sa divinité. C’est là le pouvoir que NDJC a donné au prêtre, pouvoir incroyable, inimaginable. Que notre Seigneur ait donné ce pouvoir à des créatures est un acte de sa toute-puissance et de sa grande charité envers nous. Par là en effet se continue  sa Rédemption.

Ainsi, MBCF, chaque jour, comme le dit saint André, « chaque jour j’offre à Dieu tout puissant un sacrifice vivant, non la fumée de l’encens, non le sang des boucs, non la chair des taureaux qui mugissent ; mais j’offre à Dieu sur l’autel de la Croix l’Agneau sans tache dont la chair sert de nourriture, et dont le sang sert de breuvage au peuple qui a foi dans le Christ ».

Chaque jour j’élève mon âme vers le Christ Sauveur et Rédempteur. Chaque jour, je contemple cette charité du Christ, sa prière réparatrice, cet acte de totale obéissance à la Volonté de son Père, réparant la désobéissance du péché d’Adam. Chaque jour, je contemple la justice du Père qui n’a pas voulu remettre la faute sans une peine et quelle peine, les souffrances inouïes du Christ en sa Passion…Mais aussi et tout également, chaque jour je contemple la miséricorde de Dieu qui nous a donné un tel Rédempteur, le seul Rédempteur – l’homme-Dieu – le seul Rédempteur capable, en son humanité unie à sa divinité, de satisfaire la justice infinie de Dieu et de réparer surabondamment la première désobéissance, celle d’Adam rétablissant ainsi l’Alliance entre Dieu et les hommes, la « nouvelle et éternelle Alliance » comme nous le disons dans la formule de consécration du vin. Je contemple en élevant la sainte Hostie transsubstantiée, l’acte sublime de la charité du Christ qui nous a réconciliés avec Dieu le Père. Chaque jour, en soulevant le saint Calice, j’offre à Dieu, le sang de l’Agneau. J’élève mon âme vers le ciel, et je vois en Lui « celui qui fut digne de prendre le livre de vie et d’en ouvrir les sceaux » ; « car il a été immolé, et a racheté pour Dieu par son sang les homes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation».

Voilà ce qui fait la grandeur du prêtre.

Voilà ce qui soutient la foi du prêtre.

Voilà ce qui soutient la charité du prêtre, son espérance. Voilà ce qui fait sa force au milieu du monde.

Voilà ce qui lui donne sa raison d’être.

Le prêtre n’est pas un « homme politique ». Le prêtre n’est pas un sociologue. Le prêtre n’a pas à considérer d’abord les problèmes sociaux et à s’engager dans les luttes des classes, à la tête des syndicats. Le prêtre n’est pas un créateur de civilisation…il peut l’être par conséquence..

Le prêtre est et reste au cœur du mystère de Dieu.

Il perpétue la réalité de la charité de Dieu exprimée dans le sacrifice de la Croix.

C’est cet acte qui sanctifie, qui élève les âmes et les rende plus proches de NSJC.

Le sacrifice de la Croix …

Et retenez bien cela : La sainteté d’un chacun dépend du degré de participation à ce sacrifice, à cette rédemption de NSJC. Les personnes les plus saintes sont celles qui s’associent davantage à la victime sainte qu’est NSJC pour la rédemption du monde.

Celle qui est la plus sainte après NSJC, c’est celle qui a le plus participé à la Rédemption de NSJC, c’est la très sainte Vierge Marie.. Elle est plus grande, plus sainte, plus digne que toutes les âmes qui ont été créées,  parce qu’elle a reçu en privilège une participation exceptionnelle à l’œuvre de la rédemption de NSJC. Tous les saints et toutes les saintes sont saints et saintes, même ceux qui ne sont pas prêtres, en proportion de leur participation à la Rédemption de NSJC. Ils ont participé à sa Rédemption, i.e. à son immense amour de charité, en s’offrant comme victime avec lui sur le bois de la Croix. Dans l’Eglise catholique, le signe de la véritable sainteté est l’union à NSJC comme victime pour participer à la Rédemption de l’humanité toute entière. « Je suis crucifié avec le Christ » disait saint Paul. Cela est et restera toujours vrai, le signe toujours vrai de la sainteté.

Affirmons avec toute l’Eglise que la Croix de NSJC, sa méditation, être uni à elle, est le moyen de toute sanctification. Et puisque la Croix, c’est la messe, il faut conclure que  la messeest la chose la plus importante dans l’Eglise  et pour le prêtre et pour les fidèles.

Fasse que nous comprenions toujours mieux cette vérité.

On ne peut mieux être uni au Christ, « victime sainte, victime sans tache, victime immaculée » qu’en la célébration et en la participation active de la messe. C’est à la messe et dans la sainte communion que nous pouvons nous transformer en victime sainte pour sanctifier nos âmes et celles qui sont dans le monde.

Quel bel idéal, NSJC nous a laissé ! Quel beau programme de sainteté le bon Dieu veut que nous réalisions ici pendant les quelques années que nous passons sur la terre.

Saint Pie X le résume dans sa belle encyclique « Haerent animo » : « En tant que ses ministres dans l’offrande du sacrifice par excellence, perpétuellement renouvelé pour le salut du monde, nous devons nous mettre dans le même état d’esprit que celui dans lequel, Hostie immaculée, (le Christ) s’est offert à Dieu sur l’autel de la Croix ».

Cela restera toujours vrai et pour le prêtre et pour les fidèles. Pie XII le rappelle fortement pour les fidèles dans son encyclique « Mirari vos ».

Il faut vivre du saint Sacrifice de la Messe pour s’élever à la sainteté. La messe catholique sera toujours le grand programme de la vie du prêtre comme le grand programme de la vie chrétienne. Modifier cette messe c’est modifier l’idéal sacerdotal et l’idéal catholique.

La Croix est la loi d’amour du Christ. La messe catholique c’est la même loi de l’amour de Charité. C’est cette Loi d’amour que Jésus nous prêche sur la croix et qu’il nous prêche tous les jours durant le saint sacrifice de la messe. Ainsi le saint sacrifice de la messe célébré tous les jours entretient en nos cœurs la pratique de la Loi de charité. Ainsi nos âmes sont réconfortées devant la croix de NSJC, devant son sang et son corps qui sont devant nous sur l’autel par les paroles de la consécration.

Assister à la messe, nous unir à ce sacrifice, c’est nous pénétrer de ces sentiments d’amour envers Dieu, d’amour envers le prochain, jusqu’au sacrifice de nous-mêmes.

Aussi longtemps que nous garderons dans nos cœurs ces sentiments, aussi longtemps le Couvent saint Paul  existera. Le Couvent saint Paul  s’éteindra le jour où s’éteindra cette volonté de vivre de la loi d’amour du Christ manifesté à la Croix et perpétué sur l’autel.

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