Le pape et le vaccin
publié dans nouvelles de chrétienté le 16 janvier 2021
Sanitas corporum suprema lex. Considérations sur la promotion du vaccin par le Saint-Siège
Mgr Vigano
(www.aldomariavalli.it)
15 janvier 2021
Ma traduction
Il y a quelques jours, Canale 5 a diffusé une interview de Jorge Mario Bergoglio dans le rôle inhabituel de sponsor de sociétés pharmaceutiques. On l’avait vu en politicien, syndicaliste, promoteur de l’immigration sauvage, partisan de l’accueil des immigrés clandestins, philanthrope: toutes ces métamorphoses ont fait émerger, avec la capacité d’abstraction totale de son rôle institutionnel, la nature multiforme de l’Argentin, que nous découvrons aujourd’hui en promoter d’entreprises pharmaceutiques, défenseur convaincu des vaccins et partisan zélé de ceux qui depuis un an utilisent le Covid comme moyen de contrôle des masses, pour imposer le Great Reset voulu par le Forum économique mondial .
Que le vaccin ne donne aucune garantie d’efficacité, mais qu’il puisse par contre induire de graves effets secondaires ; que dans certains cas, il est produit à partir de cellules foetales avortées, et est donc absolument incompatible avec la morale catholique ; que les traitements à base de plasma hyperimmune ou les protocoles alternatifs soient boycottés malgré l’évidence de leur validité, cela importe peu au nouvel « expert » qui, à partir du néant de son expertise médicale, en vient à recommander la vaccination aux fidèles, tout en imposant aux citoyens du Vatican, avec une autorité souveraine, de subir le traitement douteux au nom d’un « devoir éthique » non spécifié. La sombre salle Paul VI a été choisie de manière emblématique comme temple pour célébrer ce nouveau rite de santé, officié par les ministres du culte de Covid pour assurer non pas le salut des âmes, mais la promesse illusoire e la santé du corps.
Il est déconcertant de constater qu’après avoir démoli sans scrupule un certain nombre de vérités catholiques au nom du dialogue avec les hérétiques et les idolâtres, le seul dogme auquel Bergoglio n’est pas prêt à renoncer est précisément celui de la vaccination obligatoire – notez bien : dogme défini par lui unilatéralement sans aucune procédure synodale! – dogme devant lequel on pourrait attendre un minimum de prudence sinon dictée par la cohérence morale, au moins par un scrupule utilitaire. Parce que tôt ou tard, quand on verra les effets du vaccin sur la population, quand on commencera à compter les morts et le nombre de personnes qui resteront paralysées à vie à cause d’un médicament encore en test, quelqu’un pourra demander des comptes à ceux qui étaient des partisans convaincus de ce vaccin [mais on ne comptera probablement pas ces morts-là, ils seront noyés dans la masse des « morts du covid », ndt]. Il sera alors naturel de dresser une liste dans laquelle, aux « experts » autoproclamés, virologues et immunologistes en conflit d’intérêts, experts en mouches à la solde des Big Pharma, vétérinaires avec velléités scientifiques, journalistes et chroniqueurs financés par le gouvernement, acteurs et chanteurs en disgrâce, on ajoutera aussi Bergoglio comme testimonial d’exception et les prélats de sa suite, qui, en vertu de l’autorité qu’on leur a reconnue, ont convaincu des sujets peu méfiants de se prêter à l’inoculation du prétendu vaccin. Et si aujourd’hui le manque d’expertise spécifique ne semble pas être un argument suffisant pour les inciter au moins à un sage silence, dans quelle mesure les « je ne savais pas », « je ne pouvais pas imaginer », « ce n’était pas mon domaine de connaissance » seront-ils jugés comme circonstances aggravantes, à juste titre. Stultum est dicere putabam [il est stupide de dire « je pensais »].
Certes, dans l’Église bergolienne, on peut légitimer le concubinage avec Amoris laetitia, au point qu’ « Avvenire » parle aujourd’hui d’ « homoparentalité » avec la désinvolture d’un fascicule de propagande gender; on peut célébrer dans l’église Saint-Pierre un rite idolâtre à la Terre-Mère pour faire un clin d’œil à l’environnementalisme malthusien ; on peut changer la matière du sacrement de l’Ordre en conférant des ministères aux femmes ; On peut déclarer la peine de mort immorale, mais garder le silence sur l’avortement; on peut administrer la Communion aux pécheurs publics mais la refuser à ceux qui souhaitent la recevoir sur la langue afin de ne pas commettre de sacrilège ; on peut – comme c’est le cas actuellement en Irlande – interdire aux écoliers catholiques d’entrer en classe s’ils ne sont pas vaccinés. Pourtant, ces falsifications flagrantes de la doctrine catholique – en parfaite continuité idéologique avec la révolution conciliaire – s’accompagnent de la profession de foi granitique et inébranlable dans une « science » qui confine à l’ésotérisme et à la superstition. D’ailleurs, quand on cesse de croire en Dieu, on peut croire en n’importe quoi.
Ainsi, si pour Bergoglio, l’appartenance à l’unique Église du Christ par le Baptême est en définitive superflue pour le salut éternel d’une âme, le rite initiatique du vaccin est proclamé ex cathedra indispensable à la santé physique de l’individu, et à ce titre présenté comme incontournable et nécessaire. S’il est possible de mettre de côté la vérité révélée au nom de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux, il n’est pas permis de remettre en question les dogmes du Covid, la révélation médiatique de la pandémie, le sacrement salvifique du vaccin. Et si avec Fratelli tutti on peut théoriser la fraternité universelle en dehors de la foi dans le seul Dieu vrai et vivant, aucun contact n’est possible avec les dits « négationistes », une nouvelle catégorie de pécheurs vitandi [à éviter], pour lesquels l’inquisition sanitaire et l’excommunication médiatique doivent punir l’hérétique et être un avertissement pour le troupeau. « Si quelqu’un vient à vous et ne porte pas cet enseignement, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas », exhorte saint Jean (2 Jean 10). Bergoglio a dû mal comprendre, alors il salue et embrasse les avorteurs et les criminels, mais ne se contamine pas avec les no-vax.
Il n’échappera pas que ce dogmatisme scientifique – qui horrifierait les plus fervents partisans de la primauté de la science sur la religion – est propagé par ceux qui ne sont pas des scientifiques, de l’influencer à Bergoglio, du sportif à Biden, de l’expert au politicien: tous désireux d’offrir leur bras devant les caméras, sauf à découvrir ensuite à travers la vidéo que dans de nombreux cas l’aiguille de la seringue est recouverte par le capuchon, ou que le liquide inoculé est transparent, alors que le sérum du vaccin devrait être opaque. Ce sont évidemment des objections que les grands prêtres du Covid rejettent avec dédain: le mysterium fait partie de la ritualisation de l’action sacrée, de même que le sacramentum réalise ce qu’il symbolise; inoculer le vaccin avec l’aiguille rétractable ou sans pression sur le piston de la seringue sert à dramatiser le message à transmettre à la masse des croyants. Et les victimes du rituel, celles qui pour le bien de tous s’offrent docilement au mirage d’une immunité que même Pfizer, Moderna ou Astra Zeneca n’osent garantir, représentent le sacrificium, lui aussi élément de la nouvelle religion sanitaire. A y regarder de plus près, les innocents avortés au troisième mois pour produire certains vaccins semblent vraiment être une sorte de sacrifice humain avec lequel s’attirer la faveur des puissances de l’enfer, dans une parodie terrifiante que seuls les impies peuvent feindre de ne pas voir.
Dans le grotesque délire cérémoniel ne manque même pas la Note de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin, qui au mépris du ridicule promulgue en latin boiteux même les instructions sur la façon d’imposer les Saintes Cendres : Deinde sacerdos abstergit manus ac personam ad protegendas nares et os induit (Ensuite, le prêtre se lave les mains, et met un masque pour se protéger les narines et la bouche). La purification des mains avec du détergent et l’utilisation d’un masque sont scientifiquement inutiles mais symboliquement nécessaires pour la transmission de la foi exprimée par le rite. Et c’est précisément en cela que l’on comprend combien est vrai et valable l’ancien adage de Prospère d’Aquitaine « Lex orandi, lex credendi« , selon lequel la manière de prier reflète ce que l’on croit.
On objectera, dans une pieuse tentative d’éviter l’effondrement total de la papauté du fait de Bergoglio, que les opinions exprimées par lui sont et restent précisément discutables, et qu’il n’y a donc aucune obligation pour le catholique de se soumettre à un vaccin que sa conscience et sa morale naturelle lui montrent comme immoral. Mais c’est précisément sur Canale 5 que le nouveau « magistère papal » est rendu explicite, tout comme c’est à bord d’un avion que le dogme LGBT de « qui suis-je pour juger » a été défini, et c’est dans une note de bas de page d’Amoris Laetitia que l’indissolubilité du mariage est niée au nom de la pastorale. Les politiciens lancent des tweets sur les réseaux sociaux, les soi-disant experts pontifient sur les plateaux de télévision, les prélats prêchent dans les interviews : ne soyons pas surpris si un jour Bergoglio apparaît dans une publicité comme testimonial pour les scooters électriques.
Les catholiques, éclairés par le sensus fidei qui leur suggère instinctivement ce qui heurte la foi et la morale, ont déjà compris que le rôle de vendeur de fournitures sanitaires n’est qu’un des nombreux rôles joués par le polyédrique [un mot typique du lexique bergoglien! ndt] Bergoglio. Le seul rôle qu’il ne veut obstinément pas jouer – par incapacité évidente, par intolérance innée ou même par choix délibéré dès le départ – est celui de Vicaire du Christ. Cela révèle, à tout le moins, qui sont les référents de l’Argentin, quelle idéologie l’inspire, quels objectifs il se fixe et les moyens qu’il entend adopter pour les atteindre.