La Revue Item - « La Tradition sans peur »
Suivez les activités de l'Abbé Aulagnier
Entraide et Tradition
Quelques précisons sur l’émission de F2 « Les infiltrés »: « A la droite du Père » du 27 avril 2010.

Quelques précisons sur l’émission de F2 « Les infiltrés »: « A la droite du Père » du 27 avril 2010.

publié dans regards sur le monde le 30 avril 2010


Quelques précisons sur l’émission de F2 « Les infiltrés »: « A la droite du Père » du 27 avril 2010.

 

Comme vous le savez, j’ai participé, avec M Daniel Hamiche, à l’émission « Les Infiltrés » du 27 avril 2010 qui avait pour titre, « A la droite du père ». Contacté par les responsables de l’émission, j’ai d’abord accepté puis voyant les attaques toujours plus odieuses les unes que les autres de notre Pape Benoît XVI, à propos de la pédophilie, j’ai rappelé la secrétaire de David Pujadas pour lui dire que j’y renonçais, ne voulant pas être l’otage d’une émission qui parlerait mal du Pape. Elle m’a juré ces grands dieux que ce n’était absolument pas le sujet. Que le thème portait sur les écoles, sur les traditionalistes, une présentation certes à charge… mais qu’il ne s’agissait pas du tout de pédophilie. Je trouve, en effet, odieux d’aborder ces sujets publiquement. Notre société n’a plus aucune pudeur ni retenue. Elle oublie l’innocence des enfants à garder et sauvegarder. Et du reste, si tout ce monde journalistique avait vraiment et tellement horreur de ce grave péché, je pense qu’il serait plus discret et moins disert. Dans ces conditions, j’acceptais. Et je me suis retrouvé, le lundi 12 avril, dans les locaux de F2 en compagnie de M Hamiche, vers midi. M l’abbé Laguérie, qui avait appris ma participation, me mit en garde et me fit « trembler ». Vous serez en face de « loups » ou quelque chose comme cela, me dit-il. Bref, il me laissa prendre mes responsabilités.

 

Nous avons été très gentiment accueillis. Bien sûr ! La « bataille » n’était pas encore engagée. Nous ignorions encore le « reportage » à charge, comme ils disent pudiquement. Avant cette diffusion, nous avons pu voir les locaux, les « plateaux de tournage ». Etonnant ! Etonnant de grandeur, de puissance. Un matériel extraordinaire. Mais pour seule lumière, la lumière artificielle. De quoi largement perdre le sens de Dieu, de Sa Toute-puissance. Ici, c’est la puissance de l’homme que l’on voit et qui nous entoure ! Puis nous avons été conduits dans la salle de maquillage. Les intervenants arrivaient petit à petit. M David Pujadas arrive lui aussi. Un homme petit de taille, souriant, affable, avenant. Nous passons sur le plateau. Je fais sa connaissance. Je n’ai pas la TV. On me dit qu’il présente le journal de F2 à vingt heures. On nous dispose les micros. On nous indique nos places. Très précisément. Il faut nécessairement se mettre face à un trait qu’on nous montre. Je suis du côté de M Hamiche. En face de moi, vous avez vu, c’est l’abbé qui prend de l’âge. M l’abbé Alain de La Morandais. Un homme au regard fuyant. Il ne nous donne aucun bonjour. A côté de lui, cette belle dame, Caroline Fourest, que je vois aussi pour la première fois. Et pour cause, elle se révèlera être « une laïcarde endiablée ». Ce n’est pas ma tasse de thé. Et à sa gauche le représentant du MRAP, Mouloud Aounit. Apparaîtront au cours de l’émission trois autres personnages : le socialiste de Bordeaux, M Gilles Savary et, de notre côté, un court instant, l’inspecteur d’académie de Bordeaux ; enfin, in fine, le journaliste du Monde des Religions, sectaire et bilieux, volontiers agressif, allons, disons véhément, M Fréderic Lenoir. M David Pujadas nous explique le déroulement de l’émission. Nous sera présenté le reportage de l’équipe Capa, tiré sur un mouvement appelé « Dies Irae » que je ne connais pas, sur l’école Saint-Projet et sur l’église Saint-Eloi de Bordeaux. Tout cela m’est connu, sauf ce mouvement Dies Irae, M l’abbé Laguérie ne m’en ayant jamais parlé.

 

Tout cela précisé, nous voilà partis.

 

Le reportage démarre. C’est d’abord « Dies Irae » qui est mis sur la scénette. Je vois tout de suite de quoi il retourne : « Document à charge », disent-ils. Document destructeur. Des affirmations inacceptables dans la bouche de gens que l’on nous présente comme catholiques : sur le racisme, sur l’antisémitisme, sur les personnes, sur les noirs. Un recours aux armes pour régler les problèmes de l’heure sur notre sol de France. Comme si la contre-révolution était le contraire de la révolution. « Ils ont pris les armes. Il faut prendre les armes ». Nous entendons des raisonnements d’un simplisme radical et ahurissant… En voyant tout cela, je me disais que si la légitime défense est juste et peut se comprendre et même s’organiser, la raison ne pouvait en être le racisme, l’antisémitisme que l’Eglise a toujours condamnés. Les images, les affirmations se succédaient à une vive cadence. Les choses allaient vite, trop vite. Nous voyons un abbé visiter le local dudit mouvement. En une voix rauque, nous entendons pour la première fois : « C’est mon copain ». L’amalgame est ainsi créé. Le poids des images, le poids des photos est terrible. Je pense : « Mais comment est-ce possible que tous ces gens se soient faits ainsi piéger ». Je me rappelais l’organisation du pèlerinage du 15 août 1989, en France. On avait cherché à noyauter « l’Association 15 Août 89 » créée pour ce pèlerinage. Un « type » qui débarquait d’on ne sait d’où, qui avait même fait parti du « service d’ordre » de la procession du 15 août 1988 à Paris, présidée par Mgr Tissier de Mallerais. On le voyait même tout près de lui, juste à la sortie de Saint-Nicolas. Il était même pris en photo, publiée sur la page de garde de Fideliter. Il se présentait comme membre du FN. De quoi vous mettre en confiance, chez certains. J’ai eu quelques renseignements… Je me souviens lui avoir dit quelques temps après : « Toi ! Dehors » avec l’accent auvergnat. Il n’avait plus qu’à prendre ses cliques et ses claques. On ne l’a plus revu… Jamais. C’était à l’évidence un « indic ». Il faut le savoir. Tout groupement « tradi » politique ou religieux est infiltré. Il faut être sur ses gardes. Toujours. Retenons cette leçon ! On voit un prêtre dans les caves de « Dies Irae ». On est heureux de savoir que Saint-Eloi n’a aucune cave… Mais l’amalgame est créé. On les entend, un moment dire : « Je vais à la messe ». Et bien sûr, c’est un jeune qui nous est présenté entrant à Saint-Eloi. On voit ensuite un début de cérémonie à Saint-Eloi. L’amalgame est total. Oh la la ! Les choses se compliquent, me dis-je. Puis c’est la longue séquence sur l’école Saint-Projet. Reportage à la fois ouvert, au grand jour et puis caché, filmé par cette « caméra invisible ». Procédé inacceptable ! Là, on entend un dialogue entre parents tout à fait « désagréable ». Rebelote contre les arabes, contre les juifs. Des propos inadmissibles qui ne se trouvent pas dans la bouche de vrais traditionalistes. Le clou, c’est le chant antisémite de quelques jeunes enfants, 12-13 ans. Pas plus. « Le propre de la jeunesse c’est de s’affirmer en s’opposant » dit Henri Massis. Ce chant a-t-il été suscité par « l’infiltré » ? Vient-il des enfants eux-mêmes ? De leur éducation familiale ? Je ne sais. Dieu le sait. Le procès intenté par la direction de l’établissement le dira peut-être. Vient ensuite le cours d’histoire sur le Maréchal Pétain, sur le Général de Gaulle, sur les forces d’occupation, sur les troupes SS. « Troupes d’élite », précise le professeur. J’engrange quelques souvenirs historiques sur le Maréchal, ce grand défenseur de la patrie en 14, sur son rôle éminent au Maroc… Les SS, troupes d’élite ! Il faut distinguer… Et puis nous voilà de retour sur « Dies Irae », ses activités sociales, son terrain où s’installe le parcours du combattant. Le parcours du combattant ! Tout militaire connaît cela. Tous ceux qui ont fait leur service militaire s’en souviennent aussi. Excellent moyen de développement physique. Il faut avoir une âme saine dans un corps sain. Si cette activité était davantage développée, il y aurait moins de « rave parties » où les jeunes se « buttent ». Voilà une heureuse initiative. Mais au milieu de cela et sur ce terrain, nous revoilà avec toujours les mêmes affirmations choquantes sur le racisme, l’antisémitisme, sur les noirs… les armes. Jusqu’à la « nausée »…

 

Le reportage se termine. Je donne un coup d’œil à Hamiche. Terrible ! J’envisage de quitter. Difficile. On aurait pu considérer ce départ comme une lâcheté, une trahison, une fuite devant « l’ennemi ». Il valait mieux rester.

Le débat commence.

 

Il faut savoir que le débat a été préenregistré, le lundi 12 avril 2010 ; l’émission du mardi 27 avril n’était pas en directe. Ce débat a duré un peu plus de 1h10. Nous savions qu’il y aurait des coupures. C’est toujours dangereux. Je préfère les débats en direct. « Ils » prennent ce qui est dit sans « magouillage » possible. Le temps de la diffusion du 27 avril fut de 52 minutes, je crois. Il fallait qu’il coupe une quinzaine de minutes. J’ai l’impression qu’ils modifièrent un peu le reportage, il fut plus court, surtout dans la partie chez le pépiniériste. De plus, le temps de passage sur l’antenne du socialiste de Bordeaux fut raccourci lors de l’émission du 27 ainsi que celui de l’inspecteur d’académie. Il fut bien plus long le jour de l’enregistrement. Ainsi pas mal de minutes furent gagnées. Par contre, on a peu coupé le discours abondant de la dame, ni celui du journaliste du Monde des Religions. De mémoire, je pense que rien ne fut coupé de leurs propos. On a malheureusement pas mal coupé mon intervention. Et en réfléchissant sur l’émission, je m’aperçois que furent coupées toutes les affirmations où je prenais une ferme distance par rapport aux dires racistes, antisémites de « ces messieurs de Dies Irae ».

 

Il est vrai que je ne parle ici que de mémoire… Mais en réfléchissant, je comprends que certaines affirmations importantes furent coupées comme pour diminuer mon opposition aux dires scandaleux que l’on venait d’entendre. Il fallait que l’abbé, le représentant sur le plateau de l’Institut du Bon Pasteur soit de connivence avec ces gens. Grâce à Dieu, ils ne purent obtenir la chose aux dires de ceux qui m’ont approché après l’émission du 27 avril.

 

Voyons l’affaire de plus près.

 

Comme vous avez pu le voir dès le début du débat, M Pujadas se tourne vers moi et me pose la question innocente ou assassine, avec le sourire : « Alors Monsieur l’abbé que penser de ce reportage ? ». Ils ont bien maintenu mon affirmation que tous ces propos et gestes s’éloignent de la doctrine catholique et sont inacceptables. C’est juste. Mais c’est un peu court. Là, il fallait frapper fort, plus fort pour ne pas laisser la moindre équivoque. Dès le début, je m’entends encore dire calmement mais fermement, ayant été surtout frappé par la violence des propos et la présence des armes : « Je me souviens de la Passion de Notre-Seigneur Jésus. Les représentants des Grands Prêtres arrivent au Jardin des Oliviers – je me rappelle avoir parlé avec beaucoup de calme et de force –. Ils veulent arrêter Jésus et mettre la main sur lui qui se présente à eux. Saint Pierre, qui aime son Maître, veut le défendre. Il sort son épée et de son épée tranche l’oreille du serviteur du Grand Prêtre. Jésus le regarde et lui dit : « Pierre ! Rentre ton épée dans ton fourreau ». Et Jésus remit l’oreille du serviteur du Grand Prêtre. Voilà le véritable esprit de NSJC. Voilà notre Evangile. Puis je dis un mot sur les Béatitudes « Bienheureux les doux car ils posséderont la terre ». Tout cela a été supprimé. Voilà ! Ce que nous venons de voir et d’entendre ne correspond pas à l’esprit catholique. – Alors vous condamnez ? Oui, bien sûr, je condamne. Ces propos sont inacceptables. Un peu plus tard, ils voudront que je dise : ces propos sont « scandaleux » OUI ! Ils sont « inacceptables et scandaleux, ai-je répété ». Ce qui n’empêche pas le recours à la force en cas de « légitime défense ». Mais sa raison n’est pas le racisme ou tout autre considération, sa raison est l’injustice vraie et commise dont on peut être victime. Que certains prennent garde de ne pas déclencher par leurs comportements manifestement injustes, odieux, inacceptables, le recours à la force de la légitime défense. Et que l’Etat, dont une des fonctions régaliennes est de maintenir l’ordre social, prenne garde, par son laxisme actuel, d’être responsable du déclenchement de la violence. Elle n’est peut-être pas loin ! J’aurais dû ajouter cela… pour que ma réponse soit complète tout en étant courte et claire et compréhensible par le plus grand nombre.

 

Quant au racisme, ils ont enlevé de mes propos une réflexion simple mais qui, m’est avis, aurait été largement suffisante : l’Eglise catholique n’a jamais développé ou favorisé le racisme. J’ai tout de suite pensé à l’élan missionnaire de l’Eglise qui a conduit ses missionnaires aux quatre coins du monde. J’ai fort insisté, je m’entends encore le dire en ponctuant fortement les paroles du Christ : « Allez enseigner toutes les nations, leur rappelant ce que je vous ai enseignés, les baptisant au nom du Père,et du Fils et du Saint-Esprit ». C’est clair ! Nulle trace de racisme dans cette parole fondatrice de l’Eglise. J’aurais pu, il est vrai, rappeler l’enseignement de l’Eglise contre le National Socialisme d’Adolf Hitler, un gauchiste, socialiste ; j’aurais pu rappeler l’enseignement de Pie XI. Mais le premier argument suffisait amplement en lui-même pour me distancer de ces gens qui venaient de nous être présentés et avec qui il fallait nous amalgamer. Malheureusement, ils ont coupé. Pourquoi ?

 

L’antisémitisme fut professé jusqu’à donner la nausée. Là aussi, j’ai été très clair. J’ai affirmé que l’Eglise avait toujours condamné l’antisémitisme. Et je citais un document de l’Eglise publié en 1928, je crois, émanant du Saint-Office ou de la Secrétairerie d’Etat condamnant l’antisémitisme. Je ne connaissais pas le texte par cœur, mais j’en savais parfaitement la substance. Cela aussi a été supprimé. Voilà ce texte. Je le citais dans une étude que j’avais présentée au groupe de Domus Christiani de Versailles sur « la cause efficiente de la Passion du Christ ». C’est une question que saint Thomas d’Aquin se pose dans sa Somme, dans la III pars. Voici le texte du Saint-Office. J’ai sous les yeux la date. C’est un décret du 25 mars 1928 : « L’Eglise catholique a toujours eu l’habitude de prier pour le peuple juif, qui fut le dépositaire des Promesses Divines jusqu’à Jésus-Christ, malgré l’aveuglement de ce peuple. Bien plus, elle l’a fait à cause de cet aveuglement même. Règle de cette même charité, le Siège Apostolique a protégé ce peuple contre d’injustes vexations, et de même qu’il réprouve toutes les haines et toutes les animosités entre les peuples, de même il condamne la haine contre le peuple choisi par Dieu autrefois, cette haine que l’on désigne d’ordinaire sous le vocable d’antisémitisme ».

J’aurais pu également rappeler l’enseignement de Vatican II dans Nostra aetate. C’est l’article 5 du Chapitre 4 sur la religion juive. Le Concile enseigne : « En outre, l’Église, qui réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, quels qu’ils soient, ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs, (cette affirmation est contestable… Mais ce n’est pas ici le sujet…) et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs ». Je n’ai pu le dire car j’ai dû laisser la parole à la dame. Mais cela aurait été aussi supprimé. Mais, j’insiste : Pourquoi ce passage a-t-il été supprimé ? Mon langage était trop clair et me dissociait trop du reportage et des « gens » mis en cause. L’amalgame n’était pas possible avec eux. Je n’entrais pas dans la « politique » de Pujadas. Il fallait couper. Ils ont coupé.

Je suis assez satisfait par contre du passage sur la démocratie. Ils ont à peu près laissé les choses telles que je les ai dites. Toutefois, alors qu’ils me mettaient en pleine gueule, si vous me le permettez, toujours avec le sourire satisfait d’un Pujadas, la phrase que j’avais dite en 2001 alors à Bruxelles : « Je hais la république ou la démocratie », je ne sais plus, j’ai fait les distinctions nécessaires qu’ils n’ont pas repris intégralement. J’ai dit, là encore, qu’il fallait distinguer la Démocratie comme forme possible de gouvernement de la philosophie inhérente à la démocratie en France. L’Eglise respecte toutes les formes de gouvernement. La preuve, dis-je, c’est qu’elle a des nonciatures avec tous les Etats quelle que soit la forme politique, démocratie, royauté, principauté, gouvernement oligarchique, etc, mais elle n’approuve pas toutefois le principe de la Démocratie : « La loi est l’expression de la volonté générale ». La loi, pour l’Eglise, ne peut être l’ « expression de la volonté générale », en ce sens que la vérité ne peut dépendre du nombre. La vérité ne peut être subjective. Elle n’est pas quelque chose de quantitatif. Elle est objective. Elle est l’expression de la raison se conformant à l’ordre divin émanant de l’autorité qui a la charge du bien commun. C’est le peuple qui doit se soumettre à la vérité et non la vérité au peuple. L’Eglise condamne tout positivisme légal, le positivisme de la loi. Voilà une des caractéristiques essentielles de ce qu’on appelle la « modernité ». Malheureusement, ces quelques explications, ou quelques choses d’identique, ont été supprimées. C’est bien dommage. Mais lorsque j’ai parlé de la Chrétienté, ils ont, grâce à Dieu, laissé ce passage… alors que j’ai bien vu que je mettais le pied dans la fourmilière. Tout de suite, comme un seul homme, se regardant tous, c’était amusant, si vous avez l’enregistrement de la séance, regardez, se tordant sur le banc, je les entendais dire : « Alors nous voilà revenus au temps des Croisades, à la Sainte Inquisition. Elle n’était pas sainte pour eux. Ils répétaient leur leçon par conformisme. J’ai horreur de tout conformisme. Et le Pape Benoît XVI a bien raison d’appeler la jeunesse chrétienté à ne pas sombrer dans le conformisme. C’est odieux. J’étais, je dois dire, assez satisfait de mon petit effet. Et moi, de parler de nos cathédrales, symbole de la foi des grandes nations, joyau de notre terre, de notre peuple qui, même s’il ne pratique plus sa religion, est heureux en vacances de se promener dans ces beaux édifices. Ils retrouvent pour un temps le sens de la grandeur et du beau. Non, non, ces gens de la TV préfèrent le « McDo ». Ils vivent, vous comprenez, toutes leurs journées dans l’artificiel… et l’apparente puissance bien éphémère.

 

Mais ce n’est pas tout. Il était important pour eux de nous faire passer pour des « fachos » soutenant le nazisme, le national- socialisme d’Hitler, pourtant de gauche et socialiste, soutenu par les socialistes. D’où la séquence sur le Maréchal Pétain, le Général de Gaulle et l’Occupation… Sur le Maréchal Pétain, ils ont respecté ce que j’ai dit : nul ne peut contester le rôle historique qu’eut le Maréchal dans la victoire de la guerre de 14-18, son rôle éminent au Maroc, la grandeur de cet homme. Mais voilà le clou de ce passage : le professeur d’histoire présente aux enfants les troupes SS comme « des troupes d’élite ». « Des troupes d’élite » monsieur l’abbé, me lance M Pujadas ! Ma réponse, là aussi, fut tronquée. Voilà exactement ce que j’ai dit. Il faut distinguer. Troupe d’élite sur le plan militaire, certainement. Ils gardèrent ce membre de phrases mais, m’inspirant de l’un des derniers livres de Jean-Paul II, « Mémoire et identité », j’ajoutais « troupes d’élite » mais « au service de l’idéologie du mal ». Voilà ce qui fut coupé. Il ne fallait pas que, de ma bouche, cela soit dit. Voyez ! Ces gens n’aiment pas la vérité et sont prêts, même à aller jusqu’à fausser les paroles pour imposer leur thèse. Il fallait que nous apparaissions comme des « collaborationnistes ». Malgré leur désir, ils ont, je pense, échoué…

 

Enfin, une dernière précision. Sur le Pape Benoît XVI. Bien évidemment, j’ai pris la défense du Très Saint-Père. Devant toutes les attaques dont il est honteusement l’objet, j’ai cherché à expliquer, d’un mot, les raisons de cette opposition étonnante des « médias » – ils sont aux ordres. C’est une vraie « maffia ». Je vais vous le montrer – et j’ai dit le pourquoi de tant d’oppositions. Parce qu’il est le seul vrai « rebelle à la modernité ». Cette modernité, c’est le refus de la vie, c’est l’avortement, c’est le relativisme philosophique contemporain, c’est le nihilisme. C’est le laxisme des mœurs… le libertinage. Le pape rappelle le nécessaire respect dû au droit naturel… Son homélie à la Synagogue de Rome en est comme la synthèse… Ce refus de la modernité de la part de cette haute instance morale – la papauté – on ne le lui pardonne pas. Permettre la restauration de la messe « tridentine », une messe « hiérarchique », « ordonnée, pieuse, adorante, ordonnée à la Transcendance…, lever les excommunications des évêques de la FSSPX … tout cela, on ne lui pardonne pas. « Il faut le lui faire payer », « le casser dans l’opinion et l’estime des gens »… D’où cette haine… qui était bien partagée par tout notre petit monde, le petit curé compris. Alors, j’ai fait le « prophète » annonçant que ce pontificat sera peut-être un des plus grands pontificats de l’Eglise : il verra, peut-être, la réunion de l’orthodoxie à l’Eglise romaine. Ce rapprochement est en cours. Et l’on voit même la Pravda, le journal jadis du parti communiste, venir en aide au pontife romain. Du jamais vu. Alors vous, médias, vous en serez tout surpris et finalement admiratif. Tout ce passage a malheureusement été supprimé. Nous ne pouvons pas être considérés comme les enfants légitimes et aimés du Pasteur suprême… C’est étrange !

 

Voilà quelques considérations sur cette émission. J’allais oublier un détail. Ces « médias » sont une « maffia ». Je vous ai dit que je vous en donnerai la preuve. La voici ! Lors de l’enregistrement de l’émission, le 12 avril, je vis subrepticement, sur l’écran, me retournant providentiellement, la publicité pour le livre de la dame. Le lendemain de l’émission profitant de la lettre que j’adressais à M Pujadas pour le remercier de son accueil, je lui envoyais mon livre « Plaidoyer pour l’unité » Il se devait de traiter à égalité ses invités. Il faisait de la publicité pour un livre d’un des intervenants, il fallait le faire pour les autres. J’espérais… sans espérer. Le jour de la « véritable émission », la seule que gardera l’histoire, celle du 27 avril, mon livre ne parut à aucun moment… alors que celui de la dame et celui du journaliste au Monde des Religions, le furent. Deux poids, deux mesures. Une « maffia » vous dis-je.

Je termine en remerciant toutes les personnes qui m’ont chaleureusement dit leur satisfaction.

Paul Aulagnier.

Revue-Item.com

 

 

partager cette page

bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark bookmark