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Semaine sainte 2010 « Souvenez-vous que Notre Seigneur est ressuscité d’entre les morts »

Semaine sainte 2010 « Souvenez-vous que Notre Seigneur est ressuscité d’entre les morts »

publié dans couvent saint-paul le 3 avril 2010


Semaine sainte 2010
Prédication pour le dimanche de Pâques

« Souvenez-vous que Notre Seigneur Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts » (2Tim 28)

 

Après que Jésus-Christ, le sixième jour, à la neuvième heure, eut rendu l’esprit sur la Croix, et que le même jour, vers le soir, Il eut été enseveli par ses disciples — lesquels avec la permission du Procurateur romain Ponce Pilate, avaient descendu son Corps de la Croix, et L’avaient transporté dans un sépulcre neuf, au milieu d’un jardin voisin — le troisième jour après, qui était le Dimanche, de grand matin son âme se réunit de nouveau à son corps. Ainsi, après être resté mort durant ces trois jours, Il reprit la vie qu’Il avait quittée en mourant, et ressuscita.

 

Et, par ce mot de Résurrection, il faut entendre qu’Il est ressuscité par sa propre Force, par sa Puissance personnelle, par sa Puissance divine. L’Apôtre nous le dit: « S’Il a été crucifié dans son infirmité d’homme, c’est par sa Puissance de Dieu qu’Il est revenu à la vie ».

 

Et en effet, la Divinité n’ayant jamais été séparée, ni du Corps de Jésus-Christ pendant qu’Il était dans le tombeau, ni de son Ame pendant qu’elle était descendue aux enfers, ce Corps et cette Ame conservaient une Vertu divine. Et c’est par cette Vertu divine que le Corps pouvait être réuni à l’Ame, que l’Ame pouvait retourner au Corps, et que Jésus-Christ pouvait revivre et ressusciter des morts par sa propre puissance.

 

David, rempli de l’Esprit de Dieu, avait annoncé ce prodige quand il avait dit: « Sa droite et son bras puissant l’ont sauvé ». (Ps 97 1)

 

Notre Seigneur Lui-même nous en avait donné l’assurance de sa propre bouche: « Je quitte mon âme pour la reprendre de nouveau. J’ai le pouvoir de la quitter, et J’ai le pouvoir de la reprendre ». (Jn 10 17) et c’est pour confirmer cette vérité qu’Il disait aux Juifs: « Détruisez ce temple, et dans trois jours Je le rebâtirai ».(Jn 2 19-21).

 

Oui ! Vraiment « Il s’est ressuscité par sa propre vertu ».Rm 8 34)

 

Et c’est ainsi qu’Il a été « le premier né d’entre les morts, et le premier né des morts ».

 

Saint Paul nous le dit émerveillé: « Le Christ est ressuscité d’entre les morts, comme les prémices de ceux qui dorment. Car si la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’arrive la résurrection. Et de même que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront en Jésus-Christ, mais chacun dans son rang, Jésus-Christ d’abord comme les prémices, puis ceux qui sont à Jésus-Christ.

 

Et de plus « Jésus-Christ ressuscité des morts ne meurt plus. Et la mort désormais n’aura plus d’empire sur Lui ». C’est l’enseignement formel de Saint Paul aux Romains (Rm 6 9)

 

Mais pour mieux pénétrer l’importance de ce dogme pour notre âme, examinons deux choses importantes selon l’enseignement du catéchisme du Concile de Trente :
1° pourquoi la Résurrection de Jésus-Christ était nécessaire. Cette nécessité nous fera mieux comprendre la fin et le but de cette Résurrection ;
2° enfin, quels fruits et quels avantages nous en avons retirés.

 

Il était nécessaire que Jésus-Christ ressuscitât pour plusieurs raisons, que je prendrai dans la Somme théologique de saint Thomas:

 

– Tout d’abord pour faire éclater la justice de Dieu. En effet, Dieu se devait à lui-même de glorifier son Fils qui avait tellement bien servi sa cause, d’une manière héroïque. Tout serviteur, s’il agit bien, doit être glorifié, honoré par son maître,. Ainsi Dieu devait-il glorifier Celui qui, pour obéir, S’était volontairement humilié et avait accepté tous les outrages. C’est la raison même que nous donne l’Apôtre écrivant aux Philippiens: « Il s’est humilié Lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu L’a élevé »(Phil 2 8-9).

 

-Ensuite cette résurrection était nécessaire à notre foi, pour fortifier en nous la Foi sans laquelle l’homme ne saurait être justifié. Car ce qui prouve le mieux que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, c’est sa Résurrection d’entre les morts, et par sa propre vertu. Or le propre de la foi catholique c’est la foi en la divinité de Notre Seigneur. C’est pourquoi la Résurrection de NSJC fonde tellement bien notre foi.

 

Aussi lorsque je vois des prêtres convier des fidèles à participer à une journée dont le thème est « le monothéisme fraternel » c’est se tromper de route. C’est, comme le dit Benoît XVI, être sur le mauvais chemin… « Ce monothéisme fraternel » est gravement équivoque, pour tout le moins, syncrétique. C’est proprement égarer les fidèles. Notre Dieu c’est notre Seigneur Jésus-Christ. Il n’y en pas d’autre. Sa résurrection me prouve sa divinité. Elle fonde ma foi. J’en ai besoin. Car comme on le dit : « Fides quaerens intellectum », la foi est en quête d’intelligence, d’intelligibilité, la Résurrection lui donne cette intelligibilté. Je sais pourquoi je crois.

 

-En troisième lieu, la Résurrection de Notre Seigneur est nécessaire pour nourrir et soutenir mon espérance. En effet, par le seul fait que Jésus-Christ est ressuscité, j’ai le droit d’espérer d’une manière certaine que je ressusciterai moi aussi. Car les membres doivent, de toute nécessité, partager le sort de la tête. C’est l’argument du Prince des Apôtres, argument que j’aime tellement, qui nous dit: « Béni soit Dieu le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés par la Résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, en nous donnant l’espérance vive d’un héritage incorruptible ! » (I Pet 1 3)

 

-Enfin, ajoutons que la Résurrection du Sauveur est nécessaire pour achever le mystère de notre Salut et de notre Rédemption. Par sa mort, Jésus-Christ nous délivre de nos péchés ; par sa Résurrection, Il nous rend la justification. Comme le dit Saint Paul : « Jésus-Christ a été livré pour nos péchés, et Il est ressuscité pour notre justification » (Rm 4 25). Ainsi pour que l’œuvre de notre salut soit complète, la Résurrection de Notre Seigneur est donc nécessaire, aussi bien que sa mort.

 

On peut maintenant, après tout ce que nous venons de dire, apprécier les avantages considérables que la Résurrection de Notre Seigneur nous apporte

Et d’abord, nous voyons dans ce prodige de la résurrection, un Dieu immortel, plein de gloire, vainqueur de la mort et du démon, car tous ces titres appartiennent à Jésus-Christ ; nous le croyons fermement, et nous faisons profession de le croire. Notre tristesse se change en joie profonde. En effet cette gloire du Fils nous réjouit profondément en proportion de la tristesse que nous avons pue connaître devant les souffrances et les humiliations que le Fils de Dieu a supportées pour notre salut.

 

Ensuite la Résurrection du Sauveur nous mérite et nous assure notre propre résurrection. Elle est la cause efficiente de notre propre résurrection. Elle en est aussi le modèle.

 

Elle en est le modèle ! Qu’est-ce à dire ?

 

De même que le corps de Jésus-Christ, en ressuscitant, s’est élevé dans sa transformation à une gloire immortelle, de même aussi nos corps, aujourd’hui faibles et mortels, seront, après la résurrection, revêtus de gloire et d’immortalité. Car, dit l’Apôtre, « nous attendons le Sauveur Notre Seigneur Jésus-Christ, qui réformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps de gloire ». (Phil 3 20-21)

 

Et notre âme doit connaître cette même transformation glorieuse du Christ glorieux: « De même, dit l’apôtre, que Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire de son Père, ainsi devrons-nous marcher nous-mêmes dans une vie nouvelle. Car si nous avons été entés en lui par la ressemblance de sa mort, nous y serons entés aussi par la ressemblance de sa Résurrection » (Rm 6 4-5). Et un peu plus loin il dit encore « Nous savons que Jésus-Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus, et que la mort n’aura plus d’empire sur Lui. Car s’Il est mort pour le péché, Il n’est mort qu’une fois ; et maintenant qu’Il vit, Il vit pour Dieu. Ainsi considérez-vous vous-mêmes comme morts au péché, et comme ne vivant plus que pourDieu en Jésus-Christ »(Rm 9 10-11).

 

Nous avons donc deux choses à faire pour imiter la Résurrection de Jésus-Christ. D’abord, après nous être lavés des souillures du péché, par la réception du baptême, nous devons embrasser un nouveau genre de vie, où l’on puisse voir briller la pureté des mœurs, l’innocence, la sainteté, la modestie, la justice, la charité et l’humilité. Ensuite, il est nécessaire de persévérer dans cette vie nouvelle, de manière à ne jamais nous écarter, avec la grâce de Dieu, de la voie de la justice.
Et Dieu nous communique les lumières et les forces nécessaires pour persévérer dans la sainteté, dans la justice et dans l’accomplissement des préceptes divins. Voilà en effet ce que Notre Seigneur a surtout voulu obtenir par sa Résurrection, c’est que nous, qui auparavant étions morts avec Lui au péché et au monde, nous puissions ressusciter avec Lui à une vie toute nouvelle et parfaitement réglée.
Si, dit l’Apôtre, vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, – ce qu’a réalisé en nous notre baptême, – cherchez ce qui est en haut, où Jésus-Christ est assis à la droite de son Père. »
« Aimer les choses du ciel et non celles de la terre », c’est vraiment la preuve qu’on est ressuscité à une vie nouvelle et spirituelle, avec Notre Seigneur Jésus-Christ.

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